Pour certains milieux racialistes camouflés et recyclés en chantres de la démocratie à l’occasion pour des motifs stratégiques et politiciens, le Noir qui ose développer une conscience politique sous l’angle panafricaniste et à l’échelle transnational, doit être sali et honni à jamais. Pratiquement tous les autres peuples développent des solidarités actives et transnationales sous l’habillage culturel pour se soutenir mutuellement. Ainsi même le référent religieux qu’on sert en langage « mauritanien » pour magnifier une supposée cohésion sociale et confessionnelle, n’est qu’un leurre par évidence.
Chez nous , par exemple le panarabisme structuré et érigé peu à peu en politique identitaire d’État n’est rien d’autre que la victoire du baathisme d’antan. Le nationalisme arabocentrique et comploteur qui avait participé à la dislocation de l’empire ottoman (dernier ordre califal) , continue le même jeu impérialiste, et nous sommes témoins de logiques conséquences au proche-orient aujourd’hui (cas palestinien entre autres) . Un panarabe mauritanien se préoccupe plus pour la situation géopolitique de Bachar al-ssad le syrien et ses soutiens que de ses « concitoyens » negro-mauritaniens. Pour certains, la solidarité transnationale basée sur l’arabité mais non sur « l’islamité » est une valeur d’honneur et de grandeur au nom d’un impérialisme politique et culturel. De l’autre côté, on voudrait faire croire que toute velléité d’une expression afrocentrique et transnationale serait perçue comme « extrémiste ou sectaire » . Seul le Noir doit subir l’ordre d’un dominant historiquement de l’extérieur, et il n’a pas droit d’avoir des solidarités actives auprès d’autres Noirs de l’intérieur ou de l’extérieur du cadre géographique dit légal. Un arabo-berbère mauritanien qui crie pour l’arabe palestinien , est un DIGNE, alors que deux noirs mauritaniens lésés dans leurs politiques et sociaux qui se parlent et s’engagent ensemble contre un système étatique noyauté, sont taxés d’extrêmistes. Celui qui vous conteste explicitement votre droit de vous redéfinir statutairement dans l’ordre tribalo-féodal du bas, n’acceptera pas la plénitude de votre CITOYENNETÉ à l’échelle nationale. En langage mauritanien, la notion de CITOYEN n’a aucun fond digne de ce nom. L’entente non – officielle d’une minorité trans-communautaire qui se partage le « Gâteau Mauritanie » depuis plusieurs décennies, fait semblant d’ignorer que les orientations stratégiques d’hier qui excluaient l’écrasante majorité de la « Chose politique » ne peuvent durer éternellement.
K.S