Sport/Football : Djeidi GASSAMA, l’épopée d’une famille Mauritanienne ! Par Lassana Camara (MauritanieFootball)

● De Niéleba au Parc des Princes


C’est au coeur de la jungle tropicale, dans le sud de la Mauritanie à Niéléba (60 km de Sélibaby), que commence l’histoire de la famille de Djeidi Gassama. A une journée en 4×4 de Nouakchott . Mauritaniefootball.com vous fait découvrir l’histoire de sa famille et de l’enfant prodige qui pourrait porter un jour la tunique tricolore des Mourabitounes.

Son père Hamara Silly Gassama est née à Niéléba ,une petite bourgade entre Dafort et Artoumo dans le Guidimakha, est arrivé en France en 2000 avant de finir par rejoindre ses frères et cousins au Foyer 24 rue de Rochebrune à « Bamako-sur-Seine », le surnom de Montreuil. À côté de son aîné, qui nettoie des vitres à Paris, il a trouvé un matelas dans une des chambres qui comptent six lits et quelques couchages de fortune au sol en attendant des jours meilleurs ,des lendemains qui chantent une vie paisible.

Travailleur acharné, Hamara Gassama s’est construit ,connait un parcours de réussite, malgré des chemins parsemés d’embûches et a dompté les pièges de la langue de Molière, décroché un logement et un travail.

Une trajectoire heureuse par la suite avec l’arrivée en 2009 de sa femme Kany , elle aussi née à Niéléba et ses enfants dont Djeidi Gassama (née en 2003 à Niéléba), la famille s’installe dans les Yvelines.

Djeidi Gassama intègre centre de formation du FC Mantois à Mante la Jolie dans les Yvelines, à 14 ans , il s’engage avec Brest (Ligue 2). Domicilié à Carrières-sous-Poissy, l’attaquant avait alors paraphé un contrat de 4 ans, évolue en U15 R1, vite répéré par ses prouesses 17 buts avec les U17 nationnaux du Stade Brestois , retrouve la région parisienne et depose ses valises chez le PSG, l’attaquant de 16 ans, s’est engagé sur le long terme à Paris après une première saison très intéressante. En effet, le Titi parisien qui a été un joueur important des U17 parisiens (leaders du championnat) avec 8 buts et 3 passes décisives en 20 matchs, a signé son premier contrat professionnel jusqu’en 2023. Le club parisien l’a annoncé ce jeudi.

Passionné de football, le père Hamara Gassama l’encourage , le reste appartient à l’histoire « Je remercie le tout puissant, seul Dieu est au contrôle, tout ce qu’il fait, est bien. Mon fils a signé son premier contrat professionnel hier , je souhaite la même chose à tous les parents mauritaniens, j’espère qu’il y aura beaucoup de jeunes mauritaniens qui réussiront dans le football. Si l’histoire de mon fils peut changer les mentalités, Dieu merci. Nous cherchons tous la bonne publicité de la Mauritanie ».

Par Lassana Camara

©️ Crédit source: post FB de l’auteur du 24 juillet 2020 – https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10222586519035380&id=1343830013

Tribune – Médias audiovisuels en Mauritanie (public et privé): GANBANAAXUN FEDDE est-il frappé d’une censure ourdie ?

Le mouvement citoyen et humaniste connu sous le vocable GANBANAAXUN FEDDE qui milite pour des réformes sociales dans la communauté soninké, a été initié par des ressortissants mauritaniens. Il comprend plusieurs associations dont 3 composées principalement des mauritaniens soninkés (Amees, Uvds et Armepes). Depuis de nombreuses années, l’engagement de ce mouvement populaire vise l’éradication des coutumes féodalo-esclavagistes qui nuisent à la cohésion communautaire et même nationale. Aujourd’hui il n’y a quasiment aucune famille soninké où le débat GANBANAAXUN ne s’est pas introduit d’une manière ou d’une autre. Ainsi les clivages qui en découlent ne sont que logiques et inévitables à cause de la sensibilité de la question abordée ayant trait à L’ESCLAVAGE et ses séquelles. De mon constat sur la médiatisation de ce phénomène inédit de masse, je dirais que les médias classiques de certains pays (le Mali, le Sénégal et la Gambie) ont été jusqu’à là plus accessibles aux activités de sensibilisation de GANBANAAXUN FEDDE. Du côté mauritanien, pourtant où cet éveil citoyen et humaniste a prouvé à plusieurs occasions une force mobilisatrice sans précédent chez les soninkés autour d’un IDÉAL pour l’égalité citoyenne et contre les hiérarchies sociales discriminatoires, le compte n’y est pas médiatiquement. À dire que certains milieux médiatiques se seraient passés le mot d’ordre d’une censure systématique contre le Message porté par les membres de GANBANAAXUN FEDDE. D’ailleurs lors d’une interview sur notre plateforme whatsapp Ganbanaaxu il y a quelques mois, le journaliste soninké de radio Mauritanie Gorgol, Issa Ndongo en répondant à nos remarques à ce sujet, avouait courageusement demi-mot qu’il y aurait un lobbying anti Ganbanaaxu au sein des milieux médiatiques officiels. Pas très surprenant, on verrait très difficilement que certains soninkés accepter que le président Yakhoub Bakhayokho trouve l’occasion médiatique à ce niveau d’expliquer les objectifs louables et clairs du mouvement. Cet ordre de censure peut être considéré comme un parti pris et participe à l’entreprise de diabolisation de mauvaise foi. Si certains peuvent dire qu’ils évitent d’alimenter les tensions, on leur répondra qu’ils le font d’ailleurs en procédant par cette indifférence qui rime clairement complicité. À observer depuis quelques années, les invités et les contenus des émissions des uns et des autres, on se rend compte que l’évitement est savamment orchestré. On préférerait réaliser un élément médiatique sur l’odeur de l’eau du fleuve, que d’oser braquer les projecteurs sur les remous sociaux liés à cet esclavage coutumier par ascendance dans la communauté. Ce silence audiovisuel classique s’apparente même à une couverture des actes illégaux commis (Expropriations, embargo social, plaintes fallacieuses et diverses intimidations) par les milieux féodaux à l’encontre de personnes castées esclaves qui s’affirment abolitionnistes et se sont libérées du joug social des coutumes rétrogrades et discriminatoires (ladalenmaxu) dans nos contrées villageoises. Pourtant il est fréquent d’entendre sur les antennes de certains de ces médias en émissions soninké, que l’actuel Président Ghazouani est engagé à corriger les injustices sociales dans le pays, mais ils ne nomment jamais les injustices sociales qui sévissent dans la communauté soninké. Comme s’il y a des injustices sociales acceptables et d’autres inacceptables, et nous espérons que les hauts responsables de ces entités audiovisuelles (public et privé) s’intéressent davantage aux contenus médiatiques notamment en langues nationales (soninké surtout) , pour qu’ils ne soient pas l’expression exclusive d’une catégorie privilégiée de citoyens au détriment d’une autre. Et surtout la déontologie et le professionnalisme qui devraient y présider face aux actualités et aux maux de la Nation. Je finirais par l’exemple parlant d’une censure évidente, le président Gaye Traoré, l’initiateur du Forum Ganbanaaxu FEDDE venait de passer plusieurs mois en Mauritanie, et il n’a été invité par aucun média. Alors que nous avons vu passer des émissions soninké où il y a divers invités ici et là même parfois un artiste batteur de djembé au nom de la promotion d’une certaine vision réactionnaire de soninkaxu. Le danseur et chanteur folklorique qui fera l’éloge des coutumes féodales est mieux loti qu’un intellectuel visionnaire qui défend l’ordre citoyen et les valeurs d’égalité et d’équité sociales. Heureusement que les voi(es)x libres des réseaux sociaux existent, et notre Message y passe amplement et pacifiquement auprès du Peuple . L’objet de ce mot consiste à indexer une situation pas anodine qui mérite remarques pour l’Histoire . Notre crédo: Persévérance et Patience.

KS