Mauritanie – Politique : Intervention du président et député Biram Dah Abeid au cours de la conférence de presse animée par le président du Parti Rag Omar ould Yali.



Mesdames et messieurs de la presse

Bienvenue à vous !

Nous avons souhaité nous adresser à vous, après un cumul exceptionnel de dysfonctionnements dans la gouvernance d’Etat. Parmi les évènements portés à votre connaissance, je souligne le détournement de fonds au siège de la Banque centrale de Mauritanie (Bcm), la découverte présumée d’un lot de faux dollars et les tentatives de cambriolage de bureaux de la Direction du budget et de la Cour suprême (Csm) ; à ces incidents – je n’en minore la gravité – s’ajoutent les contentieux de corruption en examen par la Commission d’enquête parlementaire (Cep). Selon toute probabilité, des scandales de même facture pourraient rajouter au discrédit d’une gestion publique, en panne dès le lendemain du 10 juillet 1978.

Notre propos, ici, ne consiste ni à exagérer la critique fût-elle légitime d’ailleurs, ni à démonter la faillite de l’hégémonie ethno-tribale. A cet égard, l’essentiel a été dit, réitéré et prouvé ; les derniers évènements confirment nos constats, de jour en jour. Vous vous souvenez avec quel scepticisme, une frange de l’opinion accueillit mon projet, formulé durant la campagne électorale en 2019, de confier, à une instance permanente de contrôle, le soin de vérifier et authentifier les diplômes et qualifications du personnel de l’Etat. A l’époque, je pressentais combien le pays s’enracinait dans la culture du faux, généreusement servie par la négligence, l’impunité, les ententes de clan, la pression des clientèles et le cynisme ambiant. L’autorité de l’Exécutif étant devenue une entreprise de prédation, elle ne produit plus que des passe-droits, des indulgences et des distributions rotatives de rente, sans se soucier de réduire les inégalités hérités, métastase de la gouvernance en Mauritanie. La clochardisation de la fonction publique et de ses bâtiments témoigne de la ruine. Oui, le modèle a dépassé ses limites et sa péremption menace les fondements de la cohésion sociale, du moins ce qu’il en subsiste.

Aussi, mon propos, ici, se résume en une injonction unique : l’heure impose d’oser la rupture, pour survivre, en paix.

L’objectif vital requiert d’abord la sincérité à l’application du droit, la réhabilitation de la justice, le nettoyage de la corporation des magistrats et l’avènement d’une transparence, tous azimuts. Ainsi quand tout semble perdu, un pouvoir légitime ou ambitieux de l’être gagne la confiance des gouvernés ou s’expose à l’insurrection. Or, à présent nos compatriotes ne croient plus à leurs dirigeants et regardent l’ensemble de l’élite, avec suspicion et impatience.

L’ampleur du défi exige une concertation nationale sur le devenir du pays, débat dont nul thématique ou acteur ne devrait s’exclure. Cette refondation, notre Parti radical pour une refondation globale (Rag), ne cesse de la réclamer, depuis longtemps, comme d’autres organisations interdites.

Aujourd’hui, le Président de la république et le Parlement ne sauraient éluder ni différer davantage l’instant de vérité, qui est le temps des réformes, à la racine et vite. Il lui appartient de prendre la population à témoin, d’en susciter la confiance puis le concours, sur la base d’un inventaire franc, qui n’esquive les fautes, les insuffisances, les erreurs, encore moins les crimes. Le moment est venu de reconnaitre, juger, présenter des excuses, réparer ; la part symbolique de l’exercice concerne, d’abord, les protagonistes actuels de la faillite. A force d’amnisties dénuées de raison juridique et de consensus, nous avons appris à banaliser le vol, l’usage de faux, les nominations pour faire plaisir, toujours aux mêmes. Je reviens, ici, sur la nécessité d’abroger la loi scélérate du 14 juin 1993, qui insulte la mémoire et le sentiment d’une composante de la communauté de destin.
Jusque-là, la Mauritanie se singularisait par le racisme et l’esclavage ; la voici atteinte au cœur de la crédibilité de ses institutions, ; les incidents que j’ai cités plus haut attestent d’une dérive vers l’Etat-voyou. Sortir de l’engrenage, a un prix, un seul : il faut aller loin, privilégier la générosité et le courage, bref oser mieux que des ravaudages de grand-mère, des demi-mesures et la sagesse fataliste du laisser le temps au temps.
Si le gouvernement et le Chef de l’Etat s’engage sur la voie du discernement et de l’équité, il mériterait notre soutien vigilant. En revanche, nous continuerions à combattre le maintien du statu quo, grâce au surcroit d’ardeur que commande l’urgence. Mon camarade Oumar Yali et moi n’avons failli au devoir de l’avertissement et de la proposition.
Tous deux, nous vous remercions d’accorder votre attention à notre propos liminaire.

Nouakchott, le 9 juin 2020

©️ Crédit : Réseaux IRA-MAURITANIE

Tribune: les velléités dominatrices de l’ordre féodal soninké, sources de tous les remous sociaux. Par CISSOKO Souleymane

JE NE SAVAIS PAS QUE LE FAIT QU’ON IGNORE LES FÉODAUX ET L’ORDRE FÉODAL (CHEFFERIE TRADITIONNELLE), ÇA LES DÉMANGER AUTANT.

Un titre qui était censé être que symbolique ou honorifique (dans mon subconscient en tout cas) s’avère être un leurre et vouloir imposer des diktats.
Ce n’est pas comme s’il n’y aurait une absence d’autorité puisqu’il y a l’Etat qui est là pour assurer l’autorité, ce à quoi on se réfère et on reconnaît comme seule entité détentrice d’autorité. Dès lors on admet que ce n’est pas pour prôner L’ANARCHIE dans la société que de dire qu’on ne veuille plus de cet ordre féodal discriminatoire et arrogant. D’ailleurs à y voir de près, c’est à se demander si ce n’est pas eux (les féodaux) qui veulent créer ce désordre en niant non seulement l’autorité de l’Etat qui est le seul qui doit jouer pleinement son rôle et par conséquent l’application pure et simple des lois sur l’étendu du territoire. C’est que les féodaux veulent s’arroger tous les privilèges tout en méprisant les autres….

Encore Heureux qu’on ait recours aux plaintes quand on s’estime léser. Par ce que c’est comme ça que ça devrait se faire dans toute société civilisée, on ne doit se faire justice soi même.
Là aussi on peut réitérer qu’on est plus que déterminé à conquérir sa liberté et se libérer de cette joug de l’ ORDRE FÉODAL SOUS TOUTES SES FORMES jusqu’à « ce que justice jaillisse comme l’eau et le droit comme un torrent. »
Le tempo dynamique d’une aspiration à la dignité bien ancré dans toutes les contrées fait entendre son battement au cœur d’une recherche de valeurs humaines universelles chez bien des gens victimes de cet ostracisme aux antipodes de nos VALEURS contrairement aux (VA) LEURRES que les féodaux véhiculent et veulent mettre dans nos têtes comme des libellules.

Quand au Monsieur, qui clame sa féodalité pleinement assumée, nous lui disons, a lui et à la commission chargée par le Président de la République que cette lutte a pris lentement forme et n’est pas prête de s’arrêter du jour au lendemain. Pour la simple raison qu’on est unanime et déterminé à le mener jusqu’au bout et que les privilègiés, comme ils se vantent d’être propriétaire du foncier, « cèdent rarement leurs privilèges sans une forte résistance. »
Quand on s’estime lésé par un système qui annihile et ostracise, on ne s’arrête pas en chemin avant d’avoir obtenu une dignité pleine et entière dont nous jouissons naturellement sauf dans nos organisations sociales…

©️ Crédit source: post FB de l’auteur (9/7/2020)