✓Note de lecture | Gratter l’Histoire pour comprendre hier et se comprendre aujourd’hui !



« La Conquête musulmane de l’Afrique du Nord » d’Agha Ibrahim Akram, traduit en français par ‘Issâ Meyer. L’auteur naquit en septembre 1923 en Inde actuel, un haut gradé de l’armée pakistanaise décéda en 1989. Officier chef instructeur au « Command and Staff College » (académie militaire de Quetta), devenu lieutenant général et ambassadeur, Monsieur Agha Ibrahim Akram s’était métamorphosé en intellectuel féru d’Histoire notamment sur les conquêtes musulmanes en dehors de l’Arabie berceau historique de l’islam prêché par le dernier Prophète Muhammad (psl).

Ici l’ouvrage en question permet un aperçu historique et « archéologique » de l’arrivée très laborieuse et heurtée de l’islam en Afrique du Nord. Il y’a eu beaucoup de Sang, d’affrontements terribles, de destructions massives, de mini génocides et surtout d’esclavage massif de nombreuses années durant.

Un passage tiré de la conclusion du livre peut attirer l’attention du lecteur concentré pour un nécessaire réflexe qui relativise : « …Les musulmans en partance d’Arabie devaient connaître autant de choses sur le Maghreb que nous en savons aujourd’hui sur Mars. Et entre les deux se dressaient des déserts et des montagnes inexplorés et inconnus de l’Homme…. Voilà le temps et l’espace à la lumière desquels les opérations musulmanes en Afrique du Nord doivent être jugées. Elles devraient également être jugées selon la connaissance militaire et l’éthique du septième siècle, non celle du vingtième. s’agit là d’une erreur commune de notre époque que d’imposer nos idées du sens et de l’éthique sur un peuple avec des standards différents, qui vivait à un âge où beaucoup de ces idées n’avaient simplement aucune pertinence. »

De Fustat fondée par le légendaire conquérant ‘Amr Ibn al-‘As en Egypte considéré comme le premier poste avancé de l’impérialisme musulman sur l’Afrique, le gouverneur du pays des Pharaons sous le califat d’Uthman IbnAffan, Abd Allah Ibn Sa’d poussait l’intérêt d’une grande expédition vers l’Ouest. Ainsi de 648 (l’an 27 Hegire) à vers 707 (l’an 88 Hegire) en grande partie sous le règne califal de la dynastie omeyyade, plusieurs expéditions ont été entreprises en direction du monde berbère et berbèro-romano-chrétien dans l’antique région appelée Ifriqiya (une partie de la Libye moderne, la Tunisie actuelle, et la partie Est de l’Algérie actuelle) et dans l’ensemble géographique appelé Maghreb (L’Algérie actuelle et le Maroc historique) jusqu’à l’océan Atlantique. Parmi les figures marquantes de cette longue et éprouvante entreprise de l’instauration d’un ordre politique, culturel et social arabo-musulman, on peut citer entre autres Abd Allah Ibn Abi Sarh, Uqba Ibn Nafi (fondateur de la ville de Kairouan), Zuhayr Ibn Qays, Hassan Ibn Nu’man ou Musa ibn Nusayr . En face il faut mentionner le grand résistant et conflictuel chef tribal berbère Koceila, la mystique et déroutante dame berbère Kahina surnommée la grande prêtresse et quelques intermittents guerriers romains chrétiens. l’Afrique du Nord conquise avec l’imbrication sociale et politique entre conquérants arabes et autochtones berbères et l’appui d’intelligence avec un comte chrétien Julien, la voie vers l’aventure ibérique était lancée. Et l’Andalousie musulmane devenait ce projet vaillamment porté par un pionnier berbère islamisé Tariq ibn Ziyad et ses compagnons.

Ouest-africain et sahélien musulman, je pense avoir appris de ce livre, quelques morceaux historiques du cheminement géographique mouvementé de l’avènement de l’islam dans nos contrées par la suite. Si Koceila et Kahina avaient réussi à repousser irréversiblement l’impérialisme arabo-musulman au 7 ème siècle, peut être l’équipe nationale rimienne de football n’aurait pas été surnommée Les Mourabitounes aujourd’hui.

✍🏾KS pour le BLOG

✓Mauritanie | L’interdiction d’un concert Rap du groupe Diam Min Tekky, la réaction de Souleymane Sidibé.

L’annulation du concert du groupe mythique Diam Min Tekky était prévisible. Le samedi 5 mars 2022 devrait connaître la rencontre à Nouakchott des jeunes, adultes, toutes les personnes amoureuses du rap rim qu’ils ont initié.

Ce n’est pas facile de parler d’un groupe dont on récite après 10 ans les paroles encore. Depuis l’école primaire. Et c’est le moment de se demander avec cette interdiction : « So tawi leydi di ko kilbitii Wola lamo djuniti ». Un extrait d’une chanson qui restera dans les annales.

Les soldats sans gain sont de retour. L’accueil a été de taille, la joie de Alia Gaye dit DJ Féroce est partagée. Diam Min Tekky, c’est le symbole de l’engagement en Mauritanie. Ils ont conscientisé des jeunes en perte de valeur, lutté par la voix de la rue, la philosophie du hip hop ; ils sont des légions.

Merci à eux pour cette flamme qu’ils nous ont transmise. Ne jamais s’affaisser face à l’injustice, les bêtises républicaines en Mauritanie. On vous aime les avocats du peuple. L’exil n’est pas une fin en soi, c’est un début. C’est parfois la pire des tortures silencieuses.

©️ Crédit source : Post FB https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=5285900898096220&id=100000290871124

✓Nécrologie | Mody Bathily, l’auteur de l’ouvrage « Le Grand Dictionnaire » est décédé.

✓Il s’appelle Mody Bathily , l’auteur de l’ouvrage Le Grand Dictionnaire bilingue français/soninké et soninké/français. Ce vendredi 4 mars 2022, l’annonce de son décès est publiée sur les réseaux sociaux. Paix à son âme. Mes sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à l’ensemble de la communauté soninké à travers le monde. Son ouvrage publié a été largement diffusé au grand public soninké en janvier 2017 à Paris. Dans une note de présentation du livre, il reconnaît avoir écrit les premiers mots de ce travail monumental en 1976. Une pointure intellectuelle visionnaire nous quitte mais son ouvrage présent dans plusieurs foyers soninkés pas seulement, fera éternelle sa mémoire à jamais.



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✍🏾KS pour le BLOG.