Elfoutiyou – Le 1er Juin 2015, le président de la république doit visiter l’arrondissement de Darel Barka. La population est divisée sur l’accueil à réserver au chef de l’Etat.
Une partie de la population tient à faire entendre sa voix contre l’accaparement des terres. Les forces de sécurité ont pris les devant pour éviter la répétition des événements d’Aleg.
Balas, président du parti Arc-en ciel, très engagé dans la lutte contre l’accaparement des terres est l’un des rares chefs de parti à avoir effectué personnellement plusieurs déplacements sur le terrain pour soutenir les populations spoliées de leurs terres à Darel Barka et Donaye.
Il était suivi depuis Nouakchott par les services de renseignements. En compagnie de son ami Kane Amadou Tidjane, ancien maire de Darel Barka, une voiture de la police s’immobilise devant eux, non loin du domicile de Aîssata Kane, ancienne ministre sous le règne de Me Moctar O Daddah.
C’est vous Balas, lui lance le commissaire de Bababé Soumbara O Moud. Si, c’est bien moi Balas lui répond le politicien. Suivez-nous, nous avons besoin de vous pour cinq minutes.
Le président du parti Arc-en ciel embarqué à bord du véhicule de police est présenté au DRS de la région du Brakna qui était sous la tente où doit se dérouler la cérémonie inaugurale du réseau électrique de Darel Barka. Ordre est donné pour que Balas soit directement conduit et gardé en détention au commissariat de police de Boghé distant de 68 Kilomètres du chef lieu d’arrondissement.
Mais qu’est ce que j’ai fait, lance Balas au commissaire de police de Boghé ? Je ne sais pas, on m’a dit que vous devez rester ici seulement, lui répond le vieux commissaire. Vous me faites alors de la publicité gratuite messieurs !
Ses téléphones portables sont saisis. Il restera jusqu’au décollage de l’avion présidentiel à destination de Nouakchott, aux alentours de 13 H pour qu’il soit libéré et reconduit vers Darel Barka.
Avant l’interpellation de Balas, les éléments de la garde fouillaient les populations venues accueillir à l’exception des femmes et leur ont arraché les brassards rouges qu’elles gardaient par devers elles. Les banderoles, les pancartes et papiers au contenu hostile à l’accaparement des terres ont été saisis également. Même les lettres adressées au chef de l’Etat par de simples citoyens n’ont pas été épargnées.
L’arrestation et le placement en garde à vue pendant plusieurs heures de quatre leaders de la contestation contre l’accaparement des terres, Cheikh Tahar Dia, Sidi O Yelli, Selmou O Jiddou et Oumar O Jiddou. Si les services de renseignements avaient mis à exécution les arrestations programmées, il ne resterait que les cadres à l’accueil. C’est un véritable état de siège qui régnait à Darel Barka pour museler les populations et les empêcher ainsi d’élever la voix devant le Raîss très ébranlé par les événements d’Aleg.
Source crédit :cridem.org
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