Urgent | COMMUNIQUE Relatif aux différentes sorties médiatiques sur l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes de RAS KEBE Promoteur de la WEB TV ACTUEL MEDIA.

Le Rassemblement Malien pour la Fraternité et le Progrès (R.M.F.P) est surpris et consterné de voir sur les réseaux sociaux des vidéos de propagandes faisant la promotion des coutumes esclavagistes.
Mr Diarra Mahamadou est un web-activiste qui n’a aucune connaissance de cette pratique honteuse qui a fait plusieurs morts, des milliers de déplacés. Nous demandons un peu de respect pour nos morts et déplacés.
Nous demandons à l’activiste Mr Diarra Mahamadou de se ressaisir et d’éviter toute tentative de récupération dans cette affaire car toute charte communément appelée LAADA qui ne s’applique à une seule est simplement une forme d’esclavage.
L’esclavage est une réalité dans cette région et toute la communauté internationale est au courant de ces atrocités et lynchages de tout genre , la dernière activité en date est une preuve que cette pratique est toujours d’actualité grâce à la participation de toutes les organisations de défense des droits de l’homme, la conférence du 22 Mai 2021 a réuni plus de 450 participants de tout bord et de tout continent qui a rassemblement choqué les gens qui vous ont employés à faire ses sorties médiatiques maladroites et sans fondement. Les personnes avec lesquelles vous avez fait le déplacement sont des personnes qui font l’objet de poursuites au niveau de plusieurs juridictions du Mali y compris le Maire de Madiga Sacko qui est recherché par le Tribunal d’Instance de Diema et qui ont été surpris de l’engouement des autorités de la transition qui sont prêts à en découdre avec cette horrible affaire.
Nous avons été toujours ouverts au dialogue et au débat,GAMBANA est un idéal et elle verra le jour, elle est une organisation qui vit de ses cotisations de ses militants et n’a jamais bénéficié d’aides extérieures ou de subventions de la part d’une quelconque organisation non gouvernementale ou d’institutions nationales ou internationales.
Traiter le RMFP d’organisation fantoche et d’organisation qui sème la violence est un montage de toute pièce en collaboration avec des organisations esclavagistes voire criminelles.
Ce que vous ignorez, le Rassemblement Malien pour la Fraternité et le Progrès est une association légale reconnu par l’Etat Malien qui jouit de tous ses droits et est présente dans toutes les localités de Kayes.

Nous condamnons avec la dernière rigueur les calomnies, les fausses allégations, les mensonges grotesques et de dénigrement de ce web-Activiste.
Le Rassemblement Malien pour la Fraternité et le Progrès se réserve le droit de recourir à la justice pour toute fin utile.

Pour le Rassemblement Malien pour la Fraternité et le Progrès.

Fait à Bamako le 31/05/2021

©️ Crédit source : https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1473591739647548&id=100009902073344

– Liens utiles : https://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=26219&LangID=F

https://youtu.be/Hh1WfUQxOaA

[Vidéos] – Quelques interventions lors de la conférence de Bamako sur la question de l’esclavage par ascendance | les problématiques dans la communauté soninké.

Samedi 22 mai 2021, l’association RMFP – Rassemblement Malien pour la Fraternité et le Progrès (Aile Ganbanaaxu Mali) et l’ONG MSDH – Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme et leurs partenaires internationaux, ont organisé une conférence sur l’esclavage par ascendance qui sévit horriblement aujourd’hui au 21 ème siècle au sein de certaines communautés ouest-africaines, en l’occurrence chez les Soninkés. Depuis 4 ans avec l’éveil abolitionniste transnational au sein du groupe sociolinguistique soninké, les défenseurs de coutumes esclavagistes et rétrogrades se sont manifestés par des graves violations des droits humains à l’encontre des militants engagés contre cet esclavage coutumier qui humilie et discrimine socialement et humainement. Les descendants d’esclaves qui osent de se défaire du système d’assignation esclavagiste du Ladalenmaxu sont harcelés, agressés, expropriés, expulsés et tués pour certains comme le cas de 4 militants tués à Djandjoumé au Mali dans la nuit du 1 septembre 2020 … Lire ce lien https://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=26219&LangID=F . Dans plusieurs localités soninké du Mali, de la Mauritanie, du Sénégal et de la Gambie, ce même phénomène affreux d’un autre temps est indexé entre les membres de la même communauté ayant la même langue et la même religion. Ainsi la conférence du 22 mai à Bamako rentre dans le cadre d’une sensibilisation à visée d’alerte à la communauté continentale et internationale sur ces vestiges cruels de la traite esclavagiste intra-africaine.

✓Ci-après en vidéos quelques interventions autour de cette rencontre :

– KS pour le BLOG

© Crédit source : RS militants Ganbanaaxu.

DISCOURS MEMORABLE DU PRÉSIDENT NDJIM BOUBACAR LORS DE LA 1ere Edition de CONFERENCE DE BAMAKO CE SAMEDI 22 MAI 2021 | Sur les graves violations des droits humains liées à l’esclavage par ascendance



Mr le Conseiller Spécial de la Cour Constitutionnelle du Mali
Mr le Représentant de la Primature du Mali
Mr le Représentant du Ministre de la justice et des droits de l’Homme, Garde des sceaux ;
Mr le Représentant du Ministre de la Réconciliation Nationale ;
Mr le Représentant du Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile ;
Mr le Représentant du Ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales;
Mr le Représentant du Chef de la délégation de l’Union Européenne au Mali
Le Chef de Division de la Mission des Nations Unis pour la stabilisation du Mali MINUSMA;
Le Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Mali CNDH
Les membres du cadre de concertation des Organisations de défenses des Droits de l’homme au Mali
Le Président du Comité d’organisation du Dialogue National Inclusif du Mali
Mr le Coordinateur des Chef de quartiers de Bamako
Le Vice-Président du Barreau Pénal International
Les coordinations du Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme.
Les membres du Rassemblement Malien pour le Progrès et la Fraternité
Le Président de la Coordination des Organisations Africaines de lutte contre l’esclavage
Le Président de l’Association Sénégalaise des Soninké pour l’Egalité et le Progrès (ASSEP SENEGAL)
Mr le Représentant de la Coalition Nationale de lutte contre l’esclavage au Mali.
Mr le Secretaire General de l’Association Temedt
Mme la Presidente de l’ONG PROMODEF
Le Représentant du Directeur Scientifique du Laboratoire d’Études et de Recherche en Droit, Décentralisation et Développement Local (LERDDL)
HONORABLES ET DISTINGUES INVITES JE VOUS SOUHAITE LA BIENVENUE.

Le Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme (MSDH) est une organisation indépendante à but non lucratif créée officiellement en janvier 2019.

Le MSDH intervient partout où les droits de l’homme sont bafoués, assure la veille citoyenne et n’hésite pas à prendre position quand il s’agit de restaurer la dignité humaine.

Les objectifs du MSDH sont les suivants :

✓Réduire au minimum la violation des droits de l’Homme sur toute l’étendue du territoire Malien ;
✓Contribuer à la promotion et au respect des droits de l’Homme ;
✓Examiner toutes les situations d’atteintes au droit de l’Homme constatées ou portées à notre connaissance ;
✓Entreprendre des actions appropriées en la matière auprès des autorités compétentes ;
✓Formuler des recommandations sur toutes les questions relatives aux droits de l’homme dans le cadre réglementaire, législatif et judiciaire ;
✓Collaborer avec tous les organismes nationaux et internationaux de défense des droits de l’homme ;
✓Veuillez avec attention toutes décisions ou actions du gouvernement susceptibles de porter atteinte au respect des droits de l’Homme ;
✓Informer et dénoncer tout acte d’injustice en mobilisant l’opinion publique ;
✓Mener des activités d’information, de communication, d’éducation et surtout de sensibilisation sur la promotion et le respect des droits de l’homme ;
✓Lutter contre l’esclavage sous toutes ses formes
✓Lutter contre l’excision, les violences domestiques contre femmes et enfants ;

C’est dans ce souci de protection des droits que le (MSDH) Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme et conformément à ses statuts a décidé de signer un partenariat le 21 Avril 2020 avec le (RMFP) Rassemblement Malien pour la Fraternité et le Progrès (GAMBANA) et nous avons estimé qu’il ne peut pas avoir de développement sans égalité et d’épanouissement.

L’association GAMBANA a été créée dans le but de mener une lutte implacable contre la discrimination, les pratiques de l’esclavage, ses séquelles, de faire disparaitre toute forme d’esclavage, promouvoir des thèmes et des œuvres, la paix et le développement en vue de former un bloc pour lutter contre toutes formes de violations des droits de l’homme.

C’est le 05 Mai que nous avons décidé d’organiser une conférence pour soulager les victimes et le thème retenu pour cette première Edition est « La problématique de l’esclavagisme au Mali : Cas du Milieu Soninké Enjeux et Résolutions». Une conférence de ce genre est une première au Mali car elle regroupe toutes les sensibilités de la nation d’où le nom de la CONFERENCE DE BAMAKO
Compte tenu du climat socio-politique de l’année écoulée nous avons décidé de reporter jusqu’à aujourd’hui

– Préambule

L’histoire de l’esclavage est celle des différentes formes prises par la condition sociale d’êtres humains privés par d’autres personnes du droit de propriété sur eux-mêmes. Si l’esclavage est mentionné dans les premières civilisations écrites, les conditions de son émergence sont, en l’absence de sources, impossibles à déterminer avec précision. Le statut et la fonction d’esclave ont varié selon les époques et les lieux : les sources et les justifications de l’esclavage, la position et les tâches matérielles conférées aux esclaves ainsi que les conditions de sortie de la condition d’esclave sont autant d’éléments qui confèrent sa spécificité à chaque configuration historique.

Ainsi, l’esclavage est la réduction d’une personne à un état de privation de toute liberté, celle-ci allant de libertés sociales aux libertés les plus fondamentales. L’esclave est exclu de la société tout en étant dans les sociétés esclavagistes un moteur.

Cependant l’esclavage n’a pas totalement disparu dans certaines régions du monde et réapparait sous une autre forme comme celui de la région de Kayes.

Nous Constatons aujourd’hui plus de quarante millions (40 000 000) de personnes dans le monde sont victimes de l’esclavage moderne ou esclavage par ascendance selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU) publié en 2016.

L’esclavage est un sujet tabou et a atteint son paroxysme dans la région de Kayes, dans les localités suivantes
A kayendera, diadjoumé, diangouté camara ; les 3 Lani, Dembagadiaba ; Bagamabougou et tout recenment à teyssibi, pour ne citer que comme dans la plupart des localités soninké dans cette région, la discrimination raciale ou ethnique, l’esclavage, sont des pratiques courantes en ce début de 21eme siècle .Or l’esclavage sous toutes ses formes a été aboli.

Ces populations composées essentiellement de soninké, les hommes de castes, autrement dits les captifs, souffrent à cause de leur rang social. Ils n’ont droit en rien. Pire encore leurs droits sont bafoués à cause de leur classe sociale.

Pire encore, les captifs ont beau étudié, faire des écoles coraniques, ils ne deviennent jamais imam de mosquées. A présent les souffrances continuent, même pendant les fêtes ce sont les captifs qui font office de bouchers pendant que leurs femmes s’occupent du ménage et de la cuisine des épouses de leurs soit disant maîtres.

L’esclavage est une réalité dans la région de Kayes surtout en milieu soninké, l’un des cas le plus frappant de traitement d’esclave est celui du lynchage de 04 militant anti-esclavage à diandioumé dans le cercle de Nioro.

Le Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme n’est pas surpris de ces crimes indescriptibles car depuis un certain moment, nous avons multiplié les campagnes de communication, d’information et de dénonciation de ses pratiques horribles dans la région de KAYES surtout en milieu soninké aux autorités nationales et organismes internationaux.

Courant Juin 2017 une association du nom du Rassemblement Malien pour la Fraternité et le progrès (RMFP) voit le jour qui veut dire en langue soninké « GAMBANA » : égalité diront que si cette pratique ne cesse pas, ils sont prêts à aller partout pour réclamer leurs droits devant les grandes institutions internationales de défense des droits de l’homme d’où l’organisation de cette conférence débat

Pour bien cerner le rôle de l’esclavage dans l’espace culturel des sociétés soninkés et répondre à la question de savoir s’il demeure encore de nos une telle pratique sociale vivante ou nue simple inertie de l’imaginaire, il est nécessaire de mettre ces sociétés à un éclairage historique dans le cadre général des échanges multisectoriels entre , d’une part les ethnies locales du sahel, et d’autre les cultures arabo-musulmanes et occidentales.

L’esclavagisme, le terrorisme et l’extrémisme ont un point commun c’est l’atteinte à l’intégrité physique d’un individu.
C’est très bien qu’on parle du nord mais pour la région de Kayes toute la communauté internationale doit se mobiliser car des milliers de personnes ont abandonné leur village par peur de ne pas être tués et vivent sans revenu aucun pour subvenir à leurs besoins.

Si ces conflits durent toujours c’est parce que ces actes répréhensibles ne sont pas punis avec la rigueur qu’il faut, des condamnations faibles pour des personnes coupables de coups et blessures volontaires au point qu’elles les encouragent à continuer de perpétrer des crimes.

Dans ces contextes on ne peut qu’indexer l’œil complice des autorités locales et des plus hautes autorités de l’Etat.
Pourtant interdite dans la constitution malienne et toutes les conventions internationales sur les droits humains que le Mali a ratifié cette pratique honteuse continue de faire des ravages dans cette région du Mali. Des chefs de familles ligotés, battus ; humiliés devant leurs épouses et enfants pour seulement avoir refusé les ordres de ceux qui se font appeler « Maîtres »

Toutes personnes qui refusent de se soumettre à cette pratique s’exposent à de grands dangers et tout cela au vu et au su des juges, maires, des députés, des sous-préfets, des préfets et du gouverneur.

Ce problème ne saurait être toléré, ne soyons pas naïfs, des personnes sont violentées tous les jours.
Ce message est adressé au Président de la transition et au vice-président de la transition chargé des questions de sécurité.

La paix tant rêvée passe par l’abolition de l’esclavage sous toutes ses formes car notre constitution stipule que tous les maliens naissent libres et égaux en droit et en dignité.

Le Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme est consterné, désemparé et surpris de voir dans un pays comme le Mali signataire des traités internationaux et sous régionaux sur les droits fondamentaux de l’homme qui considèrent l’esclavage comme un crime contre l’humanité qu’on a du mal à respecter.

Partout où on est allé les populations victimes fustigent le manque d’équité, le manque d’impartialité ou le manque d’intégrité de l’appareil judiciaire dans la région de Kayes et soutiennent que ces pratiques sont entretenues et soutenues par les hautes autorités de la République du Mali

Le droit de tous les individus de ne pas être soumis à l’esclavage est un droit fondamental de l’homme, or l’absence de procédures adéquates de mise en œuvre n’est pas faite pour encourager les Etats à mettre en place un système de garantie, contre toutes les formes contemporaines d’esclavage.

Cette activité consistera à l’organisation de deux (02) Panels tout à respectant les avis de tout chacun.

Panel 1; Esclavagisme, Chefferie traditionnelle Et Société Malienne : Pourquoi des violences répétées et des actes de discriminations dans la région de Kayes ?

Panel 2 : Quels sont les recours juridiques disponibles pour les victimes de l’esclavage ? Qu’est ce qui explique le blocage de la loi criminalisant cette pratique ?

La conférence de Bamako a pour objectif d’ouvrir le débat sur la problématique de l’esclavage par ascendance et les obstacles auxquelles les organisations sont confrontées dans la lutte contre cette pratique.

• Informer et sensibiliser l’opinion internationale sur l’existence de la pratique ;
• Faire le plaidoyer notamment pour l’adoption de la loi contre l’esclavage par ascendance au Mali ;
• Faire une proposition de loi et le soumettre à l’Etat
• Mettre les victimes à l’aise en leur offrant une tribune pour raconter les pratiques inhumaines auxquelles elles ont été confrontées ;
• Sensibiliser les victimes à recourir aux moyens juridiques légaux pour réclamer leurs droits ;
• Faire des recommandations très fortes pour l’Etat du Mali en vue de mieux cerner toutes les infractions découlant de cette pratique.
• Mettre en place une commission pour le retour des déplacés dans leurs villages respectifs avec le concours des partenaires techniques et financiers.

En ma qualité de président du comité d’organisation de cette première Edition.

Mes remerciements vont à l’endroit de toutes les personnes de bonne foi qui ont bien voulu faire le déplacement.

Je tiens tout aussi à remercier infiniment toutes les personnes qui ont œuvré pour que cette activité voie le jour en passant des nuits blanches

Etre un meneur d’homme je vous assure que ce n’est pas une tâche facile car vous n’êtes pas à l’abri des frondeurs des erreurs, des délits de favoritismes, des calomnies, des menaces récurrentes, de mensonges grotesques de tous genre et vous possédez souvent une vie de famille déséquilibrée mais en fin de compte vous réaliserez que vous êtes une lueur d’espoir pour une partie de ses communautés qui aspire qu’à la justice.

Je tiens à remercier en particulier les militants de Gambana que je ne trahirais jamais leur idéal que je serais toujours présent et disponible quand il s’agit de dénoncer pour tout acte d’injustice car nul n’est à l’abri des violations des droits de l’homme comme aime si bien dire l’infatigable Mr Aguibou Bouare

Sachez une chose la lutte contre l’esclavage est un combat de longue haleine et que toutes les organisations qui lutte contre ce fléau de s’unir afin de dégager des solutions pérennes.

En fin Je formule le souhait que les pays en demandant à la mouvance GAMBANA Mauritanie, Sénégal, Niger, Gambie, Guinée équatoriale, Guinée Bissau d’organiser de façon récurrente des conférences de genre pour donner une dimension internationale sur la question de l’esclavage.

Une pensée pour notre frere Cheick Oumar Yara injustement incarcéré pour des raisons de convictions personnelles .Nous demande l’abandon des poursuites et sa libération immédiate.

Je souhaite à tout un chacun de prendre du plaisir lors de cette conférence.

©️ Crédit source : MSDH – https://www.facebook.com/102319477828361/posts/627038838689753/

Mauritanie | Les événements du 5 avril 2021 à Kaedi autour de la Zawiya : La communication de Ganbanaaxun Fedde .

Ce lundi 5 Avril 2021, des violents affrontements ont été signalés avec plusieurs blessés à déplorer autour d’une Zawiya dans un quartier de la ville de Kaedi, la capitale du Gorgol (région Sud mauritanien). Selon nos informations recueillies auprès de sources dignes de foi, une affaire pendante déclenchée le vendredi 2 octobre 2020 après un office de prière dirigé par un membre de la communauté en l’absence du titulaire, est à l’origine de ce débordement violent. Ainsi l’imamat de l’occasion assuré par Cheikhna Coulibaly n’avait pas été apprécié par certains éléments de la communauté soufie. Par la suite, les partisans du camp encarté nobiliaire faisaient savoir que sans autorisation, ce lettré Coulibaly appartenant à la couche sociale assignée statutairement esclave , n’avait pas droit à officier comme imam. Le camp de Cheikhna Coulibaly en a conclu une discrimination manifeste avec des penchants féodalo-esclavagistes à son encontre. Au final il y a eu scission de fait dans l’office de prières au sein de l’enceinte de dévotion.
Les rapports devenaient tendus de plus en plus jusqu’à cet éclatement regrettable de violences en début de soirée de ce 5 Avril.

  • Ainsi nous , Ganbanaaxun FeddeArmepes et partenaires, fidèles à nos principes pacifistes, dénonçons toutes les violences quelle qu’en soit l’origine. Nous souhaitons un prompt rétablissement aux blessés.
  • Appelons à l’apaisement et à une concorde retrouvée au sein de cette communauté à la lumière de valeurs d’égalité et de fraternité promues par notre religion.
  • Réitérons notre appel à l’endroit du monde soninké pour une nécessaire réforme intérieure en extirpant certaines coutumes qui humilient humainement et discriminent socialement. Les fuites en avant et le déni des réalités ne servent aucunement l’espoir d’un avenir serein de la communauté dans son ensemble.
  • Demandons l’implication sérieuse de nos autorités étatiques sur les cas litigieux touchant le respect des droits humains notamment les vestiges tenaces de l’esclavage sous toutes ses manifestations. Que la Loi et le Droit s’imposent rigoureusement en recours quand la dignité de certains citoyens est bafouée.
  • Exprimons notre entière solidarité avec les personnes victimes d’un mépris culturel lié à leur ascendance sociale, qui militent pour plus d’équité sociale et d’égalité citoyenne.

Le 7 avril 2021

• Pour la communication GANBANAAXUN FEDDE et Partenaires.

Nouakchott – Espace culturel Galaxy | Rencontre de sensibilisation UVDS-Ganbanaaxu avec le député Biram Dah Abeid

Ce samedi 3 avril 2021 , UVDS-Ganbanaaxu a organisé une rencontre de sensibilisation en présence du leader abolitionniste mauritanien, le député Biram Dah Abeid et d’autres responsables de la mouvance politique du parti RAG.

Tenue dans l’espace culturel Galaxy, cette prise de contact a été l’occasion pour les participants d’exprimer leurs espoirs et leur soutien à l’engagement ferme et historique pour l’avènement d’un véritable État de droit en Mauritanie. Le président d’ UVDS-Ganbanaaxu Monsieur Yakhoub Bakhayokho, devenu secrétaire général du parti RAG il y’a quelques semaines, a tenu un bref discours de bienvenue à la délégation accompagnant le député BDA.

Lors des prises de parole, il a été question à de nombreuses reprises les problématiques liées à l’esclavage qui mine foncièrement les liens sociaux en Mauritanie notamment concernant l’esclavage par ascendance qui sévit dans différentes communautés. Des notables et des femmes originaires du Guidimagha (Région Sud mauritanien), ont relevé et exposé des litiges pendants à cause des coutumes esclavagistes en milieu soninké. Sur le foncier, la gestion des mosquées et les déséquilibres en représentativité, les personnes d’ascendance dite esclave subissent des criantes discriminations.

Ainsi le président des réseaux IRA Mauritanie dans sa communication a indexé le caractère nuisible de l’esclavage à l’unité de la Mauritanie. Il promet qu’il tient à détruire ce fléau social dans tous les milieux. Il a interpellé les hautes autorités du pays sur la nécessité urgente afin d’engager un front irrésistible et implacable contre l’esclavage. Il a abordé le cas de Monsieur Issa Cissoko , en saluant son militantisme courageux et sérieux depuis toujours dans la mouvance IRA Mauritanie. Le député BDA a dénoncé les mesures judiciaires prises à l’encontre de Monsieur Cissoko au Guidimagha suite à une plainte récente.

Récit par KS pour le BLOG

Ganbanaaxun fedde : Mots de remerciements par le Président Gaye Tene Traoré

Fraternité Justice Developpement

Paris le 06 Septembre 2020

Mots de remerciements


Chers militantes et militants du réseau Ganbanaaxun fedde .
Je vous remercie d’être venu nombreux à Métro Duroc pour vous incliner devant la mémoire de nos vaillants et valeureux militants suite leur assassinat par la féodalité locale. Nos vaillants et valeureux militants lâchement lynchés , tués et découpés. Ici à travers ma voix c’est tout le réseau Ganbanaaxun fedde qui présente ses condoléances à vous et aux familles des victimes assassinés ainsi qu’aux blessés, aux veuves et orphelins .
Puisse Allah ouvrir les portes de sa miséricorde aux âmes de nos défunts père feu Mountaga Diarisso président de Ganbanaaxu Diandioumé , à notre père feu Oussy Cissokho , à celles de nos frères feu Gaoussou Cissokho et de feu Hamet Cissokho .
Diarisso Mountagha a été agressé plusieurs fois et sa maison saccagée , sa dernière agression meurtrière date du premier septembre 2020 , il a été assassiné parce qu’il voulait vivre libre ,être libre de toute assignation coutumière . Quant à la famille cissokho , elle a subi la haine des miliciens de kingui suite à leur victoire judiciaire après un litige foncier, l’imam de Diandioumé a déclenché les hostilités en défiant le procureur de la république de NIORO du SAHEL . Son interpellation a été déclencheur d’une furie meurtrière de la milice locale de Kingui contre nos militants et soutenu par des funestes réseaux à travers la Diaspora . A ces adversaires meurtriers nous leurs disons que la mort n’a jamais empêché le triomphe de la vérité , et cette réforme sociale que nous voulons s’est imposée en nous , on peut vivre en paix et en harmonie sans esclavage statutaire cela exige d’autres codes de valorisations sont à inventer . A ces adversaires meurtriers nous leurs disons que nous sommes dans une république , les lois fondamentales de la république l’emporte sur les coutumes et les pactes en cas de conflit . Et quand on est pas d’accord avec une décision judiciaire les voies de recours existent en république. Nous avons en notre disposition des messages vocaux des extrémistes féodaux se réjouissant de ces assassinats, nous avons aussi un message vocal qui incitait au meurtre de ces quatre personnes citées ci-dessus de manière nominative à travers l’audio d’un certain LASSANA DIABY résident dans la région ile de France . IL est temps de montrer les visages de tous ces extrémistes féodaux aux autorités françaises et aux chancelleries des pays où ils résident . Depuis 2018 l’ostracisme dont est victime les militants de Ganbanaaxu au Mali n’a pas alerté à suffisance les autorités locales du cercle de NIORO et cela pas faute de communiquer et d’alerter pourtant , les verdicts ont été toujours en deçà de la gravité des délits même pour un profane en droit. Le procureur de NIORO DU SAHEL de l’époque aurait dû donner l’exemple depuis la première agression de feu MOUTAGHA DIARISSO 65 ans bastonné par un jeune de 35 ans parce que de statut esclave, article paru dans le journal Mali SADIO numéro 073 Du vendredi du 18 Mai 2018. Malgré ces assassinats Ganbanaaxun Fedde reste et restera constant dans sa lutte pour éradiquer l’esclavage statutaire et toutes formes d’inégalités dans la communauté SONINKE dans un esprit républicain et pacifique, nous déplorons ce silence complice de ceux qui se veulent hérauts de la communauté quand il s’agit des folklores . Une société doit se réformer pour sa survie et la paix sociale .

D’autre part je soutiens que cette milice de kingui épouse une certaine vision religieuse d’un érudit SONINKE pour qui l’esclavage dans le milieu soninke se justifie religieusement et traduire cela dans les faits ne peut que donner violences et meurtres .Nous avons manifesté par le passé contre le discours de cet érudit devant la chancellerie de l’ARABIE SAOUDITE quand il a renouveler ce même discours et nous sommes disposés à refaire cette même démonstration de force. Que ces assassinats n’entament point votre conviction et votre constance dans la lutte , l’histoire retiendra qui voulait la paix sociale en demandant une réforme au sein de SONINKAARA au nom de la cohésion sociale, le temps des grandes conférences , des cours magistraux devant acquis à sa cause est révolu . On ne réforme pas une communauté par des invocations stériles qui ne sont pas suivis d’actions , une réforme est douloureuse , elle cisaille et je l’avais écrit par le passé d’où une exigence de lucidité commune.

Chers militants de Ganbanaaxun fedde le nom de chacun d’entre nous est lié à ce mouvement historique et la postérité ne peut retenir de vous que des abolitionnistes réformateurs peu importe le procès de nos détracteurs , la violence subie ainsi que les assassinats . Le temps , meilleur juge a montré que les alertes données par Armepes-France depuis dix ans étaient fondées , et que la crainte évoquée était justifiée . Nous n’avons pas été pris au sérieux , l’indifférence et l’indignation sélectives de certains intellectuels de la communauté relèvent d’une trahison et d’un mépris envers leur propre communauté . Le temps , meilleur juge a montré que les laada , ces coutumes forcées , peuvent être aussi meurtrières et sources de tensions sociales en portant atteinte à la dignité humaine . L’Etat malien plus précisément les autorités sécuritaires , administratives et judiciaires du cercle de NIORO devraient faire en sorte que la république triomphe en tout lieu, la décision d’un chef coutumier ne vaut pas arrêté préfectoral ou communal.
Nous remercions cet élan de solidarité et de secours de tout le réseau malien des défenseurs des droits humains suite à ces assassinats , la répétition des assassinats est imminente car certains miliciens du réseau ayant massacré nos vaillants militants n’ont éprouvé aucun regret et sont prêts à récidiver. Une pensée aux veuves et au orphelins de nos vaillants et précieux militants morts pour la défense leur dignité, la dignité humaine . Nous continuerons à dénoncer les coutumes barbares et meurtrières : le slogan qui consiste à dire « PAS D’ESCLAVAGE CHEZ NOUS C’EST JUSTE LA COUTUME » est un argument insultant qui ne tient plus dans l’argumentaire des féodaux de SONINKAARA au près l’administration locale. Le premier septembre 2020 est une date à retenir dans l’histoire de la communauté SONINKE .

Salutations militantes

TRAORE GAYE alias GAYE TENE ,

Président Armepes-France et Initiateur de Ganbanaaxun fedde

Mail : Ganbanaa@hotmail.com

Suivre Lien média : https://www.ganbanaaxufedde.com/mots-de-remerciements-aux-militants-et-sympathisants-de-ganbanaaxun-fedde

#MaliSansEsclaves – Kayes : À Lany Tounka, « ceux qui sont persécutés décidés à aller jusqu’au bout… »

L’esclavage par ascendance, aboli en 1905 au Mali, est une pratique de plus en plus décriée dans la région de Kayes. Les cercles les plus touchés par le phénomène sont ceux de Yélimané, de Kayes, de Kita, de Nioro et celui de Diéma. A Lany Tounka, certains descendants d’esclave persécutés disent vouloir mener la lutte jusqu’au bout pour s’affranchir.

Le 5 avril 2020, dans le village de Lany Tounka (Kayes), plusieurs personnes s’opposant à l’esclavage par ascendance ont été agressées. Ces incidents ont occasionné un mort ainsi que plusieurs blessés dont des personnes du troisième âge, des enfants et des femmes. Des maisons appartenant à ceux qui sont considérés comme des descendants d’esclave ont été brûlées. « La tournure que prend cette affaire est très inquiétante », a fait remarquer à Benbere le président du Rassemblement malien pour la fraternité et le progrès (RMFP) de Kayes, Djaguili Maro Kanouté. Créée en 2017, cette association lutte contre la pratique de l’esclavage par ascendance.

Dans un communiqué daté du 9 avril 2020, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a condamné ces actes et s’est dit préoccupée par la recrudescence de la violence liée à la pratique de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes. Elle a recommandé aux autorités « de poursuivre et traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices de ces abus des droits de l’homme ». Aussi, la Commission a-t-elle tenu à rappeler les dispositions de l’article 2 de la Constitution du Mali : « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, la religion et l’opinion politique est prohibée ».

La brigade territoriale de la gendarmerie de Kayes, en charge de ce dossier, continue toujours ses investigations. Déjà, une trentaine de personnes, soupçonnées d’être impliquées dans ces agressions, ont été interpellées et mises à la disposition de la justice. Le maire de la commune de Sony, M. Gaye N’Diaye, qui avait accepté dans un premier temps de nous parler, a refusé au dernier moment. Il en est de même pour le Sous-préfet de l’arrondissement d’Ambidedi, que nous avons tenté de joindre sans succès. Il n’a pas daigné réagir à nos sollicitations.

« C’EST NOTRE COUTUME À NOUS »

Dans cette montée des tensions entre ceux qui se considèrent comme maîtres et les descendants d’esclave, depuis 2018, les deux camps s’accusent et se rejettent la responsabilité. « Pour ne pas éveiller les soupçons et justifier leurs actes, les pro-esclavagistes ont toujours tenu une position jusque-là ambigüe », explique Mamadou Kanouté, l’un des blessés de cet incident de Lany Tounka, en soins à Kayes. Selon lui, si les autorités ne s’investissent pas dans la résolution de cette question, le pire est à craindre, car « ceux qui sont persécutés sont décidés à aller jusqu’au bout », prévient-il.

Sékou Traoré, qui vit en France et avec qui nous avons échangé sur le sujet via WhatsApp, accuse quant à lui : « Je détiens des preuves que 38 000 euros ont été mobilisés depuis la France par les pro-esclavagistes pour ‘’terroriser’’ toutes les personnes qui s’opposent à cette pratique dans le Gadiaga.» Nous précisions que nous avons pu vérifier ces preuves qu’il affirme détenir. Il est lui aussi considéré comme descendant d’esclave. Un habitant du village de Fégui, favorable à la pratique de l’esclavage par ascendance, que nous avons contacté par téléphone, explique que « le fond du problème ne date pas d’aujourd’hui ». Il ajoute : « Ce sont eux-mêmes (descendants d’esclave) par leurs grands-parents qui ont signé des pactes de soumission. C’est dans ce pacte que nous leur avons attribué des espaces cultivables et d’autres biens. Maintenant qu’ils ne veulent plus se soumettre, qu’ils rendent simplement nos terres et quittent le village. Ce n’est pas de l’esclavage, mais c’est notre coutume à nous. »

L’ETAT DOIT S’ASSUMER

La pratique de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes est connue de tous. Depuis 2018, les tensions liées à cette pratique ont occasionné le déplacement de plus de 1000 personnes officiellement. Plusieurs d’entre elles voulant s’affranchir de l’esclavage dans les cercles de Kita et de Diéma ont été contraintes de fuir la persécution de leurs anciens maîtres. En 2018, alors gouverneur de la région de Kayes, M. Baye Konaté avait effectué une visite à Kita pour préparer le retour de certains de ces déplacés.

En somme, la solution ne peut venir des protagonistes que si les autorités parvenaient à les mettre autour d’une même table pour dialoguer à travers un forum régional sur la question de l’esclavage par ascendance. La diaspora « kayesienne » peut peser de tout son poids dans la balance en sensibilisant les familles qui s’affrontent.

« Tant que les autorités maliennes resteront dans le déni et refuseront de reconnaître ces atteintes aux droits humains pour ce qu’elles sont, en criminalisant l’esclavage par ascendance, les défenseurs de ce système féodal continueront à prétendre qu’il ne s’agit ici que de coutumes et non d’esclavage, et des personnes continueront à se faire discriminer et marginaliser socialement et économiquement au Mali sans que la loi ne puisse réellement les protéger. », écrivait il y a quelques mois Marie Rodet, historienne et maîtresse de conférence à la School of Oriental and African Studies (SOAS, Londres) dans une tribune sur Benbere.

Source : Benbere

©️ Crédit source: http://bamada.net/malisansesclaves-kayes-a-lany-tounka-ceux-qui-sont-persecutes-decides-a-aller-jusquau-bout

Communication GANBANAAXUN FEDDE et Partenaires : Appel pour la libération de l’activiste mauritanienne Meriam Cheikh!

À travers diverses communications émanant de la mouvance droit-de-l’hommiste et abolitionniste en Mauritanie ces derniers jours (http://cridem.org/C_Info.php?article=734989I) , nous apprenons l’arrestation de la militante Mariem cheikh membre du mouvement abolitionniste IRA-MAURITANIE.

Arrêtée chez elle dans la journée du 13 avril 2020, la bloggeuse est détenue dans un endroit inconnu jusqu’à présent pour ses proches. D’une manière expéditive, elle a été séparée d’un nourisson par des éléments sécuritaires du pouvoir mauritanien. Nous exprimons notre entière solidarité avec Madame Mariem cheikh et ses proches.

Par conséquent notre mouvement GANBANAAXUN FEDDE et ses partenaires s’insurgent fermement contre les conditions d’arrestation de la militante abolitionniste et appellent les hautes autorités mauritaniennes à sa libération. Nous tenons à rappeler que les vieilles recettes du tout coercitif systématiquement sélectif pour museler les porteurs de voix humanistes pour l’instauration d’un véritable état de droit, ne servent aucunement la Paix sociale ni l’union nationale. En ces temps troublés au niveau sanitaire dans le monde entier avec la pandémie Covid-19, des décideurs politiques se doivent une profonde et globale rétrospection pour une gouvernance plus portée sur les valeurs de Justice et d’égalité entre les différentes composantes.

17 Avril 2020

©️Pour la Communication GANBANAAXUN FEDDE

Questions sociales et explosion de la violence en pays soninké, Par Aliou Kissima Tandia

🔹️Par Aliou Kissima Tandia

Les soninkés ont la réputation d’être un peuple paisible mais les explosions de violences qui traversent cette communauté depuis quelques temps sont en train de lui donner une face hideuse. Les derniers affrontements intracommunautaires à Laani au Mali, Moodibugu en Mauritanie, Koyina en Gambie, dans le Kingui et ailleurs que nous avons suivi de loin interpellent la conscience de tous et de toutes. Ils sont la suite logique et l’expression d’une accumulation de rancœurs et de frustrations, d’un manque de dialogue et de communication entre membres d’une même communauté. La nature ayant horreur du vite, l’avènement des réseaux sociaux a brusquement libéré la parole et établi le contact entre acteurs dont la plupart n’étaient ni intellectuellement ni psychologiquement préparés et prêts pour un débat d’idées. Pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans la société soninké, il serait important d’apporter quelques éclairages historiques.

● Éclairages historiques

Comme toutes les sociétés qui vivent dans la bande sahélo-saharienne, la société soninké est une société très hiérarchisée composées de groupes qui se subdivisent à leur tour en sous-groupes.
Les structures sociales et politiques donnent la prééminence à certains clans (tunkanlenmu) pour l’exercice du pouvoir à l’échelle d’un village (debe) ou pays (jamaane). C’est un droit de commandement qui se base sur le droit du premier occupant du sol ou l’usurpation du pouvoir qu’on acquiert par la naissance.
C’est ainsi que suivant les régions ou pays, on peut rencontrer des patronymes qui jouent un rôle prépondérant dans la vie politique et sociale (Traore au Xanaaga, Baccili Gajaaga, Jaawara dans le Kingi etc.
Les différents groupes entretenaient et entretiennent encore des relations complexes marquées par le maarenmaaxu (parenté), le jonganlemaaxu (alliance codifiées par des serments comportant une séries d’obligations réciproques engageant les parties contractantes et leurs descendants), le laadanlemaaxu (alliances codifiées par les coutumes aux termes desquelles les différents groupes se rendent mutuellement services contre des gratifications symboliques et le kalungooraxu (cousinage à plaisanterie). Tous ces niveaux d’alliance ont pendant longtemps permis et permettent encore de cimenter le vivre ensemble dans la solidarité et ont créé les conditions d’une résilience sociale et économique.

● Contestations de l’ordre ancien

Aujourd’hui même si la taxinomie employée pour désigner les différents groupes sociaux existe toujours, la société soninké n’a pas été épargnée par l’évolution en cours dans toutes les sociétés africaines.
L’ordre ancien qui a commencé à être contesté depuis les premières années de nos indépendances par des intellectuels et anciens combattants d’extraction servile a trouvé aujourd’hui un terreau fertile à travers notamment le combat d’Elhor, de SOS esclaves et tout récemment du mouvement IRA Mauritanie et de l’ARMEPES-France : (Association des Ressortissants Mauritaniens pour l’Éradication des Pratiques Esclavagistes et ses Séquelles). Si les premières organisations citées plus haut ont réussi à faire bouger les lignes concernant la lutte pour l’émancipation des harratines et pour plus de justice et d’équité en Mauritanie qui fait de leur leaders des acteurs clés sur l’échiquier politique et social en Mauritanie, le second fondé essentiellement pour ne pas dire exclusivement par des ressortissants du Guidimakha mauritanien a pour ambition d’opérer des transformations sociales profondes dans la société soninké en ayant comme objectif premier « de débarrasser notre Soni Karaa de toutes ses tares liées à la féodalité, au système de castes, à la hiérarchisation statutaire entre personnes ayant vécu ensemble depuis de tant d’années »[i]
Le succès ARMEPES-France Ganbanaaxu Fedde, a favorisé le lancement d’un mouvement transnational couvrant non seulement la Mauritanie mais aussi le Mali, la Gambie, le Sénégal et toute la diaspora soninké à travers le monde et avec comme devise l’égalité en dignité et en droits dans les communautés soninkés respectives.
L’utilisation de Whatsapp pour redynamiser et faciliter la communication entre les membres du mouvement et la vulgarisation de ses idéaux a non seulement permis de tisser et de renforcer des liens entre ses sympathisants mais aussi favorisé l’éclosion de courants supposés opposés à toute transformation sociales en pays soninké ou à la démarche utilisée par Ganbaaxu Fedde. Ainsi démocratie islamique, Hooron da in baana, Kingui contre Ganbaana, TGV contre Ganbaana ont été créés et sont vite allés en guerre contre Ganbaana feddé. Suivant les camps, les deux courants ont utilisé les réseaux sociaux pour légitimer ou condamner le combat de Ganbanaaxu ou questionner ses méthodes de lutte en puisant très souvent leurs arguments du coran et de sunna du prophète.
La virulence de certains propos et la manière de tourner l’adversaire en dérision étaient souvent d’une rare violence et manquaient de décence.
Cette liberté d’expression offerte par les réseaux sociaux s’est révélée être à la fois une opportunité et un piège pour notre communauté car la plupart des personnes qui s’invitaient dans ces débats d’idées et de société n’étaient pas toutes intellectuellement et psychologiquement à la hauteur. Ils ont plutôt créé une cacophonie qui a brouillé le message authentique de Ganbaanaaxu et rendu inaudible la voix des progressistes de toutes extractions sociales, exacerbant ainsi la résurgence du phénomène de l’esclavage dans beaucoup de contrées.
Par leurs capacités de filmer, d’enregistrer, de transférer des audios et images en temps réel, d’archiver et même de manipuler des faits, les nouvelles technologies de la communication ont, dans le cadre de ce combat intracommunautaire, contribué à exacerber les tensions entre familles et clans en faisant émerger beaucoup plus de faucons que de colombes.
Face à cette situation, des bonnes volontés ont tenté des médiations qui se sont soldées par des échecs. Quant aux états, ils ont brillé par leur inaction qui peut se traduire par une manière subtile de laisser la situation pourrir.

Explosions de violences

Les conflits latents et la guerre fratricide qui en a résulté a déjà fait couler beaucoup de sang, endeuillé des familles et augmenté la vulnérabilité d’autres, les rapports de forces n’étant pas toujours les mêmes partout. La violence dans les rapports humains est tout simplement inacceptable, particulièrement entre personnes unies par des liens historiques et multiformes, c’est pourquoi nous sommes tous interpellés par les cris de détresse et les sanglots des blessés et des victimes des différentes explosions de violences. Nous le sommes autant que nos états qui doivent se doter d’institutions fortes et impartiales qui créent les conditions d’une paix sociale et la garantissent.
Il faut condamner la violence et les injustices d’où qu’elles puissent venir et les corriger après une analyse froide de ces évènements douloureux. Cela permettra d’éviter l’amalgame et les conclusions hâtives sous l’effet de l’émotion.

● Conclusions

À l’image de ce qui se passe chez les peuples voisins, les transformations sociales sont, en milieu soninké déjà là, elles sont à la fois visibles, subtiles et complexes. Il faut les ancrer dans notre vécu au quotidien, les accompagner et sachant que les protagonistes considèrent qu’ils sont d’égale dignité et le sont conformément aux différentes lois fondamentales des pays concernés. Cette période que nous vivons est une transition vers une nouvelle ère. C’est une tendance irréversible. Il nous faut une intelligence situationnelle pour sauvegarder l’essentiel et chacun dans son contexte local et son vécu connait l’essentiel. Il faut orienter les radios mille collines vers la promotion de la paix et la réconciliation par le respect des aspirations légitimes de tous ceux qui, dans notre cohabitation se sentent lésés.
Ce conflit est appelé à être dépassé avec ses souvenirs douloureux d’où la nécessité de dialoguer dès maintenant, de dialoguer sincèrement et sans tabous pour ne pas mettre en péril notre vivre ensemble qui doit être au-dessus de tout. Ce malaise profond doit être traité à l’échelle globale mais surtout au niveau local, chaque jamaane et debe ayant ses spécificités héritées du passé qui ne sont pas forcément celles des autres.
En sachant qu’ils seront interpellés devant les tribunaux de l’histoire sur leur gestion de notre patrimoine commun qu’est le soninkara, la diaspora, les cadres vivant dans nos différentes capitales et autres grandes villes, les oulémas, les élus et tous qui constituent les éminences grises et des références incontournables pour leurs Co-villageois ou contrées sont appelés inventer des mécanismes pour ramener la paix des cœurs et des esprits de façon durable.

Aliou Kissima Tandia
Ndjamena, le 11Avril 2020

[i] Gaye Traore, interview accordée à Calame le 29 Mars 2018.

©️ Crédit source: https://initiativesnews.com/questions-sociales-et-explosion-de-la-violence-en-pays-soninke/

Sélibaby 6 mars 2020 contre  l’esclavage en Mauritanie : Retour en photos d’une journée GANBANAAXU de sensibilisation et de conscientisation. 



En Mauritanie, la journée du 6 mars de chaque année marque une date consacrée  à la lutte contre l’esclavage et ses séquelles. Cette année 2020, le mouvement d’éveil citoyen, humaniste et anti-esclavagiste GANBANAAXUN FEDDE a organisé un événement de sensibilisation à Sélibaby dans le Guidimagha. L’association UVDS – Ganbanaaxu (Union de Volontaires pour le Développement de Soninkara) et L’ARMEPES – Ganbanaaxu, ont animé cette journée avec un grand public venu de différentes localités de la région. Les présidents Gaye Traoré et Yakhoub Bakhayokho, nos doyens Wali Diallo et Diaguily Traoré et d’autres éminents membres de la mouvance abolitionniste GANBANAAXUN FEDDE, ont rappelé la nécessité d’un éveil citoyen pour s’extirper  des pesanteurs discriminatoires de l’ordre féodalo-esclavagiste qui persiste dans nos communautés notamment chez les soninkés. Parmi chaque délégation villageoise, il y a eu un-e intervenant-e pour témoigner des divers harcèlements provocateurs venant de certains tenants extrémistes des coutumes féodalo-esclavagistes. Des membres de la communauté Ganbanaaxu sont lésés dans leurs droits légitimes tant au niveau sociétal que citoyen. Le cas de la grande mosquée de Kininkoumou, où une minorité sociale (féodaux aux mentalités esclavagistes) s’est accaparée de la gestion exclusive au détriment de l’écrasante majorité considérée d’ascendance esclave, et avec la complicité des autorité publiques qui traînent les dossiers. Un cas similaire est relevé à Coumba Daw . Dans le domaine du foncier, diverses menaces d’ expropriations sont signalées ici et là. Plusieurs dossiers judiciaires ont été ouverts comme à Dafor,  mais les autorités étatiques ne bougent presque pas . Tous ces remous ont une seule origine ; celles et ceux qui refusent les coutumes féodalo-esclavagistes (ladani) dans la communauté, sont systématiquement visés par les réactionnaires féodaux en complicité tacite avec certains cadres soninkés introduits dans les rouages étatiques. Ces cadres fonctionnaires ou politiciens tiennent un langage contradictoire selon s’ils sont à Nouakchott auprès de hautes autorités ou dans leurs villages au Guidimagha . Ainsi ce 6 mars 2020, l’occasion a été d’exposer ces réalités criantes liées à l’esclavage coutumier par ascendance foncièrement nuisible à la paix sociale. 

À l’État et ses organismes publics, de faire  régner le régalien dans nos contrées villageoises où discriminations et ségrégations sont érigées en norme de vie féodale digne du moyen-âge. L’arsenal juridique avec les dispositions de la Loi 031 – 2015 sur les pratiques esclavagistes et de la Loi 023 – 2018 portant sur les discriminations, doit être appliqué d’une manière effective pour mettre fin sérieusement à ce déficit d’état de droit en Mauritanie et particulièrement à ce niveau. 

Sélibaby  7 mars 2020

©️ Pour la communication GANBANAAXUN FEDDE