
MR Gouverneur du District de Bamako
Mr le Représentant du Ministre de la justice et des droits de l’Homme, Garde des sceaux ;
Mr le Représentant du Ministre de la Réconciliation Nationale ;
Mr le Représentant du Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile ;
Mr le Représentant du Ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales;
Le Chef de Division de la Mission des Nations Unis pour la stabilisation du Mali MINUSMA;
Le Haut-Commissaire des Réfugiés des Nations Unis pour le Mali ;
Le President de la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Mali
Le Président du Mouvement pour la Sauvegarde des droits de l’Homme
La Coordination des Organisations Africaines de lutte contre l’esclavage
Le Syndicat libre et Autonome de la Magistrature du Mali ;
Le Barreau Pénal International ;
L’Ordre des Avocats du Mali ;
Les Ambassades, Consulats et Chancellerie du Mali ;
Les Organisations de la Société Civile du Mali ;
La Fédération Nationale des handicapés du Mali ;
Les Associations des Femmes pour la promotion du genre ;
Les Organisations faitières de la presse ;
Les Organisations faitières de la jeunesse ;
Les Organisations représentatives de la diaspora du Mali ;
Et toutes autres corporations œuvrant pour la paix au Mali.
Distingués Invités
Notre Association le RMFP (Rassemblement Malien pour la Fraternité et le Progrès) Cela fait quatre (4) ans que nous nous battons contre les coutumes esclavagistes dit statut d’esclave dans les cercles de Diéma, Nioro, Yélimané, Kita, Nara, Bafoulabé et Kayes et cela fait que quatre ans qu’on est chassé, ligoté, trainé, humilié, maltraité, lynché, tué et jeté comme de la mer et tous ses crimes sont commis sous les yeux bienveillants des Autorités locales et nationale, sécuritaires et judiciaires. Et le tout sous les yeux des Députés les elus communaux et le Gouverneur de la region de Kayes.
Nous condamnons avec la plus grande rigueur l’assassinat terroriste, lâche, sauvage et barbare de quatre (4) chefs de familles à savoir Mountaga DIARRISOW (72 ans), Youssouf SISSOKO (73 ans), Diani Hamet SISSOKO (44 ans) et Gossi SISSOKO (45 ans) dans le village de Diadioumé, commune de Gogui, cercle de Nioro au Mali. Nous nous inclinons devant la mémoire des dites personnes ayant perdus la vie dans la nuit du 1er au 2 Septembre 2020, et nous souhaitons un prompt rétablissement aux blessé(es).
Nous condamnons avec la plus grande fermeté les attaques survenues dans la Commune de Tomora (Cercle de Bafoulabé) dans la journée du 02/10/20 contre les membres de l’association anti-esclavagistes CSP/ACDE et les tentatives de destitutions du Maire de ladite Commune au motif visant les origines sociales du Maire en question.
Nous condamnons encore les attaques meurtrières du 05 au 07 Avril 2020 qui ont eu lieu à Lany Tounka dans la Commune rurale de Sony où un homme a perdu la vie et deux femmes ont fait des fausses couches suite aux coups et aux blessures volontaires qu’elles ont subi. Des maisons ont été vidées, saccagées et brulées ; une femme ligotée, trainée par une bande de jeunes barbares et brutes. La vidéo a fait le tour du monde, des traitements inhumains, cruels comparable à une autre époque, à une autre ère, à un autre temps. Les auteurs de ces actes ignobles ont tous bénéficiés de la liberté provisoire et jusqu’à présent, aucune peine n’a été prononcée à leur égard.
Nous condamnons une fois de plus les centaines d’attaques perpétrées entre 2018 et 2021 contre les abolitionnistes esclavagistes dans les villages de Kerwané, Kaïnéra, Krémis, Yarka, Diakadromou, Nahali, Dramané, Tafacirga, Ségala, Bafarara, Khalinioro, Khabou, Makhana, Sansagné, Dialakha, Sabouciré, Maréna, Dioucoulané, Harikidou, Hamdallaye, Trougoumbé, Diarrah, Mamoyré, Bakhamabougou, Gourdi, Diangounté Camara, Fatao, Témikoro, Toudou, Bouly, Béma, Demba Gadiaba, Blissibougou, Sakora, Séroumé, Djallan, Tomora et Kersignané.
Sirimoulou communbe rurale de Koussané :apologie de l’esclavage courant mois de mars 2021.
Durant l’année 2021, il y a eu des attaques dont nous comptons plusieurs bléssés grave dans les villages de Samba Dramané le 10 Avril 2021, Goudiame, Dembagadiaba, Maganatoubaboukani le 15 Mai, le 03 Mai 2021 le chef de village Bagamabougou a ordonné à des familles d’esclaves qui ont émis le souhait de ne plus etre traiter comme telle de quitter le village immediatement par risque de ne pas etre abbatu mais malheureusemnt cet incident a generé plusieurs blessés et 83 deplacés tous hebergés à la cité des enfants de Niamakoro,le 16 Mai 2021 le village de Kheybaré dans le cercle de Nara , il y’a eu une attaque perpétrée dans le village de Teyssibé, commune de Kara Koro, arrondissement de Aourou, cercle de Kayes le jeudi 20 Mai 2021 et nous en passons.
Nous condamnons les arrestations répétées, injustifiées et arbitraires de nos membres dans les villages Soninkés, Kasonkés, Peulhs, Kagoro et Diogaramés ou encore l’arrestation de nos membres résidents à l’étranger qui sont arrêtés injustement à l’aéroport de Bamako avec la complicité ou la main cachée de certains Procureurs, anciens Ministres, anciens Gouverneurs, anciens Députés ou millionnaires originaires de la Région de Kayes.
La constitution du 25 Février 1992 reste la loi fondamentale du pays et aucune coutume, ne peut être prise en compte quand cette dite coutume viole sciemment la constitution du pays, les Accords et Traités Internationaux.
Son article 1er est clair : « La personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne ».
L’article 2 est sans ambiguïté : « Tous les maliens naissent et demeurent libres et égaux en droit et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ».
Et quant à l’article 4 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion et de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le respect de la loi ».
Et enfin l’article 5 : « l’Etat reconnaît et garantit, les conditions fixées par la loi, la liberté d’aller et de venir, le libre choix de la résidence, la liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation ».
Nous avons actuellement plus de 3000 déplacés et réfugiés à travers le Mali et ailleurs. Ils ont fui les violences car il y’a une anarchie totale dans les zones esclavagistes et on a l’impression que l’Etat n’existe pas. Certains procureurs n’osent même pas envoyer une convocation dans certains villages par peur de voir une horse de jeunes à leur porte prêtent à tout et malgré.
Nous tenons à remercier nos villages d’accueils plus particulièrement les Chefs de village de Mambry et le village de Djidia qui nous ont tendu la main.
Nous voulons savoir :
1. Si nous sommes des Maliens comme le reste des Maliens ?
2. Si nous sommes libres comme tous les Maliens ?
3. Pourquoi le Gouverneur et les Autorités locales jouent le silence et à l’inaction face aux crimes contre les droits de l’hommes et pourquoi ils continuent de nier l’existence de l’esclavage à commencer par Monsieur le Gouverneur de Kayes ?
4. Pourquoi les auteurs et les co-auteurs de ces crimes esclavagistes bénéficient de l’impunité totale ?
5. Pourquoi les Autorités locales et les Elus (Maires et Députés) font tout pour camoufler, voir même étouffer notre combat ?
6. Pourquoi ces criminels ne sont jamais condamnés par la justice Malienne ?
7. Et depuis quand, les criminels peuvent demander la liberté provisoire et pourquoi ils ne sont jamais jugés une fois libérer ?
Tant de questions restent posées mais qui n’ont pas de réponses à cause du laxisme, du manque de rigueur dans le système judiciaire malien. Aujourd’hui, les criminels esclavagistes pensent qu’ils peuvent tous faire, y compris tué mais ils ne passeront pas six (6) mois en prison d’où la recrudescence des violences.
Nous demandons au Gouverneur de la région de Kayes d’arrêter avec sa politique de l’autruche et nous demandons à ce qu’il soit très franc avec les esclavagistes de la région de Kayes (cercle de Yélimané, Diéma, Nioro, Bafoulabé, Kita, Kayes).
Que les esclavagistes comprennent que l’esclavage est fini depuis 1905 et il a totalement disparu depuis le 22 septembre 1960. Qu’il est interdit d’appeler un malien « esclave » et plus forte raison l’empêché de se réunir, de se déplacer, de penser qu’il est libre, de vendre ou d’acheter, de cultiver, de boire et d’occuper sa maison et de résider dans son village d’origine.
Que le Gouverneur dise en toute clarté aux esclavagistes que le territoire malien appartient à l’Etat malien et que ce n’est pas un simple chef de village qui peut empêcher d’autres maliens de cultiver ses terres pour refuser une coutume ancestrale basée clairement sur l’esclavage, l’humiliation et la discrimination ; mais si vous décidez de leur donner ce droit de nous exproprier de nos terres au détriment des lois et des droits du pays, alors préparez vous à être le responsable des bains de sang à venir.
Monsieur le Gouverneur si vous ne réagissez pas, si les nouvelles Autorités de la Transition ne prennent pas des mesures nécessaires, rigoureuse et rapides, nous n’auront d’autres choix que d’appliquer la loi de Talion : « Œil pour Œil, dent pour dent ».
Le sang appelle le sang ; nous avons vécu et enduré tous les crimes et atrocités des soi-disant faux maîtres et tout le monde a été saisi dès 2018 depuis l’ancien président IBK jusqu’au dernier recru des autorités locales mais tout le monde a fermé les yeux, la bouche et les oreilles comme si nous n’étions pas des maliens, comme si nous n’étions pas chez nous. Pendant quatre (4) ans, nous avons attendu afin que justice soit faite mais au lieu de résoudre définitivement le problème, le système judiciaire n’a fait que légaliser et légitimer.
L’esclavage dans la région de Kayes et certaines Autorités se sont permis de dire que les esclavagistes défendent leurs coutumes.
Nos revendications sont simples :
• Ne plus appeler ou traiter quelqu’un d’esclave ;
• Abolir l’esclavage coutumier ou esclavage par ascendance ;
• L’arrêt immédiat de la fornication sur nos filles et nos femmes au détriment d’un mariage, des filles et leurs enfants sont abandonnés par leurs compagnons sous la pression de la société qui traite la progéniture d’esclave.
NB : Pour justifier leurs crimes organisés, les esclavagistes mentent en disant que nous voulons devenir des chefs de villages ou des imams. Voyons un peu : avez-vous enregistré une plainte où quelqu’un désirait devenir un chef ou un imam ?
Nous resterons déterminer jusqu’à ce que justice soit faite depuis les faits de 2018 jusqu’à nos jours afin que le statut d’esclave coutumier soit banni, aboli par une loi spécifique votée par l’Assemblée Nationale du Mali.
Bamako le 22 MAI 2022
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