Elle a envahi nos rues et elle a étouffé nos vies. Elle a versé notre sang et celui de tous nos frères innocents.Elle a blessé nos âmes et elle a donné la mort. Une mort empeste! Celle orchestrée par la police. Une police qui tue. Oui la police tue en Mauritanie. La police tue parce qu’elle est autorisée à tuer. La police tue parce qu’elle se sent toute puissante. La police tue parce qu’elle n’a pas de compte à rendre. Elle est l’expression de la violence. Elle n’est que l’expression de la violence. Pas cette violence légitime dont parlait un certain Max Weber. Celle exercée pour dissuader et protéger, celle exercée pour apaiser et sécuriser. Elle est plutôt celle qui opprime et terrorise. Celle qui rackette et torture. Celle qui séquestre et martyrise. Celle qui ôte des âmes et fait des orphelins. Celle qui ôte des vies et fait des veuves. Elle est celle qui ronge et ruine. Elle est celle qui nuit et matraque. Elle est celle qui brise les rêves et évapore les espoirs. La police tue parce que notre Etat l’autorise et avalise. La police tue parce que notre Etat est autiste et complice.
Notre peuple est un peuple pacifique, du moins c’est l’image que l’on s’en fait tous. Nous sommes donc des citoyens non violents. Nous le sommes car nos croyances ont anesthésié cette partie de nous. Elle est pourtant inhérente à notre humaine nature; elle est pourtant nécessaire pour la grande Histoire.
Mais face à l’arbitraire, notre indignation s’est exprimée. Elle s’est exprimée à la hauteur de l’ineptie de nos dirigeants. Elle s’est exprimée puissamment, elle s’est exprimée sans trembler, elle s’est exprimée sans cligner des yeux.
Notre détermination est paroxystique. Nos jeunes sont descendus dans la rue. Ils ont battu le pavé,certains y sont morts, beaucoup ont pris des coups, ils en ont donné aussi!
La jeunesse mauritanienne s’est mobilisée. Désormais, personne ne peut plus lui reprocher d’être une jeunesse passive, une jeunesse insouciante, une jeunesse désarticulée. Elle a résisté, elle s’est battue. Elle s’est défendue, elle s’est surpassée. Elle utilise brillamment les nouveaux canaux de communication. La censure virtuelle à l’occasion des mobilisations sociales est une preuve évidente de leur efficacité.
En restreignant l’accès à l’information et en limitant la capacité des citoyens à s’organiser, le gouvernement tente demuseler les voix dissidentes et d’étouffer la mobilisation pour la justice.
Mais nous disons: « l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ». Tel est le pacte humain, que nos sociétés modernes ont établi…
Les Soninké sont un peuple sédentaire dont la première activité de subsistance était l’agriculture. C’est un peuple pacifiste et paisible, trop attaché à la recherche du compromis et qui aime la paix au point de passer pour un froissard ou peureux.
Un peuple peu porté sur une tradition marshal véritable. Ainsi, dans la culture Soninké la paix est régulièrement chantée, elle revient de manière régulière dans les expressions et est exprimée dans les différentes formes d’oralité : proverbes, contes etc, qui expriment la sagesse populaire.
On raconte que par un jour tranquille et paisible, dans la cour d’un dignitaire Soninké, le margouillat et le coq se livraient à un combat de titan.
Le chien, un animal peu considéré chez les Soninké demanda respectueusement et respectivement au cheval, à l’âne et au bélier de les séparer, en ajoutant en ces termes: « Bonen xoqen gillen ya ni » littéralement ( la queue du mal est longue ) ou bien « le mal à plus d’une implication ».
Chacun de ces trois animaux a répondu avec arrogance et d’un ton plein de suffisance : « cela ne me concerne point ». « Je ne suis concerné ni de prêt ni de loin par un affrontement entre le margouillat et le coq ». Face à la désinvolture de la réponse, le chien n’avait d’autre choix que de se taire.
Pendant, ce temps le combat devenait de plus en plus rude et les deux belligérants se déplaçaient dans tous les sens de la cour.
Tout d’un coup, le coq chasse le margouillat vers la cheminée où il y avait encore quelques braises récalcitrantes ensevelies par la cendre.
En reculant, pour se défendre et prendre une meilleure position de combat, la queue du margouillat propulse une étincelle qui atterrit sur le toit en paille de la case où dormait, le fils du roi : la suite est tragique.
Un incendie se déclara. C’est le sauve-qui-peut pour venir à bout du feu. Malheureusement, l’enfant n’en sortira pas vivant.
Comme cela est de tradition, l’Assemblée du village s’est réunie et décida d’envoyer des émissaires dans les autres quatre coins du monde pour leur annoncer la mort du petit prince.
Les seuls moyens de transport qui existaient à l’époque étaient l’âne ou le cheval. Chacune de ces bêtes était loin d’imaginer, le dénouement d’une bagarre en apparence anodine et insensée entre le coq et le margouillat : un vulgaire animal de basse cour et un reptile qui se réduit à faire bouger la tête et à grimper les murs et les arbres.
Séance tenante, l’âne a été réquisitionné à cette fin pour annoncer le décès. Puisqu’ il fallait avertir plusieurs villages voisins, le cheval aussi est entré dans la corvée. Tous les deux ont passé des moments désagréables et particulièrement pénibles.
Lorsque les étrangers commencèrent à arriver pour les condoléances. On décida de leur préparer à manger. Le coq est égorgé pour servir les premiers visiteurs.
Ce n’est pas suffisant. Les invités sont nombreux et continuent d’arriver. On ordonne de tuer le bélier. Le pauvre animal est sacrifié alorsque son rival, le margouillat qui ne sert à rien continue de grimper les murs sans être inquiéter outre mesure.
Les victimes de la non assistance « aux personnes en conflit » ont appris à leur dépens que le mal se propage comme une onde et peut causer des dommages collatéraux inimaginables et même très éloigné de l’épicentre.
Le chien qui a eu la sagesse dès le départ d’interpeller chacun de ces animaux ( l’âne, le cheval, le bélier ) afin de séparer le coq et le margouillat qui se bagarrer sans être écouté, a été le plus chanceux : il se délecta des restes des os du coq et du mouton, laissés par les convives après leur festin.
Et à chaque fois qu’il fracassait un os, il ne cessait de répéter : « Bonen xoqen gillen ya ni » traduction « la queue du mal est longue ».
Moralité :
1. Le mal, si petit soit-il doit être pris au sérieux et circonscrit dès ses premières manifestions avec efficacité et tact.
2. Il ne faut jamais dire, je ne suis pas concerné par un conflit, et par conséquent, je ne fais rien pour la paix.
3. Ne jamais sous-estimer son adversaire, en lui déclarant la guerre avec la certitude de le vaincre, par ce que fort de votre position.
4. Si l’on peut dire quand est-ce mal a commencé, en revanche on ne peut jamais prévoir ses différentes manifestations et implications
5. Soyons tous apôtres de la paix. Prêchons la paix en tous lieux, en toutes circonstances.
6. Ne nous réjouissons jamais de la guerre même loin de notre environnement.
7. Le mal n’aura jamais fini de nous surprendre et de nous livrer tous ses secrets.
La justice est une demande croissante et régulière du plus faible tant qu’il est dans cette posture vulnérable. Il crie sous tous les toits, en scandant justice, justice. Il s’emploie dans la caricature, la violence, l’injure, la haine sur fond de victimisation quasi éternelle : c’est sa ligne de défense.
A contrario, le plus fort est toujours dans la négation. Il entend préserver son confort à tout prix. Une position et un statut, des intérêts qui le rendent aveugle, sourd et même des fois insensible, impitoyable voire cruel.
Il défend en toute circonstance, la justice du pouvoir dont les décisions le réconfortent dans sa position : » Justice a été rendue », » La justice est indépendante », « Faisons confiance à la justice ». « Nous sommes dans un pays de droit ». C’est la rhétorique du plus fort, par ce que jusque-là, le destin a voulu qu’ il soit du » bon côté ». Mais pour combien de temps ?
L’être humain est fondamentalement égoïste et malhonnête. Celui qui pleure aujourd’hui et qui dénonce à tout bout de champ l’injustice, adopte le même raisonnement, la même logique que son bourreau, en d’autres circonstances où le sort a voulu qu’il soit plus puissant qu’un autre.
Le nouveau héros s’approprie et perpétue avec arrogance les mêmes mots, le même comportement et les mêmes phrases et frasques de celui qu’il présentait comme son bourreau, celui qui a symbolisé le mal absolu.
Finalement où est la justice ? Et pour quoi, tant de malendus autour de la justice ? La justice n’est-elle pas une affaire d’intérêts tributaire de la position que nous occupions ? Le plus fort comme le plus faible appellent de leurs voeux à la justice et fustigent tous l’injustice. De la pire diversion. La vérité brille d’elle-même, même immergée dans les profondeurs de l’océan, elle finit toujours par revenir à la surface de l’eau.
La justice n’est pas toujours synonyme de vérité contrairement à ce qu’on veuille nous faire croire. Elle est souvent l’expression ou le délibéré du plus puissant.
Le temps est le meilleur des juges. Un jour, le faible devient fort et le fort faible. Et l’on se rend compte qu’aucun d’entre eux n’est juste et ne pose des actes de droiture et de probité. Ils se servent de la justice et instrumentalisent au gré de leurs situations du moment.
Cela est d’aucun plus vrai qu’à chaque fois qu’il y a un changement de régime, ceux qui défendaient le pouvoir deviennent ennemis de la justice, dès qu’ils perdent leurs privilèges, à la suite d’une déchéance.
Les victimes d’hier, promues et réhabilitées, changent d’éléments de langage. Désormais, elles s’érigent en défenseurs du système et du pouvoir.
Rares sont ceux qui s’apitoient sur le sort du faible, du gueux et de l’indigent tant qu’ils sont du « bon côté » .
Ses Récriminations, ses protestations et ses lamentations sont regardées comme des caprices et des fantasmes qui ne méritent aucune commisération.
La justice, c’est notre justice. Elle est le reflet de notre société, de notre personnalité en tant que nation ou continent.
Chacun d’entre-nous aura un jour ou l’autre rendez-vous avec elle. Autant la rendre impersonnelle et juste pour tout le monde pour éviter les représailles de la justice contre l’injustice. Elle risque d’être vengeance, chasse aux sorcières, règlements de comptes : le chao.
Mes félicitations fraternelles et citoyennes aux compatriotes ayant été élus ou reconduits dans leurs mandats respectifs (les Mairies, le Conseil régional et le parlement). Également aux perdant.es qui sont gagnant.es à bien des égards dans cette aventure civique qui révèle « humanités » et « personnalités » que renferment nos identités brutes. Aspirer à mener la direction des affaires publiques est très louable, on s’y fait une certaine violence intime. Ainsi je clame BRAVO aux un.e.s et aux autres !
Le coup de maître inédit à signaler désormais dans les annales politiques du Guidimagha, est du fait d’un génie stratège dénommé Waly Diawara et ses camarades. Sous un étiquetage politique de « circonstances » du parti Udp (Union pour la Démocratie et le Progrès) l’inoxydable de Naha Mint Mouknass, le groupe de M. Diawara a raflé plusieurs mairies, 4 postes de députés sur 8 possibles et plusieurs conseillers régionaux, surtout a raté de peu la très prisée présidence du conseil régional du Guidimagha. Les représentants locaux du parti principal encarté majorité présidentielle « Insaf », ont été bousculés (ballottages serrés) et mis à l’écart (battus sèchement au 1er ou au second tour) pour certains. Le cas du département de Ould yengé est significatif dans ce sens, au deuxième tour des législatives, les candidats Udpéistes écrasent les Insafistes (avec un candidat ancien ministre) avec un écart de quelques milliers des voix (11 088 contre 6 982). Dans la commune de Dafort, une ingénieuse candidature iconoclaste sous la couverture d’Udp a délogé une direction municipale en place depuis quasiment 3 décennies. À noter les candidatures du pôle de l’alternance (sous la couverture légale Sawab) dans les données électorales d’équilibre et de positionnement comme « faiseur de roi » au second tour dans certaines zones.
● Sur Le Parti RAG-France
Cette instance politique est âgée d’à peine 7 mois (sa première réunion organique date du 10 décembre 2022 à Montreuil). Le Parti RAG (Refondationpour une Action Globale) est l’aile politique émanant des rangs militants et simpatisants du mouvement antiesclavagiste mauritanien IRA-Mauritanie (Initiative pour la Résurgence Abolitionniste fondée en octobre 2008 et très tardivement reconnue par les autorités en fin 2021) et du député national M. Biram Dah Abeid. La section du parti RAG a été formée par différents militants proches d’IRA-France et des soutiens politiques historiquement encartés du leader abolitionniste mauritanien. Et je m’identifie dans cette dernière catégorie et depuis l’échéance présidentielle de 2014, mes frères et camarades Brahim Ali et MohamedenZahaf sont l’un ou (et) l’autre de relais sûrs sur lesquels j’adossais mon expression militante contributive pour les thèses droit-de-lhommistes et politiques défendues vaillamment par Biram. L’école politique Biramiste a été (est) une source d’inspiration porteuse de principes fondamentaux qui correspondent à la vision que j’aspire en matière politique (emprise directe citoyenne avec les populations, universalisme, progressisme, droit-de-l’hommisme….). En résumé un paradigme dé-communautariste d’un militantisme cohérent et transversal qui sanctifie la qualité Citoyenneté sur toutes autres considérations raciales ou tribales. Ainsi la section RAG France s’est hissée aux défis en face (internes et externes) pour participer aux législatives (poste de député de la circonscription Zone Europe). Avec un arbitrage confié à notre direction de l’intérieur et ses partenaires (coalition de l’alternance), un ticket de candidature a été choisi. Le camarade Dr Ba Boubou , juriste de formation a été désigné et la camarade Madame Salamata LÔ lui a été adjointe comme suppléante. Par une dynamique campagne électorale menée en équipe sous la direction de notre Top investi secrétaire général M. Elhadj Fall , nos candidats sous la couverture légale du parti Sawab arrivent à la deuxième position derrière les représentants du parti du gouvernement Insaf. Mes salutations citoyennes à nos compatriotes qui nous ont fait confiance avec 729 voix (18.40% au premier tour) avec une participation pointée à 73.11% . Au second tour tenu le 27 mai 2023, cette dernière a chuté de plus de 20 points (51.63%) et le candidat Insaf M. DiawaraIssa a été élu avec 57.79% contre 40.38% (1211 voix) pour notre camp. Mon amicale reconnaissance et mes vifs encouragements à notre Team RAG-France et d’autres compatriotes (familles et proches de nos candidats) investis vaillamment dans cette aventure politique et je réitère ma fierté pour y avoir pris part avec nos moyens très serrés dès le départ. Je cite et loue ici l’implication notable de notre mère et tante à tous, Néne Daya connue Mme Thioye Kadiata, la mère de notre camarade suppléante Salamata LÔ.
Sur le volet de nombreuses et riches rencontres lors cette campagne, je tiens à noter celle d’Orléans auprès de nos compatriotes et en particulier l’échange émouvant avec notre oncle et doyen Kebé Abdoulaye (ancien gendarme ayant vécu l’emprisonnement sous le régime de Ould Taya). En région parisienne chez l’expérimenté militant multi-casquette M Baba Ould Jiddou (APP Europe), en accompagnant notre candidat Dr Boubou BA, j’ai eu l’occasion de rencontrer l’intellectuel mauritanien M. Jemal OuldYessa. Un esprit futé aux mots avisés qui inspire.
« Nous reviendrons » comme dira un certain K. Mbappe, in sha Allah !
● Un vote entre plusieurs communautarismes !
Avoir une communauté de vue en speech diplomatique, sonne en creux comme nos positions se retrouvent sensiblement sur tels ou tels sujets ou enjeux. Les enjeux ou les sujets mis en exergue suscitent et conditionnent nos différents positionnements sociaux et politiques. Ainsi Voter ou choisir une personne pour la direction des affaires publiques, est un gros enjeu dans nos milieux où peu sont interpellés par les éléments programmatiques d’un.e candidat.e . L’engagement politique sous nos cieux est pris aux pièges d’une structuration sociale prégnante qui relègue en marge les idéaux portés par de partis et hommes (femmes) politiques . Dans l’électorat ou les électorats, plusieurs communautarismes y composent selon les données d’appartenance raciale, sociolinguistique et statutaire. Lors du scrutin pour l’élection du député de la diaspora mauritanienne Zone Europe au suffrage direct, nous avons constaté en plus de plusieurs candidats en lice, certains positionnements dans l’électorat au premier tour et au second tour. Au final le bloc de l’opposition qu’on croyait majoritaire sur la base des données électorales de la présidentielle de 2019, n’a pas su gagner ce poste de député paraissant pourtant prenable. Les motivations intimes des uns et des autres au sein de l’électorat et certains arguments de campagne diffus en sourdine ont brouillé toutes les données attendues en matière de prédictions logiques. Le camp du pouvoir avec le député sortant y a profité largement au second tour avec l’aide d’une forte abstention. Cette dernière a une certaine motivation qui sous-entend un communautarisme très lisible quand on observe objectivement les données de listes électorales. L’appel à un sursaut républicain lancé par plusieurs candidats et partis politiques en faveur du candidat du pôle de l’alternance, n’a pas eu l’effet escompté. Ainsi, prochainement cette opposition aurait intérêt à un travail militant de concertation et d’unité en amont pour espérer mieux.
Comme d’habitude, ça se sent scandalisés dans tous les sens avec un certain sentimentalisme aux relents hypocrites. L’expression d’un certain racisme n’est pas une poussée expresse d’une bêtise venant d’un pan isolé de l’environnement de la société à majorité blanche. Il s’insère « logiquement » et inévitablement dans un cheminement racialiste au cœur de sociétés blanches à l’endroit de l’élément Noir. Un supporter fan de football en Espagne, un suprémaciste américain soutien de D Trump et le touareg politisé du nord malien peuvent se retrouver sur une même donnée-source inspirant leurs idéologies socialisées d’un racisme évident anti Noir. Le livre de Charles W.Mills, LeContrat Racial explicite et donne de pertinentes notions fouillées de compréhension sur le cadre paradigmatique de fond. Ce fond systémique qui assoie et motive toute l’affaire du racisme anti Noir. Ainsi des restes venant de bulles papales d’antan, des théories et idéologies concoctées par de penseurs sociologues et philosophes d’hier dans la sphère blanche (principalement occidentale), tiennent et persistent dans une certaine conscience collective de l’environnement « blanc ».
Parmi les solutions possibles contre ce racisme, il faut une reconnaissance claire et nette qu’il est motivé et généré par un système politique historiquement racialiste. Le monument du Christ rédempteur en veille (durant quelques minutes) à Sao polo au Brésil pour soutenir l’attaquant Noir du Real, n’est qu’un symbolisme puéril pour un bref remède de conscience pour les esprits distraits.
Il en faut beaucoup de SÉRIEUX pour changer la donne, pour l’instant l’environnement Afro à l’échelle mondiale fuit ici, subit là et se complaît là-bas !
Une jeune et convaincue démocrate mauritanienne a livré dans un message plein d’enseignements une véritable leçon de morale aux politiques mauritaniens épris de chamailleries et d’égocentrisme, les appelant à se hisser aux querelles intestines et à nourrir l’espoir d’organiser des élections meilleures à l’avenir.
Ci-après l’intégralité de son message :
« Chers concitoyens,
Je m’adresse à vous aujourd’hui avec un mélange de gratitude et de tristesse, car je tiens à vous informer que notre campagne électorale n’a pas abouti aux résultats escomptés.
Je souhaite vous exprimer ma sincère reconnaissance pour le soutien inébranlable que vous nous avez accordé tout au long de cette aventure politique. Les élections sont un processus démocratique complexe et imprévisible, où les aspirations et les choix des électeurs façonnent le paysage politique. Bien que nous n’ayons pas remporté cette élection, je crois fermement en la force de notre démocratie et je respecte le verdict des urnes.
Ma conviction envers les idéaux qui nous ont guidés pendant cette campagne reste intacte. J’ai toujours défendue avec passion les valeurs de justice, d’égalité et de progrès pour tous nos concitoyens. Bien que cette défaite puisse être difficile à accepter, elle ne doit pas nous décourager de poursuivre notre engagement pour un avenir meilleur. Je félicite chaleureusement les candidats qui ont remportés ces élections; Je leurs souhaite tout le succès possible dans la tâche importante qui les attends. Je leurs rappelle également la responsabilité qui accompagne ces fonctions, celle de servir l’intérêt général et de travailler pour le bien-être de tous les citoyens. Cependant je m’engage à continuer à œuvrer pour notre communauté, même en dehors du cadre politique formel. Je demeure déterminée à faire avancer les causes qui nous sont chères, à soutenir les projets qui favorisent le développement de notre société et à promouvoir l’inclusion de tous les membres de notre communauté.
Je continuerai à travailler pour le bien de notre communauté et de notre pays, même si cela se fera en dehors de la fonction élective, je reste convaincue que nous avons besoin de leaders dévoués et engagés pour faire avancer notre société, et je continuerai à soutenir ceux qui partagent ces valeurs.
Enfin, je tiens à remercier mes collègues de campagne, ma famille, mes ami(e)s nos bénévoles dévoués et tous ceux qui ont contribué à notre cause. Votre énergie, votre enthousiasme et votre dévouement ont été une source d’inspiration et de motivation pour nous tous.
Aujourd’hui, je regarde vers l’avenir avec optimisme, en sachant que nos idées continueront à trouver écho dans le cœur de nombreux citoyens. Je reste convaincue que le véritable progrès ne se mesure pas seulement par les résultats électoraux, mais par notre capacité à unir nos forces pour créer une société meilleure.
Merci encore pour votre soutien indéfectible. Ensemble, nous pouvons continuer à travailler pour un avenir meilleur, en construisant un pays qui reflète nos valeurs les plus profondes.
Depuis de nombreuses années, la Mauritanie est confrontée à des défis politiques et économiques majeurs. L’opposition politique a joué un rôle important dans la promotion de la démocratie et de la transparence dans le pays. Avec les élections législatives et municipales prévues en mai 2023 et les élections présidentielles de 2024, l’opposition politique se prépare à relever un nouveau défi.
L’opposition politique en Mauritanie est constituée de plusieurs partis politiques et de deux blocs d’opposition un bloc composé de RAG-SAWAB, CVE – CVE-VR (AJD/MR) , UFP, FRUD, APP entre autres et le second bloc plus proche du pouvoir ( majorité présidentiel) composé de UDP, Tawassoul, Hiwar, RDF, RAVAH pour n’est sité qu’eux, chacun ayant sa propre vision et ses propres priorités pour le pays. Certains partis sont plus anciens et mieux établis, tandis que d’autres sont plus récents et cherchent à se faire une place sur la scène politique comme la CVE, CVE-VR et le RAG même s’ils ne sont à ce jour toujours pas reconnu officiellement par l’État Mauritanien mais grâce à des Coalitions avec d’autres partis ils arrivent à faire parti de l’echéquier politique.
Lors des élections législatives et municipales de mai 2023, l’opposition politique aura une chance importante de remporter des sièges dans les assemblées locales et nationales malgré les querelle interne au seins même de l’opposition sur fond communautaire (peulh, soninké et haratine) les Olof eux étant quasiment exclus du jeux politique. Les partis d’opposition ont une forte présence dans certaines régions du pays, en particulier dans les zones urbaines. Ils ont également travaillé dur pour renforcer leur base électorale et pour attirer de nouveaux électeurs notamment au niveau de la diaspora.
Cependant, l’opposition politique doit faire face à des défis importants. Le parti au pouvoir, el Insaf enciennement UPR, a une forte présence dans les zones rurales et dispose de ressources importantes pour mener une campagne électorale comme nous avons puis constaté depuis le vendredi 28avril 2023 à 00h l’ouverture officiel de la campagne; pendantque le député sortant Issa Diawara faisais sont meeting dans une grande et luxueuse salle drapeau et lumière digne des campagnes américaine en compagnie des stars de la chanson mauritanienne comme Demba Tandia ; l’opposition elle se retrouvait dans de petites salle municipaux d’a peine une capacité de 250 personnes, mal éclairé ; certains candidats n’ayant même pas les moyens de tenir un meeting, cela montre la disparité financière entre le parti au pouvoir et certains des partis comme UDP proche du pouvoir, qui bénéfice de moyen financière gigantesque, des voix de l’opposition commence à dénoncer comme étant des moyens de l’État mis à disposition d’un parti et ses alliés.
De plus, l’opposition politique doit faire face à des restrictions importantes en matière de financement et de diffusion de ses messages sur les radios et chaînes publiques , ce qui peut affecter leur capacité à mobiliser les électeurs.
Les élections présidentielles de 2024, étant en ligne de mir l’opposition politique devra se préparer à un défi encore plus grand. Le président actuel, Mohamed Ould Ghazouani, a été élu en 2019 avec plus de 50% des voix, et il est probable qu’il se présentera à nouveau en 2024.
L’opposition politique devra travailler dur pour présenter un candidat fort et pour mobiliser les électeurs pour celà la seule opportunité qui semble s’ouvrir à l’opposition est une opposition avec une coalition élargi pour avoir un(e) seul(e) candidat(e) pour espérer remporter la victoire.
Je vais tenter de répondre en simple militant à certains questionnements ponctuels qui surgissent en coulisses et j’en ai été saisi par moments surtout par les temps électoraux qui courent. Moi, je dirais que comme le mouvement El-hor dans le passé et d’autres par la suite, le mouvement Gambanaxu (éveil social anti-féodal ou régime associatif) n’est aucunement une instance politique organique d’une telle ou telle obédience. En revanche, en citoyen.ne.s avertis et « wokés », les militant.e.s et sympathisant.e.s Gambanaaxu peuvent être politiques ou politicien.nes à toutes les échelles (communale, départementale, régionale ou nationale) à travers différentes structures politiques selon leurs convictions et leurs affinités programmatiques. Ainsi, je crois que toutes gesticulations et activisme initiés personnellement ou collectivement allant dans le sens d’une exploitation politicienne du mouvement, ne peuvent être fructueux ni hier ni aujourd’hui ni demain non plus.
Sans se tromper, je suis et reste convaincu que Gambanaaxu a une émanation dans le sillage des OSC (organisations de la société civile), les politiques ou politicien.nes peuvent s’approcher d’elles ou les consulter en toute transparence. Et le mouvement comme entité revendicative et droit-de-lhommiste, peut soumettre des doléances, saisir et interpeller des mouvements ou des personnalités politiques sur des problématiques particulières ou globales d’intérêt public.
Lors de la présidentielle de 2019 en Mauritanie, un mémorandum avait été formalisé et destiné aux différents candidats en lice, lire https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2304865596404081&id=1473902619500387 S’il y aurait un électorat encarté Gambanaaxu à convoiter ici et là, ce serait aux partis politiques de le faire ou pas avec clarté et responsabilité , et aucun.e membre, cadre ou doyen Gambanaaxu ne doit aller « s’engraisser » en crédit ou en légitimité personnelle pour de velléités carrièristes de plus très hypothétiques. Nos partis politiques ou sympathies politiciennes sont des espaces ou des voix (voies) adéquats et aérés pour faire valoir nos ambitions politiques collectivement ou individuellement.
La Cause Ganbanaaxu et ses idéaux dépassent en terme de vision, nos petits agendas politiciens et d’autres suspectes motivations irruptives aux relents individualistes.
Voilà, ici mes brefs éléments de réponse, en mon propre nom de simple militant.
Dans le contexte démocratique, une élection est un moment critique, un instant d’une rare gravité quant à la vie publique. L’enjeu est d’une telle tragédie que l’acte du vote, emblème populaire de l’occasion, en devient une formalité quelque puisse être fondamentale l’importance de son rôle dans la délibération. Ce qui doit occuper le devant de la scène publique, c’est bien un débat actif, libre et généralisé, qui puisse faire exprimer le peuple dans ses structures les plus touchées par l’action politique, de sorte à situer le plus clairement possible chaque candidat, chaque programme et chaque parti. Cette condition semble être nécessaire en ceci qu’elle aide à éclairer le chemin qui mène le citoyen à l’urne, mais aussi dans son aspect de lutte contre les tares électorales telles que l’achat de conscience ou, plus exactement, le détournement de conscience – qui, je le rappelle, est un autre type de détournement qui jouit d’une grande impunité. Ainsi, il n’est de meilleure occasion pour discuter des préoccupations du peuple ; non seulement de ses rapports avec le système gouvernant, ou de l’allocation et de la qualité des institutions et des services, mais aussi des inégalités et des injustices qui affectent sa vie quotidienne et la condition des citoyens. Dans cette contribution au débat, je me propose de faire une brève discussion de quelques sujets qui me paraissent intimement concernés. Je vais exposer donc trois dignités de base quotidiennement bafouées dans le pays : la dignité sociale, la dignité culturelle, la dignité humaine. • La dignité sociale : Elle est essentiellement la proie du système féodal et des réflexes patriarcaux multi-échelles. La caste est encore une réalité vive en Mauritanie dans la mesure où elle est prise en compte comme condition d’une transaction sociale fondamentale : le mariage. Le système social que nous avons hérité, et dont nous avons tant de difficultés à révolutionner vers un régime égalitaire, met en action une vie sociale dans laquelle une noblesse détient un pouvoir multiforme face à des castes assignées à des rôles subalternes et un groupe spécial voué à la servitude. Ce régime de vie sociale est un générateur permanent d’inégalités et d’injustices. Mais, contrairement à ce que l’on peut croire, ces inégalités ne portent pas que sur des paramètres symboliques, elles sont aussi économiques et politiques. Les terres héritées de l’ancien système sont, en général, détenues par les descendants de cette noblesse. Le pouvoir religieux est concentré dans des familles de la noblesse qui, par le biais des liens du mariage, assurent à la fois son partage et sa restriction au sein de la caste. Or, et le pouvoir religieux et la détention des terres constituent des facteurs économiques et politiques. Il est indéniable qu’ils participent, loin de tout système de mérite et de toute approche de redistribution, à alimenter les inégalités. Pour ce qui est des terres, le sens égalitariste peut remercier la course vers l’émigration, accentuée par l’avancée de la sécheresse, qui avait participé, à une mesure appréciable, à la libération de ceux qui, sans terres, étaient voués à de misérables conditions de dépendance. Malheureusement, comme l’on peut le comprendre sans peine, ce relâchement est de portée très limitée ; l’émigration, n’ayant pas de convictions politiques en soi, n’a été qu’une condition positive pour cette problématique, mais aucunement elle n’a été une mesure pour la résoudre. Les concernés trimbalent encore leurs lots de souffrance. Le phénomène abolitionniste, bien qu’ayant reçu le soutien et la sympathie de plusieurs figures dont celles issues de ladite noblesse, est cependant contré, et souvent avec violence, par le féodalisme. Donc le féodalisme, en tant que système, est réfractaire à l’idée de capituler même si quelques rares individus issus du milieu féodal actent contre ce système. On est là typiquement face à un phénomène, quasi-universel dans les luttes, où le comportement de quelques individus se retrouve à l’opposé de celui de la structure dans laquelle ils sont rattachés. Une subtilité souvent broyée sur le ring des luttes. Je le souligne parce que ces membres en question souffrent de leur achronie au sein des archaïsmes qui les entourent. Pour ceux parmi eux qui sont de caractère à aller au bout de leurs idées, la peine inévitable à essuyer est leur répudiation pure et simple par leur milieu social. Toujours est-il qu’il faut rappeler que la cellule unitaire qui fait la base de notre société est la famille, et qu’au noyau de celle-ci agit une interaction fondamentale qu’est le lien du mariage ; c’est ce dernier qui assure la liaison du sang et des fortes prérogatives qui y sont rattachées. Or ce lien est interdit entre castes ; nous sommes ainsi en droit de dire que nous vivons dans des apartheids sociaux qui ont toutes les clés pour ouvrir d’autres. L’autre figure sociale atteinte dans sa condition est la femme. Au moins pour ceux sédentaires parmi les anciens États, où la taille des cités faisait florir les marchés et des commerces de toutes sortes, les femmes avaient un pouvoir et une place qui ne demandaient qu’à s’étendre. La parité, quelque furent ses défauts notamment en politique, était de loin plus convaincante que ce qui est vécu aujourd’hui ; j’en veux pour preuve la place culturelle plutôt égalitaire dont les vestiges sont très éloquents et l’absence de contraintes vestimentaires et de déplacement pour n’en citer que celles-ci. Dans la transaction qui s’est opérée entre l’ancien et le nouveau cadre de vie, la place de la femme semble régresser dans plusieurs de ses aspects. Le système moderne implanté par des hommes à leur image (les administrateurs coloniaux étaient tous des hommes), calibré pour interagir avec de correspondants masculins, les systèmes postcoloniaux bâtis dans le mimétisme dans leur géniteur colonial… Tout ceci a concouru à établir une culture d’éloignement des femmes des positions de pouvoir, encore plus que ne le faisaient les anciens États précoloniaux où le pouvoir politique était englouti dans sa dimension militaire, et où l’administration et les institutions civiles n’avaient pas d’existence véritable, contribuant à retreindre le pouvoir effectif aux mains des combattants les plus belliqueux. Ceci explique le peu d’action qu’avait le pouvoir de l’époque sur la vie quotidienne des citoyens. Celle-ci était plus régie par l’organisation sociale et les pratiques culturelles que par une administration politique. Ainsi par le rôle qu’occupait la femme dans la chaine économique et dans le lieu culturel et social, sa place a été de plusieurs dimensions supérieure à celle qu’elle a dans un système où l’administration, de par sa construction, donne à l’homme la part essentielle tout en reléguant le champ traditionnel au second plan. Deux problématiques se posent notamment : 1) Les nouveaux chemins d’acquisition aux tuyaux économiques (salaires) sont ouverts aux sortants de la nouvelle école dans laquelle les femmes ont moultes difficultés à prospérer. Un conflit existe bel et bien entre les exigences sociales et les exigences de l’école. Ce conflit est plus contraignant pour la femme que pour l’homme, qui le subit aussi au fur et à mesure qu’il avance dans les études. Dans l’absence d’ingéniosité à transformer et l’école et la société pour l’avènement d’une formule salutaire qui résoudrait ce conflit, l’éducation moderne de la femme est globalement sacrifiée, son champ de perspectives d’épanouissement rétréci ;
2) Au niveau du droit, nous vivons dans un pays où la protection de la femme n’est pas assurée. La jeune femme victime de viol risque une sanction pénale, du fait de la loi contre le péché de la chair, en plus de ne jamais pouvoir échapper à la sanction sociale et au harcèlement généralisé. Elle est ainsi réduite au silence. Par ailleurs, la femme est de plus en plus assignée sous un ‘voile’ qui continue ronger expression publique. Un phénomène de harcèlement consistant à la ramener à «sa place » s’est accentuée avec l’avènement des réseaux sociaux où, à chaque altercation, elle voit sa vie privée, réelle ou fantasmée, profanée devant la foule.
• La dignité culturelle : La discrimination culturelle est un problème fondamental qui a surgi dès les premières heures de l’État mauritanien. Nous sommes là typiquement devant un fait d’État en cela que ce problème est purement le fruit d’une idéologie fondatrice de l’État et sur la base de laquelle s’érigent ses institutions, instruments de sa mise en œuvre. La Mauritanie est un pays multilingue, multiculturel. Et comme tout pays multiculturel, une question essentielle se pose quant à son affirmation identitaire : opte-t-elle pour l’affirmation de sa multiculturalité ? Et dans ce cas une gestion culturelle basée sur un principe égalitaire lui incombe. Ou choisit-elle de promouvoir une culture à développer au détriment des autres ? Dans ce cas, sous l’action de l’inégalité des moyens, les autres cultures verront leur présence décliner jusqu’au néant. Les deux types de modèles sont expérimentés dans le monde. Le premier est celui de la Suisse pour ne citer que ce pays, le second c’est celui de la France. Quant aux effets de chacun de ces modèles, le constat est simple : quand des langues comme le normand, le gascon, l’occitan, que rien ne semblait menacer, se sont retrouvés en voie de disparition en France jacobine sous l’action d’un français armé, une langue comme le romanche, que tout menaçait, s’est vue se maintenir et se développer sur les montagnes d’une Suisse multiculturelle. Pour ce qui est de la Mauritanie, de la constitution à l’administration, des canaux audiovisuels de l’État à l’école républicaine, le choix de l’unilinguisme ne fait pas de doute. Seulement, une fois que l’on dit que l’unilinguisme a été choisi, faudrait-il encore avoir la suite dans les idées à poursuivre la réflexion sur ce que cela implique, à court, moyen et long terme. Tous les exemples d’expérimentation d’une telle politique sont unanimes sur l’issue : la disparition des cultures non choisies. Là-dessus même les mécanismes par lesquels cette disparition procède sont bien compris. L’État mauritanien, dans une loi qui a fait couler beaucoup d’encre, a proposé en 2022 une réforme contenant un article qui traite de la politique linguistique. Un article qui rappelle dans sa substance le décret de 1979 sur l’expérimentation des langues pulaar, wolof et sooninke. Seulement, l’article ne laisse aucun doute sur le choix de l’arabe comme langue de la Mauritanie sur tous les plans. L’absence de décision juridique concernant l’usage des langues pulaar, sooninke et wolof, en particulier dans l’administration, qui donnerait ainsi des perspectives d’employabilité, met en lumière l’absence d’une politique égalitaire. Tout montre que le modèle proposé par cette loi est un modèle de transition vers l’unilinguisme arabisant plutôt qu’une étape vers le multilinguisme institutionnalisé. De plus, l’école, les médias, les espaces de pouvoirs et de services sont des lieux culturellement discriminants qui n’ont aucune autre exigence que le fait de parler l’arabe, ou disons le hassaniya.
La pulwolsooninkité n’apparait dans l’image officielle de la Mauritanie que dans de rares manifestations folkloriques, ou pour teindre les longues queues dans les centres d’État civil où la même frange de la population quémande une nationalité qui lui est pourtant due.
• La dignité humaine : Nous en avons déjà parlé dans le cadre social et culturel ; la dignité humaine est en effet atteinte dans l’oppression sociale et culturelle. Mais au-delà de ces deux processus identifiables et attribuables à des systèmes bien cernés, le peuple, dans sa globalité, souffre des conditions de vie dignes d’un autre temps. Un service de santé extrêmement défaillant, en particulier dans le monde rural. Les citoyens obligés de traverser les frontières pour trouver soins et soulagement à leurs souffrances. Ceux qui n’en ont pas les moyens sont impitoyablement abandonnés à leur sort. Des citoyens régulièrement réprimés pour avoir consommé un droit fondamental de manifester, d’autres tués à coup de bavures policières dans les cellules de commissariats. L’éducation périclite ; des collégiens qui ne savent ni lire ni écrire du fait du manque de rigueur d’un système idéologisé et négligé. Les diplômés qui s’entassent dans le chômage, en même temps que des milliers de milliards sont empochés des recettes de ressources vendues. Un pays où l’âge médian tourne autour de 20 ans (la moitié des mauritaniens a moins de 20 ans), muni des ressources aussi diversifiées que les mines, l’océan, un fleuve à la bordure duquel s’étendent de vastes terres cultivables, est incompatible avec le portrait de paupérisation continue qu’il ne cesse de renvoyer. Les deux supports de base d’une économie productive sont réunis. La corruption omniprésente est à combattre avec vigueur, elle constitue la plus grande embuche à la gestion rationnelle et intelligente des forces productives, des ressources naturelles et la mise en place des conditions matérielles d’un développement économique. Pour ne pas étirer la discussion, je conclus ce panorama de quelques problématiques parmi d’autres qui se posent à la Mauritanie. Je n’ai pas axé ma discussion sur les procédures défectueuses des institutions de l’État même si j’y fais allusion par endroit. J’ai privilégié m’appesantir, pour ce qui est de l’État, sur ses fondations inégalitaires. Par ailleurs, comme dans toutes mes analyses, le centre de mon référentiel est le peuple. Les concepts d’État, de république et de nation n’ont d’importance à mes yeux que dans la mesure où ils s’emploient au service du peuple. Car oui, ces conceptions, quelque pugnace que puisse être leur nature, resteront éphémères face à la longévité des peuples. Le génie du peuple c’est de savoir conserver son facteur humain tout en étant une si grande structure. La folie des États c’est de s’échiner à vouloir l’effacer au sein des cadres rigides qui n’ont jamais prévu la souplesse de s’infléchir pour amortir l’effet des vents de sa destruction. Dans un tel État, la sagesse millénaire des peuples, du fond de ses plus grandes trouvailles culturelles, doit s’exprimer. Et nous devons l’écouter. Nous devons refuser cette façon sournoise de tuer les débats par la fuite, cette façon d’envoyer une médiocre image de notre pays où tout se règle entre le boutiquier et le client, où tout s’achète et a un prix. Cette attitude n’est pas moins une corruption quand elle est usitée pour faire sauter une contravention que pour expier un crime. Elle est encore plus ignoble quand elle est employée comme procédure privilégiée d’adhésion électorale.
Et si l’on s’inspirait de l’école du Ramadan. Le ramadan est une école. C’est également, une opportunité pour absoudre nos péchés, une perche tendue aux croyants, un rattrapage spirituel. Ainsi le ramadan, permet de consolider notre foi par la dévotion et le recueillement.
Ce sont là les fonctions classiques que partagent tous les musulmans, par ce que peut-être, les prêcheurs ont voulu qu’elles soient connues de tous.
A côté de ces fondamentaux, si l’on observe le profil de ceux qui dirigent les prières dans nos mosquées pendant le mois béni, propulsés pour certains à la faveur du ramadan pour leur érudition, leurs aptitudes à réciter, mémoriser, le coran, en plus de la clarté et la justesse de leur diction et phonétique, on constate aisément qu’on est loin de l’échelle des valeurs hégémoniques, établies par les hommes qui a pour référence l’ascendance familiale, tribale ou raciale.
Finalement, le seul paramètre de classification des hommes reste la foi, le niveau d’instruction, de culture et d’éducation.
• Tout le reste n’est que fantaisie, arnaque et supercherie.
« Le plus noble d’entre vous, pour Allah, est le plus pieux » dit le Coran. Dixit le hadith du prophète, Mohamed Paix et Salut sur lui : « O hommes ! Votre créateur est unique et votre aïeul est un. L’Arabe et le non-arabe; le Rouge et le Noir, n’ont de suprématie l’un par rapport à l’autre, que par la piété ».
Les musulmans seraient-ils dans un dérèglement de moeurs pour s’écarter de ces paroles divines qui appellent à la fraternité et à l’unité. L’esprit raciste , féodal, esclavagiste sont donc contraires aux préceptes de l’islam.
Nous nous mettons, à la place du créateur, en cherchant à classer les hommes en nobles et esclaves. Cela n’est pas de notre prérogative. Et nous nous éloignons de l’islam à chaque fois qu’on blâme un homme pour la couleur de sa peau ou de ses origines.
Allah, le tout-puissant, le très miséricordieux est le seul capable de nous « classer » sur la base de critères immuables, justes et impartiaux, ayant pour référence foi et la piété.
Mais malheureusement, l’ignorance, l’arrogance, et l’orgueil conduisent les hommes vers l’égarement. Ainsi, ils n’hésitent pas à s’écarter volontairement du référentiel coranique pour dresser eux-mêmes leurs propres critères de noblesses qui se fondent sur l’origine sociale ou la couleur de la peau. Des idées préconçues et sans fondement sérieux : du genre le Noir est un nigaud, l’Arabe est méchant…
• Revenons à notre école du Ramadan
Pendant ce mois béni, dans plusieurs de nos mosquées, ce sont des hommes de conditions sociales modestes , parfois issus de « Khaima Skhayir » qui officient.
Ceux-là ont réussi à s’imposer par leur savoir, par ce qu’ils valent. Une valeur acquise voire conquise au bout de l’effort aux antipodes d’un titre généalogique encombrant par sa passivité et souvent trop honorable pour ceux qui s’y identifient. Un hiatus, une dysharmonie voire un divorce entre le titre et celui qui l’incarne. On dirait une médaille usurpée.
En revanche, pas de doute sur la noblesse de l’imam de la mosquée de mon quartier, celui qui ne veut même pas être appelé marabout, force respect et estime pour sa maîtrise du coran et son comportement vertueux.
Il n’est pourtant pas issu de la grande « Khaima » mais pourtant, chaque soir, c’est lui la vedette , le martyr. Chacun d’entre nous, journaliste, officier de l’armée, de police, ingénieur, ancien ministre, cadre supérieur et de gens sans qualification se placent respectueusement derrière lui, en reconnaissance de son savoir.
Dans nos discussions en aparté, chacun exprime sa fascination, jusqu’à vouloir ressembler à ce jeune homme pourtant d’une »petite naissance » comme le diraient certains.
Ailleurs, on nourrit la haine, on s’entre-déchirent pour l’imamat. Une fonction prestigieuse dévoyée, devenue un legs, une propriété privée est désormais source de conflits.
Or, la force de toute religion est la foi, qui a pour vocation de rassembler, de fraterniser les croyants autour des mêmes valeurs. Et en cela l’islam est une religion qui prêche la paix, l’altruisme et l’humilité.
Elle ne peut être source de différend entre les croyants au point de faire de la mosquée un espace de confrontation et de guéguerre. Et paradoxalement, les deux camps, les frères ennemis citent et se réfèrent au même livre Saint. Ils prononcent les paroles d’Allah sans les entendre et les comprendre.
En effet, un musulman ne peut-être sourd jusqu’à ce point à la parole divine au point de justifier le crime de son frère par la même religion.
Le Ramadan est une belle occasion pour les musulmans de refaire une « santé spirituelle ». A ceux qui sont en conflit, à ceux qui se détestent et à ceux qui sont au bord de la rupture, profitez-en pour solder vos comptes.
Le jeûne ne saurait se réduire en une épreuve physique: la privation du corps. Le Ramadan est multidimensionnelle et multifonctionnelle. S’inscrire dans cette école, c’est accepter tous les compromis au nom de la foi. C’est accepter de pardonner, de partager, de fraterniser…
C’est reconnaitre ses fautes pour aller de l’avant. C’est penser à l’intérêt de la collectivité d’abord avant de penser à ses propres intérêts.
Dès que la mosquée devient un lieu de contradiction et de confrontation, pas de doute, la foi, va mal. On a laissé la voie d’Allah. C’est le début du déraillement, le recul de la foi.
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