ALERTE : DES MEMBRES DE LA COMMUNAUTÉ GANBANAAXU VIOLEMMENT ATTAQUÉS À MODIBOUGOU.

Dans la nuit de mercredi au jeudi, un groupe de gens sortant d’une rencontre nocturne s’est lancé dans des propos provocateurs ciblant les personnes connues comme refusant le système féodal de ladalamxu (rapports sociaux pouvant lier les anciens esclaves et les anciens maîtres) dans cette commune appartenant au Moughaata de Kobenni dans le Hodh El Gharbi. Tout part d’une provocation lors d’un mariage, au cours duquel un monsieur dénommé Siran kante baba Dramé issu de la composante sociale Niakhamala (selon les sources il serait un guesseré ou diaré), aurait clamé en public et avec le zèle que la part de présents destinée aux esclaves est là. Sur l’état pas de réaction contestataire mais lors d’une rencontre dans une place du village, un membre de la communauté GANBANAAXU* présent au moment des propos apologistes tenu par le courtisan féodal, lui a rappelé que son comportement était blessant et condamnable par la loi. L’homme niakhamala a remis une couche provocatrice en disant qu’il est chargé de dire ces propos sur ordre de ses maîtres féodaux qui sont de la famille Diawara. Il aurait rajouté qu’il peut même tuer une personne si ses maîtres lui donnaient l’ordre. C’est ainsi qu’un membre de la communauté GANBANAAXU s’est rendu auprès de la brigade locale pour signaler ces provocations caractérisées. Convoqué avec certains de ses maîtres féodaux, le cas du courtisan social s’est arrangé à l’amiable avec des avertissements exprimés par les gendarmes concernant ce discours extrémiste et provocateur lié à l’esclavagisme statutaire en milieux soninkés.
Après cet épisode qui n’a pas trop plu aux milieux féodaux et réactionnaires du village, des réunions ont eu lieu toute la journée et après la rencontre du soir, une bande extrémiste parmi eux, a ciblé les militants GANBANAAXU par des propos injurieux et jusqu’aux coups violents à l’aide de gourdins. Il y’a eu plusieurs blessés dont un cas relativement grave. Ce dernier, Fidi Cissokho, un retraité venu de la France a reçu des coups sanglants sur sa tête. Encore alertés, les gendarmes ont arrêté 11 personnes issues de milieux féodaux du village et d’autres suspects ayant pris part aux agressions gratuites de la nuit seraient en fuite d’après une source proche du dossier.
Ainsi, il est URGENT et nécessaire pour que les autorités mauritaniennes prennent toutes les mesures qui s’imposent pour stopper l’engrenage de provocations féodales et esclavagistes dans les localités soninkés.
Par ce communiqué, nous condamnons fermement ce nouveau palier réactionnaire de ceux qui se considèrent comme intouchables pénalement en défiant les lois ouvertement. Nous interpellons encore toutes les consciences progressistes de la communauté soninké sur un silence inquiétant sur ce phénomène de l’ordre féodal devenu de plus en plus agressif dans nos localités.
Nous alertons nos partenaires défenseurs des droits humains à Nouakchott sur ce cas de Modibougou afin de suivre de près l’évolution de ces événements violents.

Ci-joint l’audio des aveux d’un agresseur : https://m.youtube.com/watch?feature=youtu.be&v=i6Jd8udijlQ

*Mouvement pacifique et citoyen pour l’égalité en DROITS et en DIGNITÉ au sein des communauté soninké.

8 février 2018

Pour la communication GANBANAAXU

L’affaire Tariq Ramadan, 150 ans après l’affaire Dreyfus? Par Ousmane TIMERA

Je m’étais promis de ne pas intervenir sur cette affaire délicate qui hystérise le débat public. N’ayant pas les possibilités de me faire une opinion objective, car n’ayant pas accès aux éléments du dossier, je pensais- et je pense toujours- qu’il fallait laisser du temps aux investigations pour que la vérité se manifeste.

Cependant, nous constatons avec effroi, que le principe de la présomption d’innocence est dans ce cas largement violé. Cela n’est pas admissible dans une société dite démocratique. Dois je rappeler que jusqu’à preuve du contraire, il reste un homme innocent.

Le lynchage auquel nous participons est un danger pour nous tous. Qu’il soit innocent ou coupable il doit être jugé en toute équité. Et nous demandons à la justice qui représente la société de ne pas faillir dans cette tache. C’est sa crédibilité qui est ici en jeu. Or une justice qui vacille c’est une société qui s’ébranle.

Par ailleurs, nous sommes en droit de nous poser des questions sur les arguments apportés par les plaignantes sans pour autant être désobligeant avec elles ou être traité d’insensible à leur cas. Il ne faut tomber dans la sensiblerie de bas étage. Les faits, quelque-soit l’issu de cette affaire, sont extrêmement graves, pour les uns comme pour les autres. Or le fait d’avoir égaré certains éléments cruciaux du dossier, allant en faveur de l’accusé est proprement ahurissant et fait peser sur cet affaire un soupçon de procès politique. Ce qui n’est en aucun cas à l’avantage de nos principes démocratiques mis à mal par l’ère de soupçon généralisé qui pèse en ce moment sur la société.

D’aucuns s’offusqueront de la comparaison que je fais avec l’affaire Dreyfus. Mais c’est justement pour que l’injustice subie par le Capitaine il y a 150 ans ne se reproduise pas aujourd’hui. Beaucoup aiment commémorer les injustices d’hier pour oublier celles d’aujourd’hui. Si l’histoire montre le sens, les idiots regardent la date.

Tariq Ramadan n’a pas à être jugé pour sa religion, son origine ou ses idées mais pour des faits qui doivent être établis de façon claire qui ne laisse place à aucune interprétation. Tant que cela n’est pas le cas, il doit être considéré comme innocent. Et tout doute concernant les preuves de ses accusatrices doit être considéré en sa faveur, quelques-soient nos soupçons ou nos opinions envers lui ou envers les plaignantes, qui ont elle aussi le droit de ne pas être insultées. Seuls les faits comptent. Or ce qui est un fait, c’est que l’homme est jugé coupable par principe sur les réseaux et sur les médias, avec un effrayant mélange des genres (morale, politique, vie privée etc). C’est ce que je conteste, indépendamment du fond du dossier.

Enfin, je voudrais m’adresser à ceux qui ne partagent pas les opinions de Tariq Ramadan. Je suis de ceux qui ont eu et auront l’occasion d’exposer ses désaccord avec lui (et aussi ses accords quand il y en a). Je suis issu d’une génération de penseur, comme je le lui ai dit, qui entendent le dépasser. Ni éliminer, ni imiter mais dépasser. Or cela ne grandit aucunement certains, qui faute de pouvoir débattre avec lui d’égal à égal, masquent leur soif de notoriété dans la bassesse de la « neutralité » calomnieuse. Cela n’est pas fait pour les grandir. Bien au contraire.

On m’a prévenu qu’intervenir mettrait en danger ma carrière et mes études car des personnes en France, toujours d’après ce « bon conseilleur », faisaient en ce moment la police de la pensée et repéraient les « personnalités montantes » qui avaient une « grande bouche ». Je sais tout cela et la crainte quelquefois étreint mon cœur. Mais à quoi sert la notoriété et la réussite si c’est pour vivre dans la honte de sa conscience?

Source crédit: Post Facebook de l’auteur

Communiqué Répression de la marche pacifique d’IRA – Mauritanie

Mercredi 07/02/2018 une marche pacifique des militantes, et sympathisants d’IRA s’est ébranlée à partir du garage « Camara » à destination du préfet de Elmina (gigantesque département périphérique de Nouakchott). Cette marche pacifique organisée par le mouvement abolitionniste visait à exprimer pour les autorités mauritaniennes l’intenable situation des ménages mauritaniens face au dédoublement des impôts et patentes de l’état, la montée vertigineuse des denrées de première nécessité et la chute inox érable de la valeur de la monnaie nationale, l’Ouguiya ; les marcheurs ont buté sur plusieurs unités de la police occupant les principales artères de Elmina. Cette dernière comme à son habitude usa de la brutalité gratuite, de la violence indicible contre des manifestants pacifiques qui furent tabassés, battus avec des matraques et parfois des gourdins, roués de coups de pieds mais toute cette violence et les mauvais traitements n’ébranlèrent pas les militantes et militants abolitionnistes qui continuèrent leur protestation jusqu’aux locaux du préfet du département.
Enfin de compte plusieurs blessés au sein des manifestants ont été dénombrés et sept (7) activistes d’IRA – Mauritanie ont été arrêtés et conduits à une destination inconnue il s’agit de :

1- Sabar Houssein
2- Abdallahi Hindi
3- Abdallahi Homody
4- Amadou Traore
5- Bidine Mechinou
6- Dia Oumar
7- Zeiny Sidi

Face à cette situation IRA – Mauritanie :

– dénonce une fois de plus l’usage de la violence gratuite et disproportionnée contre des citoyens qui usent de leur droit constitutionnel à manifester pacifiquement.

– Rend les autorités responsables de tout ce qui adviendra aux sept militants abolitionnistes arrêtés arbitrairement et disparus depuis lors.

– Appelle la communauté nationale et internationale à se dresser contre cette dérive du régime qui criminalise le droit à manifester pacifiquement.

Nouakchott le 07/02/2018

La commission de communication