Diogountoro – Guidimagha : le chef coutumier et ses administrés devant le tribunal de grande instance de Bobigny

Boubou Ba – Le procès s’inscrit nécessairement dans une durée non maitrisée par les parties.

Il prive les parties toute maitrise sur la solution. Il est un engrenage dont les parties ne décident pas la progression. La justice étatique décide radicalement qui a raison et tort, distingue le gagnant du perdant. Le coût final du procès dépend en général des complications qui ne sont pas envisageables lorsqu’il est introduit, d’où l’intérêt de faire appel aux modes amiables de règlement des conflits.

N’a-t-on pas coutume de dire : « Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. La plus mauvaise transaction est meilleure que le meilleur procès ».

La justice amiable constitue une thérapie qui a pour but de briser le cercle infernal de la violence et de la contre violence afin de rétablir l’harmonie et la paix sociale. En effet, si jadis la fierté d’un Soninké, c’était de se glorifier de ne jamais mis pied au commissariat, aujourd’hui le voilà grimper la marche du palais de justice français. C’est peut-être la fin du royaume Soninké du 21eme siècle ou du moins le souverain mésopotamien du VIIème siècle.

Les descendants de Wagadu :

Si quelqu’un m’avait raconté hier, cette chaine judiciaire, c’est-à-dire les voilà venir le chef et ses conseillers d’un côté et de l’autre ses administrés devant le juge français pour trancher un litige qui les oppose, j’aurais tendance à imaginer que c’est le retour de « Wagadu Bida ».

Malheureusement, cette chaine judiciaire a eu lieu et s’est déroulée devant mes yeux à 9h30 au tribunal de grande instance de Bobigny (TGI). Les mots me manquent pour qualifier cette audience judiciaire que j’ai assistée ce lundi 25 mars 2019, devant le juge de référé du TGI de Bobigny avec un public-immigré, tous « ressortissants de Diogountouro », dans la Commune de Ghabou. J’étais pétrifié et écœuré de voir ceux qui se réclament « descendants de Wagadu » se trainent devant un magistrat étranger pour des faits qui peuvent se régler à l’amiable si nous étions véridique et honnête avec nous. Malheureusement, nous avons perdu la sagesse que le roi (Tunka) de Wagadu nous a léguée.

Autant de l’empire du Ghana, il semblerait le roi ou chef était un dirigeant véridique, honnête et sage ; il réglait toutes les affaires de son royaume à l’amiable afin de préserver la paix sociale de la cité. Le roi ou chef de Wagadu, selon les différents récits disposait trois critères qui nous laissent entendre qu’il était un roi justicier : Le roi était un « faiseur de paix » ; il était un « donateur » de ses biens, et ne peut se permettre, sans se déjuger, de repousser les incessantes demandes de ses administrés ; le roi était également un grand « orateur », ayant la maitrise de tous les codes culturels de la cité.

Pourquoi aujourd’hui, les descendants de Wagadu ont-ils perdu cette sagesse de rendre la justice et de dire le Droit ? Pourquoi, les fils du roi sont-ils arrivés devant le juge pour étaler leurs « linges sales » ? Où sont-ils passés les chefs justiciers de Wagadu, pour faire régner la paix et la cohésion dans le royaume ? Nous n’avons pas coutume de dire que, « le linge sale se lave en privé ». Pourquoi, nous ne faisons pas comme la communauté Wolof du Sénégal, en réglant ses affaires dans « le ventre de la famille » ou « dans le ventre du village ». Le maintien de la paix sociale et la tranquillité dans nos cités passent par les modes amiables de règlement des conflits.

Pourquoi sont-ils arrivés devant le juge de référé ?

D’après nos informations fiables, nous nous limitons de prendre les faits à partir d’une réunion. Ainsi, lors d’une réunion du village, le chef coutumier et les dirigeants de l’association de ressortissants de diogountouro (ARD) avaient déclaré oralement comme d’habitude, que la caisse du village disposait d’une somme totale de 147000euros sans pièce justificative à l’appui.

En effet, les jeunes du village ayant connaissance de ses droits et devoirs, avaient organisé plusieurs rencontres avec le chef coutumier du village et l’Association des Ressortissants de Diogountouro (ARD), dirigée par une poignée de gens (pour ne pas dire un clan), dont certains sont à la fois conseillers du chef coutumier et membre du bureau exécutif de ladite association, pour demander de comptes sur la gestion financière de l’association communautaire, c’est-à-dire les relèves bancaires et tout autre document nécessaire attestant la gestion transparente du bien commun. Bien sûr que oui, ils sont en droit de demander ou va leur argent et comment a été utilisé cet argent.

La jeunesse a également demandé au chef coutumier et le bureau exécutif de l’association de procéder à un changement des mentalités sur les instances associatives du village, c’est-à-dire à ne pas rester coller sur les patronymes (pour ne pas dire l’esclavagisme) des uns et des autres pour designer telle ou telle personne mais plutôt à regarder du côté des compétences et d’expériences pour faire avancer les choses dans le bon sens. La réponse du chef coutumier et le président de l’association est sans appel.

Le chef coutumier et l’association (ARD) disent tous pas question de leur fournir les relèves bancaires et tout autre document attestant la gestion du bien commun. Cela revient à dire taisez-vous, on n’a pas de compte à vous rendre et vous n’avez aucun droit sur vos propres biens. Apres plusieurs tentatives de médiation auprès du chef coutumier et auprès de l’association, qui n’ont donné des résultats positifs. Ainsi, les jeunes décident de saisir la justice pour faire valoir leur droit sur le bien commun.

Les faits :

Les jeunes sollicitent les compétences et l’expertises d’un avocat et docteur en Droit, Maître AKUSSON, un professionnel aguerri du Droit. Ainsi, maître Akusson, par un courrier du 31 octobre 2018 envoyé au chef coutumier et au président de l’association(ARD), demande à la partie défenderesse de lui communiquer tout document comptable susceptible d’attester de la gestion transparente des fonds de l’association. Le 17 nombre, le président de l’association (ARD) a envoyé une réponse lapidaire à l’avocat maître Akusson : « en ma qualité de président de l’ARD, je vous informe qu’il y a une totale transparence quant à la gestion des comptes et à la communication des soldes des comptes… ».

Une réponse non juridique mais plutôt littéraire, car l’avocat n’a pas demandé de verbes mais plutôt de pièces justificatives. Ainsi, n’ayant pas satisfait de la réponse du président de l’association, le 26 novembre 2018, l’avocat de la partie demanderesse a envoyé un 2eme courrier au chef coutumier et au président de l’association, faute des réponses claires accompagnées des pièces justificatives il sera obligé de saisir le juge de référé, c’est-à-dire le juge de l’urgence.

N’ayant pas obtenu une réponse, maître Akusson, à la demande de ses clients a saisi le président du tribunal de grande instance de Bobigny en référé, pour des faits de pratiques d’esclavagistes, de faits de discrimination au sein des instances associatives et une gestion opaque des ressources de l’association. Les faits sont grave, je dirais très grave même au regard du code pénal français. Enfin, il a demandé également au juge qu’un administrateur ad ’hoc soit désigné à la tête de l’association et que les documents demandés soient communiqués par force.

L’audience devant le juge :

Les deux parties sont convoquées à 9h30 du matin devant le juge. Apres un bref rappel des faits et un échange de quelques documents entre avocats et juge. Madame, la juge a donné la parole à l’avocate de la partie défenderesse. Celle-ci a soulève l’irrecevabilité de la demande de la partie adverse faute de qualité à agir en justice et défaut d’intérêt, car selon l’avocate les plaignants ne disposent pas des preuves attestant leur appartenance à l’association. Ainsi, l’avocat de la partie demanderesse maître et docteur en Droit Akusson, a pris la parole pour démontrer l’appartenance de ses clients à l’association et demande au juge à ce qu’un administrateur ad ’hoc soit désigné afin de mettre l’ordre dans cette association.

Madame, la juge après avoir écouté les deux parties et au vu de la complexité du dossier, elle a décidé de renvoyer l’audience au 10 avril 2019. Ce faisant, avons-nous d’autres solutions pour éviter le chaos ? Oui, évidemment nous avons une panoplie des solutions amiables (médiation, conciliation, arbitrage, négociation…) entre nos mains, qui nous permet de régler cette affaire à l’amiable sans que le juge ne soit au courant de ses linges sales. La justice négociée permet de préserver les liens sociaux et nous dirige vers une pacification de nos relations.

Elle recèle d’ailleurs plusieurs enjeux : l’apaisement des ruptures de la communauté avec la mise en avant de l’intérêt de la communauté, mais aussi la déjudiciarisation de la procédure de la gestion du conflit. J’en appelle à la sagesse et à la responsabilité de toutes les parties au procès d’aller sursoir au tour d’une table afin de pouvoir trouver une solution amiable et consensuelle pour le bien du village.

Ba – Boubou

Doctorant-Chercheur en Droit à Paris

Stagiaire à la Cour de cassation de France

🔘Crédit source : cridem.org

Projet de génocide au Mali : Que dire? Que faire?

Écrire afin de dénoncer? Marcher afin de sensibiliser ? Analyser afin de comprendre ?
L’ensemble des mécanismes d’exorcisme ont été expérimentés mais la persistance de la bêtise humaine est de plus belle!

L’absence d’une réaction étatique -ou de ce qu’il en reste- digne de ce nom faisant défaut, l’auto défense est en réalité, pour le moment, la seule alternative, en attendant des jours meilleurs (et j’en doute).

Que des êtres humains embrassent dans la journée leurs enfants, pour le soir ouvrir les crânes d’autres pauvres enfants à coup de machettes interroge notre humanité.

Que de simples agriculteurs du jour éventrent des femmes enceintes la nuit, brûlent des corps agonisant nous est inimaginable.

Imaginer une seconde le regard hagard de cet enfant qui voit la mort venir, avec une violence inouïe, et qui est certain de ne pouvoir échapper malgré la présence son père impuissant, car lui aussi à l’article de la mort!

Que faire?

Prendre des armes et défendre « sa communauté »?
Semer et entretenir la désolation et l’appeler paix?
Qu’aurais-je fait si j’étais un jeune malien qui voit ses concitoyens s’en prendre aux membres de sa communauté d’extraction.

Ce qui est sûr c’est que le Mali est plus que jamais une poudrière en proie au Forces du mal.
Les dissensions ethniques seront exacerbées et le tissu social à jamais maculé du sang de ces innocentes âmes.

Hélas j’en arrive à dire que les Peuls du Mali étant attaqué parce que Peuls, la première réponse sera celle du Peul attaqué puis celle du frère en humanité attaqué.

Prières et pensées à ces innocents

Par Diallo Saidou dit Thierno, journaliste et enseignant universitaire mauritanien

🔘Crédit source : Post Facebook de l’auteur du 25/3/19

Biram DAH ABEID, candidat National Indépendant à l’élection présidentielle en Mauritanie, 2019

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L’épître du salut

Nouakchott, le 25 mars 2019

A. Etat des lieux: mon constat :

Après près 59 ans d’indépendance, notre devise parvient à la caricature de la faillite. L’esprit et la lettre, ne font plus sens, dans les pratiques de gouvernance, surtout dès 1978. Des signes de la banqueroute retentissante, il semble pertinent de relever :

1. La banalité sociale de la prévarication sur fond de favoritisme tribal, ethnique et relationnel, consacre la prévalence aigüe de la fraude et du faux. Les diplômes et les médicaments n’échappent au spectre de l’imposture que rien ne vient décourager.

2. L’institutionnalisation du racisme, à tous les niveaux de l’autorité légale, assure la prééminence multidimensionnelle d’une fraction au détriment de la collectivité. L’épuration ethnique de 1989-91 constitue le point d’orgue de la régression. L’exclusion culturelle, l’assimilation sous la contrainte, la spoliation continuent de marquer le quotidien de certaines composantes de la communauté de destin. D’autres groupes endurent, à un niveau structurel, l’inégalité de naissance. La caste des descendants d’esclaves, en dépit de son poids démographique, cristallise, sans doute l’échec le moins discret de la citoyenneté en Mauritanie.

3. La permanence de la brutalité et de la contrefaçon, comme modes privilégiés d’exercice du pouvoir d’Etat, garantit la solidarité irrationnelle parmi les adversaires de la mobilité et du changement. Il en résulte des indulgences, des avantages et des exonérations, reproductrices de prébende au service d’une minorité auto-cooptée qui esquive le suffrage et défie l’éthique.

4. L’injustice systémique entretient la criminalité en col blanc laquelle se traduit par le détournement des postures d’influence, source de jouissance matérielle et d’emprise sur l’opinion, aux effets quasi irréversibles. Les banques, les sociétés minières, la pêche de gros tonnage, les dérogations fiscales, l’importation, le commerce des hydrocarbures, le négoce des signatures et jusqu’au échelons subalternes de l’administration répondent à la logique et aux finalités du pillage.

5. La destruction des écosystèmes vitaux, par quoi l’humain normal envisage les conditions de sa continuité sur un espace, reflète le stade ultime de la décomposition ; la terre de Mauritanie, dépouillée de sa faune et de sa flore, se flétrit et devient stérile, à cause de politiques publiques où l’ignorance, la négligence et la fureur mercantile compromettent la possibilité d’un avenir.

B. Ce que je compte faire :

1. Redonner vigueur à la devise dévoyée de la République Islamique de Mauritanie : honneur-fraternité-justice: une conférence Nationale sur la cohésion, la justice transitionnelle, la vérité, la réparation et la mémoire s’attachera à clore le legs de l’impunité et de la préférence indue. Le pacte de la renaissance s’attèlera à réinventer un projet de vivre ensemble, sous l’égide de la loi. Il reposera sur un socle de droits universels, au dessus de toute exception, fût-elle justifiée par l’histoire, la modération anesthésiante ou la religiosité. L’humanité des mauritaniens et le caractère temporel de leur coexistence requièrent des ajustements, en vue d’une rupture d’avec le statu quo. Davantage qu’une réforme diluée dans le piège du « laisser le temps au temps », il s’agit d’un saut en avant, d’une dynamique qualitative vers la modernité.

2. Eradiquer l’oppression reçue en héritage. La résolution implique une répartition des responsabilités et primes, selon le mérite mais appelle, aussi, des mesures urgentes de rattrapage, au bénéfice exclusif des victimes par vocation ; scolariser dans des écoles d’excellence, former aux métiers pourvoyeurs de valeur ajoutée, redistribuer les terres, subventionner l’innovation, réhabiliter les langues et cultures reléguées, reconnaitre et célébrer les souffrances de toutes les catégories de victimes, surtout celles des noirs d’ascendance subsaharienne, voici le minimum quant arrive le moment de régler les mécomptes de l’histoire.

3. Procéder à un audit scrupuleux des ressources du pays et des avoirs de l’Etat, avant d’instaurer l’obligation, aux hauts fonctionnaires, de déclarer leurs biens, sur injonction du juge ou d’un quart de la délégation parlementaire, autant de fois qu’il le faudrait. Compte tenu du degré de déconfiture morale et de la propension ambiante à l’échange de complaisances, il y a lieu d’associer, aux mesures de salubrité, la compétence d’étrangers connus pour leur crédit dans le domaine de la transparence.

4. Refonder l’école, adapter la quête de savoir aux besoins de l’existence terrestre. Contre la fabrique de chômage et de qualifications dont l’utilité sociale interroge le discernement, il importe de favoriser l’enseignement qui ouvre au monde, épanouit et offre l’opportunité d’exceller au milieu d’un monde hyper compétitif. La mission commence par l’abrogation du financement accordé aux entités vectrices d’extrémisme et de frustration. Il se poursuit en ambitieux programme de resocialisation de la jeunesse, avec l’acquisition d’aptitudes manuelles, l’éducation à la diversité anthropologique du pays et l’éveil aux arts et sports. La femme n’est pas inférieure à l’homme, que la chose soit entendue, pour de bon !

5. Se résoudre, en vertu de l’évaluation globale, à restaurer la planification économique pour échapper aux servitudes de l’improvisation et du bricolage. L’effort constant se portera sur la formation du personnel enseignant, la construction de salles de classes et de centre de santé en proportion du rythme des naissances, la vulgarisation des énergies renouvelables, l’érection des infrastructures de base et la promotion du logement modique. Il convient de réaffirmer, ici, la tolérance zéro à l’endroit des braconniers, des fauteurs de désertification et des pollueurs du sous-sol. De même, l’élevage et l’agriculture ne sauraient produire de la richesse sur le long terme tant que l’écologie resterait étrangère à l’entendement des élites.

6. Oser un compromis raisonnable entre le peuple et ses défenseurs en armes, un pacte définitif qui fixe les limites à l’intrusion de la force légitime dans la conduite de la politique. Le militaire, garant de la souveraineté et de l’intégrité du territoire, ne se déploie qu’au titre de ses subordination et loyauté, à la représentation démocratique. La Mauritanie ne deviendra une république décente qu’après avoir mis un terme à la confusion fatale entre le prétorien et l’élu. Si le premier se soumet au second, alors, oui, « honneur-fraternité-justice » signifierait, enfin, le meilleur auquel pensaient les pionniers de l’Indépendance. 59 ans et nous revoici mis en demeure, de nous libérer de la domination intérieure, nous libérer des nôtres ! C’est mon dessein pour la Mauritanie !

✅Crédit source : Réseaux IRA-MAURITANIE et Candidature BDA 2019

✅Communiqué de presse : GANBANAAXU FEDDE condamne les attaques criminelles perpétrées contre des civils Peuls au Mali🇲🇱.

Dans la journée du 23 Mars 2019, plusieurs médias publics et réseaux sociaux ont relayé des nouvelles gravissimes sur la localité d’Ogossagou (centre – Est du Mali). Aujourd’hui le monde entier est stupéfait par des images d’atrocités innommables perpétrées systématiquement contre la communauté Peule de la zone (130 à 135 personnes de tout âge sauvagement exécutées et destruction de biens) . Ces actes aux relents génocidaires seraient l’oeuvre criminelle de miliciens dogons ou complices sévissant depuis plusieurs mois dans certains endroits du pays où l’Etat malien peine à contrôler sérieusement.

Ainsi le mouvement GANBANAAXU FEDDE composé de plusieurs associations militant pour le respect des droits humains déclare par cette communication :

– condamner ces actes particulièrement criminels et barbares,

– exprimer notre solidarité et compassion avec la communauté peul durement affectée par ces atrocités,

– demander aux autorités maliennes et ses partenaires pour clarifier ces événements gravissimes pour que la justice fasse son travail à terme en identifiant les auteurs.

– demander plus de retenue aux différentes communautés en cultivant la fraternité et l’entente en-dehors de toute instrumentalisation belliqueuse d’ordre ethniciste.

25 Mars 2019

🔷️Pour la communication GANBANAAXU FEDDE.

IRA- Mauritanie : communiqué de presse

✅DECLARATION

En Mauritanie, la chasse aux organisations internationales de Droits humains continue

Ce dimanche 17 mars 2019, pour la deuxième fois en l’espace de quelques mois une délégation d’Amnesty International se rendant à Nouakchott a été bloquée à l’aéroport international Oumtounsi de Nouakchott. Cette délégation en provenance de Dakar, formée de Madame Kiné Fatim Diop et de Monsieur François Patuel, se rendait à Nouakchott sur une invitation du FONADH (Forum des Organisations Nationales des Droits de l’Homme). La délégation avait également établi un programme de visites convenues avec les autorités Mauritaniennes.

En effet, le régime mauritanien reprocherait à Amnesty International d’entretenir avec certaines organisations mauritaniennes « extrémistes » des relations de partenariat.

IRA – Mauritanie, attaché au principe de la liberté de mouvement et d’association :
– Condamne vivement les agissements irresponsables et insensés des autorités mauritaniennes contre Amnesty International,
– Exprime sa solidarité avec Amnesty International qui dans l’exercice de sa noble mission fait preuve de grand professionnalisme, et qui est une ong impartiale, crédible et d’utilité publique internationale.
– Exige du gouvernement mauritanien des explications sur ce type d’incidents à répétition qui, de façon considérable, accentuent le discrédit de la Mauritanie, déjà très mise en mal.
– Exhorte le pouvoir mauritanien à reconsidérer leurs relations actuelles avec Amnesty International au grand bénéfice des droits de l’homme en Mauritanie.
– Réitère sa position vis-à-vis du régime mauritanien, toujours sous la coupe ferme du dictateur Mohamed Ould Abdelaziz malgré l’illusion que veulent vendre des sous-marins du système au peuple Mauritanien, soit disant que le pouvoir est désormais entre les mains du subitement juste : Mohamed Ould Ghazouani.

Nouakchott, 21 Mars 2019

La Commission de communication

🔸️Crédit source : Réseau IRA via Facebook

Politique/Mauritanie🇲🇷 : l’officialisation publique de la candidature du député Biram Dah Abeid.

Est prévue à Nouakchott ce lundi 25 Mars 2019, l’annonce officielle de candidature du leader abolitionniste Biram Dah Abeid. Président du mouvement IRA (Initiative pour la Résurgence Abolitionniste) , récipiendaire de plusieurs prix et titres pour son engagement pacifique pour les droits humains dans son pays, le député Biram Dah Abeid déjà candidat en 2014 (arrivé 2ème avec 8,6%) compte viser la magistrature suprême par l’élection présidentielle en juin prochain. Incarnant une candidature d’espoir pour une véritable alternance démocratique, cette figure de sacrifices pour des idéaux progressistes et humanistes depuis une décennie veut prendre rendez-vous avec le Peuple souverain par le suffrage universel direct.

Bonne chance à lui!

Par KS pour le BLOG.

Présidentielle 2019 en Mauritanie : Une circulaire d’information et de mobilisation Rag – Sawab

مبادرة إنبعـــاث الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
IRA – Mauritanie

Circulaire

Bonjour militants et braves compagnons de lutte. Permettez-moi de vous rappeler quelques conseils qui, je l’espère aideront à mieux exécuter les actions et activités que vous aurez à entreprendre en vue des prochaines élections présidentielles.

Certes, vous vous imaginez que la lutte sera dure mais avec votre conviction, votre détermination, votre sacrifice de toujours, et la justesse de la cause que vous défendez, vous enregistrerez une victoire qui marquera histoire de la Mauritanie de demain.
Dans vos rencontres avec les bases, vous devez aborder la situation politique, économique sociale et culturelle que connaissent les mauritaniens depuis la prise du pouvoir par l’armée et particulièrement au cours de la dernière décennie pour conclure que le pays
a grandement besoin d’un fils qui, par son courage, son sacrifíce, son charisme et son envergure nationale et…
internationale doit le sortir du malheur.

On insistera particulièrement et longuement sur les points fondamentaux suivants :

1) l’objectif principal sera de travailler en vue d’empêcher le passage du candidat du pouvoir au premier tour du scrutin.

2) travailler en vue de faire passer notre candidat parmi les deux candidats en lice au second tour du scrutin
,
3) mener une large et continuelle campagne pour intérioriser dans l’esprit de tous que quand bien même les quatre millions qui constituent la population de la Mauritanie est acquise pour le candidat Biram,, cela n’a de valeur que si toute personne acquise pour Biram peut exprimer son suffrage, d’où l’impérieuse nécessité pour tous de :

a) avoir la carte d’identité nationale

b) s’inscrire sur la liste électorale

c) récupérer le bulletin de vote

D) identifier le bureau de vote

e) aller voter correctement.

4) insister, répéter sans cesse et infatigablement que Biram n’est pas le candidat d’un parti surtout lever l’équivoque ou la confusion que certains veulent entretenir en soutenant que Biram est candidat de Sawab. Or il n’est candidat ni d’un parti, ni d’un groupe, ni d’une tribu ni d’une région mais le candidat de tous les mauritaniens, de toutes les formations politiques et de la société civile .pour finir avec les injustices, le racisme, l’esclavage, la mauvaise gestion, les inégalités, les avantages indus, la mauvaise répartition des ressources nationales.

5) sensibiliser et mobiliser autour d’une Mauritanie Nouvelle dans laquelle chaque citoyen se reconnaît parfaitement.

6) s’organiser en équipes //quartier pour une meilleure réussite du travail de porte à porte

7) observer beaucoup d’ouverture, de patience et de bienséance face aux interlocuteurs.

Nouakchott le 12/03/2019

Oumar Yaly
Ancien ministre, président du pôle politique RAG – Sawab
1
IRA – Mauritanie http://www.biramdahabeid.org /www.iramauritanie.org
http://www.biram2019.com

✅Crédit source : Réseaux IRA-MAURITANIE

Société/Levallois-Perret : Chez Pauline, la boulangère contre la bêtise raciste !

À la boulangerie « Chemin des pains » située au 88 rue du président Wilson Levallois – Perret, chez la tante « Pauline », nous tenions à y être pour exprimer notre solidarité.

Ce commerce tenu par cette dame d’une soixantaine d’années d’origine camerounaise, défraie la chronique ces derniers temps. En effet dans cette ville cossue du 92 (Hauts-de-Seine) en Île-de-France , chez le sulfureux Maire Patrick Balkany, cette boulangère dit subir d’innombrables harcèlements à caractère raciste depuis plusieurs années. Ce mercredi 6 Mars 2019, la tante Pauline nous apprend qu’elle tient son commerce ici depuis bientôt 14 ans. À nos questions sur sa situation, la dame entourée de ses 2 employées qui s’affairent pour les clients, nous raconte qu’elle a dû batailler avec le propriétaire de l’immeuble pour pouvoir effectuer de petites réparations sur le cheminement menant à la cheminée. La personne ne voulait pas la laisser facilement accéder aux parties communes, prétextant que certains locataires ne voudraient pas voir une personne de couleur aux alentours. Concernant des plaintes, elle nous dit qu’une fois au commissariat, un agent ne voulait pas prendre l’intégralité des termes de sa plainte. Parmi ceux et celles qui en veulent à elle en ne tolérant pas sa présence dans ce paysage, il y en a qui la taxent de folle. Elle dit que cette rumeur malsaine serait arrivée même au sein des services de la Mairie de la ville. Elle prétend que ça avait comme objectif de la virer du local pour motif d’handicap mental. C’est dire que tous les moyens auraient été essayés sans relâche pour en finir avec ce commerce impeccablement tenu à l’intérieur. Très émue et confortée par l’élan de solidarité en cours, elle se dit encouragée et déterminée plus que jamais. Lors de notre bref passage, nous avons croisé un Monsieur venu témoigner sa solidarité en laissant sur place sa carte de visite d’avocat. Il assure que ses services seront gratuits si besoin pour Pauline.

Et nous par ce modeste MOT, nous exprimons notre soutien humaniste et fraternel à elle et à toutes les personnes atteintes par la BÊTISE RACIALISTE qui structure le racisme primaire le plus abject qui ronge et détruit parfois à ciel ouvert.

FORCE à la tante Pauline, vous n’êtes pas seule.

✅Récit par KS pour le BLOG

Décès du cinéaste Med Hondo : à la cérémonie de recueillement à Paris.

🔸️Bref speech à la mémoire du défunt par Abdoul Ali WAR, cinéaste mauritanien.

Ce mardi 5 Mars 2019 a eu lieu la levée du corps de Abib Mohamed Medoun Hondo, dit Med Hondo cinéaste et acteur d’origine mauritanienne, décédé le 2 mars dernier. À l’hôpital Cochin , la cérémonie s’est tenue en présence d’un public issu de son entourage familial, amical et professionnel.

Parmi le public, il faut noter la présence de l’écrivain Oumar DIAGNE, du militant associatif et politique Baba Ould JIDDOU, du journaliste et chroniqueur Lemine Ould M. SALEM, de Ahmed Salem TAH et de Brahim BOÏHY (RFD). Présents également le jeune cinéaste mauritanien Ousmane DIAGANA , le journaliste d’origine camerounaise Amobé Mévégué et la veuve du fondeur de la maison d’éditions Présence Africaine, feu Alioune Diop.

Après la prière funéraire et le recueillement, le corps de celui qui portait la voix française de l’acteur Eddie Murphy, est parti pour son dernier voyage vers la région d’Oujda au Maroc auprès de ses ancêtres. Paix à son âme éternellement. Ameen

🔸️Quelques clichés de la cérémonie :

Récit par KS pour le BLOG

LE CHOIX UTILE, UNE NÉCESSITE POUR UN RENOUVEAU ASSURÉ

Amadou Hampâté Ba disait: chacun possède sa vérité. Mais l’unique vérité, est celle qui se trouve au centre ». Celle-là, tout le monde la connait. Tout le monde peut la refuser aussi.

Nous arrivons bientôt et enfin au bout du tunnel. Nous avions tant espéré quand nous l’apercevions. Nous avions mis à disposition toute notre énergie, avions bravé tous les obstacles, avions contourné tous les pièges. Nous y avons laissé parfois notre sang, les être les plus chers aussi. Nos convictions, certes toujours vivantes, ont perdu, parfois et au fil de notre parcours parsemé d’obstacles, de la force. Nos espoirs nourris par des promesses, bon gré mal gré jamais tenues, se sont amenuisés. Nous avions couru, marché, rampé pour sortir de ce tunnel. Nous arrivons au bout de cette aventure périlleuse, fatigué.

Tous les plans et toutes les stratégies que nous avons réalisés, toutes les idées que nous avons construites, toutes les organisations que nous avons bâties, ont subi les effets néfastes des politiques divisionnistes que nous combattons au cours de notre passage vers la liberté.

L’opposition Mauritanienne n’est plus que l’ombre d’elle-même. Elle est restée dans son état embryonnaire. Malgré ses manquements et ses faiblesses, elle lutte et toujours pour un peuple qui le suit du mieux qu’il peut. Mais elle chavire sûrement.

Elle commence à montrer des signes d’épuisement et d’abandon à 3 mois des élections présidentielles. Son manque de pragmatisme, de force de propositions, de vision réelle et de présence active dans les efforts de lutte et son absence totale tout à fait constatée sur la scène de ladite lutte lui font perdre toute crédibilité, si crédibilité il y a eu. Elle n’a plus les moyens d’unir le peuple.

Et maintenant ?

Nous sommes au moins sûrs d’une chose : elle ne pourra pas faire de miracle. Elle ne pourra pas changer la donne. En 3 mois, il lui sera impossible de combler un retard de 27 ans, partant de l’année 1992. Ainsi donc, sa cote de confiance baisse depuis 27 ans. C’est ainsi que les Mauritaniens ont exprimé ce sentiment lors des précédentes élections régionales, législatives et municipales et les résultats en disent long sur leurs réponses.

Il y-a-t-il encore une lueur d’espoir ?

Le fait de concéder un bien commun lorsqu’on a plus les moyens de le gérer ne nous en retire pas pour autant toutes les responsabilités. On a juste permis la croissance de ce bien partant sur de nouvelles bases. Quand le capitaine d’un bateau n’est plus apte à diriger son navire, et de surcroit défectueux, on doit oser céder les responsabilités à celui qui est capable d’en assurer la manœuvre et la survie des occupants jusqu’à bon port.

Ceci dit, la Mauritanie va très mal. La démarche de l’opposition, en ces temps de crise, fait dormir le peuple et le rend faible et de plus en plus vulnérable. Elle est entrain de livrer le peuple à un nouveau prédateur.

De grâce, soyons lucide. Nous avons déjà assez souffert à cause de nous-même, de notre vision, de notre comportement à caractère ethniciste, féodaliste et communautariste. Ce sont des tares qui nous gangrènent dans notre propre chair au point de nous aveugler.

Oui, le Mauritanien et la prise de risque, si risque il y a, ne font pas bon ménage. Mais je crois que nous n’avons plus droit à l’erreur. Puisse que nous avons aussi la liberté d’opter pour le camp de l’erreur, nous pouvons aussi aller dans ce sens pour les mêmes raisons qui nous ont motivées auparavant et qui nous ramènent toujours au point de départ.

Aujourd’hui, laissons-nous guidés par le temps pour construire votre conviction de demain. Mais dans l’immédiat, étant donnée l’urgence de l’instant, pensons utile.

Choisir Biram Dah Abeid, est une nécessité. Nous avons accumulé des échecs et l’engagement de Biram est bien né de ces périodes d’échecs-là. Il est le modèle d’homme qui présente toutes les caractéristiques d’une personne d’abord normale mais aussi faite pour lutter de façon mesurée contre un système de gouvernance de cette dimension. Il a démontré, avec pugnacité, caractère, combativité, volontarisme, hardiesse une prise de position ferme et constante, a pris des risques vis-à-vis de lui-même, de sa personne, de sa famille, de ses amis, de son entourage, a créé la peur dans les rangs du pouvoir, a engendré l’explosion des tendances traditionnelles, a changé les esprits et les comportements de la société, a fait connaitre notre lutte et nos souffrances, et nos malheurs, et nos craintes, et nos revendications auprès des instantes internationales. Au niveau national, Biram Dah Abeid vit nos problèmes à travers ses actions d’accompagnement dans notre quotidien. Il est entrain de briser les barrières.

Quoi de plus ? Faut-il être un surhomme pour mériter la sympathie d’un Mauritanien avec autant de qualités démontrées par l’action?

Les autres leaders auraient voulu faire autant mais ils ont échoué et il faut l’accepter. Mais ce n’est pas, pour autant, terminé pour eux. Biram a besoin d’eux comme ils ont besoin de lui. Il suffit tout sobrement de lui tendre la main. C’est aussi simple que ça !

Biram dah n’est pas parfait. Ce n’est pas Dieu. Il reste un mortel. Mais nous autres, mauritaniens mortels que nous sommes aussi, devons lui exprimer notre reconnaissance, notre sympathie et l’aider à rendre son travail utile, tout en louant le travail fait par ceux qui ont tenté, avant lui, de faire réaliser les meilleurs projets de société dont nous pouvions rêver tous. Nous resterons libres de nos convictions. Biram n’y changera rien. Il est juste le complément de tous nos manquements.

Il appartient, maintenant, au peuple de décider de son avenir, dès lors qu’il possède la chose intrinsèque, la liberté de penser, de juger, de séparer le bon et le mauvais, et enfin de choisir.

La lutte de ceux qui sont morts pour la cause ne doit pas rester veine.

Biram versus Ghazouani ? Et si nous écoutions nos cœurs, nous ferions le bon choix !

Par Thomas Mag, activiste mauritanien des Droits Humains.

✅Source crédit : Post Facebook de l’auteur (2/3/19)