Ce 17 mai 2016, le verdict de la cour suprême autorise la libération immédiate des leaders abolitionnistes et anti-esclavagistes Biram Dah Abeid et Brahim Bilal Ramdhane emprisonnés depuis Novembre 2014. Le président d’IRA-Mauritanie Biram Dah Abeid et son vice-président Brahim Bilal Ramdhane ont été accueillis devant la prison par les cadres du mouvement abolitionniste et une immense foule des militants et des sympathisants. Envahis par ces derniers dans une ferveur populaire, les deux hommes ont pu exprimer quelques mots aux micros de la presse, et ils ont salué l’engagement des militants et leurs soutiens qui sont victorieux par cette libération. Il a fallu un travail énorme des membres du comité de la paix d’IRA-Mauritanie, pour frayer un chemin pour accéder au véhicule destiné aux ex prisonniers. Arrivés dans le quartier de Ryadh où se trouve le domicile du président Biram Dah Abeid, les deux compagnons ont été chaleureusement acclamés et salués par une impressionnante marée humaine. Face à cette ferveur, le président d’IRA-Mauritanie entouré de sa suite sur la terrasse d’un bâtiment , a pris la parole en saluant une nouvelle fois ses militants et ses soutiens . Dans cette prise de parole publique, le leader abolitionniste a exprimé sa détermination de mettre fin au système d’exploitation et ses laudateurs. Il a expliqué que toutes les manoeuvres fourbes ourdies par le pouvoir en place pour casser son mouvement, ont échoué, et lui et ses camarades sont plus que jamais déterminés dans leur lutte contre les injustices dans le pays. Ce bain de foule autour d’un mouvement que l’État refuse toujours toute reconnaissance officielle , peut être un tournant historique de la jeune vie d’IRA ( Initiative pour la Résurgence Abolitionniste créée en 2008 ) . Ces derniers jours, les leaders abolitionnistes libérés ont reçu les visites de courtoisie de quelques hommes politiques de poids. Il est à noter aussi le déplacement de l’ambassadeur américain pour saluer les ex prisonniers. Par ailleurs on compte plusieurs communiqués de félicitations émanant d’ONG internationales, de partis politiques et d’associations de défense des droits humains.
Revenons à cette énorme foule compacte qui a été constatée ce jour de libération. Le monde qu’on a vu via les photos et les images, était Noir à 99,99% , ce qui suscite d’évidentes interrogations chez plusieurs observateurs. Admettons aussi que les gens qui sont sortis pour accompagner et écouter les leaders d’IRA-Mauritanie ne représenteraient pas 0,001% de la population mauritanienne. L’IRA très souvent taxée de tenir un discours “haineux et violent”, ne racialise jamais ni ne communautarise son engagement.
Et les propos de Biram tenus à différents moments après sa sortie n’ont échappé à cette règle. Comme à l’accoutumée, Biram a indexé le régime en place incarné aujourd’hui par Ould Abdel Aziz et ses laudateurs qui utilisent l’appareil étatique contre les faibles. Deux mots (régime et laudateurs) peuvent nous aider à décoder nos chiffres notés plus haut (99,99% et 0,001%). Le régime a comme stratégie de surfer sur un clivage fabriqué entre une minorité dite “sectaire et extrémiste” qui perturberait une supposée cohésion sociale, et une écrasante majorité du peuple qui s’épanouirait dans un pays juste et égalitaire. Du regard d’un élément introduit du système, on ne veut entendre les discours de vérité d’IRA-Mauritanie que sous une compréhension indexatoire d’une communauté ou d’une race. L’intérêt des gens du système est d’entretenir cet amalgame malsain entre les tenants profiteurs et la communauté arabo-berbère dans son ensemble. Ce qui est loin d’être le cas d’un mouvement primé plusieurs fois pour pacifisme. Les laudateurs se reconnaîtront en minimisant la ferveur populaire du 17 mai 2016. Ils sont trans-communautaires et craignent l’idéal insufflé par la fermeté de l’engagement d’IRA au sein de toutes les communautés nationales. Ces laudateurs issus des milieux pro régime comme des milieux pro opposition des NORMES CLASSIQUES, sont allergiques au discours qui prend en compte toutes les injustices qui minent les différentes communautés. Cette approche transversale de la donne peut braquer certains communautaristes qui deviennent des alliés de fait du système d’exploitation qu’ils disent combattre par ailleurs.
La foule du 17 mai 2016 ne visait pas une communauté quelconque, mais elle adhère à un certain IDÉAL qui n’admet aucune stigmatisation à l’envers. On espèrera que l’absence remarquée dans la foule ne soit pas une auto-exclusion de ceux qui ont une compréhension sélective et ceux connus pour une certaine incohérence intellectuelle. La foule n’était pas haineuse et un discours haineux n’a pas été tenu non plus, donc aux absents pour des motifs assumés ou pas, qui racialisent , communautarisent et accusent à tort de revoir leur logiciel. À IRA de s’accrocher à son stratégie facifiste qui a garanti son succès jusqu’à présent. L’arme la plus efficace contre le régime et les laudateurs est/sera ce PACIFISME. Ainsi l’épreuve du TEMPS nous dira qui étaient les “VRAIS HAINEUX VIOLENTS” pour des intérêts égoïstes et partisans au détriment du peuple mauritanien dans son ensemble.
K.S