
La critique est aisée, mais l’art est difficile », cet adage trouve toute sa signification dans la campagne malsaine menée tambour battant contre le leader Abolitionniste et unique espoir d’alternance présidentielle politique et historique, Biram Dah Abeid.
La phrase insensée et absurde qui revient le plus souvent est : « Biram a trahi, il a hypothéqué la lutte contre l’esclavage et la discrimination raciale en Mauritanie».
Trahison ! Ce n’est pas après avoir essuyé les grenades lacrymogènes de la police durant tout le mandat de Mohamed Ould Abdel Aziz, une époque où le leader était traqué comme un terroriste, présenté dans les médias publics comme un paria, un pestiféré et envoyé quatre fois arbitrairement en taule comme un imbécile que Biram va trahir pour se mettre du côté du pouvoir .
Même sa famille n’a pas été épargnée, qui ne se souvient pas de l’image de l’épouse et la fille de Biram violentées par la police anti- émeute.
Soyez sérieux ! Un peu de respect pour l’homme et son parcours.
C’est indéniable. Biram a fait évoluer plus que quiconque, en un laps de temps la question de l’esclavage, celle du passif humanitaire, la réalité des droits humains et de lEtat de droits en Mauritanie.
Il a fait avancer ces sujets en les replaçant dans le débat national avec un intérêt jamais atteint,et cela pendant une période d’exception, où la prise de la parole publique était un défi voire un crime de lèse-majesté, surtout lorsqu’on s’aventure dans le champ du tabou, de l’interdit, par exemple : détribaliser les Hratin, les afroiser, démystifier la sacralisation de l’esclavage, la peur qui dissuade plus d’un de franchir la ligne rouge sur le passif humanitaire (voyage d’Inal et autres), la banalisation de l’emprisonnement et des procès politiques, bref, mener les foules vers avec réussite et stratégie gagnante, face à des adversaires bien armés comme le pouvoir et bien expérimentés comme les partis d’opposition traditionnelle.
La lutte contre l’esclavage, celle visant à solder le passif humanitaire et pour l’ancrage de la démocratie et l’Etat de droits, est chez Biram une question collatérale et existentielle, une conviction: rappelez-vous, c’est une promesse qu’il avait faite à son père, celle de faire de la lutte contre ce fléau, le combat de sa vie.
Ce combat n’est pas seulement dans le discours : c’est un but et non un moyen.
Ses détracteurs lui reprochent de manière haineuse d’avoir ramolli son discours et de prendre part désormais au débat national pour pèser de tout son poids et ainsi faire avancer sa position et ses idéaux .
Faire de la politique, c’est aussi communiquer.
Or, la communication exige, un changement de stratégie et parfois même de langage au gré des contextes et des interlocuteurs en face. C’est savoir s’adapter et être résilient.
Biram a opté pour le pragmatisme politique, – à ne pas confondre avec l’opportunisme – , que lui confèrent les circonstances sans toutefois trahir l’esprit de son combat.
Ainsi, ces derniers temps le leader est victime d’un lynchage incompréhensible et gratuit par des détracteurs à la recherche du sensationnel comme un piètre média, qui pour cacher ses lacunes traite préférentiellement des sujets sans intérêt pour la communauté.
Si non, comment peut-on s’en prendre à Biram Dah Abeïd pour avoir l’idée ingénieuse d’organiser un colloque Sahelien, à Nouakchott sur la lutte contre l’esclavage ?
En effet, en abordant la lutte contre l’esclavage dans les territoires Saheliens, et en y impliquant les autorités, Biram donne plus de crédit à sa cause et rappelle les autorités à leur responsabilité.
Cette approche nouvelle de la problématique de l’esclavage, une première, dans les pays du G5 Sahel reste un changement notoire de paradigme qui interpelle nos gouvernants et la société civile pour une lutte plus hardie contre l’esclavage.
Moussa SOUMARE
Vice président d’IRA France.