
Le Mali à l’instar de la communauté internationale célèbre la Journée des droits de l’homme chaque année, le 10 décembre en souvenir du jour où en 1948, l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies a adopté la Déclaration Universelle des droits de l’Homme.
C’est l’occasion pour nous de rappeler les droits des citoyens qui sont oubliés dans la société comme le détenu qui est mal vu car de nos jours la prison est perçue comme une honte.
La célébration du 72e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme placé sous le thème « L’EGALITÉ : tous humains, tous égaux-pour un monde meilleur, plus juste, plus vert » intervient dans un contexte très préoccupant. L’espace accordé aux libertés et à la société civile se rétrécit de façon considérable, vu les nombreuses arrestations arbitraires de civiles et militaires au titre de cette année au Mali et dans la sous-région. Dans l’enceinte même des Nations Unies, certains Etats en viennent à questionner la primauté et l’universalité des droits de l’homme.
Nous déplorons la détérioration de la situation sécuritaire du pays qui a véritablement diminué la libre circulation des personnes dans l’intérieur du pays et la création fulgurante des groupes d’auto-défense dont les missions restent floues et qui n’ont pas tendance à apaiser la situation sociale entre les ethnies d’une même communauté.
Nos condoléances les plus attristées pour les pertes en vies humaines liées à cette crise sécuritaire et multidimensionnelle.
Nous avons aussi assisté à la recrudescence de la violence en relation avec le phénomène de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes ou on constate avec amertume des personnes réduites en esclave qui a occasionné des déplacements massifs de ces prétendus descendants d’esclave ce qui constitue aujourd’hui l’une des graves violations des droits humains au Mali et considéré comme un crime contre l’humanité dans la déclaration universelle des droits de l’homme et dans toutes les constitutions des pays du monde entier.
A ce titre nous exigeons des vraies poursuites contre les auteurs des crimes et infractions en lien avec l’esclavage par ascendance ainsi qu’une criminalisation de ces pratiques.
C’est l’occasion de rappeler que la violation des droits de l’homme ne sont pas des valeurs qu’il faudrait adapter aux cultures et aux identités locales.
La violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes au Mali. À l’échelle mondiale, on estime qu’une femme sur trois sera victime de violences physiques ou sexuelles au cours de son existence.
Bien que la violence basée sur le genre mette en péril la santé, la dignité, la sécurité et l’autonomie de ses victimes, elle reste entourée d’une culture du silence. Elle a parfois des conséquences graves sur la santé sexuelle et reproductive des victimes.
Toutefois la persistance de ces violences nous exige de mobiliser tous les acteurs à tous les niveaux pour une réponse préventive et des actions répressives plus efficaces.
Le MSDH tout en restant sur sa position d’organisation de défense des droits humains qui a pour mission de réduire la violation des droits de l’homme au Mali exhorte l’Etat à procéder dans les plus brefs délais au processus de désengorgement de nos prisons en fin de mieux gérer la condition carcérale et de permettre à un bon nombre de détenu de bénéficier de la liberté.
Nous avons pris acte des poursuites contre des auteurs de crimes économiques qui entre dans la lutte incapable contre la corruption et par ailleurs nous invitons l’Etat à garantir l’indépendance de la justice tout en lui en fournissant les moyens adéquats pour vaincre l’impunité et l’injustice sociale.
Nous saluons aussi la décision des autorités de la transition d’organiser des assises nationales de la refondation pour mieux diagnostiquer les faiblesses de notre pays tout en les encourageant de continuer à bien œuvrer pour l’apaisement du climat socio-politique et par la suite organiser des élections crédibles et transparentes pour le bonheur de la population.
Respecter les droits de l’homme ne relève pas du choix politique mais d’une obligation juridique et morale. Ce sont des engagements à vocation universelle, des principes de droits garantis par des déclarations solennelles ou des traités juridiquement contraignant.
Fait à Bamako, le 10 Décembre 2021
Le Coordinateur National du MSDH
N’Djim Boubacar
©️ Crédit source : réseaux MSDH Mali