
Obliger les imams à rappeler ( que ne l’ont ils fait avant?) que les inégalités de classes n’ont aucune base religieuse… Il était temps. Nonobstant tout ce que peut dire Ould Ghoulam…
De même, s’élever ( sans citer une fois réellement) contre les préjugés à l’encontre des forgerons, contre les castes et tout l’imaginaire défavorable qui entoure notre mode de nous penser dans le monde, c’est bien. Cependant il n’y a pas que les forgerons qui sont victimes de discriminations. Il y a aussi tous les autres : les griots, les haratines etc etc…
Le jour où un griot pourra épouser une « noble », le jour où un hartani pourra épouser une « noble », le jour où un forgeron pourra épouser une « noble », le jour où un esclave ou un descendant d’esclave pourra épouser une « noble », sans que cela provoque l’ire des groupes dits « nobles », alors nous serons enfin au monde…
Le jour où sera rayé l’ignominie du « on est esclave par la mère » quelque chose aura vraiment changé (un esclave l’est par décision sociale et collective, non pas par la mère. Nier ceci revient à absoudre les classes dominantes et l’appareil religieux qui a légitimé pendant des siècles cette aberration qu’est l’esclavage.)
Le jour où des propos « castés » vaudront de la prison ferme nous aurons changé.
Le jour où un imam refusera tous ces fichus mariages entre soi, au sein d’une même famille, entre cousins ( ne nous leurrons pas, ceux ci existent pour la préservation du groupe en ceci que ce dernier se pense comme « pur » et donc, que cette présupposée pureté « noble » doit être préservée) nous aurons avancé.
Et dans ce combat, ne pas oublier que parfois les victimes de nos sociétés castées, perpétuent aussi les chaînes qui les entravent, comme dans le cas des griots.
Le jour où les griots arrêteront de changer les louanges des « forts » et des « nobles », perpétuant ainsi une vision extrêmement castée de nos rapports humains, nous aurons gagné en humanité.
En attendant les déclarations d’intention resteront creuses…
Car c’est tout notre système de positionnement dans l’espace qui est à revoir… Tout.
Dans notre pays la première injustice, la première inégalité la première aberration, celle dont nous héritons à la naissance, celle qui nous colle à la peau et permet toutes les discriminations, c’est celle de la naissance dans une société qui nous rappelle tous les jours qui nous sommes et qui nous devons être : d’abord un nom puis un arrimage contraint à une position sociale dont on ne sort jamais. Chez nous c’est bien le regard de l’autre ( la société) qui définit qui nous serons et ce que nous pourrons ou non faire, en particulier lors des stratégies matrimoniales.
Et ces systèmes bien rodés ont cours dans toutes nos ethnies, toutes..
©️ Crédit source : Post FB https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=5375248542491535&id=100000193281905
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