Les autorités mauritaniennes retiennent illégalement le passeport du Président de l’IRA Mauritanie, Biram Dah Abeid.



ALERTE – COMMUNIQUE DE PRESSE

Le 19 juillet dernier, après une tournée de sensibilisation en Europe et aux Etats Unis, Biram Dah Abeid, le Président du mouvement anti-esclavage de l’IRA, est rentré à Dakar (Sénégal) où l’ont rejoint son épouse et ses quatre enfants.

La famille s’apprêtait à répondre à l’invitation privée d’amis en Europe qui les attendaient en août et septembre prochain.

Pour ce faire, Biram Dah Abeid avait introduit depuis plusieurs mois déjà la procédure pour la constitution des passeports de ses enfants. Alors que cette démarche ne prend pas plus de quelques jours, les autorités supérieures de la Mauritanie ont purement et simplement opposé un veto catégorique à la délivrance des passeports des enfants.

C’est alors que Biram Dah Abeid décide d’introduire une demande de visa pour se rendre à La Mecque pour y accomplir le pèlerinage que tout bon musulman se doit de faire un jour dans sa vie.  Il charge un ami de se rendre à Nouakchott avec son passeport pour y accomplir les formalités.

Sid’Ahmed a quitté Dakar ce 24 juillet mais arrivé au poste frontière de Rosso, il est arrêté par la police mauritanienne qui vraisemblablement était au courant des contacts téléphoniques entre lui et Biram Dah Abeid. Si Sid’Ahmed a été relaché, la police a confisqué le passeport du Président de l’IRA et a vidé les téléphones de Sid’Ahmed de tous ses contacts.

Biram Dah Abeid quittera ce 26 juillet Dakar pour se rendre à Rosso et tenter d’y récupérer son passeport, auquel cas il poursuivra sa route jusque Nouakchott pour finaliser lui-même la procédure de visa pour le pèlerinage à La Mecque.

Une fois encore, les autorités mauritaniennes n’ont reculé devant rien pour priver, de manière arbitraire et illégale,  le Président de l’IRA et sa famille de leurs titres de voyage et notamment de refuser l’octroi de passeports aux enfants.

Les militants de toutes les sections de l’IRA en Europe sont en état d’alerte car rien ne dit que ce 26 juillet, à Rosso, l’escalade de la provocation ne continuera pas pour tenter de museler une voix qui dérange au plus haut point le Président Mohamed Ould Abdel Aziz alors que le pays est aujourd’hui en proie à toutes les contestations.

25 juillet 2017 – 23h00                     


La Coordination IRA Europe

Contacts : 0478/503 727 et 0492/504 092

ESCLAVE PAR L’IGNORANCE VERSUS ESCLAVAGE PAR PROCURATION PAR CISSÉ DIALLO. 

Il n’est pas rare d’entendre chez les Soninko cette expression: « Laissez-nous dans l’état où nous sommes et où nous étions et que chacun reste ou garde sa place » une manière de dire tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Nous sommes satisfaits de notre situation, car nous avons hérité de nos ancêtres un système d’organisation qui tend à la perfection. Nous avons pour seule responsabilité de le garder en l’état et de le perpétuer à travers les âges et les générations. Il s’agit là de manière assez condensée, le type de discours que tiennent malheureusement encore de nos jours et au 21ème siècle certains de nos frères qui s’attribuent le titre « de noble », nostalgiques d’un passé peu glorieux où la ségrégation dans la stratification prévalait et où certains étaient considérés comme meilleurs et supérieurs aux autres de par la naissance.

Et pourtant avec un peu de recul, il nous paraît évident que les membres ou une partie des membres de cette classe présumée noble souffre en réalité d’une pathologie rare qui influe sur leur psyché et devient par la même victime de sa propre ignorance. Une faiblesse d’esprit et une profonde ignorance qui les soumet et au demeurant, les rend selon moi, « Esclaves de cette ignorance ». Par conséquent, nous ne pouvons ne pas remarquer la similitude de cet état d’esprit, à travers la stratification horizontale des couches sociales depuis l’ère de la mission prophétique à nos jours. En effet le prophète était envoyé pour entre autres buts, changer les mentalités en débarrassant la société jahilienne d’antan de la faiblesse d’esprit qui la caractérisait et la rendait toujours selon moi, « Esclaves de son ignorance », bien entendu pour ceux qui n’ont voulu accepter sa noble mission quand bien même la vérité leur fut apparue! Curieusement, l’histoire  ne fait que se répéter quand on entend le même discours chez nos frères encore aujourd’hui, à savoir:

« Laissez-nous dans l’état auquel nous sommes, ou encore, que chacun demeure ce qu’il est, cela nous va si bien !!! »

Être musulman se résumerait-il à vêtir le manteau du croyant quand on ne peut déjà s’admettre le partage d’un bien collectif? Qu’en serait-il alors, lorsqu’il devrait être question de partager le bien privé ?! Or, il nous est bien stipulé à travers les règles de nos convictions religieuses que, l’on ne peut être croyant que lorsque l’on aime pour son frère ce que l’on aime pour soi-même, et, que l’on ne pourra accéder au paradis que lorsqu’on est croyant…Si l’esprit de cette succession de conditions sans la grâce de Dieu est strictement appliqué, que serait le lieu de séjour de ceux qui, délibérément font le triste choix de demeurer esclave de l’ignorance et d’orgueil en rabaissant leur frère quotidiennement sous prétexte du faux statut d’êtres inférieurs ?

Il devient évident que lorsque cette couche sociale se sera débarrassée de cette idéologie basée sur la catégorisation infondée des composantes de la société en castes inégales par l’ignorance, un grand pas aura été franchi vers l’acceptation de l’égalité impliquant la réhabilitation automatique de son frère longtemps rabaissé.

Cette réhabilitation automatique du frère révèlerait que finalement notre « orgueilleux frère » n’était hier qu’un esclave de par son ignorance et son intransigeance à demeurer l’élu! Que la libération de son état d’esprit a permis, par voie de conséquence la réhabilitation de son frère qui, lui, n’était finalement esclave que par procuration car, la libération du premier a entraîné automatiquement celle du second, c’est-à-dire le frère rabaissé. C’est pourquoi il conviendrait selon moi, d’appeler:  » Esclave par procuration » celui qu’on a soumis contre sa volonté, car le véritable esclave étant bien sûr celui qui de par son ignorance et de sa prétendue supériorité opprimait son frère par cupidité en le privant de ses droits fondamentaux et élémentaires. De ce fait la libération du véritable esclave, autrement dit celui qui est victime de son ignorance et de son orgueil aura pour conséquence de permettre à l’esclave par procuration de recouvrer directement et automatiquement sa dignité spoliée. Il faut donc inverser l’ordre des choses ou rétablir les choses dans leur ordre normal. Telle est notre responsabilité.

Que faire alors pour mettre en œuvre ce raisonnement salvateur et libérateur de tous et de chacun ? Pour y parvenir, il faudrait arriver à convaincre nos intellectuels rétifs en la matière à prendre conscience de l’erreur qui prévaut jusqu’ici, et de s’engager courageusement pour défendre les vraies valeurs, car contraires à celles qui oppriment et spolient, les valeurs universelles qui rétablissent chacun dans ses droits élémentaires et fondamentaux que sont la citoyenneté égalitaire, la liberté et la justice pour tous etc. Ils doivent nourrir constamment le souci et la volonté de doter la communauté de l’accès aux biens collectifs en privilégiant l’intérêt général par la restauration des droits et devoirs individuels ; les distinctions sociales ne doivent être fondées que sur l’utilité commune et la compétence.

S’agissant toujours de ce système de dominants et de dominés qui prévaut dans notre communauté, et se référant à nos convictions religieuses, l’on pourrait dire qu’à l’instar du Prophète qui a changé les mentalités des gens de la jahiliya grâce à Dieu l’ayant chargé de cette mission honorable, et par voie de conséquence l’ayant doté de toutes les qualités au-delà de celles du commun des mortels, nous ne demanderons jamais à nos intellectuels, de prétendre à égaler ce Messager de Dieu mais les interpeler en leur âme et conscience à veiller au respect de ses enseignements en les appliquant d’abord à eux-mêmes, puis aux autres, pour la mise en place d’une société juste et viable, dénuée de toute corruption, la corruption des idées et des cœurs qui, malheureusement  gangrène notre modèle d’organisation .

Pour éradiquer cette société basée sur le système de castes ancestrales, il devient prioritaire de  conscientiser et de libérer ses éléments phares des jougs occultes de son idéologie « esclavagiste par l’ignorance »; en effet, quand la maladie est diagnostiquée, le médicament en devient aisément prescriptible pour éradiquer la pathologie.

En d’autres termes, comme il nous est devenu désormais évident que la pérennité du système ancestral d’organisation prenait ses racines dans une sorte d’ignorance et d’orgueil qui rendait les tenants du système lui-même victimes, il serait donc évident que la classe éternellement taxée de caste inférieure ne puisse être autrement que  la victime de cette malheureuse idéologie séculaire. C’est dire par ailleurs, qu’il reste toujours un devoir de continuer à interpeler avec insistance nos intellectuels, et  détenteurs des rênes du pouvoir, à unir les forces qui sont les leurs à travers des peuples et des communautés dont ils sont redevables afin de restaurer la dignité de l’homme pour lequel Dieu a ordonné aux anges de se prosterner.

Et, c’est bien cet homme-là qui est réduit à l’esclavage par son frère!!!…Doit-on conclure que Dieu à créé deux fils d’Adam dont l’un a mérité les hommages des anges, et l’autre voué d’entrée à la servitude? Ou c’est plutôt l’homme-réfractaire et dominateur de son frère qui est ramené au niveau le plus bas à près avoir été créé dans la forme la plus parfaite par Dieu ?! Nous considérons cet homme-là, être le seul responsable de sa propre perte en se laissant guider par sa cupidité et sa passion « esclave de son ignorance » et soumettant son frère?!!!

Non, nous croyons que l’homme, particulièrement intellectuel doit être d’abord fidèle aux valeurs et principes universels, ensuite il doit incarner  consciencieusement et avec dignité un engagement pour la justice, la liberté et l’égalité de tous. Il doit avoir vis-à-vis de sa communauté une attitude critique à même de pouvoir préserver ses véritables intérêts et non des intérêts superficiels et farfelus. C’est de cette manière qu’il va utile à sa communauté dont il doit le guide ; il ne doit pas la laisser sombrer délibérément dans l’ignorance aveuglante sous prétexte qu’il ne peut se la mettre à dos. Une telle  attitude n’est pas digne d’un intellectuel, lui qui doit être aux avant-gardes pour promouvoir le développement de la société en faisant évoluer les mentalités et en luttant contre toutes les ignorances.

Voilà notre analyse de la mentalité des nostalgiques aliénés, assoiffés de pouvoir et de domination qui continuent à proférer et à faire la promotion encore au 21ème siècle, des expressions du genre

  • Laissez-nous dans notre état actuel, c’est un legs de nos ancêtres, ou encore, que chacun demeure ce qu’il est, cela nous va si bien !!! ». Et c’est  bien dommage…!!!!

Cissé DIALLO

Un SAMEDI Foot de l’EED: Photos-reportage de notre blog.

Ce samedi 15 juillet 2017 à l’occasion de la 5ème journée de la compétition organisée par l’association l’EED  (Ensemble pour l’Espoir et le Développement), notre blog a effectué un passage au stade Auguste Delaune à Aubervilliers. Dans cette ville du 93 de la petite couronne francilienne, le premier match du jour  a opposé les Diables Rouges de Dafort à l’équipe de Tachott Botokholo. Ce match de la poule C a été remporté par Dafort avec un but d’écart (3-2). À la fin de ce match, nous avons eu quelques contacts avec l’équipe organisatrice (l’EED) du Tournoi qui est sa 3ème édition. Pour rappel, nous avions réalisé une brève couverture de la finale de la première édition  (2015) entre Dafort et Diaguily sorti premier vainqueur de cette compétition (https://soninkideesjose.wordpress.com/2015/10/18/photoreportagefinalediaguily-vainqueur-de-la-finale-contre-dafort/).

Lors de notre échange avec le président Waly DIAWARA  dans un local annexe aménagé en bureau mobile, nous avons pu écouter un discours ambitieux et plein d’assurance sur les objectifs et les orientations de l’association l’EED. Le maître MOT qui surgit; c’est de fédérer toutes les forces vives pour mieux organiser les SOLIDARITÉS par des procédés inédits. Avec le concept de l’EED, l’idée du développement se veut transversale par laquelle le public visé et accompagné est aussi et surtout un acteur principal. Le président DIAWARA a insisté sur la nécessité d’appuyer le secteur éducatif qui peut permettre à l’individu de n’a pas être exploité. Le leader associatif a aussi révélé que le tournoi de football de l’EED est désormais homologué au district de la Seine-Saint-Denis au sein de FFF (Fédération Française de Football). Il assure que l’évolution vise à terme la mise en place d’une équipe en voie de professionnalisation qui participera aux compétitions régionales par catégories. 

La finale de cette édition est prévue le 26 Août prochain, et nous espérons y assister inshAllah. Que le meilleur gagne..!


Bonne continuation….l’EED..!


Planning complet du Tournoi  (document l’EED)

Avec le président de l’EED Waly DIAWARA rencontré brièvement sur les lieux.



Quelques éléments du service organisationnel et secouriste (en polo blanc)


Les joueurs de DAFORT en rouge dans le match.


Le staff  contrôleur et commissaire des matchs. 

La buvette d’une équipe l’EED 

Le stand adhésions l’EED


Le trio arbitral très « africain » composé d’un comorien, d’un camerounais et d’un malien.


Le public lors du Match Dafort – Tachott Botokholo (le score 3-2)





Réalisé par  -K.S-



Déclaration d’AMEES. 

   

Association Mauritanienne    المنظمة الموريتانية   

pour l’Eradication de l’Esclavage    للقضـاء علي العبودية

            et ses Séquelles        و رواسبها  

Récépissé n° 0103/MINT/15/01/2008    وصل رقم 0103/و.د/15/01/2008

Tél. : (+222) 41 37 71 04 / 36 60 89 19    /  19 89 60 36  41 37 71 04هاتف :(00222)

Email : ameeskofo@gmail.com    ameeskofo@gmail.com البريد الكتروني :

Nouakchott – Mauritanie    انواكشوط –  موريتانيا

Déclaration

En cette période de début de saison d’hivernage, l’AMEES suit avec une attention toute particulière les conflits fonciers nombreux et virulents dans la Wilaya du Guidimakha, entre cultivateurs et éleveurs mais surtout au sein de la communauté Sooninke, où les propriétaires traditionnels s’évertuent à monopoliser les terres agricoles au détriment de leurs anciens esclaves et obligés en faisant totalement fi de la réglementation foncière officielle en vigueur.

À titre d’exemples :

  • conflit entre population de cultivateurs de Khabou et  éleveurs Peuls de  Dubogne ;

  • conflit de Niéliba entre le vieux Tombe Koné et ses anciens maîtres, conflit qui traîne dans les dossiers du Hakem de Selibaby ;

  • conflit de Tachott Botokholo  entre propriétaires traditionnels et anciens esclaves sans terre pour leur culture de mil et d’arachides dossier qui traîne également à la préfecture de Selibaby.

  • À Mbeïdiya Sakha (Gorillakhé) des propriétaires traditionnels ont empêché des paysans anciens esclaves d’accéder à leurs champs mis en valeur depuis des années ;

  • Le conflit de Dafort entre le vieux Silima Diarra et la fratrie Camara de Hayané vient en fin de trouver une solution grâce à la fermeté du Hakem de Ould Yengé sur l’application de l’ordonnance n° 83127 du 05 juin 1983 et son décret d’application n° 2010.08 du 31 mars 2010 portant reforme foncière l’AMEES lui demande de délivrer enfin un titre de propriétaire officiel au vieux Diarra.

L’AMEES qui suit au quotidien ces conflits, demande à toutes les autorités administratives, Wali et Hakems du Guidimakha de veiller au respect strict de la réglementation foncière afin de ne pas compromettre les efforts des paysans pauvres en cette année où la saison d’hivernage suscite beaucoup d’espoir.


Nouakchott, le 10 juillet 2017


Le Bureau Exécutif


Source crédit: Bureau AMEES. 

Vincent Dicko Hanoune condamné par le TGI de Paris pour diffamation envers Abdoulaye Diagana et Ould Jeilany.

Le 7 juillet 2017, la 17ème
chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris a
condamné Vincent Dicko (de son état-civil) dit Hanoune Dicko pour
diffamation envers Abdoulaye Diagana et Mohamed Abba Ould Jeilany.

Quelques jours après avoir publié les
accusations mensongères et diffamatoires, le condamné, Vincent Diko Hanoune,
se croyant tout puissant et à l’abri de la justice, fanfaronnait et lançait un
défi dans les termes suivants (reproduits tels quels, y compris avec les
fautes) :

« La justice Française n’est pas
sous les ordres des chiens de gardes en garde à vous du système raciste et
esclavagiste mauritanien, Diagana Abdoullaye et Mohamd Abba Jeilany ; je serai
très honoré d’accueillir votre plainte qui ne tardera à être démonté en mille
morceaux, donnant ainsi l’occasion aux gens de lire sur vos vrais hideux
visages, vos vraies natures de quadrillons s’adonnant à la délation,
l’hypocrisie et les mensonges. Bien entendu, j’espère que cette plainte sera
une occasion pour  les autorités
françaises de nettoyer le sol français des vampires, et d’agents de
renseignements Mauritaniens, qui se sont faits passés comme des refugiés
politiques ou immigrés ? ». (Propos non poursuivis).

Nous avons donc pris au mot Vincent
Diko Hanoune
et avons demandé à la justice française de dire le droit sur
cette affaire (article du 7 février 2014). Les motivations du tribunal sont
sans ambiguïté : « Il est patent que, comme le soutiennent les parties
civiles, les propos de Vincent Diko leur imputent d’être des traitres à
la cause de l’opposition mauritanienne en exil et des agents de la sécurité
mauritanienne… ». Le tribunal poursuit ses motivations en disant
« qu’il s’agit INCONTESTABLEMENT, d’une part, de faits précis
pouvant faire l’objet d’un débat probatoire, d’autre part, d’allégations
attentatoires à l’honneur et à la réputation
 » de Abdoulaye Diagana
et Mohamed Abba Jeilany
qui se voient « imputer des comportements soit
constitutifs de graves infractions pénales soit contraires à la morale
commune ». Le tribunal conclut que « l’ensemble des propos
poursuivis doit être considéré comme diffamatoire »
. Il reconnait Vincent
Diko
, coupable du délit de diffamation publique envers particuliers,
en l’occurrence Abdoulaye Diagana et Mohamed Abba Jeilany
.

         
Sur la peine, Vincent Diko Hanoune
est condamné à une amende de 500€ avec sursis.

         
Sur l’action civile, Vincent Diko
Hanoune
est condamné à verser à Abdoulaye Diagana et Mohamed Abba
Jeilany
la somme de 2000€ chacun à titre de dommages et intérêts (4000€ au
total).

         
Vincent Diko Hanoune est
condamné à leur verser 2000€ chacun à titre de l’article 475-1 du code de
procédure pénale (frais irrépétibles : avocat, huissiers…) ; soit au
total 4000€.

         
M. Vincent Dicko Hanoune est condamné
à publier sur son blog le communiqué suivant :

« Par
jugement en date du 7 juillet 2017, la 17ème chambre correctionnelle
du Tribunal de Grande Instance de Paris a condamné Monsieur Vincent Diko
Hanoune pour avoir diffamé publiquement Messieurs Mohamed Abba Ould Sidi Ould
Jeilany et Abdoulaye Diagana dans un article mis en ligne le 7 février 2014 et
intitulé « Abdoullaye Diagana
et son ami Mohamed Abba Ould Jeilany sabote
les efforts des cadres mauritaniens de l’extérieur CCME ».

         
Dit que ce communiqué devra occuper
l’intégralité d’un encadré de 400×400 pixels hors toute publicité, en page
d’accueil du site.

         
Dit qu’elle devra intervenir dans un
délai de 15 jours à compter de la date à laquelle le jugement aura revêtu un
caractère définitif sous astreinte de 500€ par jour de retard.

Voilà donc
ce qu’a dit la justice française en laquelle Vincent Diko Hanoune place
sa confiance en nous demandant de nous adresser à elle. Elle ne peut pas être
qualifiée de justice aux ordres. Elle veille à ce que les citoyens accèdent à
leurs droits et que certains ne s’arrogent pas le droit d’agresser impunément
d’autres.

C’est le lieu de rappeler ici que nous aurions aimé nous passer de
cette procédure. Mais la haine tenace et irrationnelle et la mauvaise foi
caractérisée en dépit du bon sens nous auront imposé cette épreuve. Nous
nous demandons encore pourquoi, malgré notre parcours, notre passé et notre
présent qui ont, tous les jours, milité en notre faveur et nous ont lavés de
ces accusations ignobles si éloignées de ce que nous sommes, Vincent Diko
Hanoune et certains de ses proches s’acharnent à nous jeter dans un camp qui
n’est pas le nôtre. A qui profitent toute cette haine, cette énergie gaspillée,
ce temps perdu ?
En tout cas pas au camp de ceux qui ont jusqu’ici
lutté pour mettre fin aux injustices en Mauritanie, camp dont nous nous
réclamons aujourd’hui plus que jamais.

Pour que le débat serein et constructif reprenne le dessus et
qu’on se penche sur les véritables maux de la Mauritanie, nous prévenons que
nous ne laisserons plus jamais passer calomnies, dénigrements, diffamations,
accusations gratuites et mensongères et autres procès en sorcellerie. Que
chacune et chacun prenne ses responsabilités et réponde de ses actes. A bon
entendeur salut.


Fait à Paris,
le, 10 juillet 2017.

Abdoulaye Diagana et Mohamed Abba Ould Jeilany



Source crédit: Mail 

DAFORT ALERTE :UNE AFFAIRE FONCIÈRE, ON TRAÎNE TOUJOURS UN VIEILLARD..!


​Flash Info 8 juillet 2017: l’affaire du « jardin du vieux » DIARRA à DAFORT. 


Le litige foncier rapporté il y’a quelques mois qui était en souffrance auprès du préfet de Ould yengé dans le Guidimagha Sud mauritanien, refait surface ces dernières heures. Le vieux DIARRA centenaire d’âge a été convoqué une nouvelle fois  par les autorités départementales . D’après une source fiable du terrain, l’autre camp qui réclame la propriété du jardin sur la base du régime féodal d’antan sur le foncier, est également convoqué. Ces derniers temps, on apprend que le jeune préfet du département avait été muté et remplacé par un nouveau. Partis ce jour vers Ould Yengé, le vieux DIARRA qui serait le plus âgé de tout DAFORT, et ses proches sauront sur place quelle évolution est en cours sur cette affaire avec ce nouveau représentant de l’État.
Une affaire à suivre…!
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La suite…

Retour sur la convocation du vieux DIARRA à Ould Yengé ce samedi 8 juillet 2017. 



Arrivés ce matin auprès du préfet, le vieux CENTENAIRE et ses proches ont écouté l’explicatif de ce qui a été l’origine de leur convocation. En l’effet, le nouveau préfet du département leur a dit que l’autre camp protagoniste est venu se plaindre que la famille DIARRA aurait agrandi le jardin ces temps-ci. Le vieux DIARRA a exprimé un démenti ferme sur cette accusation qui ne serait qu’une énième tentative du camp féodal pour alimenter vainement le litige autour d’un terrain occupé et travaillé depuis bientôt 60 ans. D’après le rapport reçu d’une source proche du vieux ce soir, le représentant de l’État leur a confirmé la propriété du jardin au regard de la loi foncière,  déjà actée ORALEMENT  par son prédécesseur muté. Par ailleurs le préfet promet qu’il se rendrait prochainement au village DAFORT pour parler sur la question foncière. Pour rappel, son prédécesseur avait promis cette éventualité en vain finalement. 

Ci-joint le lien d’un témoignage relatif à cette affaire pendante: http://wp.me/p5GJMr-AU

K.S

​L’engagement contre les séquelles esclavagistes en milieu soninké: Des FAITS étranges à Amagué, village malien dans le cercle de Nioro. 


Il y’a quelques jours, à Amagué village soninké du Mali , des militants abolitionnistes qui se sont réunis pour dénoncer certains rapports coutumiers de l’ordre sociétal en vigueur, faisaient l’objet d’innombrables chantages et d’une tentative d’ostracisation. En effet, ceux, identifiés comme activistes sous l’élan transnational du Forum de conscientisation et de sensibilisation GANBANAAXU FEDDE , se sont heurtés à une sorte d’embargo auprès des forgerons de la localité. Des éléments de la composante sociale spécialiste de la forge ont refusé de rendre tout service aux individus encartés abolitionnistes. D’après des sources proches du terrain, cette décision serait prise sur l’ordre des milieux féodaux régnants. Face à cette situation étrange censée servir un élément de pression de contre-campagne réactionnaire, les personnes lésées ont porté l’affaire aux autorités du cercle à Nioro. Et ce lundi 3 juillet 2017, répondant aux convocations du procureur, les différents protagonistes ont été réunis dans son bureau. Les uns et les autres ont exprimé leurs lectures de l’affaire. Selon les rapports fraîchement obtenus ces dernières heures, le représentant des forgerons a reconnu la situation mise en cause  en chargeant le camp du chef de village qui est indexé comme l’instigateur. Par ailleurs, le représentant du camp féodal n’a pas  voulu reconnaître la source du litige, en extrapolant vers une mésentente qui serait liées aux rituels religieux. Au final, un rappel à l’ordre a été prononcé par le procureur qui met en garde contre toutes situations conflictuelles à connotation esclavagiste et féodale. Encore une fois dans le giron soninké, que ce soit dans un village du Guidimagha mauritanien ou dans une localité rurale d’une contrée malienne, il suffirait de refuser les assignations sociétales hiérarchiques pour subir le courroux des milieux féodaux régnants. Une certaine mentalité nocive foncièrement réactionnaire pervertit le lien social intracommunautaire sans cesse.

K.S

Esclavage, discrimination et religion en Mauritanie :Les dilemmes de la république islamique, à l’épreuve du G5 Sahel



I. Un abus de plus, dans une dérive sans bruit


En catimini, les députés votaient, le vendredi 9 juin 2017, un projet de loi portant pénalisation de la discrimination. Au paragraphe premier de l’article 10, il est stipulé : « quiconque encourage un discours incendiaire contre le rite officiel de la République islamique de Mauritanie est puni d’un (1) an à cinq (5) ans d’emprisonnement ».

Au moment de présenter le texte aux élus, le Ministre de la Justice, avocat dans une vie antérieure, rassurait : « la loi est générale et impersonnelle et ne vise pas une personne ou une frange en particulier pas plus qu’elle ne vise à faire taire une quelconque voix, ni punir quelqu’un, qui s’exprime contre l’injustice mais, au contraire, essaie de protéger la société et de préserver la cohésion au sein de ses composantes ». Quand un juriste commence par s’excuser, il convient d’appréhender la suite.

Le fait, constant, est que le pays s’enfonce, depuis quelques années, dans une régression intellectuelle sans précédent, sous l’influence d’une nébuleuse salafiste, aux sources de financement dont l’opacité se drape de dévotion. Les promoteurs les plus zélés de la théocratie par doses homéopathiques se recrutent, aussi bien, parmi les notables acquis au pouvoir que ceux ouvertement affiliés à l’Internationale islamiste. Leur émulation au pire ne cesse de précipiter la Mauritanie,  naguère terre d’élection soufie, dans la littéralité aliénante du wahhabisme. A force de dissimulation et de patience, confortées par la résignation des élus et le populisme des dirigeants, une nouvelle Talibanie s’enracine, sans coup férir, doucement.  L’avenir du jihadisme en Afrique de l’Ouest dépend de la constance avec laquelle la dérive de l’extrémisme confortera son emprise sur les institutions et le territoire poireux de la Mauritanie. Au moment où Nouakchott accueille le siège de la coalition antiterroriste G5 Sahel, dispositif désormais sous caution des Nations unies, les partenaires extérieurs se gardent bien d’évoquer la réalité d’une radicalisation irréversible. Paresse, négligence et abus de complaisance contribuent à accentuer l’évolution en cours vers l’émergence, graduelle, d’un modèle de gouvernement à vocation jihadiste. Quasiment à ciel ouvert, la Mauritanie abrite, aujourd’hui, le laboratoire le plus avancé, sur l’aire ouest-africaine, dans la confection et la diffusion industrielles d’une idéologie de la haine et du meurtre de masse, en comparaison de quoi le nazisme passerait bientôt pour une attrapade de recréation.  De sombres prédicateurs appellent à l’homicide et excitent à la xénophobie confessionnelle, sans jamais susciter la curiosité d’un juge. Ici, l’on peut désormais tuer son voisin après l’avoir dépouillé et assassiner ses parents dès lors qu’un jurisconsulte les excommunierait. Etes-vous tenté de régler un mécompte avec quelque fâcheux ? Réputez-le ennemi de l’Islam, il sera occis par la foule avant que d’avoir plaidé !!

Le dessein du tout-religieux vient couvrir, du voile de la piété et de l’unicité de la Umma, un modèle de conservation sociale que marquent la verticalité, la contrainte morale, la préséance de naissance, la mentalité du racisme outrancier et l’attachement aux privilèges indus. Sous la dérive du fanatisme à l’œuvre en Mauritanie, se profile la fuite éperdue vers le déni, parmi la communauté des anciens maîtres d’esclaves ; devant le défi menaçant de la montée des revendications de citoyenneté et d’équité, les tenants de la supériorité par le gène n’ont plus que la religion pour refuge ; il s’en servent, à présent, comme bouclier et arme de destruction massive.

II. Quand un gouvernement légalise l’extrémisme religieux

En cette ère de duplicité où bien des Etats musulmans se débattent avec l’extrémisme qui les fonde – au point de s’accuser mutuellement d’apologie du terrorisme – quelques interrogations légitimes s’imposent : en légiférant avec tant de maladresse, qui et quoi le gouvernement mauritanien cherche-t-il à protéger ? La question prend un relief singulier si l’on garde à l’esprit qu’il n’existe aucune solution religieuse à la violence éponyme ; l’ironie du paradoxe réside dans ce que la plupart des pays producteurs et exportateurs du projet de contrôle des consciences, de l’habillement et de l’intimité, appliquent, dans leurs lois, l’essentiel de l’agenda d’uniformisation consubstantiel au jihadisme. Un Etat qui partage à plus de 90% la doctrine et le substrat moral des terroristes, est-il en mesure de la combattre ? Voilà une question à quoi le législateur mauritanien vient d’apporter une réponse non dénuée de cynisme, avec, cependant, une pointe d’humour dans la volonté d’autodestruction.

Les promoteurs de la diversion arguent, par des canaux obliques, de leur détermination à ériger un mur contre l’intolérance, que le pouvoir impute aux Frères musulmans, présumés poulains du Qatar. Or, prenant fait et cause pour l’Arabie Saoudite, dans une querelle entre des royautés aussi exotiques qu’étrangères à son environnement, la Mauritanie ne mesure dans quel piège risible elle s’enferre : quand Riad reproche à Doha, de soutenir le terrorisme, la décence commande de sourire. Le 25 juin 2017, lors de la prière de fin du Ramadan, l’autoproclamé Grand Mufti, et imam de la mosquée centrale de Nouakchott, suggérait l’interdiction du Chiisme, à cause, expliquait-il, de ses « fausses croyances » ; quelques jours avant, il dénouait, dans une vidéo d’anthologie, les finesses juridiques et la licéité du mariage entre humain et djinn. Il trouva même matière à interdire l’union d’une musulmane avec un esprit mécréant sauf si ce dernier venait à se convertir !!! Evidemment, en vertu du nouveau texte de loi, toute moquerie à son égard relèverait du « …discours incendiaire…». Hormis le comique des circonstances survolées ici, l’absurdité de loi du 9 juin 2017 se vérifie ailleurs :




1. La notion de « rite officiel », en l’occurrence le malékisme, pose problème ; nulle disposition de la Constitution ne précise une telle qualité ni ne dit, a fortiori, un quelconque rapport de conformité, de l’Etat, à l’obédience sunnite ; l’école malékite n’en est qu’une expression parmi 4, au total. L’article 5, « l’islam est la religion du peuple et de l’État » consacre l’unicité confessionnelle du pays mais sans en préciser le détail.




2. Tout aussi trouble s’avère le lien entre une norme supposée punir les discriminations entre citoyens et la consécration d’une doctrine du lien à Dieu. Un Etat moderne, dit « de droit », de surcroît régi par le pluralisme, les élections et la limitation du mandat présidentiel, est-il fondé à régir l’avenir post-mortem des citoyens ? Là, encore, la Mauritanie innove et de belle façon : plus la misère, l’insalubrité, la maladie débordent l’action publique, davantage le gouvernement s’investit pour réserver, à ses administrés morts, les conditions optimales du séjour au Paradis. Le déplacement de compétence, en réalité un judicieux transfert d’irresponsabilité, comporte, pour ses bénéficiaires, l’assurance de l’impunité ici-bas. Aucun trépassé ne reviendra réclamer la restitution des droits bafoués. Et quant le Prince inique ne craint Dieu, il s’emploie, inversement, à favoriser cette crainte parmi ses sujets. Le tour est joué !




III. Instrumentaliser la foi pour subjuguer




En Mauritanie, l’esclavage hérité reste encore répandu, aussi bien dans ses illustrations concrètes qu’au travers des rapports psychologiques et symboliques de domination. Si la pratique prévalait, naguère, dans toutes les communautés ethniques, sa perpétuité, au sein des populations arabo-berbères, reflète encore le modèle originel de la servitude par ascendance ; dans ce schéma multiséculaire d’exploitation de l’homme par l’homme, les Hratin (captifs et descendants) se transmettent, d’une génération à la suivante, leur condition de parias, corvéables, marginalisés et, cependant, indispensables à la cohérence pyramidale de l’inégalité de naissance, pilier de l’équilibre social. Au fil des siècles, les Hratin ont été entretenus dans l’illusion que « le paradis se trouve sous les pieds du maître». L’efficacité du mécanisme de domestication mentale, prenait le relais de la force brute et dressait ainsi les personnes asservies, aux réflexes d’une docilité étirable à l’infini; les victimes grandissent dans l’acceptation, pieuse, de leur sort, sous peine, sinon, de s’exposer à la colère divine. Dépourvus d’éducation de nature à entretenir l’esprit critique et de moyens de subsistance susceptibles de garantir l’autonomie alimentaire, la plupart se croyaient esclaves par la volonté de Dieu.  Leur prise de conscience et volonté d’émancipations finissaient, toujours, par se figer devant l’objection effrayante de l’impiété. Sous le coup du chantage, ils courbaient l’échine ; ultime dissuasion, le risque de rôtir en enfer aplanissait leur docilité.

Au cours du dernier siècle, l’esclavage a été abrogé, en théorie, à trois reprises. Pour la première fois, en 1905, un décret prévoit l’application, sur le territoire de la Mauritanie, de la loi française de 1848, dite d’abolition, sur l’étendue des colonies. L’interdiction par défaut viendra, ensuite, dans la première Constitution (1961) qui se référait, en son préambule, aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Suite à l’indignation suscitée par la vente, en 1980, sur la place du marché d’Atar, d’une esclave prénommée M’barka, les autorités de l’époque décidèrent d’une nouvelle mesure; ainsi,  l’ordonnance no 081-234 du 9 novembre 1981 mettait un terme, du moins en titre, à une oppression immémoriale.

Contre la persistance du phénomène, l’Etat mauritanien a dû revenir à la charge, par deux fois, au début du 21ème siècle. Aussi, fut votée, la loi 025/2003 portant répression de la traite des personnes qui incrimine l’enrôlement, le transport et le transfert des humains, par la force ou sous la menace, à des fins d’exploitation sexuelle ou économique ; suivront, le 3 septembre 2007, l’incrimination expresse de l’esclavage et la pénalisation des pratiques associés.

En plus de l’arsenal juridique interne, la Mauritanie est partie à la plupart des instruments internationaux relatifs à la protection de la dignité humaine ; ici, il nous faut citer un arsenal impressionnant : « Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants, Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, Convention relative aux droits de l’enfant, Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Elle adhère également aux textes internationaux, ci-après, qui interdisent – expressément – les pratiques esclavagistes: Convention relative à l’esclavage de 1926 et Protocole amendant la Convention relative à l’esclavage, Convention supplémentaire relative à l’abolition de l’esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l’esclavage de 1956, Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, la Convention no 138 de l’Organisation internationale du travail (Oit) concernant l’âge minimum d’admission à l’emploi, la Convention no 182 de l’Oit concernant l’interdiction des pires  formes de travail des enfants et l’action immédiate en vue de leur élimination et, enfin, la Convention no 29 de l’Oit concernant le travail forcé ou obligatoire. »



IV. Du déni au dédoublement



Malgré la profusion de textes législatifs contre l’esclavage, l’usage, multiséculaire, persiste et mue. Le camp des défenseurs de la domination ne se cache d’œuvrer à maintenir des rapports sociaux de type inégalitaire ;  le déni mécanique de l’esclavage  que cultivent les élites dirigeantes, procède des symptômes de cette cécité volontaire sur le cours de l’histoire ; il referme, surtout, une incitation à se taire, adressée aux magistrats et personnels de la sécurité publique; il en résulte l’immunité des auteurs d’actes d’esclavage avérés, lesquels échappent, presque toujours, à la sanction.

Le statuquo perdure : en Mauritanie, il est toujours fait révérence et référence aux prosateurs d’ouvrages de droit – conçus entre les 10e et 14e siècles – juristes et exégètes malékites, qui glosaient sur la traite des êtres humains, leurs castration, viol, vente, acquisition et soumission à des usages humiliants et dégradants : dans ces livres, les faits d’esclavage sont codifiées en contradiction flagrante avec l’esprit de la Révélation et la geste du Prophète de l’Islam. Ainsi, les partisans de la méthode douce objectaient-ils aux abolitionnistes : « malgré l’oppression dont vous vous sentez victimes, vous et nous sommes quand même, tous musulmans ». Les abolitionnistes leur répliquaient, non sans malice : « hier, à la pire époque de l’esclavage, nous étions, vous et nous, tout aussi musulmans ». Il résulte de cette contradiction point assumée par une majorité de mauritaniens, une espèce de schizophrénie ontologique où l’on convoque la religion pour légitimer a priori et justifier a posteriori. Si les islamistes locaux se sont enfin rangés à la dénonciation de l’esclavage traditionnel, en des termes qui n’autorisent plus d’ambiguïté, la plupart restent chevillés à un corpus dans lequel la figure du serviteur, sujet humain sans personnalité propre, organise la matrice même de l’épistémologie du droit.  

Ces textes et attitudes – que le projet de loi tend à préserver de la réfutation – sont enseignés, en Mauritanie, dans le cursus des cycles de formation des imams, des jurisconsultes, juges, administrateurs civils, officiers de police judiciaire, personnels de gestion du culte, du statut personnel et des successions, des tribunaux et des auxiliaires de justice. L’Etat mauritanien subventionne l’apprentissage doctrinal de la discrimination et de la violence, fondées sur la race et la croyance et ce, en infraction à ses engagements internationaux. Pire, la quasi-totalité des écoles coraniques (Mahadhra) professent ce modèle de suprématie et l’entourent ainsi de l’immunité, dans un pays où le législateur  punit, de mort,  5 crimes d’opinion, sans lien causal à l’homicide : les infractions d’apostasie, de blasphème et de refus de prier se distinguent par leur caractère immatériel. Désormais, l’article 10 précité élargit le champ du soupçon, donc le potentiel d’incrimination de ces chefs aggravés. Demain, en vertu de la nouvelle loi, n’importe quel juge un tantinet chatouilleux, dispose de la faculté d’exposer un citoyen à la peine capitale. Il lui suffit de constater l’atteinte au « rite officiel » avant d’extrapoler un délit d’intention, telle la Zendagha, passible de l’élimination physique, à l’article 306, alinéa 4, du code pénal. Des voix s’élèvent, régulièrement, dans certaines mosquées et sur les réseaux sociaux, pour réclamer la liquidation des militants de la dignité humaine, notamment les femmes ; certaines ont essuyé des menaces d’assassinat, agrémentées du détail clinique de l’exécution, tels les sévices des yeux arrachés et la crucifixion. Il n’y eut aucune poursuite.

Dans ce contexte et par défiance au bloc conservateur, l’organisation interdite Ira – Mauritanie organisait,  le 27 avril 2012, la prière hebdomadaire du vendredi sur une place au centre de Riyad, un quartier populaire de Nouakchott ; à l’issue du rituel, il fut procédé à l’incinération d’exemplaires des ouvrages du code négrier, cités dessus. L’acte provoqua, envers les militants abolitionnistes, une réaction disproportionnée en sa brutalité, de la part des autorités et d’une partie de l’opinion ; celles-ci jouissaient alors d’une situation de monopole éditorial ; il s’ensuivit, quelques semaines durant, un véritable matraquage par les média d’Etat et la majorité de la presse libre ; la mainmise ethno-tribale sur les moyens de communications trahissait, alors une ampleur telle que la superstructure intellectuelle dévoilait sa vocation à défendre et proroger la durée de vie du système d’hégémonie.



V. Propositions pour une avancée qualitative



Dans un élan d’adéquation au temps présent, la situation des Droits humains en Mauritanie requiert d’amplifier le souffle libérateur du lendemain des années de dictature militaire. Depuis les 10ème aux 14ème siècles, l’humanité a réalisé et partage d’importants progrès dont la dynamique se poursuivra, sans discontinuer. La Mauritanie, si elle tient encore à survivre, ne saurait figer son entendement, ses facultés et les élans de son espérance, dans l’imitation de l’ancienne Arabie.

Aujourd’hui, il convient de se mobiliser, pour déconstruire, ensemble, le processus d’aliénation et de déculturation qui ensable le pays et l’étouffe, sous une surenchère de ténèbres ; le fanatisme et l’outrance dans l’effusion de sang sont la promesse, oui, la rançon prévisible d’un tel égarement. Sahel, Nigéria, Cameroun, Somalie, littoral Swahili, Syrie, Irak, Yémen, Pakistan, Afghanistan, Philippines, Maldives, monarchies du Golfe, Iran écrivent en lettres d’hémoglobine, autant de pages ouvertes qui se donnent à lire et méditer par des gens doués de discernement.

A rebours de l’immersion irréversible du monde arabe dans la virulence de ses démons déchaînés, il appartient, aux mauritaniens – qui sont des sahéliens – de susciter un cadre d’échange et de réflexion afin de reformuler une perception de leur devenir, dans ses dimensions, à la fois métaphysique et séculière ; là, une stratégie nationale d’éradication du racisme et des discriminations puiserait sa substance. La Mauritanie n’est pas une satrapie orientale ; à le devenir, elle ne gagnerait que le règne de la peur, de l’hypocrisie et de la misogynie ; pour l’instant, la société, angoissée par les sermons de la culpabilité et du péché et culturellement désarticulée, abdique son identité ; elle se noie dans le recours systématique à la Fatwa et se confectionne des généalogies fantaisistes dans un rapport de plus en plus complexé à son histoire.  Les berbères deviennent des Qoraïchites, les Hassan se prétendent de la famille du Prophète (Psl) à moins de se découvrir une ascendance auprès de l’un des 5 premiers Califes ;  les braves Peuls du Macina et du Futa en arrivent à convoiter un résidu de filiation périphérique, aux confins de Médine, la ville des Ansar ; comment s’étonner que cette Mauritanie de la réification et de la mésestime de soi, commence, un jour, à produire une génération de jeunes, gavés au Jihad ?  Aux yeux de la génération élevée dans la honte de ses ancêtres, l’acmé de la vertu réside, dorénavant, dans le succès à accomplir la forme la plus vicieuse du suicide : celui qui tue les autres. L’arabisation du début des années 1980 mûrit ; après l’amertume du premier fruit lors de la tentative d’épuration ethnique en 1986-1991, elle livre enfin, sa moisson vénéneuse, le salafisme.

Envers et contre la pente de l’anéantissement collectif, le gouvernement mauritanien devrait se ressaisir et accepter l’organisation, avec la société civile, d’un débat de franchise et d’audace, pour :



– Analyser, hors de toute censure, l’histoire de l’esclavage dans le monde arabo-musulman, faire ressortir le message juste, humaniste et libérateur de l’Islam mais aussi s’inspirer de l’expérience profane en matière de promotion de l’universalisme, de l’instruction libre et de la double sacralité du corps et de la vie ;



– Soumettre à l’examen critique, certaines sources du rite malékite et mettre en évidence leurs contradictions manifestes, avec la Constitution, le droit interne et les engagements internationaux de la Mauritanie ; la levée des restrictions légales à la recherche et à l’expression des idées requiert l’abrogation de tous les délits intellectuels, à commencer par le fameux article 10 susmentionné ;



– Harmoniser la législation mauritanienne sur l’esclavage et les ségrégations, afin d’abroger les défaillances, erreurs, contradictions, omissions et vides, possibles alibis en faveur des contrevenants incriminés;



– Entretenir, entre experts d’horizons différents, un débat sur des approches matérielles et de formation, au profit – exclusif – des Hratin, pour l’éradication de l’esclavage et de son legs mental.



03 Juillet 2017





  • Balla Touré, consultant, agro environnementaliste, activiste des Droits humains/IRA – Mauritanie.


  • Biram Dah Abeid, juriste, historien, activiste des Droits humains/IRA – Mauritanie, Candidat aux élections présidentielles en Mauritanie, prix des droits de l’Homme de l’ONU, 2013, parmi les hundred Times les plus influents au monde en 2017.


  • Jemal Ould Sid’ Ahmed Yessa, universitaire, politiste, spécialiste du Jihad subsaharien. 



Source crédit: service médias publics IRA-MAURITANIE via Mail.