Dr.Saad Ould Louleid n’est plus le porte-parole du mouvement IRA (Initiative de résurgence pour le mouvement abolitionniste) Mauritanie. Il a été remplacé lors d’une restructuration interne par Dr.Sy Ousmane et Mohamed Ould Bilal. L’annonce en a été faite lors d’une conférence de presse animée aujourd’hui, mardi 29 décembre 2015, par le vice-président d’IRA, Diop Amadou Tijane, en présence de quelques membres du bureau exécutif du mouvement, notamment la deuxième vice-présidente Mme Dado Kane et Hamady Lehbouss, chargé de communication. Dr.Saad Ould Louleid est accusé d’avoir tenu des propos en totale contradiction avec la ligne directrice d’IRA.
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La conférence de presse a également été l’occasion pour Diop Amadou Tijane et Abidine Ould Maatalla de présenter aux militants et aux journalistes le trophée représentant le «TULIPE 2015 » décerné par le gouvernement des Pays-Bas cette année à IRA-Mauritanie. La compétition avait mis aux prises une trentaine d’organisations des droits de l’homme à travers le monde. Selon Ghamou Mint Achour qui avait reçu le trophée à Amsterdam, la remise du prestigieux prix s’est fait en présence de plusieurs hauts responsables hollandais et internationaux, soulignant que l’ambassadeur de Mauritanie invité à la cérémonie, avait refusé d’y assister.
«Ce prix est le combat de tous les militants d’IRA à travers leur engagement, leur courage et leur abnégation » dira Diop Amadou. Il traduit aussi, selon lui, la crédibilité dont jouit le mouvement IRA à travers le monde et la reconnaissance internationale de son sérieux et de la noblesse de son combat. «Ce 10 décembre 2015 restera gravé dans l’histoire d’IRA et de la Mauritanie. Il vient s’ajouter aux nombreuses reconnaissances que notre mouvement ne cesse de connaître depuis sa création en 2008 » ajoutera-t-il. Il a cité dans ce cadre le Prix Weimar obtenu en 2011, le Prix des Nations Unies en 2012, le Prix FrontLine Defender en 2013, le Prix de la ville de Philadelphie en 2013 et le Prix Echoes Africa en 2014.
«Nous avions souhaité voir tous les Mauritaniens fêter avec nous ce prix, car à travers IRA, c’est toute la Mauritanie qui doit se sentir honoré, mais tout comme la jeune Fatou Diop qui vient de remporter le Prix «Sene Petit Gallé » au Sénégal, l’arrivée de Ghamou Mint Achour a été ignorée par les médias nationaux, ce qui ne milite guère en faveur de l’unité nationale » fera remarquer Diop Amadou Tijane. Il a déclaré que ce prix intervient dans un contexte marqué par l’incarcération injuste et abusive des deux leaders d’IRA, Birame Dah Abeid et Brahim Bilal Ramadan, ainsi que l’exil forcé de leur compagnon d’infortune, Djiby Sow.
«IRA, dira le conférencier, va poursuivre son combat qui vise à déconstruire le système esclavagiste, raciste et discriminatoire en place, jusqu’à l’émergence d’une autre Mauritanie et d’un autre mode de société égalitaire où tous les Mauritaniens pourraient vivre sans discrimination ». Il a précisé qu’IRA restera à côté de tous les opprimés, quels que soient leur communauté, et qu’il ne baissera jamais les bras tant que l’esclavage persistera et tant que le problème du génocide des noirs des années 89/92 ne sera pas réglé.
S’agissant du dossier judiciaire des détenus d’IRA, Diop Amadou Tijane a souligné que le dossier est actuellement cliniquement mort du fait d’une justice au pas. «Après la mascarade de procès en appel à Aleg, dira-t-il, le collectif de défense des détenus avait entamé les procédures de cassation devant la Cour Suprême. Les délais requis pour que le parquet d’Aleg clôture les procédures ont été largement dépassés et il me semble que Mohamed Abdel Aziz a décidé de faire purger aux détenus les deux ans fermes auxquels ils ont été condamnés, en piétinant leur droit à un procès juste et équitable ». Selon lui, Aziz en voudrait à Birame et à Brahim d’avoir refusé la liberté provisoire qui leur a été proposé ainsi que leur refus de reconnaître à la Cour d’Appel d’Aleg toute légitimité.
Le vice-président d’IRA a aussi fait état d’une autre entorse grave aux droits des prisonniers, celui d’avoir accès à des soins appropriés. «Depuis leur transfert de la prison d’Aleg vers Nouakchott, les prisonniers sont mis dans des conditions lamentables de détention et leur droit à des soins est bafoué » dira Diop, qui précise qu’à «trois reprises, leur rendez-vous avec leurs médecins soignants a été empêché par les autorités pénitentiaires ».
A noter que le commissaire de police de Tevragh-Zeine 1 s’est présenté au FONADH où se déroulait la conférence pour demander son interruption. Mais la conférence s’est déroulée jusqu’à la fin, sans que l’ordre verbal donné par le commissaire n’ait été suivi d’effet. A la sortie des participants, seule une voiture de police avec deux agents à bord faisait le pied de grue. Aucune interpellation n’a été commise.
Le président de SOS Esclaves, Boubacar Ould Messaoud avait participé à une partie de la conférence, ainsi que deux membres de son organisation. Il prépare lui aussi une conférence de presse l’après-midi à l’hôtel Wissal sur quinze cas d’esclavage nouvellement découverts au Hodh Charghi. «Un démenti à Aziz qui disait à Nouadhibou que l’esclavage n’existe plus en Mauritanie » souligne son chargé de communication. Les maîtres présumés seraient en état d’arrestation à Néma.
Crédit source : aidara.unblog.fr
Une vidéo d’une partie de la conférence :
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