✓L’Editorial du Calame : Magots planqués ?

La nouvelle a de quoi surprendre. Elle n’a pourtant pas été inventée par un média en mal de sensation.

L’ancienne Première dame, Tekeïber mint Ahmed, cherche, après quarante ans de vie commune (dont onze au palais présidentiel), à obtenir auprès des services de l’état-civil une attestation de mariage avec son époux Mohamed Ould Abdel Aziz. Pourquoi maintenant ? Le timing interroge.

Alors que le dossier dit de « la décennie », où MOAA et douze autres sont poursuivis pour, entre autres, détournement de deniers publics et malversations, vient justement d’être clos, ouvrant la voie au procès, cette demande est tout, sauf fortuite.

On parle de dizaines de millions de dollars, de biens meubles et immeubles aux quatre coins de ce vaste monde qui auraient échappé aux mailles du filet du pôle anti-corruption. Malgré des commissions rogatoires adressées à plusieurs pays…sans aucune réponse positive à ce jour.

Des cavernes d’Ali Baba auxquelles on ne peut avoir accès sans montrer patte blanche… un certificat de mariage, par exemple. Sans compter ce que les garçons, les filles et leurs conjoints ont mis de côté et qui n’a plus aucune chance d’être recouvert.

Que faut-il en déduire ? Que ce qui a déjà été saisi en Mauritanie n’est que, malgré son importance, la partie visible d’un énorme iceberg caché dans les paradis fiscaux et autres États complaisants ?

Que le « casse du siècle » ne dévoilera jamais ses secrets ? Sans doute mais on peut légitimement se poser une dernière question : Combien d’écoles, de routes, de dispensaires, de maisons de jeunes et de barrages aurait-on pu construire avec tout cet argent dont une grande partie semble nous échapper pour de bon ?

Ahmed Ould Cheikh (Le Calame)

✓Corruption : jugement requis pour Aziz et ses co-accusés, à l’exception de Ould Ndjay et Hassena Ould Ely

Le pôle anti-corruption du Parquet de la République de Nouakchott-Ouest a annoncé, mercredi 1er juin, avoir requis le renvoi devant la juridiction compétente les personnalités accusées de corruption dans le cadre du dossier de la corruption n° 001/2021, à l’exception de Moctar Ould Ndiay, ancien ministre des Finances et de Hassena Ould Ely, ancien administrateur-directeur général de la SNIM, a appris Cridem de source judiciaire.

Le 27 mai dernier, le pôle du Parquet général pour la lutte contre la corruption avait requis le renvoi devant la justice le de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz et de plusieurs ex-dignitaires de son régime.

Les personnes qui étaient poursuivies sont les suivantes : Mohamed Ould Abdel Aziz, Yahya ould Hademine, Mohamed Salem ould Bechir, Mohamed abdellahi ould Oudaa, Taleb ould Abdi Vall, Hacenna ould Ely, Moctar Ould Ndjay, Mohamed Salem ould Brahim Vall, Mohamed ould Dav, Mohamed Ould M’Sabou, Mohamed Lemine ould Boubatt, Mohamed Lemine Ould Aloukay et Mouhyidin Mohamed Salek ould Bouh.

Le pôle avait formulé sa requête après qu’il a obtenu du juge d’instruction la conclusion de l’enquête judiciaire dans le dossier de corruption numéro 001/2021 qui concerne l’ex-président et 12 autres personnes, soit des membres de sa famille, de son gouvernement (dont deux anciens Premiers ministres) et des hommes d’affaires.

Mohamed Ould Abdel Aziz et ses 12 co-inculpés sont poursuivis pour corruption, blanchiment d’argent, enrichissement illicite et d’autres chefs d’accusation, selon un communiqué du ministère public, publié le 9 mars 2021.

Les inculpés ont été cités dans un rapport d’enquête parlementaire, transmis au Parquet général en août 2020, pour corruption et mauvaise gouvernance durant la période de règne de l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Des biens saisis estimés à 1,7 milliard d’euros

« Les opérations d’investigation ont compris la recherche, le rassemblement, l’étude et l’exploitation de milliers de documents ; l’interpellation, l’audition et la confrontation de dizaines de personnes ; des constatations sur les lieux à NKC [Nouakchott, ndlr] NDB [Nouadhibou, ndlr], Trarza [wilaya dans le sud-ouest, ndlr] et Inchiri [ wilaya située dans l’ouest du pays et dont la capitale, Akjoujt, est la ville natale de l’ex-président Ould Abdel Aziz, ndlr].

Une importante quantité de renseignements a été ainsi recueillie auprès d’institutions officielles, d’études d’officiers ministériels et d’établissements privés », rapporte un communiqué du ministère public, avant d’ajouter que « l’enquête a révélé l’implication d’anciens hauts fonctionnaires, des hommes d’affaires ainsi que d’autres personnes, dans des faits criminels, réprimés par les lois pénales en vigueur. D’autres anciens responsables ont participé à ces faits en facilitant leur exécution ».

D’après le parquet général, si certains suspects ont tenté d’entraver le cours de la justice, l’enquête financière parallèle a toutefois permis de « découvrir, de geler, et saisir des biens mobiliers et immobiliers accumulés et provenant illégalement de plusieurs crimes commis au préjudice de la société ». Les biens mentionnés dans le communiqué du ministère public sont situés sur le territoire mauritanien et vont des usines aux immeubles, en passant par des montants déposés dans des comptes bancaires. Les biens gelés ont été sommairement estimés à plus de 41milliards d’anciens ouguiyas (1,7 milliard d’euros).

Plusieurs faits criminels réprimés par les lois pénales

Les faits qui sont reprochés à Ould Abdel Aziz, l’inculpé principal dans cette affaire, concernent notamment la dissipation de biens publics mobiliers et immobiliers, le blanchiment, la perception d’avantages matériels indus auprès d’une institution publique, le trafic d’influence, l’abus de fonctions, l’enrichissement illicite, le recel de produit du crime,…

Pour Yahya Ould Hademine (ancien Premier ministre), Mohamed Salem Ould Bechir (ancien Premier ministre), Mohamed Abdellahi Ould Oudaa (ancien ministre), Taleb Ould Abdi Vall (ex-ministre de l’Energie), Hacenna Ould Ely (ancien ministre des Pêches), et Moctar Djay (ex-ministre de l’Economie et ex-patron de la Société nationale industrielle et minière de Mauritanie) sont poursuivis pour notamment participation à la dissipation des biens publics, l’octroi d’avantages indus dans des marchés publics, de trafic d’influence, d’abus de fonction, et d’enrichissement illicite.

Mohamed Ould M’Sabou, beau-fils de l’ex-président mauritanien, est poursuivi sur pour trafic d’influence, abus de fonction, enrichissement illicite, recel de produits du crime, participation au recel d’enrichissement illicite, octroi d’avantages indus dans des marchés publics, des faits réprimés par plusieurs articles de la loi sur la lutte contre la corruption.

Pour rappel, une commission parlementaire constituée en janvier 2020 avait été chargée de faire la lumière sur plusieurs dossiers pendant les années de pouvoir du président Abdel Aziz, qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019.

Par cridem.org

©️ via Cridem https://cridem.org/C_Info.php?article=757029

✓Les peuls sont-ils mauritaniens ? | Pr ELY Mustapha [via Agoravox]


S’ils sont en Mauritanie, ils sont aussi nombreux au Nigeria, au Niger, dans le nord et ouest du Cameroun, au Mali, au Sénégal, en Guinée, au Tchad, en Gambie, au Burkina Faso, au Bénin, en Guinée-Bissau, en Sierra Leone, au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Togo et au Soudan. En Guinée Conakry, ils font même 53,4 % de la population !

Ils sont dans toute l’Afrique de l’Ouest, «squattent» toute la bande sahélo-saharienne, soit au total une quinzaine de pays différents soit entre 25 à 65 millions de personnes !



Les peuls sont partout, jusqu’en Afrique du Sud et dans la corne de l’Afrique ! Ce seraient les « chinois » locaux de l’Afrique, partout. Ils portent d’ailleurs différentes appellation, Foulani, Fulbés, Fulfulde, Pular ou encore Fellata…et même toucouleurs. De quoi donner le tournis pour s’y retrouver.

Ils sont partout avec leurs troupeaux qui vont et viennent du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Rien ne les arrête, même pas le désert ! Une mobilité à l’énergie solaire qui ferait pâlir les adeptes des énergies renouvelables. Tesla lui-même serait un Peul !

Puisqu’ils sont partout, peut-on dire que les peuls sont mauritaniens ? On ne peut reconnaitre une nationalité qu’a des personnes identifiables et individualisables. Elles ne peuvent être ici et partout à la fois. Le pouvoir d’ubiquité, soit être à deux endroits à la fois, du peul ne peut lui permettre d’être mauritanien. Le peul est l’exemple même de la physique quantique, développant dans les pâturages, les propretés d’un l’électron…suivi de ses vaches.
D’ailleurs peut-on admettre qu’un peul soit plus attaché à l’herbe qui pousse sur toute l’immensité de l’Afrique qu’à un quelconque territoire qu’il traverse au gré des saisons, et des pâturages et qu’il puisse, spécifiquement, être mauritanien ?

S’il était vraiment mauritanien, pourquoi le Peul ne peuplerait pas densément le désert mauritanien, pourquoi ses vaches ne seraient pas dans les oasis et ses taureaux sur les dunes ? Pourquoi les poulos ne vendraient pas le « Kossam » dans le Tiris-zemmour et les bergers peuls ne seraient pas en train de « pâturer » dans la passe d’amougjar ? Simple parce que le peul n’est pas mauritanien. Il est peul voilà c’est tout.

La question est donc résolue et nous venons d’apporter assez « d’arguments » pour ce vieux maure un peu fêlé, qui voudrait « chasser les peuls de Mauritanie, parce qu’ils ne sont pas mauritaniens. ».

Aujourd’hui sous les verrous, cet ersatz est l’exemple de ce que la Mauritanie d’aujourd’hui a produit de pire dans les mentalités dégénérescentes de plus de quarante ans d’un régime militaire d’exacerbation du tribalisme, du clanisme et de la médiocrité humaine.

Peut-on argumenter sur les racines du peuple peul, dont l’existence sur le territoire est bien plus ancienne que la Mauritanie elle-même ?

Lorsque le gouverneur Xavier Copollani traça à l’équerre les frontières de la Mauritanie et lui donna une telle appellation, les peuls étaient déjà là avec leur culture millénaire, leur langue, leur poésie, et leurs épopées légendaires. L’épopée de Silâmaka et Poullôri, la geste de Ham-Bodêdio, l’empire peul du Macina. L’épopée de Boûbou Ardo Galo …

Plus ancien encore, fondateurs de prestigieuses civilisations, l’historien Cheikh Anta Diop a lié les Peuls à l’Égypte ancienne, Tauxier les lie à leur pays d’origine (moyenne Égypte) vers le VIe siècle avant l’ère chrétienne. C’est autant dire que même la Maurétanie romaine n’existait pas encore !

C’est autant dire que le peul n’a pas besoin d’être mauritanien pour exister, mais la Mauritanie a besoin du peul pour exister, car il en est une composante humaine vitale pour son existence. Enfant sans conteste de son sol, il lui apporte la richesse humaine d’une civilisation millénaire dont la Mauritanie fut (et est) un espace historique.

Mais au lieu d’émuler cette synergie du peuple mauritanien avec toutes ses ethnies, l’Etat mauritanien, a depuis longtemps démissionné de son rôle d’unificateur et d’appareil de solidarité nationale.

L’ignorance de l’autre, le bigotisme civil, le laisser-aller éducatif et culturel, le favoritisme tribal, l’obscurantisme religieux, le « je m’en-foutisme » des décideurs publics, la pauvreté des populations, la misère des classes la démission des intellectuels, le clientélisme politique et l’avenir en impasse, font que naissent des « esprits » tordus qui spolient toute une nation.

Pr ELY Mustapha

©️ Crédit source : via https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-peuls-sont-ils-mauritaniens-pr-241892