
La tradition, par essence, évolue et se lègue de générations en générations. Elle est la transmission d’un contenu culturel à travers le temps. Si j’ose dire, elle est ce que l’on peut appeler un « héritage immatériel » qui marque l’identité de toute communauté.
Chaque génération doit alors choisir quelle tradition( « pratique transmise ») laisser aux générations futures.
Ma génération est celle qui s’en passe pour bons nombres de personnes, des traditions ancestrales qu’elle assimile à l’illogique et la déraison. Cette génération dont je fais partie voit le poids du capitalisme dans les relations entre l’humain et son milieu. Il faut alors considérer que la tradition qui est un marqueur culturel a évolué et tend vers une nouvelle quête: satisfactions des besoins primaires puis secondaires (par l’éducation) aux tertiaires (voyager et découvrir le monde).
Nonobstant cela, il y’a encore des actions concrètes à mener pour l’éradication de plusieurs fléaux. La bêtise n’a pas de limite! Souvent, elle (la bêtise) s’érige en mode de pensées. C’est pourquoi sur le terrain idéologique, nous avons des débats encore d’esclavages et de féodalité. Les intellectuels africains ont cherché à plaire à l’Occident sans vouloir véritablement changer la conscience collective africaine. Les noirs en Mauritanie, victimes pour la plupart d’un système qui favorisent une partie, vivent des inégalités et considérations d’antan. Certains sont déconnectés mais encore étiquetés.
Il ne faut pas des tensions avec nos populations encore pour la vielle génération prisonnière des tares. Cette vielle génération avec toute sa « grande sagesse » n’a pas occulté de son mode de fonctionnement:
- les privilèges liées à la naissance comme l’affirme Abdoulaye Doro Sow
- la noblesse comme l’affirme Kissima Diagana
- le monopole des fonctions essentielles à une seule entité
- la relégation de l’humain
- le mythe de la pureté de sang
- le refus de « mélange de sang ».
Il faut alors dépasser l’intellectualisme pour des actes dans la sphère publique jusqu’au sein des familles dans nos sociétés. Parler à hue et à dia ne sert à rien sans ce préalable qui est de dépasser son milieu pour aller vers les rapports de force pour le changement citoyen.
Quand les africain.e.s partent en Occident et se marient avec des femmes ou des hommes sans se poser les mêmes questions du terroir, c’est que la tradition a évolué. La femme comme l’homme est alors libre de ses choix et de ses engagements.
Il faut dépasser les niaiseries socioculturelles pour l’avènement d’une culture citoyenne en posant encore et encore des actes et pas seulement des discours. L’hypocrisie africaine est incroyable! Les dits intellectuels sont encore plus surprenants.
Entre la parole et l’acte (pour poser les bases d’un changement) , il y’a du chemin à faire. Certains se glorifient encore de chants de griots et autres pour qui, s’il y avait des élections, ils ne voteront pas. Pour eux, cette forme de musicalité dithyrambique se résume à leur égo. Il ne faut pas à longueur de journée parler de système beidane alors que sous nos cieux, le noir est l’ennemi de son semblable.
Quand on sera juste envers nous mêmes, nous pourrons pointer du doigt l’extérieur. Toutes les composantes mauritaniennes doivent pour les politiques et les membres de la société civile tendre vers un nouveau type d’individu, de mauritanien.nne et de CITOYENNETÉ.
©️ Crédit source: Reçu de l’auteur
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