Aujourd’hui 6 mars 2022, je rends officielle mon adhésion à la section sénégalaise de l’Association «Ganbaanaxun Fedde» (Association des Soninkés du Sénégal pour l’Egalité et le Progrès : ASSEP). Inutile de préciser que la lutte contre les inégalités sociales est, et a toujours été la pierre angulaire ma pensée et de mon action militantes en particulier contre la plus ignoble et la plus criminelle des oppressions sociales qu’est la mise en esclavage d’un être humain par un autre être humain. Dès lors, bien avant ce jour, ma collaboration en tant que sympathisant avec l’Association Ganbanaaxun Fedde et avec les membres de toutes ses sections nationales sans aucune distinction de pays ni de village, me paraissait tout à fait naturel. Aussi, je rappelle à mes amis de l’Association Ganbaanaxun Fedde que je suis fier d’apporter ma modeste contribution à l’édifice collectif dont ils ont commencé à ériger les fondements. A ma famille et à mes amis, qui n’en font pas partie, je les exhorte à se joindre à nous dans ce noble combat pour la liberté, l’égalité, la fraternité, la solidarité et la citoyenneté pour tous et toutes dans tout le Soninkara (les régions soninkées) et dans toute l’Afrique. Nous n’avons ni rancune, ni amertume envers tous ceux dont les parents dominaient les nôtres sur les bases d’un esclavage domestique africain se transmettant de la mère à l’enfant. Au contraire, il faut s’unir pour tourner les pages sombres de notre histoire et préparer sereinement l’avenir de nos enfants dans un monde de plus en plus dur et injuste. Les vestiges de la société féodale (soninkée en ce qui nous concerne) et de l’histoire tourmentée du continent, constituent encore dans nos villages, des obstacles sérieux à la mise en place de l’égalité citoyenne malgré les défis qui frappent à nos portes. Alors sans préjugé aucun, mettons « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Je reste confiant en l’avenir de la société soninkée que je crois capable d’unir tous ses enfants et de bannir les inégalités liées à la naissance et à toutes les traditions rétrogrades. Il faut élaguer nos cultures et nos langues de leurs branches sèches qui rappellent les temps révolus. Paix, respect, égalité, unité et solidarité entre tous les hommes, les femmes et les enfants du Soninkara, de l’Afrique et du monde.
Le Marin, dimanche 6 mars 2022. Docteur Yaya SY Anthropologue et Professeur d’histoire à la retraite.
La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), en partenariat avec l’Ambassade de la Grande-Bretagne au Mali, a procédé le vendredi 4 mars 2022 à la cité des Enfants à la remise d’importants lots de vivres aux victimes de l’esclavage par ascendance qui ont été forcées, il y a un an, de quitter leurs localités Bakamabougou suite à des menaces et violences.
La cérémonie de remise était présidée par le Président de la CNDH M. AguibouBOUARE. Elle s’est déroulée en présence du Premier Conseiller de l’Ambassade du Royaume- Uni au Mali et de la Directrice de la cité des enfants.
D’une valeur de plus de deux millions de francs CFA, le lot de vivres est composé du riz, du sucre, de l’huile et d’autres denrées alimentaires.
Le Premier Conseiller de l’Ambassade du Royaume Uni, Ilyas Malek a indiqué dans son intervention que son pays est toujours prêt à accompagner les victimes de l’esclavage au Mali. Il a ajouté que tous les hommes naissent libres et égaux en droit.
Le Président de la CNDH a insisté sur le fait qu’ on ne peut pas comprendre qu’au 21ème siècle, des maliens traitent d’autres maliens d’esclaves, cela est inadmissible, il a demandé au gouvernement d’assurer le retour de ces personnes déplacées dans leurs localités respectives et dans des conditions de sécurité. Il a déclaré que d’autres activités d’information, de sensibilisation et de renforcement de capacités sont programmées dans le cadre du même projet, précisément dans la région de Kayes; tout cela conformément à la stratégie de lutte contre l’esclavage par ascendance autour de la formation, de l’information, du plaidoyer et de la répression des pratiques esclavagistes.
Le porte parole des bénéficiaires a tenu à remercier sincèrement la CNDH, singulièrement son Président pour son engagement personnel dans ce combat, et son partenaire qui est l’Ambassade du Royaume Uni pour les efforts déployés dans le cadre de la lutte contre la pratique de l’esclavage par ascendance au Mali.
Le député et président de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), Birame Dah Abeid, a présidé en compagnie de l’ancien ministre Oumar Ould Yali, le premier Congrès du parti Radical pour une Action Globale (RAG) qui s’est ouvert samedi 5 mars 2022 à Rosso, capitale de la Wilaya du Trarza. Au menu, les prochains combats électoraux, l’opposition contre le poids des chefferies traditionnelles et le problème foncier.
La capitale du Trarza, Rosso, a abrité le 5 mars 2022 le démarrage des travaux du 1er Congrès du parti RAG, en présence des représentants du parti dans les différents villages, villes et localités de la région.
L’ouverture du Congrès a été marquée par quelques versets du Saint Coran et le mot de bienvenue du Coordinateur régional du parti RAG au niveau du Trarza, Mohamed Mahmoud Ould Bilal qui a souhaité la bienvenue au président de IRA, Birame Dah Ould Abeid et au président du parti RAG, Oumar Ould Yali.
Le gros des discours a été prononcé par Birame Dah Abeid qui a abordé plusieurs thèmes, d’abord les objectifs du parti RAG et du présent congrès, l’attaque contre les chefferies traditionnelles qui constituent selon lui, les principales entraves à l’exercice démocratique et enfin, la question du foncier qui hante la paysannerie locale.
RAG, bras politique du mouvement IRA
Sans détour, Birame Dah Abeid a bien avoué que le parti RAG n’est autre que le bras politique du mouvement IRA qu’il dirige et à travers lequel il compte accéder au pouvoir et au sommet de l’Etat. Son horizon se porte déjà sur les élections futures de 2023-2024 et la présidence de la République, mais aussi les postes électifs au niveau communal et législatif.
C’est dans ce cadre qu’il a exhorté les bureaux exécutifs du mouvement IRA et du parti RAG ainsi qu’à leurs militants à conjuguer leurs efforts jusqu’à la victoire finale.
Rosso, une ville délaissée et une chefferie traditionnelle fossoyeuse des choix électifs
Birame a brossé un tableau sombre de la ville de Rosso, ville fantôme au visage balafré et dont la jeunesse et la population, selon lui, sont pris entre l’étau du chômage et l’enclume du bradage de leur économie par une élite gangrénée par la corruption et le mauvais usage du pouvoir politique. Par la suite, il s’est attaqué à la chefferie traditionnelle qu’il accuse d’être le véritable obstacle à l’émergence d’un Etat démocratique et égalitaire.
A ce propos, Birame distingue deux catégories de chefs tribaux et religieux. Ceux qui sont loin de la politique et de ses magouilles, pour lesquels il dit vouer le respect le plus absolu. Et une chefferie traditionnelle qui a trempé, selon lui, dans toutes les magouilles électorales et qui est à l’origine de de toutes les fraudes en faveur du pouvoir en place. C’est contre cette catégorie qu’il faut se dresser, a-t-il invectivé ses partisans en substance. « Le temps des bureaux de tel chef ou de telle tribu, dont certains n’hésitent pas à franchir les frontières de la région pour déporter de faux électeurs, est révolu » a-t-il martelé.
Il en appelé à la vigilance de ses partisans, mais aussi à la fermeté des autorités chargées de superviser les élections, notamment la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), les autorités administratives, militaires et sécuritaires pour que les prochaines élections ne soient entachées d’aucune irrégularité
L’esclave foncier et la dépossession des terres cultivables
Birame Dah Abeid a ensuite dénoncé les exactions subies par la paysannerie locale au niveau de la région du Trarza, notamment les masses laborieuses haratines et négro-mauritaniennes, les véritables exploitants des terres agricoles, a-t-il soutenu en substance. Selon lui, les terres de la Chemama sont bradées au profit d’une oligarchie dont le seul lien à la terre est spéculatif.
Pour déposséder des terres ancestrales dévolues au cours de plusieurs siècles par la voie traditionnelle, l’administration qui est la seule distributrice de documents administratifs qu’elle octroie selon ses désirs, utilise selon lui, ce prétexte pour déloger des habitats entiers au profit d’une classe prédatrice. Puissants commis de l’Etat, hauts gradés de l’armée, puissants commerçants et chefs tribaux et religieux auraient ainsi récupéré la quasi-totalité des terres agricoles de la Chemama, réduisant les anciens propriétaires en ouvriers agricoles, selon ses dires.
C’est à travers ces terres, dira-t-il en substance, que se sont engouffrés les milliards de prêts qui n’ont jamais été remboursés du défunt Union des banques de développement (UBD) et du Crédit Bancaires dont le lourd passif a été soldé par la volonté du Prince.
L’exemple du village de Niawlé a été cité en exemple, soulignant que ces habitants ont été dépossédés de leurs terres agricoles, réduisant plus de 300 famille à cultiver un espace de 20 hectares au lieu des centaines qu’elles possédaient, la même superficie qui a été accordée à un homme d’affaires.
Merci Ghazouani
Contrairement à ceux qui affirment que le Président Mohamed Cheikh Ghazouani n’a rien fait, Birame croit pour sa part qu’il a accompli ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a fait. Bref, pour lui, Ghazouani a beaucoup fait. La preuve, dira-t-il en substance, les rangs du mouvement IRA et du parti RAG se sont beaucoup élargis lorsque l’arme de la terreur a disparu et qu’ils sont désormais autorisés à mener leurs activités sans aucune contrainte ni entrave.
La disparition de la peur et de la répression a aussi permis selon lui, à beaucoup de personnes qui hésitaient à adhérer au parti RAG ou à IRA, à manifester ouvertement leur choix. Mais surtout, souligne Birame, Ghazouani a beaucoup contribué à sa dédiabolisation et fait oublier le monstre longtemps brandi par le régime précédent pour faire peur. « En m’ouvrant les portes du Palais présidentiel et en m’accordant souvent des audiences, le président Ghazouani a incité beaucoup à me reconnaître en tant que personnalité et notable avec qui il est possible de discuter » a-t-il illustré.
« Voter pour moi et vos terres vous seront restituées »
Enfin, après avoir écouté les doléances des congressistes, Birame a conclu ses interventions en demandant à ses partisans de s’armer de sincérité et d’abnégation, en se lançant sans coup férir dans une vaste campagne de sensibilisation pour son élection au poste de président de la République. En hassaniya, en wolof, pulaar et en français, Birame a déclaré que si les populations du Trarza veulent récupérer leurs terres spoliées, elles n’ont qu’à œuvrer pour son élection à la magistrature suprême en s’armant de la carte d’électeur et en s’inscrivant et en inscrivant massivement leurs proches sur les listes électorales.
Le Congrès se poursuit dimanche 6 mars avec des recommandations très attendues.
Maeava Palace de Bamako a servi de cadre, le jeudi 3 mars 2022, à la tenue de la cérémonie de lancement du centre d’appel juridique et de l’application mobile d’accès à la justice.
L’inauguration de ces infrastructures est le fruit de la collaboration entre le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme et son Partenaire «Mali Justice Project» (USAID/MJP). 80 00 22 46, c’est le numéro vert mis à la disposition des usagers pour la prise en charge de leurs préoccupations.
Cette cérémonie de lancement était présidée par le ministre de la justice et des droits de l’Homme, MamoudouKassogué, en présence des autres membres du gouvernement comme Amadou Keïta, Mme Fatoumata SékouDicko, des partenaires techniques et financiers comme Me Jean Lavoie de MJP, du président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Aguibou Bouaré et d’autres personnalités. Dans ses mots de bienvenue, le directeur de ADKontact, Sinaly Diarra, a remercié le Projet MJP pour la confiance portée en leur structure. «Nous accueillons dans nos locaux, une équipe dynamique d’agents juridiques qui bénéficient de tous les moyens techniques (matériel et logiciel) pour prendre en charge efficacement tous les contacts téléphoniques entrant et sortant des personnes ayant besoin d’informations juridiques ou faisant face à une situation nécessitant un conseil ou une assistance. Le centre d’appel Hakew Kounafoni sera joignable du lundi au dimanche de 8h à 20h pour assurer une couverture de service optimale. Adkontact mettra tout en oeuvre pour la bonne conduite quotidienne de ce projet que nous portons désormais tous », a-t-il dit. A sa suite, la directrice d’HERA CONSEILS, Me Tall Nadia Biouele, a indiqué que la société civile professionnelle d’Avocats HERA CONSEILS, a été sélectionnée pour recruter et former des juristes téléconseillers qui seront mis à la disposition du centre d’appel AdKontact pour fournir à travers un plateau technique, opérationnel depuis le 11 février 2022, des informations juridiques, judicaires et des renseignements administratifs aux usagers. Selon elle, ce projet comblera sans aucun doute le besoin de diffusion du droit et d’accès à l’information juridique, judiciaire et administrative. A l’en croire, le projet du centre d’appel juridique est une solution adaptée pour pallier le déficit d’accès à l’information juridique et judiciaire, gage d’une meilleure distribution de la justice. « A travers un numéro vert gratuit pour les usagers, 20 jeunes juristes installés au centre d’appel HAKEW KUNAFONI logé dans les locaux de ADKontact, fourniront instantanément, en langues officielles et locales, les informations nécessaires à la compréhension de la demande posée par l’usager. Qu’il s’agisse des actes d’état civil, des modes de saisine de la justice, des demandes formulées à l’administration en matière foncière, de la dénonciation d’un abus de droit, de la réclamation des droits et indemnités de travail, ou encore de la dénonciation d’une violence basée sur le genre », a conclu Me Tall Nadia Biouélé.
Quant au directeur du Mali Justice Project de l’USAID, Me Jean Lavoie, il a souligné que ce centre d’appel permettra a des milliers d’individus de bénéficier des précieux conseils, références et orientations pratiques d’opérateurs bien formés et ultimement informés des modalités d’accès a l’aide juridique, dans les cas ou les justiciables concernés sont des femmes, enfants et personnes indigentes. « Nous sommes également fiers que cette initiative soit créatrice d’emplois pour le personnel du centre qui acquerront à la fois expérience et expertise, ainsi qu’un revenu, dans un contexte économique souvent précaire pour les jeunes », a conclu Me Jean Lavoie.
Pour sa part, le ministre de la justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué, a fait savoir que ce dispositif contribuera à résoudre certains des problèmes récurrents auxquels sont confrontés les justiciables maliens parmi lesquels l’éloignement géographique, le coût d’accès à la justice et la langue dans laquelle la justice est rendue.
« Un centre d’appel juridique dédié à l’accès à la justice et au droit vient compléter les efforts de l’Etat, non seulement dans le sens d’une bonne distribution de la justice à travers l’assistance juridique et judiciaire, mais aussi, dans la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie. A travers les conseils et l’orientation des usagers, le centre « Hakew Kunafoni » offrira désormais aux populations les informations juridiques et administratives dont elles ont besoin pour valoir leurs droits. Ce projet ayant démarré avec une phase expérimentale de 12 mois, il revient à l’Etat d’assurer la pérennité du centre à travers le financement de ses activités », a conclu le ministre.
Au cours de cette cérémonie, une projection vidéo sur le fonctionnement du centre d’appel juridique a été faite aussi que le sketch sur l’accès à la justice à travers le centre d’appel.
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