● Association de Défense des Droits des Femmes (ADDF), large sensibilisation sur les dangers de l’excision

L’Authentique – L’Association de Défense des Droits des Femmes (ADDF) que préside Mme Oumoulkheiry Kane a déposé, le jeudi 27 octobre 2022, ses valises à Nouakchott-Nord qui couvre Dar-Naïm, Teyarett et Toujounine.

Objectif, sensibiliser les populations sur les dangers de l’excision et promouvoir les droits des filles et des femmes. Cette campagne couvrira les trois Wilayas de Nouakchott.

Le quartier Teyssir, aux confins de la Moughataa de Dar-Naïm, zone excentrée sur la route d’Akjoujt, a été le théâtre, jeudi 27 octobre 2022, d’une campagne de sensibilisation contre l’excision et pour la promotion des droits des filles et des femmes.

Cette activité, menée par l’ONG ADDF avec le soutien du gouvernement allemand, a été marquée par la tournée en caravane menée dans la journée au niveau des trois Moughataas de Nouakchott-Nord, Dar-Naïm, Teyarret et Toujounine. La soirée, une tente dressée dans la cour d’une école dans le quartier Teyssir a accueilli une cérémonie officielle.

L’occasion pour la présidente de l’ONG ADDF, Mme Oumoulkheïry Kane, d’annoncer le lancement d’une série de caravanes qui vont sillonner les trois Wilayas de Nouakchott dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet de promotion et de protection des droits des femmes en Mauritanie, avec le soutien de la République Fédérale d’Allemagne.

« Notre pays a réalisé des progrès importants en matière de développement humain, de promotion des droits humains et d’égalité de sexe » a-t-elle souligné. Elle a ajouté que « ces progrès témoignent d’une volonté politique réelle, car la Mauritanie a ratifié les principales conventions internationales en faveur des droits humains et de l’équité genre ».

Seulement, selon la présidente de l’ADDF, le pays reste confronté à des défis sociaux à caractère culturel et traditionnel, mais aussi des défis économiques traduits par un manque d’opportunités pour les femmes, sans compter les défis législatifs liés à l’absence de protection spécifique des droits des filles et des femmes.

C’est ainsi que la contribution de l’Allemagne à notre pays se traduit, selon elle, par le projet « Promotion des Droits des Filles et des Femmes et de lutte contre l’excision en Mauritanie », dont l’objectif est de protéger l’intégrité physique de ces deux franges contre toutes formes de pratiques traditionnelles néfastes, comme les Mutilations Génitales Féminines (MGF) en particulier, et à promouvoir leurs droits. Un projet porté par l’ADDF sur le terrain de la sensibilisation.

Selon la présidente de l’association, « la sensibilisation pour le changement de comportement est une activité pertinente qui prend du temps, mais reste le moyen le plus efficace pour la lutte contre l’excision et toute pratique traditionnelle contraire aux droits humains. »

La caravane sur les trois Wilayas de Nouakchott, lancée à partir de Dar-Naïm, seront ainsi l’occasion, selon Mme Oumoulkheïry Kane, de vulgariser la Fatwa que des Ulémas mauritaniens avaient émis en 2010 sur le caractère non religieux de l’excision, ainsi que la déclaration signée par le corps médical sur les dangers médico-sanitaires liés à cette pratique traditionnelle néfaste.

La soirée s’est achevée en beauté par des sketchs sur l’excision, l’humour avec Big Baba et la musique avec des artistes rappeurs.

A souligner que la rencontre s’est déroulée en présence du conseiller politique de l’Ambassade d’Allemagne, de deux représentants de la Coopération allemande (GIZ), d’un représentant du Commissariat aux Droits de l’Homme, de la présidente de l’Observatoire national des droits des femmes et des filles, ainsi qu’un nombreux public, dont un grand nombre d’adolescentes et adolescents, ainsi que des mères de familles.

Il faut rappeler que la cérémonie qui vient d’être organisée marque en principe la deuxième phase du projet dont le lancement officiel a eu lieu le 28 juillet 2022 à l’hôtel Azalaï à Nouakchott.

Cheikh Aïdara

©️ via cridem https://cridem.org/C_Info.php?article=760537

● Editorial : Les mots, l’antidote des maux | Par Seyré SIDIBE (OndeInfo)

Les mots ont une force et un pouvoir thérapeutiques. Il faut oser les employer de manière appropriée, bien à propos pour nommer les maux.             

Dans la dénonciation, l’euphémisme est un style trop policé, trop civilisé. C’est un registre destiné aux têtes bien faites, aux aristocrates de l’esprit. En revanche, le plus souvent, cette figure de style exprime la lâcheté, une volonté d’atténuer une idée ou une pratique déplaisante dans le dessein d’en cacher le caractère affreux et épouvantable.

Les lois, si elles sont appliquées avec rigueur et vigueur peuvent s’avérer être efficaces pour combattre les fléaux de notre époque dont le terreau est la société : terrorisme et extrémisme, corruption et népotisme, adultère et viol, esclavage, féodalité et  racisme etc.

Les trois derniers de la liste, que je nomme « la peste des âmes » ont une carapace et se nourrissent de complicité à plusieurs échelles dont la rhétorique se fonde sur le négationnisme.

La religion semble être faible face à ces tentations sataniques, ces pratiques abominables et abjectes devenues banales comme la mort. La religion, elle est infatigablement prêchée et enseignée partout,  mais l’humain reste sourd à la parole salvatrice. Il n’y a pas plus sourd qu’un dogmatique, qu’un fanatique, celui qui prend « ses songes pour des  réalités, et ses imaginations pour des prophéties », disait Voltaire.

Attenter à la vie d’un homme, ôter la vie à l’humain ne gêne plus personne, la fraternité humaine n’est qu’un rêve. Une illusion ! Partout, la haine s’installe dans les esprits et les cœurs rendant l’espèce humaine plus cruelle, cruelle avec elle-même et avec tout ce qui l’entoure, même  l’environnement prend un coup dur de cette violence aveugle pour «  l’hégémonie et l’honneur », même au prix de la division, de la scission, et même de sa propre disparition.   

Haro sur toutes ces calamités, malédictions : l’esclavage en l’occurrence, même lorsqu’il est subtilement et insidieusement moulé dans la tradition. On s’est rendu compte que cette abomination sociale et communautaire redoute d’être nommée, « affichée », placardée, mise à nue et sans détour, comme un vulgaire montré du doigt.

Même criminalisé, l’esclavage fait de la résistance,  ailleurs et plus encore chez nous où il se meut en us et coutumes, en valeurs sociales, en traditions, en empruntant cruellement un visage humain, séduisant de l’extérieur, par ce que sous couvert de la solidarité et de l’entraide sociales, mais   corrosif et vénéneux à l’intérieur.

Une autre société est possible, plus égalitaire pour tout le monde, fraternelle et distributive. Mais cela suppose des actes allant dans le sens, de la reconnaissance du mal, du regret, du pardon, de la repentance et le renoncement à toutes références et à tous esprits suprématistes.

Seyré SIDIBE

©️ Via https://ondeinfo.com/editorial-les-maux-lantidote-des-mots/