Je suis Noble et tu dois m’obéir ! Par Babagalle Kide

Les castes constituent un obstacle majeur à la naissance d’une Nation forte et solide. Dans une stratification socialement injuste, certains éléments de la caste des « Nobles », pour on ne sait quelle raison, piétinent impunément les droits et les libertés des occupants de la caste dite intermédiaire et de la caste « inférieure ». D’ailleurs, quel rituel avez-vous accompli pour vous nommer Nobles ? Ceux qui se réfugient dans la bravour et le courage de leurs ancêtres pour se jeter des fleurs doivent se plonger dans l’histoire de l’invention des castes. Pour faire simple, la division du travail social est nécessaire pour le développement et la diversité des métiers. Par contre, pour ceux qui se disent « Nobles » Gila Dawaa Dawi, rappelons leur, à titre d’exemple, que la caste des Torrobes est à la base un regroupement de savants de toutes les couches sociales pour former la Nouvelle République théocratique du Fouta après la chute des deniankobes. En ce sens, un Torroodo est tout individu qui possède la connaissance et la vertu imposées par les révolutionnaires. Historiquement, voilà le processus et les conditions de naissance de la caste des Savants. Comme toute construction sociale, les castes ne sont exemptes d’instrumentalisation et de dérives dangereuses. C’est cette instrumentalisation qui maintient des milliers de familles dans les mains de la Classe Noble mauritanienne. Dans des villages avec un même peuple, les morts ne se valent guère. Les enfants forgerons n’oseraient même songer à courtiser une femme noble. L’individu en situation de servitude, bien qu’il soit un savant hors pair, n’aurait jamais la prétention de diriger la prière sous les yeux d’un Noble. Le cimetière des nobles est totalement prohibé aux autres castes dans certains villages. Nous voulons nous débarrasser de la domination culturelle des berbères tout en infligeant la même violence aux nôtres. Quel paradoxe!

Il est indigne et abject de se comporter de la sorte pour un peuple qui a conquis et civilisé l’humanité. Nous avons été les bâtisseurs des Pyramides, nous avons révélé à Platon l’essence de l’intelligence humaine, nous avons transmis le langage de la Nature à Pythagore et regardez où nous en sommes et dites- moi ce que vous voyez? Mettons de côté cette fierté millénaire et entamons le processus de refondation de la société africaine en général et celle de la Mauritanie en particulier. Nous pouvons, pour la justice et l’équité, pour la liberté et la fraternité, reléguer au rang de symbole notre appartenance « castique  » pour célébrer notre humanité et notre Unité. Pour rendre hommage à nos ancêtres qui, pour la stabilité de notre société, ont pensé à mettre en place un système social diversifié, pensons à faire évoluer la stratification sociale des communautés mauritaniennes en imposant des nouvelles règles et des nouveaux codes plus justes et plus égalitaires.

Tant que nous nous tairons devant la barbarie de l’homme, tant que nous nous plongerons dans le déni devant la violence et l’injustice, tant que nous nous sentirons indifférents à la souffrance des opprimés et des « mal-nés », nos enfants nous trainerons dans le tribunal des lâches et des complices directs de la misère des pauvres et de la souffrance des innocents enfants.

Babagalle kide

©️Post Facebook de l’auteur du 31/8/19

L’éditorial: Guidimakha, la sinistrose

Le Guidimakha, à l’instar du reste du territoire national avait besoin d’eau. Le manque de pluies en cette période hivernale augurait pour cette région, la plus arrosée du pays, des lendemains inquiétants pour la vie et l’existence du bétail et des champs de culture.
C’était la sécheresse qui s’annonçait ; ce qui, partout ailleurs en Mauritanie, était source d’inquiétude des citoyens.
Alors le Guidimakha comme le reste du pays s’est mis à implorer Dieu pour la pluie. ALLAH a répondu par des averses sur le Guidimakha. La région a été réellement arrosée, pour ne pas dire noyée.

Avec des pluies de 36 voire 72 heures sans discontinuer dans certaines localités. L’atténuement de l’effet de la sécheresse sur cette terre a été finalement catastrophique à des degrés divers selon les localités.

On parle de 21 victimes humaines dans toute la région et les dégâts matériels sont énormes. De N’Diewo à Sansanghé, en passant par Selibaby, Bouly, Gorilakhé, l’ampleur du désarroi déconcerte toute âme sensible…

Le village de Sambakandji, situé au Sud de Selibaby, est en partie entièrement détruit. Des quartiers entiers de plusieurs villages ont été rasés par les eaux. Des champs de culture dévastés, des animaux emportés par les torrents. Plusieurs centaines des maisons (en banco) se sont affaissées et parfois ont fondu. L’eau s’est invitée partout dans les habitations. De mémoire même d’octogénaire, c’est du jamais vu. On dénombre par centaines les populations qui ont tout perdu, et aucune localité de cette région n’a été épargnée…

Le tronçon Kaédi – Gouraye a été coupé en plusieurs endroits et le pont au niveau du village d’Ehel Salem (Touriyimé – la tête de l’éléphant, c’est le nom du marigot) a cédé, coupant Selibaby des villages du Nord et le trafic vers Nouakchott.

Ce même tronçon via Gouraye, qui était déjà dans un piteux état, est également grandement affecté… pour ne pas dire tout simplement détruit dans certains endroits. Guidimakha souffre. Le désastre est sans précédent et sa gestion déplorable.

Guidimakha est sinistré. Un état défaillant avec une gouvernance de l’improvisation. La politisation du malheur des populations était aussi à l’ordre du jour.

Ne dit-on pas que gouverner, c’est prévenir ?

« Gouverner, prévenir et anticiper »sont-ils des méthodes mauritaniennes? L’actuel tenant du pouvoir et son gouvernement diront sans doute en sourdine qu’ils ont héritée d’une situation chaotique…

Mais est-ce une excuse vis-à-vis d’une population qui a tardé à voir l’Etat à coté d’elle? Ici et là en Mauritanie, on se confond avec le mode épicier, la gestion du jour au jour de nos autorités ces dernières décennies.

Ainsi le Guidimakha s’est noyé et est resté sans secours conséquent, se débattant avec les moyens rudimentaires … des moyens du bord en attendant que les autorités comprennent que gouverner c’est anticiper et jouer sa partition.
Une autorité dépourvue d’un plan de contingence s’est elle-même conviée dans la défaite. Les autorités locales sont restées pantoises et inefficaces.

Le président du Conseil régional (Mr Coulibaly) s’est plu et complu, dans un français hésitant, à rassurer les populations. Quelle légèreté ! Quel déphasage ! Ce responsable qui devrait être sur le terrain dès les premières heures de la catastrophe, est tombé dans la position politico-partisane. Il s’est contenté d’énumérer les intentions d’un gouvernement qui a été défaillant à tout point de vue. Et il s’est adressé aux populations ou à ses collègues via Whatsapp, et on se demande vraiment si les populations de Sambakandji (commune de Gouraye) l’ont écouté et si celles de Mborgo (commune de Dafort) ont seulement « le réseau ».

Mr Coulibaby ne semble pas comprendre ce qui doit être son rôle et surtout langage qu’il doit utiliser en pareille situation de crise. Lui qui est la première victime car président d’une population noyée qui l’a élu. Lui, le principal espoir et interlocuteur de ces populations auprès des autorités. Lui, l’élu a failli. Un élu très différent de l’élu de Tintane.

Il n’a pas trouvé mieux que de dire qu’il a eu le Ministre de l’Intérieur au téléphone et ainsi de suite… Aux questions que notre journal lui a posées, 24 heures après son intervention, il n’avait pour réponse qu’il n’a « aucune idée de la situation ». Pauvre Guidimakha abandonné par ses politiques.

L’autre insulte vient de Ba Ousmane. Lors d’une réunion des cadres de la région pour s’organiser afin de venir en aide aux populations, lui, l’ancien ministre de l’éducation, se félicitait de la rapidité de la réaction du gouvernement pour secourir les sinistrés.

Quelle pitié ! Ce monsieur se moque de qui ? Voici le langage qui a fait perdre Ghazouani au Guidimakha les présidentielles du 22 Juin passé? Dire le contraire de ce que tout le monde sait. Même ses collègues qui participaient à la réunion semblaient être surpris par ces propos.

Heureusement que les actions de la diaspora combinées à la réaction tardive du gouvernement peuvent constituer un début de soulagement des ces populations aujourd’hui dans le dénuement total.

Encore une fois, la fâcheuse habitude des politiques de ce terroir s’est montrée au grand jour ; des politiciens qui ne sont forts que dans l’entreprise de destruction des uns des autres, les divisions, les scissions politique des supposés adversaires.

Pour ces politiciens, la mission qui consiste à atténuer les souffrances des populations historiquement délaissées n’est pas une priorité. Pauvre population que ces politiciens, toutes obédiences confondues, ont fini de transformer en poudrière sociale.

Qu’Allah vienne en aide aux populations du Guidimagha.

Camara Seydi Moussa

©️Lien de l’article : http://nouvelleexpression.org/suite-info.php?var=1058

Le cas de Youssouph Kamara : le communiqué de CR (Conscience et Résistance)

Le matin du 27 août 2019, à Nouakchott, des ressortissants du Guidimagha se rassemblent devant la Présidence de la République pour exhorter les autorités à un sursaut de mobilisation, au titre de la solidarité avec les victimes des inondations.

Les forces de l’ordre leur intiment de reculer de quelques centaines de mètres, en direction de la Poste, devant l’hôtel Azalaï. Les marcheurs s’exécutent et déploient des banderoles. De nouveau, les policiers interviennent afin de contraindre le groupe de manifestants à libérer le trottoir, en raison d’une gêne à la circulation automobile. Ce faisant, un agent bouscule l’une des dames, d’un certain âge. Le fils de celle-ci, Youssouph Kamara, s’interpose et repousse le responsable du geste. Ce dernier tombe, comme en témoigne l’image animée. Aussitôt, l’escouade se jette sur Youssouph, le roue de coups de bottes et de matraques, avant de l’embarquer à l’arrière d’un véhicule de service, dans l’espace ouvert sur les modèles pick-up. Durant le trajet vers le commissariat du 4ème arrondissement où il sera retenu, les assaillants l’agonisent d’injures à caractère raciste, qu’ils agrémentent de menaces de représailles.

Privé de recevoir la visite des avocats et de la famille, Youssouph Kamara refuse de répondre à l’interrogatoire et passe la nuit aux mains de la maréchaussée. Le lendemain, en présence de ses défenseurs enfin admis à l’entendre, il se présente devant le procureur de la république de Nouakchott Ouest, aux fins de l’audience préliminaire. Le magistrat reçoit, aussi mais sans confrontation, le policier auteur de la plainte pour molestation et outrage à un agent de la force publique dans l’exercice de sa fonction. Ce dernier réclame réparation des coups et blessures que lui aurait valu l’intervention de Youssouph Kamara, lequel récuse l’accusation et argue l’assistance à une personne en danger.

Au terme de l’audition, le Parquet ordonne la prolongation de la garde-à-vue, cette fois dans le commissariat du Ksar. Il convient de relever, ici, l’usage récurrent de la torture, dans les centres de détention préventive de la République Islamique de Mauritanie. Les Noirs, nationaux ou ressortissants de l’Afrique subsaharienne, y risquent le racket, les sévices physiques et l’humiliation. Quelques uns en décèdent et la médecine légale conclue, presque toujours, à une mort naturelle.

Youssouph Kamara, membre du mouvement anti raciste, social-démocrate et laïc Conscience et Résistance (CR) s’expose, en l’occurrence, à une violation de l’intégrité du corps ; l’atteinte à son équilibre mental ne manque, non plus, de crédibilité.

Conscience et Résistance ne réclame, à son profit, aucun traitement de faveur, juste une procédure équitable dont résulterait, sans délai, le bénéfice de la liberté sous caution. Dans la perspective d’un procès, son maintien en détention préventive s’avère sans objet, les hypothèses de la fuite et de la destruction de preuve étant nulles. Youssouph Kamara travaille à Nouakchott et y vit, avec épouse et enfants.

Conscience et Résistance rappelle, au gouvernement que vient de produire une alternance laborieuse, combien les mauritaniens attendent et espèrent l’adoption de mesures de coercition fermes contre les agents de l’Etat, auteurs d’insultes et de voies de fait sur les civils ; le motif de discrimination, liée à la naissance, la croyance ou la nationalité en constitue une circonstance aggravante. La monomanie de l’amnistie au détriment du droit encourage la récidive. De cette impunité découle la frustration, puis la colère et un jour, la révolte.

Conscience et Résistance
Nouakchott, le 28 août 2019

©️Paru via un post Page Facebook du journaliste Hacen Lebatt

ARMEPES – GANBANAAXU : SOS – APPEL AUX DONS EN FAVEUR DES SINISTRÉS DU GUIDIMAGHA EN MAURITANIE.

https://www.helloasso.com/associations/armepes%20france/collectes/apel-aux-dons-pour-les-sinistres-au-guidimakha-en-mauritanie

Ces derniers jours, la région du Guidimagha fait face à un état d’urgence. En effet, des pluies diluviennes ont généré des inondations gigantesques qui ont causé des pertes humaines et d’énormes dégâts matériels. En ces moments de tragédie, Ganbanaaxu Fedde à travers son partenaire associatif ARMEPES-FRANCE lance un appel de dons à toutes les bonnes volontés pour venir en aide aux sinistrés et essayer de juguler les conséquences néfastes et dramatiques de cette catastrophe naturelle.

©️BE – Armepes- France

Communiqué de presse : Appel au secours de Sélibaby

Fondation Sahel pour la defense des droits de l’homme

Depuis lundi 26 août, la ville de Selibaby a connu une des plus grande catastrophe de son histoire ainsi que d’autres villages dans le Guidimakha . Des précipitations sans précédent (parfois plus de 200 mm) ont entraîné des dégâts matériels et des pertes en vie humaines , certaines zones sont dans un isolement complet du reste de la région suite aux graves dommages causés aux ponts et routes . Nous constatons ainsi le déplacement de nombreuses personnes sans toit Certaines familles sont privées des services de base, notamment de l’eau et de l’électricité .
Nous, à La Fondation Sahel, suivons de près l’évolution de la situation désastreuse dans la ville de Sélibaby et dans la région du Guidimakha ainsi que toutes les zones touchées par les intempéries et nous exhortons l’État via les autorités compétentes de :

1- Consoler la douleur des victimes et leurs familles, et nous leur exprimons tout notre soutien , notre inquiétude est grande face à la catastrophe , un plan de prévention contre les épidémies devraient être mis sur pied.

2. Nous appelons les autorités publiques à intervenir immédiatement pour alléger les souffrances des parents à Sélibaby

3 – Nous appelons la société civile et les élus à la nécessité d’intervenir de toute urgence pour effacer les larmes de Sélibaby .

4 – Nous lançons un « appel de secours » aux victimes de Sélibaby , au bénévolat, élus et entrepreneurs, à la nécessité de tout mettre en œuvre pour faire face aux souffrances des habitants de Sélibaby provoquées par la pluie et nous comptons sur vos dons pour lancer un convoi humanitaire au secours des victimes de Sélibaby .
Notre siège est ouvert pour toutes les bonnes volontés

Contact: 34999962.

Nouakchott le 27 août 2019

En exclusivité – Dafort : quelques photos des dégâts causés par les fortes pluies.

Les fortes précipitations qui ont frappé lourdement la région du Guidimagha mauritanien (Sud du pays) durant 2 jours (du dimanche 25/8/19 au lundi 26/8/19 en matinée), laissent des traces dans certains villages. Ainsi à Dafort, le chef-lieu de la commune du même nom, plusieurs bâtiments en banco et en mixtures (ciment et banco) se sont affaissés en partie brutalement. Dans ce billet, vous verrez en exclusivité quelques clichés de dégâts causés par ces pluies diluviennes dont l’abondance n’a jamais été relevée dans le passé selon des témoignages de doyens octogénaires sur place. Selon les dires de notre contact sur place, d’innombrables murs ont été détruits dans l’ensemble du village. Il est à préciser que 4 maisons recensées aujourd’hui ont eu des bâtiments mis à terre. Pour une approche prudente, nous préférons ne pas citer les noms de familles impactées par cette catastrophe naturelle qui a touché pratiquement toutes les localités du Guidimagha. Par certaines sources, il y aurait des décès à déplorer dans certaines zones. Nos condoléances à leurs familles. Ces dernières heures, une communication publique via whatsapp venant Mr Coulibaly Issa, président du conseil régional, assure que les pouvoirs publics seraient mobilisés pour secourir les sinistrés.

Aujourd’hui via les réseaux sociaux en milieux originaires du Guidimagha, un appel à l’organisation urgente d’une manifestation devant la Présidence à Nouakchott est lancé . Nous témoignons de l’audio d’appel reçu dont l’initiative est de Mr Camara Dramane dit sadio singallé.

À rappeler aujourd’hui , sur le terrain, la mobilisation des secours n’est signalée nulle part à notre connaissance. Et jusqu’à QUAND ?

À la lecture de cette subite et forte pluviométrie, alors qu’il y a à peine 2 semaines , tout le monde s’inquiétait d’un hivernage blanc et sec, il est lieu d’oser aborder la question de bouleversements climatiques qui hantent ailleurs. Ainsi sortir d’un certain fatalisme en subissant certains aléas naturels sans une initiative sérieuse d’anticipation et d’adaptation.

©️Crédit Photos, by D . CAMARA à Dafort.

K.S pour le BLOG

✅Des averses diluviennes au Guidimagha : Notre solidarité avec les habitants sinistrés.

Dans la nuit du dimanche 25 août 2019 jusqu’au lendemain lundi 26, des fortes pluies sont tombées dans la région Sud mauritanien, le Guidimagha. Ces précipitations abondantes ont causé un certain nombre de dégâts à cause de remontées des eaux dans les maisons dans plusieurs localités. D’après diverses sources il y aurait eu des décès à déplorer dans ces temps très difficiles pour nos populations. Nos condoléances attristées aux familles.

Ainsi nous, GANBANAAXU FEDDE, exprimons notre solidarité à l’endroit des sinistrés partout sur le territoire national et en particulier au Guidimagha où plusieurs témoignages de terrain révèlent d’innombrables perturbations dans la vie courante ces dernières 72 heures.
Nous espérons que les autorités compétentes prendront toutes les mesures nécessaires afin de porter assistance aux populations impactées durement partout. Nous prenons acte de la communication diffusée via le réseau whatsapp du président du conseil régional, assurant que tout est mobilisé par les pouvoirs publics pour secourir les sinistrés.

27 août 2019

©️Pour la communication GANBANAAXU FEDDE Aile – Mauritanie.

SOS Guidimakha : IRA – Mauritanie solidaire des populations sinistrées de Guidimakha

IRA – Mauritanie est consternée par l’ampleur de la secousse naturelle qui a frappé la ville de Sélibaby.
En effet, des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région du Guidimagha ce lundi 26 août 2019 ont provoqué de nombreuses pertes en vie humaine, mais aussi des disparus et des dégâts matériaux très importants qui vont de l’effondrement de maisons à l’inondation de quartiers causant la fermeture de commerces. Cette situation catastrophique pourrait conduire à la précarité des populations au plan alimentaire et à la propagation de maladies hydriques si des mesures urgentes et adéquates ne sont pas prises par les autorités compétentes.
Face à cette situation de désolation IRA – Mauritanie :
Lance un appel pressant au gouvernement pour venir au secours d’une population en détresse et n’ayant aucun moyen de s’en sortir.
Souhaite une mobilisation sans précédent des partis politiques, de la société civile, des hommes d’affaires, de la diaspora afin de créer un fonds pour soutenir les populations du Guidimagha.
Et, présente ses condoléances aux familles des victimes et prie Allah de retrouver les disparus sains et saufs.

Nouakchott 26/08/2019
La commission de communication

©️ Crédit : Réseaux IRA-MAURITANIE

Sport/Football : Diogoutouro sacré champion Tournoi l’EED 2019

Diogoutouro est championne 2019 du Tournoi de L’EED en France,
Khabou, Vice-Championne 2019,
Nieleba est remportera troisième place du Tournoi.
Merci à toutes les équipes et au staffs.
Merci à l’artiste international Demba Tandia pour cette belle prestation.

Rendez-vous pour le tournoi 2020 et d’ici la suivez les activités de L’EED durant toute l’année.

©️ Post Facebook-Page officielle L’EED (en date du 24/8/19)

Une grave crise alimentaire menace le monde rural, face à un ciel aride et des terres desséchées

L’authentique – Le mois d’août 2019 tire à sa fin, et la Mauritanie enchaîne sa énième année de sécheresse. Les paysans n’auront plus le temps de cultiver la terre, alors que les rares animaux encore en transhumance occupent le versant des collines, arrachant les dernières feuilles d’arbres en l’absence de pâturage.

C’est tout le grenier naturel de la Mauritanie, de NDiago à Ghabou et de la Batha d’Aleg aux confins de Fassala Néré qui souffre de cette sécheresse qui risque d’être encore plus impitoyable que les années passées.

Aux alentours des villages et hameaux jadis généreusement arrosé, ce n’est que désolation. Un ciel obstinément silencieux et aride et des hectares de terre lamentablement desséchés. La plupart du bétail partie au Mali au début de la soudure, il y a de cela près de six mois, n’est pas encore revenue.

Pendant les années d’hivernage, les troupeaux redescendaient de leur zone de transhumance au Mali et au Sénégal, dès les premières gouttes, vers le mois de juillet. Certes, il y a eu des averses dans certaines régions du pays. De fortes averses, deux ou trois pluies qui ont fait couler les oueds et donner de l’espoir.

Mais depuis la mi-août, le ciel s’est refermé sur ses trésors et la terre aride où commençaient à germer de fragiles tapis vert, a repris sa couleur ocre. Le désespoir s’installe peu à peu dans le monde rural.

« Même s’il pleut maintenant, nous ne pourrons plus cultiver, car le temps qui reste ne pourra pas faire mûrir le sorgho, le mil ou le maïs. Les animaux sont d’ailleurs toujours en amont et leur retour ne fera que détruire nos cultures, si culture il y aura », explique Mahmoud, vieux paysan dont les champs s’étalent près de la mare Echeyeb, à 12 kilomètres de Kankossa en Assaba.

Non loin du village Ekamach, quelques hameaux peulhs. Hommes et femmes se tournent les pouces, en pleine oisiveté. « Les troupeaux de vaches sont toujours au Mali et ils risquent d’y passer encore des mois, car ici, la faim les décimera. C’est pourquoi, nous nous apprêtons à les rejoindre » avance Mawdo Bâ, la quarantaine.

Du Guidimagha, jadis région la plus arrosée du pays et lieu de transhumance du bétail mauritanien, les échos qui parviennent poussent au désespoir. « En cette période de l’année en général, les herbes masquent déjà les villages et les champs font germer leurs premiers bourgeons.

Mas cette année est vraiment dramatique. Nous n’avons jamais vécu pareille situation. Pas le moindre semi jusqu’à présent. Là-bas, la situation est catastrophique, d’autant plus que les animaux se sont attaqués aux arbres.

D’ici peu, et il n’y aura plus aucune forêt au Guidimagha  » raconte SIlèye Camara, un jeune transporteur soninké qui fait la navette entre Sélibaby et Kankossa.

Contacté au téléphone, Sidi Traoré, cadre à l’ONG ADIG (Association pour le développement intégré du Guidimagha) s’étonne de l’inertie des pouvoirs publics qui n’ont encore pris aucune mesure pour juguler la situation.

« C’est vrai que l’arrivée d’un nouveau pouvoir, d’un nouveau gouvernement qui vient juste de prendre fonction, pourrait constituer une excuse, mais la catastrophe est là, des régions entières de la Mauritanie sont menacés de disettes, des hommes, des femmes, des enfants, des troupeaux sont menacés dans leur existence et cela, doit constituer la priorité.

Un appel à l’aide d’urgence internationale s’impose et l’Etat mauritanien doit tirer la sonnette d’alarme » a-t-il confié.

Selon lui, le pire, c’est que la même situation prévaut sur toute la bande sahélo-saharienne, au Mali comme au Sénégal entre autres.

« N’empêche, selon Sidi Traoré, la volonté politique devra se traduire dans les faits à travers un engagement durable et inclusif. Le Gouvernement doit s’atteler à lutter contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition, conformément aux recommandations de la revue Faim Zéro qui est le résultat d’un long processus de concertation entre le Gouvernement, la Société Civile et les partenaires au développement ».

Cheikh Aïdara

Groupe des Journalistes Mauritaniens pour le Développement (GJMD)