ALERTE INFO: une arrestation arbitraire d’un membre de la communauté GANBANAAXU est en cours à Nouakchott.

Le doyen Demba Diarra , originaire du village de Coumbadaw, se trouve dans un commissariat de police à Nouakchott depuis plusieurs heures. Selon les premiers éléments d’info reçus du terrain, 2 individus auraient introduit une plainte contre lui auprès d’un procureur à Nouakchott. Pour rappel, dans le cadre de la campagne antiesclavagise et de conscientisation contre les séquelles de l’esclavage en milieu soninké, il avait fait une communication très mal interprétée par certains individus détracteurs de notre engagement abolitionniste intracommunautaire et pacifique. Il avait fait une sortie de clarification à l’époque pour taire les rumeurs malintentionnées. Et par son arrestation aujourd’hui, l’association ARMEPES et ses partenaires de la mouvance anti féodalité dans les communautés soninké, s’adressent aux autorités mauritaniennes sur le caractère troublant de cette situation. Ce monsieur, paisible travailleur en France, est rentré au pays récemment pour ses vacances annuelles auprès de sa famille.

Encore une fois, le régime féodal sévit dans la communauté soninkée et il est plus que nécessaire et URGENT pour que les officiels mauritaniens prennent conscience de ce qui se joue en matière de déni de DIGNITÉ pour certains citoyens en milieu soninké.

Nous suivons de près l’évolution de son cas .

Nous sommes mobilisés plus que jamais pour contrer les esprits réactionnaires et moyenâgeux qui utilisent tous les artifices obscures pour nous nous salir et intimider nos familles dans les contrées villageoises du Guidimagha depuis de nombreuses années.

■La CECOM/Mouvance GANBANAAXU FEDDE

2 février 2018

Affaire Ould Bouna : L’insolence de trop

Note de compassion avec le peuple mauritanien

A la fin du mois de décembre 2017, le poète Abdallahi Ould Bouna était interpellé par les autorités des Emirats arabes unis et remis à celles de la Mauritanie. Le détenu, aussitôt transféré à Nouakchott, au motif d’un séjour irrégulier dans son pays d’accueil, comptait parmi les orateurs les plus en vue dans l’entourage de certains émirs et non des moindres.

Auteur de libelles virulents contre le Chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz, il se distinguait par des enregistrements sur l’application WhatsApp où il incitait la population à refuser la libération du blogueur, Mohamed Cheikh Ould Mkheitir. Certains de ces messages constituaient un appel à la haine et une excitation à la sédition. Le gouvernement mauritanien, jouant sur l’hostilité émiratie à toute la nébuleuse islamiste, n’eut trop de mal à obtenir la collaboration souhaitée.

Maintenu au secret depuis son arrivée dans la capitale, Ould Bouna ne donnait plus aucune nouvelle, jusqu’au matin du 30 janvier 2018 ; durant la journée et depuis, les réseaux sociaux s’échangeaient le son de sa voix au timbre singulier, récitant, sans doute de sa cellule, des vers laborieux, à la gloire du Mohamed Ould Abdel Aziz. Le lendemain, il recouvrait la liberté.

L’humiliation et sa finalité ont choqué plus d’un mauritanien ; au-delà de l’instrumentalisation d’un appareil de police et de justice depuis longtemps orphelins de toute crédibilité, la violence symbolique du procédé atteste d’une crise de valeurs et de sens, si caractéristique des veille de rupture dans le temps d’une nation. Le pouvoir du moment, sans doute inconscient des conséquences d’une telle tribulation sur le moral et la pudeur de générations de compatriotes, contribue ainsi à amoindrir, aux confins du suicide, l’estime de soi, que tout peuple porte, même défait sur le champ de bataille.

La libération de Ould Bouna, dans de telles conditions de rapetissement et d’avilissement par la contrainte viennent saturer le cumul des signes de déconfiture d’un pays désormais à genoux, sans honneur ni espoir d’en retrouver. Or, d’où la présente mise en garde, c’est de telles dégradations qu’émerge et se répand la moins contrôlable des colères.

IRA – Mauritanie déplore l’irresponsabilité et l’inhumanité de la méthode et surtout la quasi-impossibilité de la réparer. La brutalité du geste aggrave le potentiel d’une incidence tragique sur le trop plein de frustrations endurées, par la masse de citoyens qui n’ont plus rien à perdre…

Nouakchott, le 1 février 2018
La commission de communication