31-05-2016 07:00 – La Marmite du Partage lève 2 millions d’ouguiyas lors d’un cocktail humanitaire [PhotoReportage]

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Cette levée de fonds dépasse les précédentes sorties de la Marmite du Partage.

Elle a eu lieu samedi 28 Mai, à l’hôtel Halima, lors d’un cocktail humanitaire, organisé en partenariat avec Vesoul Sans frontières, qui a vu la présence entres autres invités de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en Mauriatnie, SEM. Larry André.

Les fonds collectés vont servir à financer les opérations humanitaires de la Marmite du Partage pendant le ramadan.

La Marmite du Partage qui est créée en 2012 compte 380 membres qui chaque année durant le mois bénis du ramadan se retroussent les manches pour servir à manger et à boire à des pauvres dans les quartiers périphériques de Nouakchott, avec la distribution de quelques 2.000 plats.

Cette année, la Marmite du Partage a porté son choix sur l’avocate Me Fatimata Mbaye pour en être la marraine. « Son courage, son combat, sa sincérité et sa présence aux côtés de la jeunesse et de la population, particulièrement des démunis méritent le respect de tout un chacun. Elle n’est pas seulement une femme de la Mauritanie. Elle est une femme du Monde », explique Khally Mamadou Diallo, président de la Marmite du Partage.

Devant l’assistance, Me Mbaye a salué l’engagement des membres de la Marmite du Partage à « relever les défis d’une société unitaire, une société de tolérance, une société de paix ». « En Mauritanie, la diversité fait notre force, et les jeunes qui s’engagent auprès des plus démunis, c’est aussi une autre force qui montre notre solidarité, autre symbole de la Mauritanie, à travers l’Histoire », lance Me Fatimata Mbaye.

« À partir du moment où je peux manger à ma faim et avoir un toit où dormir, je dois contribuer pour que d’autres personnes puissent le faire », rappelle pour sa part Dieynaba Talla, présidente de Vesoul sans frontières, partenaire de la 5e édition du Cocktail humanitaire de la Marmite du Partage.

L’invité d’honneur était le footballeur international mauritanien, Dominique Da Silva. Lors de la soirée, un vibrant hommage a été rendu par le président de la Marmite du Partage au journaliste de L’Authentique Cheikh Oumar Ndiaye et Claude K, fondateur et webmaster de Cridem, le premier décédé le 22 Décembre 2015 et le second, le 26 Septembre 2014.

Pour tout contact : 46 88 89 81 | 22 46 25 09

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Crédit source : http://www.cridem.org (http://cridem.org/C_Info.php?article=684929)

Appel pour sauver l’unité nationale.

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Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA)

Le citoyen noir mauritanien vit une telle marginalisation, voire une exclusion, qu’il devient insoutenable de continuer à la passer sous silence; et ceci dans tous les domaines et plus particulièrement au niveau de l’état civil. La coupe est pleine!
Dans toutes les régions du Sud, ainsi qu’à Nouakchott et à Nouadhibou, les Pulars, les Wolofs, les Soninkés ainsi que les H’aratin éprouvent d’énormes difficultés à s’enrôler et à obtenir leurs pièces d’état civil. On empêche ainsi des centaines, voire des milliers de citoyens de s’enregistrer au niveau de Sebkha, au niveau des autres Mouhgataa, au niveau des représentations diplomatiques à l’étranger en multipliant à leur encontre des barrières administratives infranchissables et des tracasseries en tous genres.

  Depuis sa mise en œuvre, dans des conditions on ne peut plus floues et avec des objectifs inavoués, l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés, s’est évertuée à appliquer une politique d’exclusion. Les responsabilités ont été confiées à une seule ethnie et les nombreux appels des organisations des droits de l’homme et des partis politiques dénonçant cette ségrégations sont restés lettre morte. N’y aurait-il pas une intention inavouée d’exclure une importante composante de cette société après l’échec des politiques d’extermination raciale et de déportation  vécues il n’y a pas si longtemps? On est endroit de se poser la question.
Ira, en organisant aujourd’hui, un sit-in de protestation devant les locaux de l’Agence à Sebkha, lance un appel urgent aux autorités mauritaniennes en vue de remettre les citoyens noirs dans leurs droits et de cesser d’attiser les conflits inter-ethniques au niveau des centres d’enrôlement. Tous les citoyens, sans distinction aucune, doivent obtenir leurs pièces d’état civil. Elle lance aussi un appel à l’opinion internationale et à toutes les forces vives du pays en vue d’unifier les efforts pour contrecarrer cette politique discriminatoire ( Apartheid mauritanien au niveau de l’état civil mais aussi au niveau du partage des revenus). C’est à ce prix que l’espoir d’une Mauritanie unie sera permis.

Nouakchott, le 30 Mai 2016                      La commission de l’information

Les propos du journaliste Moussa Ndiaye, finalement fidèles aux deux ordres (désordres) féodal et clientéliste.

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Ces derniers jours, un journaliste de la télévision mauritanienne du nom de Moussa Ndiaye s’est fait remarqué par un entretien accordé à un site internet sénégalais dakaractu.com . Mr Ndiaye se présentant comme le responsable régional de la Télévision Mauritanienne pour les zones Gorgol et Guidimakha, a brossé un portrait très reluisant de sa Mauritanie. L’une des premières questions du journaliste sénégalais porte sur l’état de la presse en Mauritanie, et celui qui s’est nommé cadre mauritanien a répondu que la presse se porte très bien dans le pays sauf selon lui  quelques autoproclamés journalistes qui ne respectent pas les principes qui régissent le métier. En matière des droits humains, il estime également  que tout va bien, et dénonce ce qu’il croit comme  une intoxication qui viserait la Mauritanie , son président et le peuple en général. Le journaliste sénégalais lui rappelle que les faits sont têtus concernant l’esclavage , Mr Ndiaye s’exclame fièrement en disant qu’il rejoint le président mauritanien Ould Abdel Aziz en niant l’existence du phénomène dans le pays. Il ajoute que ce qui existe ce sont des séquelles esclavagistes qu’il assimile tacitement  aux « valeurs et cultures » dans nos communautés. Concernant la situation des étrangers en Mauritanie, il admet que rien à signaler en général sauf pour ceux qui fraudent en se mettant hors de la loi. Sur ce point il s’est servi d’anecdotes plus ou moins farfelues et indexatoires à l’encontre de certains étrangers….noirs évidemment. Celui qu’on connaissait aux débuts des années 2000, comme un simple présentateur d’une émission sportive à la TVM, se décrit comme quelqu’un qui est sur  le terrain et croit donner du crédit à ses affirmations dignes d’un courtisan aspirant à une cooptation certaine .
À travers sa sortie pleine d’approximations et d’assertions fantaisistes, notre journaliste converti à un semblant patriotisme zélé n’a pas honoré le métier de journaliste, et il est lieu de lui rappeler certains FAITS RÉCENTS .
Monsieur Ndiaye, sur le déni de l’esclavage , si vous êtes journaliste qui observe le terrain, comment avez-vous raté la condamnation récente des esclavagistes reconnus par un tribunal à Néma dans l’Est du pays ? Êtes vous au courant que l’État que dirige le Raïs Ould Abdel Aziz, a instauré des cours spécialisées pour traiter les cas de l’esclavage ?
Pensez-vous que tous les mouvements anti-esclavagistes n’existent que pour faire ce que vous appelez « l’intoxication ». ?
À décoder vos propos concernant les étrangers, on ne peut éviter de suspecter une tendance facile à la  délation contre certains étrangers dits hors la loi. Apparemment votre connaissance du terrain ne vous a pas  permis d’émettre un mot pour le jeune malien qui a succombé à ses blessures après sa fuite à la vue des forces de l’ordre pas toujours tendres avec  l’étranger….. NOIR . Comme par miracle , vos anecdotes qui stigmatisent certains étrangers, ne mentionnent que les étrangers subsahariens, et les autres ( notamment les  Touaregs et arabo-berbères originaires du Nord malien)  sont-ils tous en règle sur  tout le territoire national… ?
Vous êtes probablement dans le cercle de ces gens qui croient se valoriser en prenant des largesses avec la VÉRITÉ . L’erreur fréquente en la matière consistant à échanger Sa Conscience, Son Honneur et Son Professionnalisme contre une promotion clientéliste , est que l’excès de votre posture avec les faits, ne vous assure pas  la confiance escomptée de la part de ceux à qui vous pensez rendre service.
Et vous n’êtes pas le seul dans ce domaine, plusieurs ONG cartables gravitent autour de ce « filon sucré » que certains éléments du pouvoir utilisent pour dénaturer les réalités du pays à l’international .
Les uns et les autres finiront tôt ou tard dans les caniveaux de l’Histoire , car le train de la VÉRITÉ est en vive allure à l’échelle nationale et internationale et les applaudisseurs pour des raisons matérialistes  de l’instant, seront balayés à jamais.
Vous vous êtes présenté comme mauritanien noir et fier de l’être dans une Mauritanie idéalisée où tout va bien pour TOUT LE MONDE. Je dirais que tout va bien pour votre business clientéliste et égocentrique. L’intoxication dénoncée au cours de votre sortie, est bien le propre de votre posture à outrance en déformant les faits pour être dans les petits papiers de vos maîtres à Nouakchott.
Concernant la question de l’esclavage et ses séquelles en Mauritanie, vous niez l’existence du phénomène et vous insinuez une étrange confusion entre les séquelles esclavagistes et ce que vous appelez nos « Valeurs et Cultures ». Par ces dernières , vous entendez très logiquement le système de castes qui serait une norme sociale à garder. Vous comparez subitement ce système bien connu apparemment  dans votre terroir du  Fouta-Toro, avec ce qui peut se faire chez les maures également. Sur ce point, vous n’êtes pas le seul à naviguer en eaux troubles entre les rapports sensibles liant le régime féodal et le système esclavagiste . Nombre de gens  issus des milieux noirs mauritaniens hors haratines, ont une approche ambiguë et hésitante concernant les multiples problématiques liées à l’esclavage et ses séquelles. En effet , certains milieux intellectuels issus de la féodalité très présente en ‘’Mauritanien ‘’ sont très à l’aise avec le vocabulaire tournant sur le RACISME d’état ou de l’AUTRE , et bizarrement nous ne constatons pas la même ardeur sur la question de l’ESCLAVAGE et son versant féodal . Si le système de castes basée sur une certaine hiérarchisation sociale, est une Valeur et une Culture pour un Torodo  (dit noble) que vous êtes dans le Fouta et le Toro, par déduction l’esclavagisme « socialisé’’ et pratiqué chez certains de nos frères Beydanes serait tout autant un marqueur « culturel et valeureux » à conserver. Ainsi nous comprenons mieux les prédispositions sociales et psychologiques qui vous permettent de parler de l’engagement anti-esclavagiste et abolitionniste comme une intoxication. Un Torodo qui s’assume comme tel et qualifiant la hiérarchisation sociale dans laquelle les Hommes ne se valent pas de naissance ,  comme « Valeurs et Cultures » , ne peut avoir de sympathie sincère pour la mouvance abolitionniste . Par rapport ce phénomène de la féodalité, les tenants coutumiers  de nos sociétés sont majoritairement réactionnaires . En effet, toutes velléités de mettre en cause ce système qui se singularise par  l’inégalité entre les  invidivus  sur le matériel et l’immatériel, subissent l’anathème social . Pour Mr Ndiaye et d’autres d’ailleurs , un descendant d’esclaves qui refuse l’assignation dans un statut tordu, ne peut être qu’un partisan de l’intoxication . Il a fait remarquer qu’un groupe existe, nommé « Endam Bilal » des descendants d’esclaves qui seraient fiers de leur ascendance servile .
On est tenté de dire comme si la qualité d’un dit noble ne vaut vraiment que s’il y’a autour des esclaves . La donne psychologique est révélatrice dans certaines communautés où l’engagement anti-esclavagiste et abolitionniste même dans le discours, est assimilé comme haineux et violent contre ce qui est érigée en socle d’identité sacralisée  de la société. Ainsi les mots de notre journaliste de Torodo assimilant les séquelles esclavagistes à nos «valeurs et cultures », seraient très appréciés par l’aristocratie nobiliaire dans  plusieurs endroits du Sud Mauritanien. Au final, fidèle au moins à vos « Valeurs et Cultures » en langage mauritanien.

K.S

IRA-MAURITANIE : Communiqué de remerciement.

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Après dix neuf mois d’incarcération injuste et particulièrement cruelle, dont douze  dans la sinistre prison d’Aleg, loin des nôtres et dans un isolement presque complet, l’appareil judiciaire de Mauritanie, soumis aux caprices de Ould Abdel Aziz, a ordonné notre libération.

La décision de cette libération s’est accompagnée par un aveu d’injustice et d’iniquité caractérisé, formulé sous la forme d’une annulation des décisions des tribunaux qui nous ont jugés, condamnés et jetés en prison au paravent.

Ainsi, nous aurions été victimes d’une erreur judiciaire! Une erreur judiciaire qui nous a soustraits à nos familles et aux nôtres pendant dix neuf mois!
Mais, lors de cette épreuve, nous avons la fierté de dire à nos amis, à nos soutiens que nous n’avons pas faiblis, que nous avons été fidèles aux engagements qui nous ont menés en prisons et dont nous sommes si fiers.
A tous ces amis, à tous ces soutiens, nous exprimons notre profonde gratitude et nos remerciements les plus sincères.
Ce sont vos soutiens qui nous ont aidés à tenir, vos encouragements qui nous ont permis de résister aux tentations et aux sirènes de la compromission.
Merci à vous.
Merci aux hommes et aux femmes, anonymes ou célèbres qui nous ont soutenus.
Merci aux organisations de la  société civile, aux partis et institutions qui nous ont suivis et encouragés.
Merci aux chancelleries qui nous ont soutenus. Merci aux gouvernements des USA, à l’UE et aux institutions internationales comme Amnesty International, Avaaz, Agir Ensemble pour les droits de l’homme, Front Line Défenders et bien d’autres encore qui ont inlassablement demandés notre libération.
A tous, merci et nous vous renouvelons notre serment de continuer notre lutte, résolue, inlassable mais toujours pacifique et civilisée.

Nouakchott le 25 mai 2016  
A u nom des ex prisonniers d’IRA-Mauritanie la commission de communication

J’ai lu avec intérêt la libre expression, voir le lien ci-après, de notre compatriote Ould Hanefi

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J’ai lu avec intérêt la libre expression, voir le lien ci-après, de notre compatriote Ould Hanefi:

http://cridem.org/C_Info.php?article=684624

Il me semble qu’il a peu d’information sur la prise de conscience des Haratine, qui comme tous les opprimés, depuis les temps les plus anciens, ce sont battus pacifiquement ou violemment contre l’injustice (voir l’histoire de l’Egypte, de Perse, de Rome, de l’Europe, y compris la France… La lutte contre l’esclavage, puisqu’il s’agit de cette problématique, s’est effectuée par le combat farouche des femmes et des hommes mis en esclavage dans leurs lieux d’habitation, dans les cales de bateaux et plus tard dans les terroirs de destinations; voir la bibliographie immense éditée, à ce sujet.
Pour les Haratine, aucune recherche anthropologique, sociologique et autres  n’a été effectuée …

L’histoire de la Mauritanie est écrite par les élites dominantes qui n’a cessé de se perpétuer à la prise de souveraineté de ce pays.
En 1960, aucun cadre Haratine n’apparaissait en tant que tel. Cela s’explique par la volonté de la puissance dominante, qui avait fait un deal avec tous les « chefs autoproclamés d’Afrique », d’envoyer leurs enfants à son école à Bafoubé, à St-Louis, etc…

La brutalité coloniale d’une part et son opportunisme de l’autre allaient modeler la triste réalité qui caractérise le pays de nos jours. C’est en effet par la force des choses que le colonisateur détermina les contours actuels du pays, introduisant ainsi, pour la première fois, la notion d’ensemble mauritanien à une mosaïque de race, d’émirat, de tribus, de canton et de régions que par opportunisme il n’a jamais voulu déranger et a même souvent volontairement entretenue.

La colonisation, malgré son prétendu message civilisateur, n’avait pas fait grand chose pour améliorer le sort des esclaves, en général, et encore moins ceux des Haratine.
Ressentant très tôt l’effet négatif de ses premières tentatives de libération des esclaves sur leurs maîtres, le colonisateur français avait fini par céder au chantage de la dissidence des chefs féodaux négro africains et autres chefs de tribus maures et avait fermé l’œil. Il avait ainsi rangé dans ses tiroirs ses lois et même ses idées abolitionnistes, privilégiant la stabilité relative d’une colonie réputée difficile à contrôler, à l’ amélioration du statut et des conditions de vie de ces damnés de la terre. Bien au contraire, il mettra tout en œuvre pour que les Haratines cessent de regarder vers les quatre points cardinaux en aggravant leur dépendance de leurs maîtres, car il avait vite décelé que sans l’intégration de la vocation agricole des Haratines, à celle pastorale de leurs maîtres, la colonie Mauritanienne n’en serait que moins vitale.

Les Haratines quant à eux, naguère exclus parce qu’esclaves, ne sachant pas quel bout prendre la vie, découvrent pour la première fois, à la fin des années 1970, une valorisation de leur ÊTRE à travers leurs organisations, avec la ferme détermination de changer l’ordre pré établi dans ce pays par des voies et moyens pacifiques.

Leurs organisations avaient effectué à l’intérieur du pays, y compris dans le fin fond des Adwaba, des campagnes de sensibilisations et de vulgarisations du projet de société, qu’elles souhaiteraient mettre en place ou s’associer avec d’autres organisations patriotiques nationales…pour le concrétiser.

Et depuis, leurs actions patriotiques rythment toute la vie de notre pays. Il n’est plus possible de l’ignorer ou de la diluer dans des entités avec lesquelles, elle partage, certes, quelques caractères; comme la couleur noire, la langue hassaniya (quelques Haratine blancs), etc … comme l’avaient fait le colon et les régimes précédents.
Ilest utile de rappeler que les Haratine sont la résultante d’un rapport de force et d’un fort brassage avec les négro africains, les berbères et les pseudo-arabes…; (voir l’histoire de peuplement de cette partie de l’Afrique). Aujourd’hui, il constitue UNE COMMUNAUTÉ possédant et jouissant de façon indivise d’un patrimoine en commun en Mauritanie… qui les différencient des autres entités nationales.
L’intérêt, ici, n’est pas de mettre en place une République de Haratine, au contraire, une République citoyenne et démocratique, où, chaque individu ou groupe d’individus bénéficie de droits inaliénables et inaltérables…pour le bien être de tous…
Donc, ils ne comptent et ne peuvent compter, d’abord, que sur eux-même « Lejrab maa Hik lou ye koun eydou » et le résultat est probant. Depuis des décennies et la planète terre redécouvre l’horreur de la servitude, de l’exclusion et de la discrimination dans ce pays que l’on compare au sinistre régime d’Apartheid…
Des femmes et des hommes de toutes conditions sociales et de  toutes les communautés mauritaniennes adhèrent à leur combat.
Ces femmes et ces hommes libres sont très sensibles à l’élan grandissant de solidarité humaine  qu’ils reçoivent d’organisations nationales ou internationales, d’Etats et de femmes ou d’hommes connus ou anonymes de notre pays ou de l’étranger pour cette Mauritanie égalitaire et démocratique souhaitée… Elle se fera par toutes et tous les individus de ce pays aidés par les autres de la planète quelque soit son orientation religieuse, du genre ou de sa nationalité…

Crédit source : Post Facebook de l’auteur Baba Ould Jidou du Phare Citoyen.

23-05-2016 12:33 – Déclaration des organisations nationales de défense et de promotion des droits humains relative à la visite du Rapporteur spécial des Nations Unies Philipp Alston sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme

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Le Calame – La visite de terrain, effectuée dans notre pays du lundi 02 au mercredi 11 mai 2016, par M.Philipp Alston, Rapporteur Spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme a été riche d’enseignements qui appellent plusieurs commentaires.

Contrairement à l’usage, le Rapporteur spécial ne s’est pas limité au seul agenda que lui ont proposé les autorités gouvernementales, il a souhaité s’entretenir avec des organisations de la société civile qui ne sont pas cooptées par le gouvernement mauritanien mais surtout aller à la rencontre des populations victimes de la pauvreté endémique pour se faire sa propre idée de la réalité de la situation.

Ce travail d’enquête et d’analyse fut logiquement sanctionné par un pré rapport dénonçant dans des termes pourtant très diplomatiques le déséquilibre dans la redistribution des richesses et l’exclusion systématique des couches négro-africaine et haratine des sphères de décision.

Un tel langage de vérité, même saupoudré d’une grande dose de diplomatie, ne pouvait que susciter l’ire du gouvernement et d’organisations de la société civile supposées indépendantes mais qui révèlent en l’occurrence leur vrai visage d’officines déguisées de l’Etat.

La première des leçons à tirer du tollé qui a suivi cette visite est l’incurie des autorités gouvernementales qui pensent noyer le poisson en déplaçant le problème sur le terrain de la polémique.

En effet, le très officiel Commissariat aux Droits de l’Homme et à l’Action Humanitaire, qui tient lieu de Ministère de tutelle dans notre pays, s’est affublé d’un communiqué dont l’incohérence et le ridicule n’ont d’égales que l’incompétence des fonctionnaires en charge de ce département et l’absence d’une réelle volonté du gouvernement de prendre à bras le corps la lutte contre la pauvreté et ses causes profondes qui sont à rechercher entre autres dans le système de discrimination et d’exclusion qu’il entretient.

Le Commissariat pointe du doigt « le choix délibéré des lieux et des sites visités et des personnes et populations rencontrées ». En fait ce que dénonce le Commissariat, c’est l’indépendance du Représentant spécial qui ne s’est pas contenté de l’agenda gouvernemental.

Celui-ci a d’abord rendu visite à l’Agence Tadamoun, visite sanctionnée par un communiqué de ladite agence, avant d’aller sur le terrain à la rencontre des populations censées bénéficier de ses services.

Le Commissariat n’a pas supporté que l’émissaire des Nations unies ait rencontré « les populations rapatriées du Sénégal et celles arguant d’avoir des terres expropriées par l’Etat » Or le bon sens, la neutralité et l’indépendance d’esprit commandent qu’un expert censé produire un rapport rencontre et écoute toutes les parties concernées et les rapatriés mauritaniens du Sénégal sont des victimes par excellence de la pauvreté créée et entretenue par l’Etat.

Il n’échappe d’ailleurs à personne que les rapatriés sont encore largement exclus de l’enrôlement, car contrairement aux allégations du Commissariat qui dit que « l’enrôlement est ouvert à tous les citoyens mauritaniens, sans discrimination aucune », la réalité est que plus de neuf mille personnes sur les vingt-quatre milles rapatriés dans le cadre de l’accord tripartite entre la Mauritanie , le Sénégal et le HCR, n’ont pu recouvrer leur état civil et sont devenus des apatrides et des réfugiés dans leur propre pays ,selon les statiques recoupées par l’Union Nationale des Rapatriés du Sénégal(UNRS).

Quant à l’argument fallacieux avancé pour justifier les expropriations, selon lequel « la terre appartient à l’Etat et qu’aucune expropriation n’a jamais été faite en dehors des dispositions légales, ni spécifiquement à une communauté donnée », il y a lieu de rappeler que la loi domaniale 83-127 du 05 Juin 1983 reconnaît la propriété privée ; les expropriations ne peuvent se justifier que pour utilité publique avec compensation juste et équitable des ayants droit ;la protection des zones en réserve foncière , leurs déclassements et les politiques d’aménagement doivent être participatives par l’implication des populations comme premières bénéficiaires.

Or, aucune des expropriations tant décriées n’a été faite dans le respect de ces considérations et, comme par hasard, ces expropriations ne touchent que les paysans et les terres de la seule vallée du fleuve Sénégal.

Le Commissariat met en cause les chiffres avancés par le Représentant Spécial relatif « à la composition de la population et à l’indice de pauvreté en milieu rural » Il convient de rappeler ici que jamais des statistiques officielles basées sur un recensement transparent et impartial des populations n’ont fait état de la composition de la population mauritanienne mais que dans le même temps les documents officiels de République Islamique catégorisent la population en majorité (arabe) et en minorités (peule, soninké, wolof, etc.).

Il est grand temps que l’Etat prenne ses responsabilités et publie les statistiques issues des différents recensements pour mettre fin aux spéculations hasardeuses quant à la représentativité de telle ou telle autre composante nationale.

La deuxième grande leçon que l’on doit tirer du feu allumé pour faire diversion par nos autorités gouvernementales est l’inféodation à l’Etat de diverses organisations et collectifs se réclamant de la société civile.

De la plateforme des Acteurs non Etatiques, à l’Ordre National des Avocats, des ONGs accréditées auprès de l’ECOSOC à l’Association des Journalistes Mauritaniens, les masques sont tombés.

Ces organisations, qui non seulement se sont accommodées mais cherchent à justifier les propos stigmatisant du chef de l’Etat vis-à-vis de la communauté Harratine lors de son discours de Nema, dénoncent une volonté de l’émissaire des Nations Unies de semer le trouble entre les différentes composantes de la population du pays.

Or, ceux qui menacent l’existence du pays en minant la cohésion nationale sont précisément ceux-là mêmes qui appliquent et encouragent les politiques d’exclusion sur la base de l’appartenance raciale, communautaire, ethnique ou tribale. Ce sont tous les alliés objectifs du système qui n’ont pas intérêt à ce que les choses changent et que la Mauritanie devienne un véritable état de droit.

Ce sont ces organisations prétendument de la société civile qui sont à l’avant-garde du combat rétrograde et voué à l’échec visant à maintenir le statu quo en Mauritanie. Ce sont ces alliés objectifs que l’Etat a coopté dans le renouvellement des instances de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH)et dans la mise en place du Mécanisme National de Prévention de la Torture (MNP), organes qui excluent les organisations véritablement indépendantes.

Il est urgent que les partenaires de la Mauritanie se ressaisissent et arrêtent la complicité de fait qu’ils ont avec le système en continuant à travailler en toute connaissance de cause avec des organisations qui n’ont de société civile que le nom. Il est tout aussi urgent que le système des Nations Unies qui continue à cautionner ces officines de l’Etat mauritanien en leur accordant le statut de membre observateur du Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC) prenne ses responsabilités.

Nouakchott, le 22 Mai 2016

Signataires :

1. Coalition Action contre la discrimination Raciale et l’Exclusion -CADRE-

2. Afrique Renaissance

3. Aide aux Veuves et Orphelins des Militaires Mauritaniens-AVOMM-

4. Association Mauritanienne des Droits de l’Homme -AMDH-

5. Conseil Représentatif Soninko en Mauritanie-CRSM-

6. Coordination des Organisations des Victimes e la Répression-COVIRE –

7. Coordination des Anciens Militaires Mauritaniens en Exil –CAMME-

8. Collectif des Orphelins des Victimes Civiles et Militaires-COVICIM-

9. Collectif des Rescapés Militaires -COREMI-

10. Collectif des Rescapés Anciens Détenus Politiques Civils Torturés –CRADPOCIT

11. Collectif des Veuves

12. Collectif des Anciens Fonctionnaires de la Police Victimes des évènements de 1989

13. Collectif Mooyto Koota

14. Club UNESCO pour le Dialogue des Cultures

15. Initiative pour la Résurgence Abolitionniste en Mauritanie –IRA-Mauritanie-

16. Kawtal Ngam Yellitaare

17. Mouvement Autonome pour le Progrès en Mauritanie –MAPROM-

18. Regroupement des Victimes des Evènements de 1990/91 -REVE 90/91-

19. O.D.H-MAURITANIE

20. Organisation Contre les Violations des Droits Humains en Mauritanie –OCVIDH-

21. Touche Pas Ma Nationalité-TPMN-

22. Union Nationale des Rapatriés du Sénégal –UNRS-

Crédit source : http://www.cridem.org

L’IRA : Le décodage possible de la ferveur populaire du 17 mai 2016 à Nouakchott.

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Ce 17 mai 2016, le verdict de la cour suprême autorise la libération immédiate des leaders abolitionnistes et anti-esclavagistes Biram Dah Abeid et Brahim Bilal Ramdhane  emprisonnés depuis Novembre 2014. Le président d’IRA-Mauritanie Biram Dah Abeid et son vice-président Brahim Bilal Ramdhane ont été accueillis devant la prison par les cadres du mouvement abolitionniste et une immense foule des militants et des sympathisants. Envahis par ces derniers dans une ferveur populaire, les deux hommes ont pu exprimer quelques mots aux micros de la presse, et ils ont salué l’engagement des militants et leurs soutiens qui sont victorieux par cette libération. Il a fallu un travail énorme des membres du comité de la paix d’IRA-Mauritanie, pour frayer un chemin pour accéder au véhicule destiné aux ex prisonniers. Arrivés dans le quartier de Ryadh où se trouve le domicile du président Biram Dah Abeid, les deux compagnons ont été chaleureusement acclamés et salués par une impressionnante marée humaine. Face à cette ferveur, le président d’IRA-Mauritanie entouré de sa suite sur la terrasse d’un bâtiment , a pris la parole en saluant une nouvelle fois ses militants et ses soutiens . Dans cette prise de parole publique, le leader abolitionniste a exprimé sa détermination de mettre fin au système d’exploitation et ses laudateurs. Il a expliqué que toutes les manoeuvres fourbes ourdies par le pouvoir en place pour casser son mouvement, ont échoué, et lui et ses camarades sont plus que jamais déterminés dans leur lutte contre les injustices dans le pays. Ce bain de foule autour d’un mouvement que l’État refuse toujours  toute reconnaissance officielle , peut être un tournant historique de la jeune vie d’IRA  ( Initiative pour la Résurgence Abolitionniste créée en 2008 ) . Ces derniers jours, les leaders abolitionnistes libérés ont reçu les visites de courtoisie de quelques hommes politiques de poids. Il est à noter aussi le déplacement de l’ambassadeur américain pour saluer les ex prisonniers. Par ailleurs on compte plusieurs communiqués de félicitations émanant d’ONG internationales, de partis politiques et d’associations de défense des droits humains.
Revenons à cette énorme foule compacte qui a été constatée ce jour de libération. Le monde qu’on a vu via les photos et les images, était Noir à 99,99% , ce qui suscite d’évidentes interrogations chez plusieurs observateurs. Admettons aussi que les gens qui sont sortis pour accompagner et écouter les leaders d’IRA-Mauritanie ne représenteraient pas 0,001% de la population mauritanienne. L’IRA très souvent taxée de tenir un discours “haineux et violent”, ne racialise jamais ni ne communautarise son engagement.
Et les propos de Biram tenus à différents moments après sa sortie n’ont échappé à cette règle. Comme à l’accoutumée, Biram a indexé le régime en place incarné aujourd’hui par Ould Abdel Aziz et ses laudateurs qui utilisent l’appareil étatique contre les faibles. Deux mots (régime et laudateurs) peuvent nous aider à décoder nos chiffres notés plus haut  (99,99% et 0,001%). Le régime a comme stratégie de surfer sur un clivage fabriqué entre une minorité dite “sectaire et extrémiste” qui perturberait une supposée cohésion sociale, et une écrasante majorité du peuple qui s’épanouirait dans un pays juste et égalitaire. Du regard d’un élément introduit du système, on ne veut entendre les discours de vérité d’IRA-Mauritanie que sous une compréhension indexatoire d’une communauté ou d’une race. L’intérêt des gens du système est d’entretenir cet amalgame malsain entre les tenants profiteurs et la communauté arabo-berbère dans son ensemble. Ce qui est loin d’être le cas d’un mouvement primé plusieurs fois pour pacifisme. Les laudateurs se reconnaîtront en minimisant la ferveur populaire du 17 mai 2016. Ils sont trans-communautaires et craignent l’idéal insufflé par la fermeté de l’engagement d’IRA au sein de toutes les communautés nationales. Ces laudateurs issus des milieux pro régime comme des milieux pro opposition des NORMES CLASSIQUES, sont allergiques au discours qui prend en compte toutes les injustices qui minent les différentes communautés. Cette approche transversale de la donne peut braquer certains communautaristes qui deviennent des alliés de fait du système d’exploitation qu’ils disent combattre par ailleurs.
La foule du 17 mai 2016 ne visait  pas une communauté quelconque, mais elle adhère à un certain IDÉAL qui n’admet aucune stigmatisation à l’envers. On espèrera que l’absence remarquée dans la foule ne soit pas  une auto-exclusion de ceux qui ont une compréhension sélective et ceux connus pour une certaine incohérence intellectuelle. La foule n’était pas haineuse et un discours haineux n’a pas été tenu non plus, donc aux absents pour des motifs assumés ou pas,  qui racialisent , communautarisent et accusent à tort de revoir leur logiciel. À IRA de s’accrocher à son stratégie facifiste qui a garanti son succès jusqu’à présent. L’arme la plus efficace contre le régime et les laudateurs est/sera ce PACIFISME. Ainsi l’épreuve du TEMPS nous dira qui étaient les “VRAIS HAINEUX VIOLENTS” pour des intérêts égoïstes et partisans au détriment du peuple mauritanien dans son ensemble.

K.S

En exclusivité : l’entretien avec l’imam Abdoulaye Sarr, le secrétaire général de l’association Main Dans la Main

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Lors de la dernière rencontre annuelle des musulmans de France  (RAMF) organisée par l’UOIF du 13 au 16 Mai 2016, nous avons croisé notre compatriote,  l’imam Abdoulaye Sarr dans l’une des salles de conférence au Parc des Expositions Paris-Le-Bourget.  Il était invité à cette importance rencontre de la communauté musulmane de France, et ce samedi 14 Mai 2016, j’ai eu l’honneur de faire sa connaissance . Ainsi avant son départ,  il a accepté de nous accorder un entretien téléphonique pour le compte de notre blog Soninkidees-jose .
À lire ci après l’essentiel de nos échanges transcrits :

Soninkidees-jose : Bonjour Monsieur Sarr

Abdoulaye Sarr : Bonjour

S-jose : vous êtes secrétaire général de l’association Main Dans la Main, pourriez vous nous parler d’elle et vos activités en Mauritanie… ?

A.Sarr : effectivement , depuis 2011  je suis secrétaire général de l’association Main Dans la Main qui est une association socio-culturelle qui a but principal ; la fraternisation entre les communautés mauritaniennes. La création de l’association vise à reconstituer la fraternité islamique qui lie historiquement toutes les composantes de la population mauritanienne. Le slogan du mouvement est  « les musulmans ne sont que des frères » qui fait référence à un verset coranique. C’est dans ce cadre que nous faisons des activités culturelles et sociales . Pour l’aspect social, nous organisons des caravanes de fraternité composées de personnes issues de toutes les communautés . Ces personnes bénévoles, médecins , pharmaciens et d’autres forment la caravane en sillonnant les villages pour une assistance sanitaire avec des médicaments collectés . Nos caravanes se sont rendues au Trarza pendant 2 années, au Brakna 2 années aussi et au Gorgol ces 2 dernières années. Sur le volet culturel, nous organisons des conférences, des débats et des journées autour d’un thème principal qui est la FRATERNISATION. Nos invités intervenants sont des divers horizons en vu de trouver des solutions à nos problèmes à tous, et nous invitons n’importe qui à condition que son discours soit réconciliateur. L’activité phare de l’association c’est le colloque qui est une rencontre de grande envergure pendant 4 jours avec des ateliers dans lesquels tous les problèmes sont  discutés (racisme ou l’esclavage) dans le but de trouver des solutions. En plus d’une action de médiation , nous organisons une marche de la fraternité à la suite du colloque. Nous avons un événement appelé la rencontre de la fraternité sous format d’un camp de vacances pendant une semaine durant laquelle plus de 150 jeunes mauritaniens de toutes les communautés vont vivre ensemble dans le but de tisser des liens fraternels. Ces jeunes vont débattre et discutent ensemble, de fait les préjugés qui existent de part et d’autre vont tomber et ainsi créer un pont entre les personnes. Par ailleurs, nous organisons ce que nous appelons la Fraternisation entre différentes familles issues de communautés différentes. Nous leur donnons un programme concret de la fraternisation consistant à des visites mensuelles , des appels téléphoniques hebdomadaires et des cadeaux symboliques échangés. Ce processus est suivi par l’association Main Dans la Main qui démontre à l’état échantillon que la Mauritanie doit partir dans ce sens là. Aujourd’hui , nous constatons avec plaisir d’autres associations qui s’activent à  travers des concepts plus ou moins similaires. Nous sommes disposés à travailler avec tous ceux qui vont dans le sens de l’unité du peuple mauritanien. Notre cible principale est la jeunesse qui n’a pas vécu certains événements doulereux dans le passé que nous ne nions pas mais nous promouvons le pardon qui est nécessaire entre croyants.

En plus de notre bureau exécutif, nous avons un conseil d’administration nous permettant tous les 4 ans à l’occasion d’une assemblée générale, de voir l’impact de nos actions et ce qu’il faut revoir dans notre stratégie. Ce conseil d’administration reflète toutes les composantes nationales.

S-jose : les instances de votre association sont centralisées à Nouakchott où vous avez des pôles dans l’intérieur du pays… ?

A.Sarr : Sur ce point, nous avançons lentement mais sûrement. Aujourd’hui nous avons une section au Brakna à Boghé précisément, une autre est en place à Nouadhibou et celle de Zouérate est en projet. Dans notre stratégie de développement, nous espérons ouvrir d’autres sièges dans d’autres zones par la Grâce d’Allah. Je précise que nos actions sont destinées à d’autres zones dans lesquelles nous n’avons pas d’implantation pour l’instant .

S-jose : quels sont vos rapports avec les pouvoirs publics mauritaniens par rapport à vos différentes activités, un appui ou autre chose … ?

A.Sarr : Nous ne recevons rien de la part des autorités étatiques , aucune subvention et rien d’autre . Pourtant nos actions visent à réparer certaines erreurs relevant du pouvoir de l’État mais il n’y a pas de réaction de sa part. Ce sont nos propres moyens qui nous permettent d’organiser nos  activités culturelles et sociales ne demandant pas de gros financements . Je signale même qu’il nous arrive que l’État nous gêne à l’occasion de certaines de nos activités.

S-jose : vous participez ces jours ci à la rencontre annuelle des musulmans de France , vous y êtes à titre personnel ou en étant invité au nom de l’association Main Dans la Main… ?

A.Sarr : Depuis quelques années  nous recevons une invitation de l’UOIF pour participer à cette rencontre et j’y suis au nom de l’association . Nous voulons établir un pont avec l’UOIF et par ces occasions annuelle , nous pouvons accéder aux conférenciers francophones de renom en vu d’éventuelles invitations . Par ce partenariat de fait, l’UOIF nous permet d’acheter des livres à des prix modestes, qui sont transportés chez nous. Notre invitation au Bourget nous donne l’occasion d’apprendre en terme d’organisation , car nous comptons organiser une rencontre de grande envergure en Mauritanie un jour insh’Allah .

S-jose : Quel est votre ressenti après cette édition 2016 de la RAMF… ?

A.Sarr : Comme toujours, cette rencontre  a été très intéressante dont le slogan est  « Ensemble construisons l’avenir » qui doit nous inspirer, nous les mauritaniens. Je compte même proposer un slogan similaire au bureau exécutif . Ceux qui vivent ensemble sont condamnés à construire un avenir commun. Concernant les débats et les conférences, ça a été de haut niveau, une réussite tout simplement et j’ai été personnellement  satisfait.

S-jose : Certaines sources soupçonnent la main masquée du parti politique d’obédience islamiste Tawassoul derrière l’association Main Dans la Main, pourriez – vous dire un mot sur ce point. ?

A.Sarr : Vous savez, c’est facile d’accuser les gens mais prouver c’est difficile. L’association Main Dans la Main est une association socio-culturelle qui est apolitique . Je vous donne l’exemple de Maître Aly Kamara  (avocat décédé récemment) qui était avec Chbih, faisait partie du  conseil d’administration de l’association. L’association regroupe des gens  qui, en dehors comme tout citoyen, peuvent appartenir librement à des partis politiques.
À titre illustratif, aujourd’hui Mr Bâ Amadou Racine , un ancien ministre à l’époque de Taya et membre de l’UPR , est membre du conseil d’administration de l’association. Nous cherchons en Mauritanie toutes les bonnes volontés qui croient en l’unité nationale dans le cadre réel mais pas seulement comme un slogan. Nous évoluons au sein de la société civile hors du champ politique  et collaborons avec tout le monde sans à priori sur les appartenances politiques . Je peux vous citer notre collaboration avec Boubacar Ould Messoud du mouvement SOS ESCLAVES entre autres.
D’autre part, comme que je suis Imam de mosquée, les gens vont supposer des liens avec Tawassoul et d’ailleurs toutes les associations faisant référence à l’islam seront taxées à tort d’être pour ce parti. Je répète que nous sommes une association apolitique et en dehors de l’association, les membres sont libres de choisir leurs camps politiques. Au sein de l’association Main Dans la Main, on peut retrouver des jeunes qui combattent Tawassoul sur le champ politique.

S-jose : Auriez-vous un mot à l’endroit de la diaspora mauritanienne de France. ?

A.Sarr : Je vous souhaite bonne chance . Je souhaiterais à ce que vous vous intéressiez à ce qui se passe au pays et que vous fassiez tout ce que vous pouvez pour la Mauritanie. Le pays a besoin de tous ses fils notamment ceux de la diaspora .

Propos recueillis et transcrits par K.S pour  https://soninkideesjose.wordpress.com

21-05-2016 10:35 – Mauritanie – Biram Dah Abeid : « Je ne céderai pas à la peur et poursuivrai le combat »

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Jeune Afrique – Biram Dah Abeid est un homme libre. Après seize mois de détention dans des conditions qu’il qualifie d' »inhumaines », le célèbre militant anti-esclavagiste mauritanien est physiquement affaibli mais toujours aussi déterminé. Bilan d’Aziz, lutte contre l’esclavagisme et candidature à la prochaine présidentielle : Biram Dah Abeid s’est confié à Jeune Afrique.

Le célèbre défenseur des droits mauritanien n’a rien perdu de sa verve et de son engagement. Condamné à deux ans de prison en août 2015 aux côtés de deux autres militants pour « appartenance à une organisation non reconnue, rassemblement non autorisé, appel à rassemblement non autorisé et violence contre la force publique », Biram Dah Abeid vient de passer seize mois derrière les barreaux.

Sa peine a été en partie annulée mardi 17 mai par la Cour suprême mauritanienne. Dans un revirement inattendu, la haute juridiction a en effet requalifié et allégé les faits retenus contre lui et son camarade de détention Brahim Ould Ramdane, estimant que les deux hommes n’auraient pas dû passer plus d’un an en détention.

Preuve qu’il s’agissait d’un « simulacre de procès », rétorque aujourd’hui Biram Dah Abeid, président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) en Mauritanie, où l’esclavage est toujours pratiqué malgré son abolition en 1981.

Quelques jours après sa remise en liberté, le militant, également connu pour être arrivé en seconde position à l’élection présidentielle de juin 2014, s’est entretenu de ses conditions de détention et de ses ambitions. Interview.

Jeune Afrique : Comment vous portez-vous après 16 mois de détention ?

Biram Dah Abeid : Ma santé s’est détériorée, je vais d’ailleurs passer des examens médicaux dans les prochains jours. J’ai été privé d’exercice physique et d’un régime alimentaire adéquat par rapport aux problèmes de santé que je subis depuis ma grève de la faim et mes précédentes incarcérations.

Nos conditions de détention étaient inhumaines. J’ai échappé aux tortures physiques endurées par mes camardes, mais pas à celles psychologiques et morales. Nous avons subi des privations de soins et de visites familiales.

Comment expliquez-vous ce revirement de situation après la décision de la Cour suprême de vous libérer immédiatement ?

C’est un revirement du pouvoir lui-même. Depuis novembre 2014 [date de son arrestation aux côtés de trois autres militants, NDLR], les autorités mauritaniennes ne cessent de livrer bataille à l’IRA en nous arrêtant arbitrairement et en ordonnant aux juges de nous condamner après des simulacres de procès.

Tout cela n’est que manipulation pour nous abattre. En tant que mouvement de renommée internationale, l’IRA est une épine dans le pied du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Et comme nous l’avons démontré lors de l’élection présidentielle de 2014, nous sommes aussi une force de proposition politique malgré la fraude massive au profit du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz [le président largement réélu en juin 2014, NDLR]. Nous sommes la seule force d’opposition capable de le concurrencer.

Vous dénoncez donc une incarcération politique ?

Bien sûr ! Il s’agit d’une incarcération idéologique car nous menons une bataille contre les dogmes locaux et l’islam esclavagiste, sectaire et féodal incarné par le code noir et le code de l’esclavage. Ce système continue de régir les rapports entre les groupes sociaux en Mauritanie ainsi que les rapports de domination entre la minorité arabo-berbère et la majorité écrasante que sont les esclaves et anciens esclaves.

Après votre détention, comment comptez-vous poursuivre votre combat contre l’esclavage ?

Je ne changerai pas mon approche, l’IRA non plus. Je ne céderai pas à la peur. J’ai consacré ma vie à ce combat et j’ai fait le serment à Dieu et à mes compatriotes de le poursuivre. Je ne renierai jamais ce serment.

Notre approche est une lutte à mort contre le système esclavagiste et raciste qui régit la Mauritanie. Nous sommes des militants pacifistes mais nous ne ferons pas de compromis tant que la Mauritanie ne respectera pas les droits humains.

Serez-vous candidat à la prochaine élection présidentielle ?

Bien sûr, je serai candidat. Mes camarades et moi préparons l’élection de 2019 et travaillons sur le projet de société que nous présenterons aux Mauritaniens. J’incarnerai à nouveau ce projet.

Depuis votre libération, vous avez reçu de nombreux soutiens : ceux de l’Union européenne, de la France mais aussi des États-Unis, qui ont dépêché jeudi à votre rencontre leur ambassadeur Larry E. André à Nouakchott. Que vous a-t-il dit ?

L’ambassadeur des États-Unis m’a témoigné de la solidarité du gouvernement américain envers l’IRA et envers le combat contre l’esclavagisme et pour le respect des droits humains. Les États-Unis considèrent que l’esclavagisme perdure en Mauritanie et est un facteur d’instabilité. Ce soutien me va droit a cœur.

Crédit source : http://www.cridem.org