● Élections générales de 2023 en Mauritanie | Retour d’expérience militante de KS [+Photo-reportage]

● Sur les gagnant.e.s

Mes félicitations fraternelles et citoyennes aux compatriotes ayant été élus ou reconduits dans leurs mandats respectifs (les Mairies, le Conseil régional et le parlement). Également aux perdant.es qui sont gagnant.es à bien des égards dans cette aventure civique qui révèle « humanités » et « personnalités » que renferment nos identités brutes. Aspirer à mener la direction des affaires publiques est très louable, on s’y fait une certaine violence intime. Ainsi je clame BRAVO aux un.e.s et aux autres !

Le coup de maître inédit à signaler désormais dans les annales politiques du Guidimagha, est du fait d’un génie stratège dénommé Waly Diawara et ses camarades. Sous un étiquetage politique de « circonstances » du parti Udp (Union pour la Démocratie et le Progrès) l’inoxydable de Naha Mint Mouknass, le groupe de M. Diawara a raflé plusieurs mairies, 4 postes de députés sur 8 possibles et plusieurs conseillers régionaux, surtout a raté de peu la très prisée présidence du conseil régional du Guidimagha. Les représentants locaux du parti principal encarté majorité présidentielle « Insaf », ont été bousculés (ballottages serrés) et mis à l’écart (battus sèchement au 1er ou au second tour) pour certains. Le cas du département de Ould yengé est significatif dans ce sens, au deuxième tour des législatives, les candidats Udpéistes écrasent les Insafistes (avec un candidat ancien ministre) avec un écart de quelques milliers des voix (11 088 contre 6 982). Dans la commune de Dafort, une ingénieuse candidature iconoclaste sous la couverture d’Udp a délogé une direction municipale en place depuis quasiment 3 décennies. À noter les candidatures du pôle de l’alternance (sous la couverture légale Sawab) dans les données électorales d’équilibre et de positionnement comme « faiseur de roi » au second tour dans certaines zones.

Sur Le Parti RAG-France 

Cette instance politique est âgée d’à peine 7 mois (sa première réunion organique date du 10 décembre 2022 à Montreuil). Le Parti RAG (Refondation pour une Action Globale) est l’aile politique émanant des rangs militants et simpatisants du mouvement antiesclavagiste mauritanien IRA-Mauritanie (Initiative pour la Résurgence Abolitionniste fondée en octobre 2008 et très tardivement reconnue par les autorités en fin 2021) et du député national M. Biram Dah Abeid. La section du parti RAG a été formée par différents militants proches d’IRA-France et des soutiens politiques historiquement encartés du leader abolitionniste mauritanien. Et je m’identifie dans cette dernière catégorie et depuis l’échéance présidentielle de 2014, mes frères et camarades Brahim Ali  et Mohameden Zahaf  sont l’un ou (et) l’autre de relais sûrs sur lesquels j’adossais mon expression militante contributive pour les thèses droit-de-lhommistes et politiques défendues vaillamment par Biram. L’école politique Biramiste a été (est) une source d’inspiration porteuse de principes fondamentaux qui correspondent à la vision que j’aspire en matière politique (emprise directe citoyenne avec les populations, universalisme, progressisme, droit-de-l’hommisme….). En résumé un paradigme dé-communautariste d’un militantisme cohérent et transversal qui sanctifie la qualité Citoyenneté sur toutes autres considérations raciales ou tribales. Ainsi la section RAG France s’est hissée aux défis en face (internes et externes) pour participer aux législatives (poste de député de la circonscription Zone Europe). Avec un arbitrage confié à notre direction de l’intérieur et ses partenaires (coalition de l’alternance), un ticket de candidature a été choisi. Le camarade Dr Ba Boubou , juriste de formation a été désigné et la camarade Madame Salamata LÔ lui a été adjointe comme suppléante. Par une dynamique campagne électorale menée en équipe sous la direction de notre Top investi secrétaire général M. Elhadj Fall , nos candidats sous la couverture légale du parti Sawab arrivent à la deuxième position derrière les représentants du parti du gouvernement Insaf. Mes salutations citoyennes à nos compatriotes qui nous ont fait confiance avec 729 voix (18.40% au premier tour) avec une participation pointée à 73.11% . Au second tour tenu le 27 mai 2023, cette dernière a chuté de plus de 20 points (51.63%) et le candidat Insaf M. Diawara Issa a été élu avec 57.79% contre 40.38% (1211 voix) pour notre camp. Mon amicale reconnaissance et mes vifs encouragements à notre Team RAG-France et d’autres compatriotes (familles et proches de nos candidats) investis vaillamment dans cette aventure politique et je réitère ma fierté pour y avoir pris part avec nos moyens très serrés dès le départ. Je cite et loue ici l’implication notable de notre mère et tante à tous, Néne Daya connue Mme Thioye Kadiata, la mère de notre camarade suppléante Salamata LÔ.

Sur le volet de nombreuses et riches rencontres lors cette campagne, je tiens à noter celle d’Orléans auprès de nos compatriotes et en particulier l’échange émouvant avec notre oncle et doyen Kebé Abdoulaye (ancien gendarme ayant vécu l’emprisonnement sous le régime de Ould Taya). En région parisienne chez l’expérimenté militant multi-casquette M Baba Ould Jiddou (APP Europe), en accompagnant notre candidat Dr Boubou BA, j’ai eu l’occasion de rencontrer l’intellectuel mauritanien M. Jemal Ould Yessa. Un esprit futé aux mots avisés qui inspire.

« Nous reviendrons » comme dira un certain K. Mbappe, in sha Allah !

Un vote entre plusieurs communautarismes !

Avoir une communauté de vue en speech diplomatique, sonne en creux comme nos positions se retrouvent sensiblement sur tels ou tels sujets ou enjeux. Les enjeux ou les sujets mis en exergue suscitent et conditionnent nos différents positionnements sociaux et politiques. Ainsi Voter ou choisir une personne pour la direction des affaires publiques, est un gros enjeu dans nos milieux où peu sont interpellés par les éléments programmatiques d’un.e candidat.e . L’engagement politique sous nos cieux est pris aux pièges d’une structuration sociale prégnante qui relègue en marge les idéaux portés par de partis et hommes (femmes) politiques . Dans l’électorat ou les électorats, plusieurs communautarismes y composent selon les données d’appartenance raciale, sociolinguistique et statutaire. Lors du scrutin pour l’élection du député de la diaspora mauritanienne Zone Europe au suffrage direct, nous avons constaté en plus de plusieurs candidats en lice, certains positionnements dans l’électorat au premier tour et au second tour. Au final le bloc de l’opposition qu’on croyait majoritaire sur la base des données électorales de la présidentielle de 2019, n’a pas su gagner ce poste de député paraissant pourtant prenable. Les motivations intimes des uns et des autres au sein de l’électorat et certains arguments de campagne diffus en sourdine ont brouillé toutes les données attendues en matière de prédictions logiques. Le camp du pouvoir avec le député sortant y a profité largement au second tour avec l’aide d’une forte abstention. Cette dernière a une certaine motivation qui sous-entend un communautarisme très lisible quand on observe objectivement les données de listes électorales. L’appel à un sursaut républicain lancé par plusieurs candidats et partis politiques en faveur du candidat du pôle de l’alternance, n’a pas eu l’effet escompté. Ainsi, prochainement cette opposition aurait intérêt à un travail militant de concertation et d’unité en amont pour espérer mieux.

1 juin 2023

✍️🏿KS

Photo-reportage :

● Racisme dans le milieu sportif | le cas du brésilien Vinicius en Espagne

Comme d’habitude, ça se sent scandalisés dans tous les sens avec un certain sentimentalisme aux relents hypocrites. L’expression d’un certain racisme n’est pas une poussée expresse d’une bêtise venant d’un pan isolé de l’environnement de la société à majorité blanche. Il s’insère « logiquement » et inévitablement dans un cheminement racialiste au cœur de sociétés blanches à l’endroit de l’élément Noir. Un supporter fan de football en Espagne, un suprémaciste américain soutien de D Trump et le touareg politisé du nord malien peuvent se retrouver sur une même donnée-source inspirant leurs idéologies socialisées d’un racisme évident anti Noir. Le livre de Charles W. Mills, Le Contrat Racial explicite et donne de pertinentes notions fouillées de compréhension sur le cadre paradigmatique de fond. Ce fond systémique qui assoie et motive toute l’affaire du racisme anti Noir. Ainsi des restes venant de bulles papales d’antan, des théories et idéologies concoctées par de penseurs sociologues et philosophes d’hier dans la sphère blanche (principalement occidentale), tiennent et persistent dans une certaine conscience collective de l’environnement « blanc ».

Parmi les solutions possibles contre ce racisme, il faut une reconnaissance claire et nette qu’il est motivé et généré par un système politique historiquement racialiste. Le monument du Christ rédempteur en veille (durant quelques minutes) à Sao polo au Brésil pour soutenir l’attaquant Noir du Real, n’est qu’un symbolisme puéril pour un bref remède de conscience pour les esprits distraits.

Il en faut beaucoup de SÉRIEUX pour changer la donne, pour l’instant l’environnement Afro à l’échelle mondiale fuit ici, subit là et se complaît là-bas !

✍️🏿 KS pour le BLOG

● Gambanaaxu Fedde | quel sens (sans) POLITIQUE ?



Je vais tenter de répondre en simple militant à certains questionnements ponctuels qui surgissent en coulisses et j’en ai été saisi par moments surtout par les temps électoraux qui courent. Moi, je dirais que comme le mouvement El-hor dans le passé et d’autres par la suite, le mouvement Gambanaxu (éveil social anti-féodal ou régime associatif) n’est aucunement une instance politique organique d’une telle ou telle obédience. En revanche, en citoyen.ne.s avertis et « wokés », les militant.e.s et sympathisant.e.s Gambanaaxu peuvent être politiques ou politicien.nes à toutes les échelles (communale, départementale, régionale ou nationale) à travers différentes structures politiques selon leurs convictions et leurs affinités programmatiques. Ainsi, je crois que toutes gesticulations et activisme initiés personnellement ou collectivement allant dans le sens d’une exploitation politicienne du mouvement, ne peuvent être fructueux ni hier ni aujourd’hui ni demain non plus.

Sans se tromper, je suis et reste convaincu que Gambanaaxu a une émanation dans le sillage des OSC (organisations de la société civile), les politiques ou politicien.nes peuvent s’approcher d’elles ou les consulter en toute transparence. Et le mouvement comme entité revendicative et droit-de-lhommiste, peut soumettre des doléances, saisir et interpeller des mouvements ou des personnalités politiques sur des problématiques particulières ou globales d’intérêt public.

Lors de la présidentielle de 2019 en Mauritanie, un mémorandum avait été formalisé et destiné aux différents candidats en lice, lire https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2304865596404081&id=1473902619500387
S’il y aurait un électorat encarté Gambanaaxu à convoiter ici et là, ce serait aux partis politiques de le faire ou pas avec clarté et responsabilité , et aucun.e membre, cadre ou doyen Gambanaaxu ne doit aller « s’engraisser » en crédit ou en légitimité personnelle pour de velléités carrièristes de plus très hypothétiques. Nos partis politiques ou sympathies politiciennes sont des espaces ou des voix (voies) adéquats et aérés pour faire valoir nos ambitions politiques collectivement ou individuellement.

La Cause Ganbanaaxu et ses idéaux dépassent en terme de vision, nos petits agendas politiciens et d’autres suspectes motivations irruptives aux relents individualistes.

Voilà, ici mes brefs éléments de réponse, en mon propre nom de simple militant.

Wa salam !

Fraternellement.

KS

● Sur la représentativité sociale des candidatures | Par Mahamadou Sy

J’invite les citoyens mauritaniens à faire un comptage sur la représentativité des castes dans les candidatures qui défilent. C’est pertinent de le faire dans la mesure où les castes sont encore des entités sociales très fermées dont les préoccupations quotidiennes peuvent différer, et parfois, hélas, entrer en oppositions profondes. En particulier quand il s’agit de remise en cause de l’ordre social et de ses aspects injustes.

C’est regrettable que l’État n’insiste pas assez là-dessus. Il ne suffit pas de fermer les yeux sur ces différences de préoccupations politico-sociales pour qu’elles disparaissent. Ainsi, laisser libre cours à une représentation biaisée ne fait que perdurer les injustices sociales dans la mesure où l’accumulation du pouvoir (politique, social et aussi économique) s’accentuerait dans les mains de ses détenteurs traditionnels, au détriment des autres. L’équité voudrait que l’on contrôle toutes ses configurations qui semblent spontanées, mais qui en réalité n’émanent que des fondations inégalitaires de notre société.
La question des castes est d’autant plus pertinente dans ce contexte que ces dernières sont encore régies par des barrières sociales qui s’opposent fortement à la circulation des « gains » en vue. Il n’y a en réalité rien de prévu par la société actuelle pour faire circuler un bien ou un pouvoir d’une caste à une autre. Le mariage qui devait le permettre est, je le rappelle, proscrit, en règle générale, entre des castes assignées à des rangs différents. Or l’élection, en dehors des qualités personnelles de l’élu et de sa hauteur politique, est aussi une voie d’acquisition d’un pouvoir et, pour beaucoup, d’un bien et de quelques privilèges diplomatiques et d’autres dispositions liées à la fonction. Il s’agit là d’une armée d’outils allant donc du financier jusqu’au prestige social en passant par des moyens d’actions politiques directes. La représentativité est de rigueur.

©️ via https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=958495202147020&id=100039596469820

● Lettre ouverte de la part d’une citoyenne Tunisienne Noire au président Kaïs Saïed. | Par Maha Abdelhamid

Le proverbe tunisien dit. « Allez, embrasse ton frère, et ce sera comme si rien ne s’était passé. »

M. Le président, J’ai vécu des jours très difficiles suite à votre déclaration du 21 févier 2023 autour de la présence des migrants d’Afrique Subsaharienne.
Un discours d’une telle violence, venant de la plus haute autorité du pays, m’a profondément heurtée en tant que Citoyenne noire qui ai toujours subi le racisme dans mon pays, qui y ai résisté et qui l’ai dénoncé haut et fort.
Aujourd’hui les migrants Subsahariens noirs ont réussi à dévoiler cette réalité toujours occultée. Et je leur dis MERCI.
Votre discours a permis à ceux qui avaient des dispositions à la xénophobie et au racisme de les cultiver et de les traduire en actes, se permettant de lyncher, insulter et tabasser des migrants Subsahariens noirs, publiquement et sans aucune gêne.
Les nombreux mouvements de contestation qui se sont opposés à votre discours et qui représentent l’opinion de nombreux Tunisiens vous ont contraint à prendre finalement des mesures en faveur des étudiants et migrants subsahariens en Tunisie.
C’est un grand pas vers la paix sociale, la sagesse et la diplomatie MAIS

Monsieur le Président, tout d’abord, l’atteinte à la dignité et à l’humanité des Africains subsahariens a occasionné une profonde blessure.
En effet, c’est l’institution législative tunisienne qui a promulgué des décrets qui punissent les propriétaires de logements loués à des migrants sans papiers ainsi que leurs employeurs. En conséquence ces personnes se sont retrouvées du jour au lendemain à la rue, alors que certaines ont des enfants, sont enceintes, malades ou encore fragiles psychologiquement…

Les atteintes des institutions aux droits des migrants ne se sont pas limitées à ces mesures visant à les expulser de leurs lieux de travail et à les laisser sans ressources. Un des départements du ministère des Transports, une institution nationale, a affiché un communiqué avec un tampon officiel interdisant aux agents de vendre des titres de transport aux migrants subsahariens ; en témoigne une photo prise dans une station de métro. Il s’agit d’une privation d’un des droits les plus élémentaires, SE DEPLACER. Et la liste est encore longue…
Par ailleurs, des bénévoles qui se sont mobilisés pour venir en aide aux personnes renvoyées et rejetées ont été arrêtés par la police pour avoir participé à des campagnes d’aide humanitaire – livraisons de denrées de base, vitales, à savoir de la nourriture, des médicaments et de l’eau. Ils ont même été accusés de trahison par les adeptes du parti nationaliste Tunisien. S’agit-il de racisme institutionnel ? Bien évidemment, OUI. Et si ce n’est pas du racisme, qu’on nous donne une meilleure caractérisation !
Les migrants noirs, après votre déclaration, Monsieur le président, ont été battus, blessés et insultés ; certains d’entre eux se sont fait cambrioler leurs lieux d’habitat, voler leur argent durement gagné pour quitter notre pays, car nous savons bien que beaucoup d’entre eux souhaiteraient continuer vers l’Europe et ne pas rester sur le territoire Tunisien.

Monsieur le Président, tout simplement, les migrants subsahariens ont été touchés dans leur corps et leur dignité. On les a humiliés et intimidés, ils ont subi le sentiment d’être étrangers sur leur continent, comme ce sentiment est violent ! C’est à cause de nous, Tunisiens, combien j’ai honte ! Ce peuple Tunisien qui a appelé haut et fort lors de sa révolution contre la dictature et l’injustice à « la liberté, la justice, la dignité ». Comment peut-on réclamer notre liberté, la justice et notre dignité et en priver les autres ?
Une partie du peuple tunisien, ce peuple connu pour sa générosité et son accueil, qui appelle au vivre ensemble, s’est rendue responsable des actes que j’ai cités plus haut : s’ils n’ont pas toujours commis directement des actes physiques et proféré des injures verbales envers les migrants, leurs écrits et les vidéos qu’ils ont publiées ont incité à la haine, à la xénophobie et au racisme contre nos frères et sœurs Africains subsahariens, je pense notamment au Parti nationaliste Tunisien.

Ce mal n’a pas seulement affecté les immigrés de l’Afrique subsaharienne, mais aussi le peuple tunisien dans son ensemble, et plus particulièrement les Tunisiens noirs qui sont nombreux à avoir été arrêtés dans le cadre de contrôles au faciès. Des conducteurs de taxis se sont permis de prendre le rôle de la police en demandant leurs pièces d’identité. Nous Tunisiens noirs, particulièrement à Tunis, la capitale, avons dû prouver que nous sommes Tunisiens parce que nous ne ressemblons pas à une « structure démographique » nationale fantasmée, me semble-il.

Une mauvaise image du peuple tunisien a fait le tour du monde ces derniers temps ; notre peuple a été qualifié de raciste et de barbare, et nous nous sommes retrouvés face à des situations dans lesquelles nous nous trouvions sur la défensive, à devoir justifier que la Tunisie n’est pas raciste, ou du moins qu’elle n’est pas raciste à ce point. Et ceci, même si nous connaissons très bien la réalité et si, en tant que Tunisiens noirs, nous avons toujours témoigné de ce racisme, ce que nous pourrions toujours argumenter.
Je me demande, M. le président, si la démarche que vous avez entamée pourrait être en mesure de réparer ce que ces actes et ces propos ont gâché ! Personnellement, je l’espère.
Mais il n’est pas possible de passer à ces mesures en faveur des immigrés d’Afrique subsaharienne sans avoir réalisé au préalable deux actes indispensables pour entamer un vrai processus de réparation.

Tout d’abord, s’excuser officiellement auprès du peuple tunisien pour avoir provoqué de telles agressions sur nos hôtes, qui ont affecté son image et sa réputation auprès des sociétés d’Afrique Subsaharienne et un peu partout dans le monde. S’excuser en particulier auprès des Tunisiens Noirs, dont l’appartenance nationale et la tunisianité ont été remises en question. Bien évidemment, nous demandons également des excuses solennelles aux migrants subsahariens et à leurs concitoyens qui ont aussi mal vécu cet épisode.
Deuxièmement, dissoudre le Parti nationaliste tunisien qui a été à l’origine de la crise, en raison de la mobilisation qu’il a menée depuis plus de quatre ans, en portant un discours raciste, xénophobe, d’incitation à la haine et en influençant, avec un certain succès, l’opinion publique. Ce parti politique basé sur une idéologie raciste, qui diffuse des idées xénophobes, racistes et une idéologie fasciste
Inédite dans l’histoire de la Tunisie et de son peuple ouvert, aimable et instruit, ne devrait pas exister dans notre Tunisie.
Vive la République Tunisienne civilisée et humaine, vive le peule tunisien libre et digne !
Vive le continent Africain !
Merci.

Maha ABDELHAMID Citoyenne Tunisienne Noire.

©️ via le Post Facebook https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10230136970830664&id=1305063820

● QUI POUR SAUVER LA BARQUE SONINKARA ? Par le journaliste Seyré SIDIBE [OndeInfo]


Notre force est dans notre capacité à nous unir, le FISO l’a démontré. Combien sont-ils, parmi nous à comprendre l’impérieuse nécessité de dépasser nos contradictions et différends.

La force et le respect d’une communauté résultent dans sa capacité à se remettre en cause; à rassembler lorsque la graine de la division est semée par quelques oiseaux de mauvaises augures.

La société Soninké a visiblement manqué de résilience et de ressort pour juguler les revendications d’une partie de son être, une partie non négligeable d’elle-même.
Qu’elle ne peut abandonner, troquer ou trahir, et dont elle ne peut se passer.

La crise qui traverse la société Soninké est aggravée par le succès fulgurant des « grandes gueules », de nouveaux troubadours et courtisans qui ont investi l’espace public virtuel, les réseaux sociaux et qui se donnent à coeur joie à l’injure publique, proférant sans retenue et sans conscience, ni état d’âme des propos grotesques et haineux.

Ceux-là entendent se substituer aux sages du village, aux facilitateurs assermentés d’antan de la communauté.
Ceux qui n’étaient ni récipiendaires d’un Master ou d’un doctorat mais avaient le bon sens en alerte, le flair « aiguisé » et ultra sensible, capable d’anticiper et d’annihiler, toute chose qui peut sonner le glas de l’harmonie du groupe. Harmonie au sens de consensus et de compromis pour préserver l’équilibre du groupe.

On nous raconte ( source tradition orale et histoires récentes qu’au Guidimakha ) qu’il est arrivé à plus d’une fois, qu’un chef de village en vient à prendre une décision impopulaire, sous le mode de la colère ou de l’émotion. Mais les sages intervenaient ou parfois même son épouse pour l’en dissuader.

Une fois raisonné, le chef perçoit l’impertinence et l’imprudence de sa décision et cède à la volonté populaire exprimée à travers les sages.
Ce faisant, il n’hésitait guère de présenter ses excuses. Ce sont ce genre notabilités qui manque aujourd’hui dans le Soninkara. Notre crise est celle des valeurs, de la gouvernance et même des hommes. Reconnaissons-le pour avancer !

Cette façon de régler les différends du village était, plus portée sur la recherche de la cohésion et l’équilibre de la communauté que la « vérité ».

Le grand peuple Soninké est en train de se ridiculiser par son refus de s’adapter aux injonctions d’une ère nouvelle.
Il doit se surpasser et se poser les bonnes questions. Une partie de nos intellectuels et la jeunesse censées être les porte- étendards d’une nouvelle configuration sociale, en vue de garantir l’égalité et la fraternité réelle, se sont laissés influencés pour défendre des postures indéfendables.

Les Soninké ont visiblement opté pour le pourrissement. Une stratégie qui n’arrange personne, si ce n’est le mal qui ronge et désagrège notre communauté: le temps joue en faveur du mal et nous fragilise davantage.

Et pourtant, à observer de près, les Soninké n’ont jamais été des va-t-en guerre, les peuples qui ont cohabité avec eux, leur reconnaissent cette qualité: ils ont toujours mis en place des forces dissuasives, disposées à défendre plutôt qu’à envahir ou conquérir.

Quelle « vérité » ou valeur peut-elle se prétendre plus noble, et au dessus de la paix sociale ? Je n’en connais point !

Faut-il sacrifier une société née à la suite de sacrifices et de pérégrinations périlleuses de nos aïeux, qui ont enduré les affres de l’existence pour exister ?
Quelle société allons-nous, léguer à nos enfants, aux futures générations ?

La responsabilité de chacun et de tous est engagée .Tous ceux qui ont une influence, une audience, une tribune si minime soit elle, et ce quel qu’en soit sa nature doivent l’exploiter à bon escient, au service de la paix, pour rapprocher les deux parties d’un même corps en conflit.

La 7ème édition du Festival International Soninké (FISO) a été incontestablement un succès, au regard de la mobilisation, et la démonstration culturelle et artistique. Cependant, chacun d’entre nous dans son for intérieur, et loin de tout orgueilleux a dû regretter l’absence d’une partie de la communauté.

Et pourtant, l’histoire serait belle à écrire si la réconciliation entre les Soninké avait été scellée depuis Nouakchott à l’occasion du FISO.

Mais, nous avons préféré éviter ce sujet, ou disons ne pas en faire une priorité, pour sa complexité de crainte que ça ne dégénère ou encore de gâcher la fête.

Il n’y a pas échappatoire, de subterfuge, la réconciliation des Soninké est devenue » l’outre de l’éléphant » pour reprendre l’un de nos proverbes . Si tu la portes, tu risques d’être à la traine du peloton, et si tu décides de ne pas le porter, tu risques la mort certaine due à la soif.
« Tuure sumalle Ji ndande angana wutu an kunke na xose angana wara daqu na ankari »

Seyré SIDIBE

©️ Via https://ondeinfo.com/qui-pour-sauver-la-barque-soninkara/

🔴L’assassinat de 4 militants anti-esclavagistes sooninkés de Diandioumé en septembre 2020 | L’ouverture d’une session spéciale de la cour d’assises de Kayes.

• Élément TV Mali
Élément JT du 19 mars 2023 (verdicts prononcés)

• Un porte-parole RMFP Gambana Mali, Issa Diarra rapportant le verdict de l’affaire de Diandioumé.

L’existence de l’esclavage par ascendance en milieu Soninké est avérée comme une montagne imposante à l’horizon. Le narratif du déni peut être tourné dans tous les sens par des esprits peu sincères et adeptes d’une perpétuelle fuite en avant, mais les faits dépassent parfois ce qu’on croit savoir du phénomène. Les faits, ça commence par cet éveil massif porté par Gambanaxu Fedde depuis plusieurs années qui interroge un ordre sociétal organisationnel qui se sait discriminatoire et ségrégationniste à travers le système hermétique des castes. Ce refus consciencieux de l’infériorité sociale par ascendance (le ladalenmaxu) , et les conséquences agressives venant d’un mekhzen réactionnaire au sein de la communauté soninké. Ici on expulse, là on met une quarantaine sociale, l’autre bord on accuse fallacieusement, par endroits on exproprie, on agresse et on laisse faire l’irréparable en assassinant certains militants anti-esclavagistes. J’aborde le cas de feu l’oncle Mountagha Diarriso et ses camarades (paix éternelle à leurs âmes de martyrs) de Diandioumé. Dans ce village Soninké dans la région de Kayes, dans la nuit du 1 septembre 2020, les extrémistes féodalo-esclavagistes sur place ont organisé une vendetta criminelle contre les familles qui se sont libérées de coutumes esclavagistes du lada Soninké. 4 pères de famille de 42 ans à 71 ans (Mountagha Diarriso, Hamet Sissoko, Youssou Sissoko et Gossi Sissoko) ont été lynchés à mort et plusieurs blessés parmi les rescapés. Notre tante Sokhona Diakhité grièvement atteinte, est décédée en juillet 2021 par la suite, lire https://www.ohchr.org/fr/2020/09/un-human-rights-experts-urge-mali-end-slavery-once-and-all?LangID=F&NewsID=26219 . En octobre 2021 lors de la visite de notre délégation à Nioro auprès des rescapés, monsieur Borou Sissoko (blessé et sauvé miraculeusement lors de l’attaque) m’avait appris que leurs familles étaient contraintes d’aller travailler aux champs de leurs maîtres jusqu’à courant 2018. Il a précisé que sans la journée de travail, ils devaient s’acquitter d’un montant d’argent de compensation. Actuellement à Kayes avec sa famille (Sissoko) et les rescapés de la famille Diarriso, dans nos derniers échanges hier soir, il se dit motivé en ayant espoir à la justice pour dire et appliquer le Droit. Ici l’expression renouvelée de mon soutien et ma disponibilité à mettre des mots à l’endroit de l’opinion nationale et internationale via mon espace médiatique, le Blog dont le visuel porte depuis septembre 2020 les initiales M-G-Y-H de martyrs et la date inoubliable 1-9-20.

Les 4 militants anti-esclavagistes sooninkés tués dans la nuit du 1 septembre 2020
Communiqué CNDH Mali

• Sokhona Diakhité (blessée grièvement) décédée en juillet 2021
Votre serviteur avec frère Borou Sissoko (rescapé) à Nioro 25 octobre 2021

Ce lundi 27 février s’ouvre une cour spéciale d’assises, et je dirais enfin il était temps pour que la justice se mette en route sur cette gravissime affaire liée à l’esclavage par ascendance au Mali. Assez de déni et d’impunité sous une certaine indifférence voire des suspectes complicités pro féodalo-esclavagistes des autorités étatiques aux temps du président feu IBK. C’était sous son règne boiteux dans un pays où l’insécurité secoue durement avec l’hydre terroriste, qu’en 2018 l’oncle militant abolitionniste feu Mountagha Diarriso (67 ans) avait été agressé par un jeune homme féodalo-esclavagiste. Il lui était reproché d’avoir accueilli une rencontre des militants anti-esclavagistes dans le village. De cette agression haineuse, la justice du côté de Nioro n’aurait pas été sévère pour punir son assaillant extrémiste issu de la milice féodalo-esclavagiste dans la jeunesse dite de Kingi.

Encadré au centre l’agression de Mountagha Diarriso en 2018

La suite, on la connaît avec la terrible nuit du 1 septembre 2020.
Ainsi espérons que la cour d’assises en cours fasse toute la lumière sur ce crime abominable lié à l’esclavage par ascendance. À Kayes, la zone où l’ordre colonial français avait aidé certaines communautés victimes de l’esclavage intra-africain au début du 20ème siècle, à fonder des cités de liberté (villages liberté). Plus d’un siècle après, et plusieurs décennies après l’indépendance de nos pays, le phénomène d’esclavage intra-muros (local) persiste et sévit gravement dans divers endroits sahara-saheliens. Aujourd’hui le déni derrière divers subterfuges ne tient plus en milieux sooninkés, le silence entretenu autour du phénomène est la source de toutes les frictions sociales. Les faits sont têtus, des consciences libres et disposées à aborder frontalement la « chose » s’affirment ouvertement. La dernière prise de parole en la matière, assurée par la présidente de l’association « Sironde do koffo » Mme Diabira Soukeyna, est à saluer. C’était lors d’un atelier dédié dans le programme du FISO (festival international soninké) tenu à Nouakchott, la capitale mauritanienne. Elle a osé mettre des mots sur les maux, ainsi elle appelle que cesse la culture du déni du phénomène et ses séquelles qui existent bien dans la communauté.

Espérons que le procès de l’affaire de Diandioumé soit un cas de référence pour exposer la gravité du phénomène, réconforter les militants abolitionnistes et pousser les autorités publiques à l’éradiquer nécessairement. Et ce, dans toutes nos contrées concernées dans la sous-région, particulièrement en pays sooninké.

• Lire: https://www.ohchr.org/fr/2020/09/un-human-rights-experts-urge-mali-end-slavery-once-and-all?LangID=F&NewsID=26219

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● Bye-bye FISO, bonjour divergences! | Par monsieur Lamine Fofana



Phénomène devenu presque récurrent, à chaque fois que les rideaux du Festival International Soninké tombent, c’est manifestement le même sentiment de culpabilité qui m’envahit, et ce, depuis presque bientôt une décennie.

En revanche, cette année encore, je replonge dans la même amertume de ne pouvoir, voir mes vœux les plus ardants se réaliser.

Ces vœux sont partagées, ils sont, aussi, ceux des milliers des Soninké qui aspirent à l’avènement d’une réelle fratrie au sein d’une communauté fissurée et fragmentée malgré les apparences qui s’y prêtent.

Le FISO s’est allé sur la pointe des pieds, il est parti comme, on s’y attendait. Il reviendra peut-être un jour sous un soleil plus éblouissant, et des nuits plus sereines et moins railleuses pour honorer la communauté de destin forgée depuis des lustres au gré des alliances sacrées et loin des feux d’artifice et des projecteurs impudiques.

Quel impact pour une thématique du FISO 2023, au moment où la Communauté Soninké est incapable de se comprendre, malgré qu’elle conjugue le même verbe?
La solution, ne faut-il pas la chercher ailleurs?
Le coupable, l’élément perturbateur est pourtant bien identifié. Il est accusé et n’a point besoin de présomption d’innocence : le verdict du procès est tombé de lui-même!

Ô mon Dieu! Encore une énième occasion ratée pour décréter une « paix des braves ».

Quand est- ce les Soninko comprendront la même langue puisqu’ils la parlent déjà?
Et quand regarderont ils dans la même direction pour s’intéresser plus aux maux plutôt qu’aux mots?

Tendons nous les mains, faisons du FISO une opportunité pour solder le bilan et le passif qui opposent les enfants du grand Kumbi et non un caravansérail où chaque deux ans des chameliers viennent se livrer à une espèce de carnaval aux masques carnassier.

Lamine Fofana

©️ Crédit via Facebook de l’auteur https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1299409510606770&id=100016132004058

● DÉCLARATION | Kissima Coulibaly : « Je ne suis pas fier de l’état actuel de la Communauté Soninké…»

Nouakchott abrite depuis hier 22 Février, la 7e édition du Festival International de Soniniké (FISO). À cette occasion les acteurs de la société et du développement à l’instar de Kissima Coulibaly, appelle à cultiver la paix sociale et à bannir l’esclavage par ascendance en milieu Soninké.

« Je suis fier d’être soninké et je ne suis pas fier de son état actuel car une partie de cette communauté souffre de l’esclavage par ascendance et sans voix. Je m’excuse mais je ne peux pas rester indifférent face à ce fléau que traverse ma communauté.» a déclaré l’homme.

« Je profite de cette rencontre internationale qui est le FISO (festival international soninké) pour dénoncer les tares sociétales qui nuisent notre bien être.». a-t-il conclu.

©️ Crédit source : https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2309676849193192&id=1094665940694295

● Ce Mal profond et systémique : les inégalités de traitement face à la Loi.

Sentiments de toute puissance avec/par la tenue (tous corps confondus) pour nos hommes dits de loi et même pour leurs proches, dénote ce zèle cultivé dans un champ de passe-droits et d’impunité.

Les premiers qui écrasent les lois au vu et au su de tout le monde, ce sont eux…!

On s’y accommode consciemment et inconsciemment, les services acquis d’office sous d’autres cieux regulés par une conscience professionnelle et citoyenne, sont monnayés soit par le fric, soit par le relationnel. Devant certains éléments de force de « l’ordre » et du judiciaire, d’abord on essayera de savoir et de jauger ton potentiel relationnel (puissant ou lambda) et après ton traitement et le traitement de ton cas vont en dépendre. Si tu es un lambda, il faut compter sur tes prières.

Le militant droit-de-lhommiste Souvi Ould Cheine (paix à son âme) victime des violences policières dans un commissariat de Nouakchott (la capitale mauritanienne) n’aurait pas subi pareils traitements injustes et en perdre sa vie s’il comptait un gradé haut placé dans son environnement parental. À lire ce témoignage en lien https://cridem.org/C_Info.php?article=763203

En substance d’une analyse lue d’Ibn Taymiyya laissait dire : « la justesse des règles constitutionnelles ne peuvent servir la justice sans la moralité de ceux chargés de les faire appliquer.  »

Un schéma des réalités qui sape toute émergence d’un véritable État de droit. Ce dernier est un gage de développement multidimensionnel et de stabilité sociale dans pays se veut moderne.


#justice_pour_souvi

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