29-06-2015 00:18 – Libre Expression. La langue arabe est la langue du paradis musulman : mythe ou réalité? Par Dr. Siikam Sy

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Herkouf – Vous vous souvenez sans doute du fameux acte du député mauritanien du parti UPR, El Khalil Ould Tiyib. L’homme avait déchiré en Mars 2014 un rapport élaboré par la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale mauritanienne pour, nous dit-on, protester le fait que le rapport ne soit écrit que dans la langue de Molière.

Peu importe la langue de rédaction de ce rapport, il faut reconnaître et admettre que ce geste est d’une monstruosité énorme. En effet, en tant qu’élu du peuple, la logique aurait dicté une attitude à la hauteur de ce privilège de représentant du peuple. Il aurait pu simplement utiliser l’hémicycle pour convaincre ses pairs à voter une loi qui exige que tous les documents de l’Assemblée Nationale mauritanienne soient écrits en Français et en Arabe ; et le problème est résolu.

Les bénéfices d’une telle approche sont multiples: elle aurait montré de la grandeur, de la capacité de collaboration et de résolution de conflits. En des termes simples, cela aurait montré que le député profite de sa présence dans l’hémicycle pour identifier des problèmes, réels ou supposés, mesurer leur impact sur son ego, sur les électeurs et sur la marche du pays, et pour proposer des solutions concrètes.

Si le peu de députés Négro-Africains mauritaniens avait décidé de déchirer tout document écrit en Arabe ou en Français, notre Assemblée Nationale serait simplement le « Mbeubess du désert ». On ne déchire pas un document parce qu’il est écrit dans une langue qu’on ne comprend pas ou qu’on « n’aime pas » ; on demande sa traduction pour saisir le sens de son contenu.

Mais en déchirant le document devant ses pairs, le député a réussi, par ce seul geste, à insulter ses pairs, à humilier les auteurs du rapport, à bafouer l’institution à laquelle il appartient, à narguer le peuple mauritanien dans sa totalité, et à montrer ses limites cognitives. Mais le geste ne doit point surprendre puisque le député Ould Tiyib est, nous dit-on, l’un des plus farouches défenseurs de l’arabisation à outrance de l’administration mauritanienne.

Voilà pourquoi pour nous, ce geste mérite une lecture différente de celle des médias car le geste n’est pas anodin. De ce fait il ne doit pas être minimisé. Nous pensons que ce geste est une éruption temporaire, incontrôlée et soudaine d’un volcan idéologique en dormance. Et parce que la langue de rédaction de ce rapport a servi ici de prétexte pour déclencher l’ire du député, nous avons choisi de revisiter l’origine et le rôle des langues pour, nous l’espérons, apaiser la peur linguistique de l’honorable élu du peuple et de tous ceux qui puisent de la même fontaine idéologique et arborent la même peur.

Il faudra oser dire qu’en déchirant le document en Français, le député a voulu affirmer et afficher la « suprématie » de la langue arabe sur toutes les autres. Les tenants de cette thèse suprématiste linguistique se tournent souvent vers l’histoire originelle de l’Islam pour s’inventer des arguments religieux à leur idéologie de domination. C’est cette même idéologie qui poussait un de nos enseignants du primaire à nous faire réciter en Arabe cette formule: « J’aime la langue arabe parce que le prophète est arabe, l’Islam est arabe et la langue du paradis est l’arabe ».

Cette idéologie de stratification ou de « pyramidisation » des langues humaines dès le primaire visait simplement à créer chez le jeune nègre mauritanien un complexe d’infériorité linguistique, de rejet de sa langue maternelle et de toute autre langue. Le rejet de toute autre langue permettrait ainsi à la langue arabe de s’imposer dans un contexte linguistique libre et libéré de toute concurrence linguistique réelle ou imaginaire. Cet argument avait même fini par convaincre nos vieillards ; vous avez sûrement entendu un d’eux vous dire avec une conviction troublante: « Le Français mène à l’enfer alors que l’étude de la langue arabe vous ouvre les portes du paradis ». Ceci a poussé beaucoup de parents à choisir la dernière option de cette dualité existentielle.

Pire encore, on faisait croire au jeune nègre que la ligne de questionnement des anges de la mort est en arabe et de ce fait, quiconque ne maîtrise pas cette langue butera sur ces questions et finira par être consumé par les flammes de la géhenne. Le jeune nègre mauritanien devait ainsi faire un choix simple : embrasser l’arabe et passer « l’obstacle de la tombe » ou choisir le Français et buter sur cet obstacle décisif du « parcours du combattant musulman » dans l’Au-delà. Imaginer la peur de ce jeune nègre de 7 ans confronté à ce dilemme linguistique post mortem. Et à force d’écouter ces déclarations, le jeune nègre finit par croire à ces fadaises concoctées uniquement pour réprimer tout désir d’apprendre toute autre langue. C’est le début du processus de l’arabisation à outrance dont l’objectif ultime était l’effacement culturel.

C’est cette phagocytose linguistique et culturelle qui justifie aujourd’hui la présence des Haratines au sein de l’univers linguistique et culturelle maure. La formule citée supra s’inscrit dans cette logique de recrutement culturel car pour recruter quelqu’un culturellement, il faudra d’abord lui faire accepter que sa culture soit inférieure ; c’est une logique humaine et historique.

Le geste de notre député s’inscrit, malheureusement, dans cette logique linguistique suprématiste et monopoliste. Il montre par son geste qu’il est le produit fini de ce moule éducatif dont le nombre de victimes ne cesse d’augmenter. Mais avant de disséquer cette assertion et montrer ses faiblesses et ses implications, demandons-nous d’abord pourquoi s’inventer une langue?

Le postulat de départ serait de reconnaître que toutes les sociétés humaines, quel que soit leur degré d’organisation ou de sophistication, ont au moins accouché d’une culture et au moins de trois institutions primaires: une langue, une religion et le mariage. La langue est le socle sur lequel s’édifieront les deux autres.

De même, historiquement, l’humanité fut recours d’abord à l’oralité avant de sentir le besoin de codification du message oral et partant, le besoin d’inventer l’écriture. L’écriture est une étape sociale, technique et intellectuelle très importante dans la marche des sociétés humaines puisqu’elle a permis la sauvegarde, la diffusion et la transmission des connaissances d’une génération à une autre, d’une société à une autre, et d’une aire géographique à une autre. L’écriture marque alors un bond qualitatif majeur dans le développement du cerveau humain.

L’humanité historique a connu des milliers de religions. Chacune de ces religions est un chaînon essentiel de la chaîne religieuse de l’humanité. Ces religions ont presque toutes posé les notions d’unicité originelle, de dualité originelle, d’androgynie, et de gémelliparité. Et contrairement à une croyance répandue, les religions originelles étaient presque toutes monothéistes. En effet, la prolifération des divinités dans ces panthéons n’est pas suffisante pour parler de polythéisme ; il faudra aller plus loin et voir le rapport entre ces divinités et la Divinité Suprême pour comprendre et voir qu’en fait, il n’y avait pas de chevauchement de compétences mais plutôt une délégation de pouvoirs. Et de ce fait, ces religions ne pouvaient pas être qualifiées de religions polythéistes. Les divinités secondaires étaient simplement des attributs de la Divinité Suprême du panthéon. Et toutes ces religions originelles rappellent l’émergence du premier couple humain.

Et si on en croit les religions modernes ou révélées, l’humanité est sortie du couple humain originel. Bien sûr ce couple originel avait plusieurs besoins. Mais il faudra accepter que le plus pressant fût de communiquer ; c’est ce besoin de communication qui est à l’origine de la langue originelle. Quelle était cette langue du couple originel des religions modernes? Aucun historien, sauf s’il veut jouer au « kamikaze-isme intellectuel », ne s’aventurerait à apporter une réponse sérieuse à cette interrogation. Et aucune source historique fiable ne nous édifie sur ce point. Une certitude demeure cependant ; les 3000 langues d’aujourd’hui ne sont pas toutes apparues au début de l’humanité. Et ne me dites surtout pas qu’Adam et Eve parlaient toutes ces langues.

La logique historique, et le bon sens africain et cartésien, suggèrent que le couple originel parlait une seule langue car il n’avait pas besoin d’une pléthore de langues pour communiquer. Donc la diversification des langues est à mettre à l’actif de plusieurs facteurs. Nous citerons ici quelques-uns: la démographie, la géographie, la migration, la stratification sociale, et la guerre. Mais acceptons dès à présent qu’aucune langue humaine n’est supérieure à une autre.

Durant cette longue phase historique, des milliers de langues ont disparu ou sont devenues mortes parce que simplement le peuple locuteur de cette langue a disparu ou l’usage de cette langue ne se faisait plus sentir. De même, si certaines langues ont gagné du terrain au cours des siècles grâce au développement économique de ses locuteurs, à la technologie, à la mobilité humaine, et grâce à sa capacité de régénérescence et de recrutement, d’autres seront appelées à disparaître ; il s’agit là d’une logique linguistique et historique. Et cette peur de voir sa langue disparaître a créé un engouement justifié et justifiable autour de nos langues pour les protéger mais aussi cette peur a mené parfois à une surprotection qui elle, a accouché d’un extrémisme linguistique réel et dangereux.

Retenons simplement que la première langue est née du besoin de communication. Et voilà comment on pourrait expliquer ce besoin. En effet, si vous prenez un individu et vous le placez seul sur une île où il n’a besoin de personne pour survivre et subvenir à ses besoins, cet individu n’aura pas besoin d’une langue; le besoin de communication disparaît et avec lui le besoin de se faire comprendre.

Si vous introduisez un autre individu sur cette même île mais si loin du premier individu que le besoin d’interaction est inexistant, le besoin de communiquer ne se fera pas sentir. Mais dès que ces deux individus sont en contact, la nécessité de se procurer un outil de communication se fait sentir, surtout si ces deux individus doivent se livrer à une compétition pour accéder aux mêmes ressources. Mais la langue n’a d’importance que si l’autre peut comprendre et déchiffrer le contenu du message émis. Suivant cette logique, quel est l’intérêt d’un Peul qui parle le Soninke et qui, lors d’une visite dans un village Soninke refuse de parler le Soninke? Quelle est la logique d’un député Maure, Soninke, Wolof ou Bambara qui parle le Français et pourtant refuse d’user de cette langue pour s’adresser à ses pairs à l’Assemblée Nationale ou pour lire leurs rapports?

De même, quelle est la logique de donner à un people un livre en arabe si le people ne peut lire et déchiffrer son contenu? Quelle est la logique d’envoyer un prophète à un people qui ne le comprend pas? Quelle est la logique de poser une série de questions à une personne alors qu’elle ne comprend pas ces questions?

Voilà qui nous ramène à cette fameuse formule citée supra. En effet, si vous prenez 10 personnes qui parlent 10 différentes langues et vous les placez sur cette île de départ, vous aurez une pléthore de langues et pourtant pas de communication. Dans une communication, l’émetteur est aussi important que le receveur. C’est seulement lorsque le discours émis est compris qu’il y’a communication, et cette communication est nécessaire dans l’harmonie des sociétés humaines. Voilà pourquoi dans toutes les sociétés humaines, la langue a précédé la religion. De ce fait, il n’existe pas de « langue religieuse ». Chaque société humaine a utilisé sa langue pour mettre sur place sa pensée et charpente religieuse, pour codifier le message à travers l’écriture et pour définir les lois de fonctionnement de sa pyramide religieuse. Et il faudra aller encore plus loin pour dire que sans la langue il n’y aurait pas de religion.

Voilà aussi pourquoi lorsqu’un prophète est choisi parmi un peuple, c’est d’abord pour s’adresser à ce peuple à travers sa langue. De ce fait, la langue de ce prophète doit forcément être la langue de rédaction de son message. Historiquement et chronologiquement, la langue arabe a précédé l’Islam. Et puisque le prophète de l’Islam (PSL) est un Arabe, la logique voudrait que son message soit en arabe ; l’écriture originelle de cette religion aussi. Cela ne voudrait nullement signifier que l’arabe en tant que langue ou groupe humain soit supérieur au Wolof, au Chinois ou au Suédois. En fait, dans l’histoire de l’humanité, le prophète de l’Islam (PSL) est le seul à utiliser l’arabe pour véhiculer son message ; les autres avant lui ont utilisé d’autres langues pour véhiculer le message divin et s’adresser à leurs peuples.

Donc le message des autres prophètes de l’humanité a obéi à cette même règle et à ces mêmes normes. Il ne pouvait en être autrement. En effet, comment voulez-vous envoyer un prophète hébreu chez des Peul pour s’adresser à eux en hébreux et espérer l’adhésion en masse des Peul? Donc pour ce qui est de l’Islam, le choix de l’arabe comme véhicule de communication répond simplement à cette logique historique. Tous les prophètes de l’humanité ont reçu leur message dans leurs langues maternelles pour s’adresser d’abord à leur peuple. Mais lorsque le message divin atteint l’universalité souhaitée, la langue du message originel devient moins importante car ce qui compte désormais c’est le contenu du message. Pour être simple, disons qu’une khutba en arabe n’est pas supérieure à une khutba en Français, en Anglais ou en Pashto.

Aujourd’hui la majorité du monde musulman ne parle pas l’arabe. En effet, une étude du Pew Research Center montre que près de 62% des Musulmans du monde vivent en Asie et ne parlent pas l’arabe (plus d’un milliard) ; 18% vivent en Afrique et dans le reste du monde et ces gens non plus ne parlent pas l’arabe. Et seuls 20% des Musulmans vivent dans le monde arabe et une bonne portion de ces derniers ne parlent pas l’arabe. De ce fait, si près 90% des musulmans d’aujourd’hui ne parlent pas l’arabe, l’arabe ne peut être la langue de l’Islam.

Et de ce fait, dire qu’une créature humaine atterrira en enfer si elle ne parle pas l’arabe relève simplement d’une paralysie cérébrale et surtout si on accepte que cette autre langue soit aussi une création divine. N’en déplaise à notre député, le Dieu de l’Islam n’utilise pas le prisme de nos stratifications sociales ou linguistiques pour primer, réprimer ou supprimer. Et Il n’opère point de stratification linguistique sélective.

La langue arabe est-elle la langue du paradis musulman? Il faudra répondre par la négative. Elle serait certainement une des langues mais les langues du paradis musulman—et nous avons bien dit langues avec un « S » à la fin—seront déterminées par les élus du paradis, et ses élus seront sélectionnés sur la base de leurs actes ante mortem. Mais précisons tout de suite que le nombre de rapports en Français déchirés à l’Assemblée Nationale de la Mauritanie ne ferait pas partie de cette liste d’actes ante mortem à primer.

Mamadou I. Sy « Siikam », Ph.D.
Egyptologue/Chercheur
Maryland-USA

Source crédit: cridem.org

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Kawtal ngam Ƴellitaare (Convergence pour le Progrès)

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Nouakchott, le 27 juin 2015

Déclaration

Les autorités judiciaires mauritaniennes ont ordonné, vendredi, le 26 juin 2015, l’élargissement, sous le régime de la liberté provisoire, de M. Djibi Sow, président de l’association Kawtal ngam yellitaare. L’intéressé était détenu depuis janvier dernier dans le cadre du dossier de la caravane de novembre 2014 contre les expropriations foncières et l’esclavage foncier dans la rive mauritanienne de la Vallée du fleuve Sénégal, soumise à un vil régime de ségrégation raciale caractérisé, entre autres, par une spoliation systématique des terres et un état d’exception étouffant couvant l’esclavage, la discrimination raciale et la rapine.

Cette libération, faisant suite à une requête de la défense, serait justifiée par l’état de santé grave du détenu élargi. Néanmoins, Kawtal ngam yellitaare, réitère son adhésion et sa souscription pleine et entière à la ligne de défense initialement adoptée conjointement avec les autres  amis et frères combattants de la liberté et des droits de l’homme, le président Biram Ould Dah Ould Abeid et son adjoint, Brahim Ould Bilal, toujours arbitrairement séquestrés à Aleg et dont Kawtal exige la libération immédiate et sans condition.

Kawtal ngam yellitaare remercie le collectif des avocats qui s’est mobilisé pour la cause des détenus, et singulièrement maitre Fatimata Mbaye Présidente de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme qui a mit toutes ses compétences et ses moyens au service de la libération de Djiby SOW, remercie l’ensemble des organisations nationales et internationales, les institutions et représentations diplomatiques occidentales, notamment le bureau du Haut commissariat des droits de l’homme des Nations Unies et l’ambassade des Etats Unis d’Amérique, ainsi que la presse indépendante nationale, pour l’élan de solidarité et le soutien inestimables. Kawtal tient aussi à rendre hommage aux militants, sympathisants et amis de l’association, aussi bien à l’intérieur qu’au sein de la diaspora mauritanienne à l’étranger. N’eût été la mobilisation de tous, le président Djibi Sow n’aurait pu recouvrir cette liberté tronquée, mais liberté quand même !

Enfin Kawtal réitère son appel aux autorités mauritaniennes à lever le blocus et le système de colonies que vivent les populations noires de la Vallée, à mettre en place les mécanismes nécessaires pour une  saine gestion des affaires locales sur la base du respect des spécificités culturelles, ethniques et politiques de la zone ; ce qui passe par le déploiement correct d’une administration civile, sécuritaire et militaire républicaines, reflétant la diversité du peuple mauritanien. Tout comme elle exige l’application stricte des lois, dans toute leur neutralité et leur impartialité, de manière égale et sans discrimination entre citoyens et communautés.

Kawtal réaffirme son attachement et sa détermination à poursuivre son combat pacifique jusqu’à la réalisation de ces objectifs, seuls viables et garants d’une Mauritanie unitaire stable et démocratique.

L a Commission communication

Source crédit: Bâ Amadou Alpha

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27-06-2015 08:29 – Libération des détenus d’Aleg : Les ONG internationales mettent la pression

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L’Authentique – Après six mois d’emprisonnement à Aleg, et alors même qu’ils contestent leur jugement en Appel dans la capitale du Brakna, les détenus de droit commun leader du mouvement IRA et leur compagnon d’infortune de Kawtal bénéficient ces jours-ci d’un élan de solidarité sans précédent de la part de plusieurs organisations internationales.

En plus des nombreuses pétitions qui circulent en Europe et déjà signés par des milliers de citoyens du monde, Amnesty International, la FIDH et l’Organisation mondiale contre la torture multiplient les pressions pour exiger la libération immédiate et sans conditions de Birame Dah Abeid, Brahim Bilal et Djiby Sow.

Dans une note publiée le 22 juin 2015 sous le titre « Détention arbitraire, harcèlement judiciaire et conditions de détention en Mauritanie », l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme (Obs), un programme conjoint de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMC) déclarent avoir reçu des nouvelles alarmantes sur les conditions de détention de trois défenseurs des droits de l’Homme en Mauritanie.

Il s’agit du président et du vice-président du mouvement Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA), Birame Dah Abeid et Brahim Bilal Ramadan ainsi que le président de l’ONG Kawtal, Djiby Sow. Les deux organisations se disent surtout préoccupées par l’état de santé de Djiby Sow et de Birame.

Le premier souffre de calculs rénaux et son état nécessite une prise en charge médicale complète, son état de santé s’étant détérioré dès le lendemain de sa détention, le 16 janvier 2015, précise la note. Quant à Birame Dah Abeid, il souffrirait de douleurs à l’estomac, de crises dentaires et d’hypertension.

Alors que Djiby Sow a déjà été admis trois fois en service de réanimation puis reconduit systématiquement après en prison, Birame Dah Abeid n’a lui jamais eu droit aux services d’un médecin, selon la note. Le président de Kawtal qui devait subir une opération le 17 juin dernier n’a pas pu obtenir une autorisation de sortie de prison, alors que les médecins jugent son état de critique.

Birame Dah Abeid, Brahim Bilal et Djiby Sow ont été jugés et condamnés à 2 ans de prison par un tribunal de Rosso, pour avoir organisé une caravane dénonçant l’esclavage agricole dans les régions du Fleuve.

Les observateurs nationaux et internationaux ont été unanimes à reconnaître le caractère arbitraire de leur arrestation ainsi que la parodie de justice organisée à Rosso à leur intention, en présence d’un nombre important d’avocats du Barreau, dont le Bâtonnier en personne ainsi qu’une foule massive de sympathisants et militants du mouvement IRA.

Depuis l’arrestation de leurs leaders, les IRAOUITES multiplient les coups d’éclat. Une bonne dizaine se retrouveront en prison pour avoir mené des campagnes pour la libération de leurs leaders, à l’image de la Noria de l’organisation Marième Mint Cheikh et du porte-parole du président, Dr.Saad Ould Louleid. D’ailleurs, ces deux leaders se trouvent actuellement à l’étranger pour une campagne internationale de soutien aux détenus.

Si Dr. Saad s’est envolé vers les Etats-Unis, Marième Mint Cheikh promène quant à elle son bâton de pèlerin en Allemagne et probablement pourra-t-elle se rendre ailleurs en Europe. Pendant ce temps, les militants de base encadrés par certains leaders encore en liberté organisent chaque début de week-end un sit-in de protestation devant les locaux du ministère de la Justice et le Palais de Justice de Nouakchott pour réclamer la libération de leurs dirigeants.

JOB

Source crédit :cridem.org

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26-06-2015 16:15 – Djiby Sow, en liberté provisoire

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Alakhbar – La liberté provisoire a été accordée au militant mauritanien des droits de l’homme Djby Sow président de l’ONG Kawtal. Djby Sow a été condamndé parmi trois militants des droits de l’homme à 2 ans de prison après l’organisation d’une caravane contre « l’esclavage foncier » dans le sud du pays.

Des raisons de santé pourraient expliquer cette liberté provisoire. Djby Sow « est dans un état très critique » s’inquiétait il y a deux semaines une source familiale qui avait joint Alakhbar au téléphone. Depuis, il a été évacué dans un hôpital de la capitale Nouakchott.

Djiby Sow a été condamné, le 15 janvier dernier, avec le militant antiesclavagiste Biram Dah Abeid, prix des Nations-Unies pour les Droits de l’homme et président d’IRA, ainsi qu’avec le vice-président de cette association, Brahim Ould Bilal.

Source crédit :cridem.org

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25-06-2015 20:16 – Me Brahim Ould Ebetty : « Les autorités mauritaniennes tiennent un double discours sur l’esclavage »

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Jeuneafrique – Condamnés à deux ans de prison, trois militants anti-esclavagistes ont décidé de boycotter leur procès en appel. Explications de leur avocat, Me Brahim Ould Ebetty.

Le 15 janvier, au terme d’un procès controversé, la cour correctionnelle de Rosso (Sud) condamnait trois militants antiesclavagistes à deux ans de prison ferme pour « offense et désobéissance à la force publique ».

Initiateurs d’une caravane qui avait sillonné les rives du fleuve Sénégal afin de dénoncer les expropriations de terres dont sont victimes les Haratines (Maures noirs, communauté où se recrutent les « captifs »), Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), Brahim Ould Bilal Ramdane, vice-président de l’association, et Djiby Sow, président de Kawtal Ngam Yellitaare, ont récemment fait savoir qu’ils boycotteraient leur procès en appel, dont la date n’a pas encore été fixée.

Militant internationalement reconnu de la lutte contre l’esclavage, Biram Ould Dah Ould Abeid, qui a reçu, en 2013, le prix de l’ONU pour la cause des droits de l’homme, était arrivé deuxième à l’élection présidentielle de juin 2014, remportée haut la main dès le premier tour par le président sortant, Mohamed Ould Abdelaziz. Selon son avocat, Me Brahim Ould Ebetty, cette affaire illustre le « double discours » des autorités mauritaniennes, dont la volonté affichée d’éradiquer l’esclavage ne serait que de façade.

Jeune Afrique : Pourquoi Biram Ould Dah Ould Abeid et ses deux coaccusés comptent-ils boycotter leur procès en appel ?

Me Brahim Ould Ebetty : À la suite de leur condamnation en première instance, le procureur général a obtenu de la Cour suprême le dessaisissement de la cour d’appel de Nouakchott, qui est pourtant la juridiction naturelle censée les rejuger, au profit de celle d’Aleg. Pour seul argument, le parquet a invoqué un risque de trouble à l’ordre public. Nous avons fait valoir que d’autres affaires au moins aussi sensibles avaient déjà été jugées à Nouakchott sans que cela cause le moindre problème, tout en rappelant qu’il n’y avait eu aucun incident lors du premier procès, tenu à Rosso. Cette manœuvre vise uniquement à éloigner les trois hommes de leurs militants et sympathisants, et à les soustraire à la médiatisation et à la mobilisation auxquelles on assisterait dans la capitale autour de ce procès hautement politique. D’où la décision de Biram et de ses deux coaccusés de boycotter le procès en appel.

L’état de santé de Djiby Sow semble s’être détérioré au cours des dernières semaines…

Il souffre notamment de problèmes rénaux. Son état de santé étant préoccupant, il a finalement pu être transféré à la prison centrale de Nouakchott, où il est censé recevoir des soins appropriés. Mais Djiby Sow est inquiet, car il se plaint d’une obstruction de l’administration péniten-tiaire. Plusieurs rendez-vous médicaux ont ainsi été annulés ou reportés.

Considérez-vous que le procès en première instance a donné lieu à un jugement politique ?

L’IRA et l’association de Djiby Sow avaient organisé une caravane destinée à dénoncer la pratique de l’esclavage dans le domaine foncier dans la vallée du fleuve Sénégal. Pendant leur trajet entre Boghé et Rosso, les militants de ces associations ont tenu une série de rencontres et de meetings pour sensibiliser les populations contre toute pratique esclavagiste – tout cela sous la surveillance étroite des forces de l’ordre. Lorsque Biram Ould Dah Ould Abeid, lequel se trouvait alors à Rosso, car il devait se rendre au Sénégal, est allé à la rencontre de la caravane, qui approchait de la ville, tout le groupe a été encerclé, puis arrêté par les gendarmes. Manifestement, il s’agissait d’un guet-apens dont le véritable objectif était l’interpellation de Biram et de son adjoint, Brahim Ould Bilal Ramdane. Parmi les infractions retenues lors du procès, il y a l’appartenance à une association non autorisée, ce qui, en 2015, est consternant dans un pays qui se prétend démocratique. On les a également accusés d’offense à l’autorité, alors même qu’aucun acte de violence ou de rébellion n’a été rapporté lors des audiences.

Pourquoi l’IRA, créée en 2008, est-elle considérée comme une association non autorisée ?

Pendant le procès, le président et le vice-président de l’association ont expliqué qu’ils avaient transmis aux autorités tous les documents requis en vue de la déclarer officiellement, mais qu’ils n’avaient jamais reçu de suites. Cela n’empêche pas l’IRA d’avoir été reconnue de facto : elle a en effet organisé des caravanes ou des meetings de Nouakchott à Néma. Lors de la dernière présidentielle, le candidat Biram Ould Dah Ould Abeid se référait explicitement aux slogans de l’IRA, et l’association effectue sa mission de sensibilisation en liaison avec les représentants des autorités. En réalité, Biram dérange, car il dénonce la persistance des pratiques esclavagistes, alors que le régime, lui, tente de les nier.

Les autorités mauritaniennes assurent pourtant lutter contre ce phénomène…

Effectivement, la Constitution de 2012 qualifie l’esclavage de crime contre l’humanité. Plus récemment, une loi adoptée en Conseil des ministres porte criminalisation des pratiques esclavagistes, tout en prévoyant des peines allant jusqu’à vingt ans d’emprisonnement. Officiellement, la lutte contre l’esclavage fait aujourd’hui l’unanimité, des rangs des ONG à ceux du régime. Au lieu de conduire les trois prévenus en prison, cette caravane destinée à la sensibilisation contre l’esclavage aurait donc dû être encouragée. Comment comprendre ce double discours, consistant à criminaliser l’esclavage tout en persécutant ceux qui le dénoncent ?

Pourquoi la Mauritanie ne parvient-elle pas à dépasser les éternelles lignes de clivage entre Beidanes et Négro-Mauritaniens ?

Notre pays n’est toujours pas parvenu à accoucher d’un État qui serait une entité abstraite, au-dessus de tous les citoyens. Ce qui perpétue ces divisions, c’est l’absence d’institutions déconnectées des considérations partisanes, ethniques ou tribales.

Vous défendez de longue date les droits de l’homme. Quelle évolution avez-vous constatée depuis l’accession au pouvoir du président Mohamed Ould Abdelaziz ?

Cette affaire marque un inquiétant retour en arrière. Au début des années 2000, sous Maaouiya Ould Taya, on avait déjà assisté à une instrumentalisation de la justice consistant à soustraire des détenus d’opinion à leurs juges naturels. Par ailleurs, les intimidations visant les militants antiesclavagistes ou certains journalistes sont préoccupantes. Il nous faudra redoubler d’efforts si nous ne voulons pas revenir aux années de braise.

Source crédit :cridem.org

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23-06-2015 07:50 – Le Parlement canadien condamne l’arrestation et le maintien en détention de Biram Dah Abeid

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Entalfa – Dr Siikam Sy : Le Parlement canadien condamne l’arrestation et le maintien en détention de Biram Dah Abeid. Lire le procès-verbal au lien ci-dessous:

PARLEMENT du CANADA

PROCÈS-VERBAL

Séance no 78

Le mardi 16 juin 2015

Il est convenu, — Considérant que, le 1er novembre 2014, Biram Dah Abeid, un militant mauritanien réputé pour sa lutte contre l’esclavage, et le fondateur de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste, a été arrêté à la suite d’une marche pacifique contre l’esclavage;

Considérant que Biram Dah Abeid a été accusé d’appel à la manifestation, de participation à une manifestation et d’appartenance à une organisation illégale, et que selon certains rapports, il risque la peine de mort;

Considérant que d’autres militants antiesclavagistes ont été arrêtés et placés en détention;

Considérant que d’autres militants antiesclavagistes ont été arrêtés et placés en détention; Considérant que, même si elle a été abolie officiellement en 1981 et criminalisée en 2007, la pratique de l’esclavage persiste en Mauritanie;

Considérant que, selon l’indice mondial de l’esclavage de 2014, la Mauritanie est le pays où la proportion de la population soumise à l’esclavage est la plus élevée au monde, certaines estimations établissant cette proportion à 20 %;

Considérant que la Mauritanie a ratifié des conventions telles que la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques;

Il est proposé que le Sous comité :

Condamne l’arrestation et la détention en cours du militant antiesclavagiste Biram Dah Abeid et de ses collègues, et qu’il demande leur libération immédiate;

Exprime ses préoccupations à la suite des rapports selon lesquels les militants auraient été victimes de violence, et qu’il exhorte les autorités mauritaniennes à traduire en justice les responsables impliqués dans l’usage de la torture et d’autres formes de mauvais traitements contre les prisonniers;

Condamne toutes les formes d’esclavage dans les mots les plus forts, et qu’il condamne plus particulièrement l’utilisation répandue de l’esclavage, des pratiques liées à l’esclavage et de la traite de personnes en Mauritanie;

Demande au gouvernement du Canada de se joindre à d’autres membres de la communauté internationale dans la lutte contre l’esclavage et la traite de personnes en Mauritanie et dans le monde entier.

Source parlement Canadien : http://www.parl.gc.ca/HousePublications/Publication.aspx?DocId=8055756&Mode=1&Parl=41&Ses=2&Language=F

SoninkIdees-J’ose

APPEL URGENT – L’OBSERVATOIRE

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Nouvelles informations

MRT 002 / 1114 / OBS 088.1

Détention arbitraire / Harcèlement judiciaire /

Conditions de détention

Mauritanie19 juin 2015

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a reçu de nouvelles informations et vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante en Mauritanie.

Nouvelles informations :

L’Observatoire a été informé par des sources fiables de la poursuite de la détention arbitraire de MM. Biram Ould Dah Abeid et Brahim Ould Bilal Ramdane, respectivement président et vice-président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA-Mauritanie) et de M. Djiby Sow, président de l’ONG Kawtal Ngam Yellitaare, ainsi que de leurs états de santé préoccupants.

Selon les informations reçues, depuis le 8 juin 2015, M. Sow, a été admis trois fois en service de réanimation à l’hôpital de Nouakchott, avant d’être systématiquement reconduit en prison malgré un état de santé préoccupant dû à des conditions de détention déplorables.

En dépit de la situation précaire dans laquelle se trouve M. Sow, il lui est également demandé de s’acquitter des frais de soins à chaque admission.De plus, M. Sow n’a pas été autorisé à sortir de prison le 17 juin, et n’a donc pas pu subir l’intervention chirurgicale dont il devait bénéficier ce jour-là.

Détenu depuis le 16 janvier 2015, l’état de santé de M. Sow s’est gravement détérioré. Alors que le 3 mars 2015, des calculs rénaux lui ont été diagnostiqués, et en dépit de la demande de son médecin de faire pratiquer un scanner, celui-ci n’a pu en bénéficier que dix jours plus tard.

L’Observatoire rappelle que le 15 janvier 2015, la Cour correctionnelle de Rosso a condamné à deux ans de prison M. Sow pour « appartenance à une organisation non reconnue » et « rassemblement non autorisé » (voir rappel des faits).

L’Observatoire a également été informé de l’état de santé préoccupant de M. Biram Ould Dah Abeid. Ce dernier, qui souffre de douleurs à l’estomac, dentaires et d’hypertension, n’a pas accès à un médecin en prison et le régime alimentaire strict requis par son état de santé n’est pas respecté par les autorités pénitentiaires.

L’Observatoire exprime ses plus vives préoccupations quant aux conditions de détention de M. Djiby Sow et de M. Biram Ould Dah Abeid et exhorte les autorités à leur fournir les soins médicaux requis par leur état de santé.

L’Observatoire dénonce la détention arbitraire visant MM. Djiby Sow, Biram Ould Dah Abeid, Brahim Ould Bilal Ramdane ainsi que les neuf autres membres et sympathisants de l’IRA (voir rappel des faits), et appelle les autorités à procéder à leur libération immédiate et inconditionnelle, en ce que leur détention ne semble viser qu’à sanctionner leurs activités de défense des droits de l’Homme.

Rappel des faits :

Le 7 novembre 2014, MM. Biram Ould Dah Ould Abeid, Brahim Bilal Ramdhane, Khattri Rahel, président du Comité de la paix de l’IRA-Mauritanie, Cheikh Vall, militant antiabolitionniste, Abidine Matalla, membre du bureau exécutif de l’IRA-Mauritanie, Samba Diagana et Hassane Mahmoud, membres du Comité de la paix de l’IRA-Mauritanie, et Mohamed Yacoub, membre de l’IRA-Mauritanie, M. Dah Boushab, président de la section d’Arafat de l’IRA Mauritanie, ainsi que M. Djiby Sow, ont lancé une caravane sillonnant le pays afin de dénoncer « l’esclavage foncier et les expropriations foncières », un système qui contraint les membres de la communauté Haratine à devenir des travailleurs agricoles sur leurs terres ancestrales.

M. Biram Ould Dah Abeid a été arrêté le 11 novembre 2014, alors qu’il venait de rejoindre la caravane à l’entrée de la ville de Rosso. Les neuf autres organisateurs ont également été arrêtés ce jour-là.

Le 12 novembre, la police a fermé le siège de l’IRA à Nouakchott. L’IRA-Mauritanie qui n’avait jamais reçu d’autorisation officielle en dépit de ses demandes répétées était sous la menace d’une telle interdiction à tout moment, ce que le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme en Mauritanie dénonce comme « une application arbitraire de la loi »[1].

Le 14 novembre 2014, MM. Biram Ould Dah Abeid, Brahim Ould Bilal Ramdane, Khattri Rahel, Cheikh Vall, Abidine Matalla, Samba Diagana, Hassane Mahmoud, et Mohamed Yacoub ont comparu devant le procureur de Rosso puis devant le juge d’instruction, qui les a inculpés pour « attroupement et rébellion », d’« incitation à la révolte » et de « refus d’exécuter les ordres des autorités administratives »[2]. Ces derniers ont été transférés à la prison de Rosso, tandis que MM. Djiby Sow et Dah Boushab ont été placés sous contrôle judiciaire.

Le 24 décembre 2014, le parquet de Rosso at requis cinq ans de prison ferme contre Biram Ould Dah Abeid et 8 autres militants de l’IRA-Mauritanie pour « appartenance à une organisation non reconnue » et « rassemblement non autorisé ». M. Djiby Sow, était lui aussi poursuivi pour « rassemblement non autorisé ».

Le 15 janvier 2015, la Cour correctionnelle de Rosso a condamné à deux ans de prison MM. Djiby Sow, Biram Ould Dah Abeid et Brahim Ould Bilal Ramdane, pour « appartenance à une organisation non reconnue » et « rassemblement non autorisé ». Les sep autres inculpés ont été acquittés et libérés ce jour là.

Malgré l’appel interjeté par les avocats des défenseurs, aucune date de procès n’a été fixé à ce jour.

Actions requises :

L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités mauritaniennes en leur demandant de :

i. Garantir en toute circonstance l’intégrité physique et psychologique de MM. Djiby Sow, Biram Ould Dah Abeid et Brahim Ould Bilal Ramdane, ainsi que de l’ensemble des défenseurs des droits humains en Mauritanie ;

ii. Libérer immédiatement et inconditionnellement MM. Djiby Sow, Biram Ould Dah Abeid et Brahim Ould Bilal Ramdane, car leur détention ne semble viser qu’à sanctionner leurs activités de défense des droits de l’Homme ;

iv. Mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris judiciaire, à l’encontre de MM. Djiby Sow, Biram Ould Dah Abeid, Brahim Ould Bilal Ramdane et des autres membres et sympathisants de l’IRA ;

v. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement :

– son article 1 qui stipule que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales aux niveau national et international » ;

– son article 9.1 qui énonce que « dans l’exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales, y compris le droit de promouvoir et protéger les droits de l’homme visés dans la présente Déclaration, chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de disposer d’un recours effectif et de bénéficier d’une protection en cas de violation de ces droits » ;

– et son article 12.3 qui prévoit que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, d’être efficacement protégé par la législation nationale quand il réagit par des moyens pacifiques contre des activités et actes, y compris ceux résultant d’omissions, imputables à l’État et ayant entraîné des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que contre des actes de violence perpétrés par des groupes ou individus qui entravent l’exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales. » ;

vi. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Mauritanie.

Addresses :

• S.E M. Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de Mauritanie, Ministère du Secrétariat Général à la Présidence, B.P.184- Nouakchott, Tél : 00 222 525 70 29/ 4525 20 10 ; Fax : 00 222 525 85 52

• M. Mohamed Ould Mohamed Raré, Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation de la République Islamique de Mauritanie : BP 195 – Nouakchott – Mauritanie – Téléphone : + 222 525 15 84 ; fax : + 222 529 09 89 mail : mmelhadi@interieur.gov.mr ; leminesidi@yahoo.fr

• Sidi Ould Zeïne, Ministre de la Justice de la République Islamique de Mauritanie, B.P.350- Nouakchott, Tél : 00222 5258204/7002, Fax : 00 222 525 70 02

• M. Cheikh Tourad Ould Abdel Malick, Directeur des droits de l’Homme, Commission nationale des droits de l’Homme, Email : ctmohamed2000@yahoo.fr

• S.E. Ambassadeur Mme Salka mint Yamar, Mission permanente de la Mauritanie auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Rue de l’Ancien-Port 14, 1201 Genève, Suisse. Fax : +41 22 906 18 41. Email : mission.mauritania@ties.itu.int

• Ambassade de la Mauritanie à Bruxelles, Avenue de la Colombie 6, 1000 Bruxelles, Belgique. Fax : +32 2 672 20 51, info@amb-mauritania.be

Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques de Mauritanie dans vos pays respectifs

*** Paris-Genève, le 19 juin 2015

[1] Rapport de la Mission d’établissement des faits du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Mauritanie, 15-16 novembre 2014.

[2] M. Khattri Rahel a par ailleurs été accusé de « résistance à la force publique dans l’exercice de ses fonctions ».

SoninkIdees-J’ose

21-06-2015 16:51 – L’esclavage en Mauritanie: dimension traditionnelle et moderne

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Huffingtonpost – Le samedi 13 juin 2015, l’Alliance Against Modern Slavery a tenu à Toronto sa 5e conférence annuelle. En marge de cette rencontre, Martin Klein, professeur de l’Université de Toronto, et moi-même avons exposé les différentes facettes de l’esclavage en Mauritanie et des actions entreprises par des mouvements abolitionnistes, notamment l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA).

Son fondateur, Biram Dah Abeid, est actuellement retenu dans les geôles d’Aleg avec ses codétenus Djiby Sow et Brahim depuis janvier 2015, en raison de leur volonté d’éliminer définitivement la servilité en Mauritanie et dans lemonde.

Le combat de l’IRA: question de méthode

Le combat de l’IRA s’inscrit certes dans la même continuité que les mouvements comme El Hor (libre) des années 1970 et SOS-Esclaves de 1995, mais il diffère avec ces derniers sur le plan méthodologique, c’est-à-dire dans la manière de poser le problème.

D’abord, l’IRA s’interroge sur les aspects religieux du phénomène pour comprendre sa portée sur la domination du maître sur les esclaves, la vente et l’achat des esclaves et la disposition sexuelle des femmes esclaves à leur maître. Ensuite, il contextualise les textes du droit musulman en Mauritanie qui datent des 12e et 13e siècles, pour démontrer que leurs interprétations pour justifier l’esclavage ne tiennent pas, du fait de leur caractère littéraliste.

Enfin, il analyse l’environnement géopolitique de la Mauritanie avec une certitude que notre pays, par sa position géographique de trait-d’union entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, favorise la pratique, la transit et la destination des esclaves obtenus par kidnapping.

L’IRA et la délégitimation de l’esclavage en Mauritanie

La façon de poser la problématique de l’esclavage permet de comprendre les aspects traditionnels de la servilité en Mauritanie, notamment le caractère héréditaire de l’esclavage, l’attachement psychologique et mental de l’esclave à son maître, l’endoctrinement religieux qui a convaincu la grande majorité d’entres eux d’accepter sans révolte leur sort, qui émanerait directement de la volonté divine.

En Mauritanie, à côté de l’esclavage moderne, il existe l’esclavage sexuel, l’esclavage domestique, l’esclavage foncier et l’expropriation des terres. C’est pourquoi, au-delà des actions politiques de libération des esclaves, l’IRA mène un combat de délégitimation religieuse, des manifestations pacifiques, des grèves de la faim, de l’éducation et la formation professionnelle des esclaves, des conférences et un partenariat avec les Organisations non gouvernementales.

Ainsi, ce combat à la fois méthodique et pacifique a valu au président Biram plusieurs prix en guise de reconnaissance partout dans le monde, y compris celui des Droits de l’homme aux Nations unies en 2013. Après Nelson Mandela, il est la deuxième personnalité en Afrique noire à recevoir cette distinction.

L’esclavage en Mauritanie et les décennies d’abolition sans conséquence

La Mauritanie a connu plusieurs décennies d’abolition, notamment en 1905 avec la colonisation française, en 1960 avec la première Constitution qui réaffirmait la primauté des droits et libertés, en 1981 avec la gouvernance des militaires, et en 2007 avec la loi qui criminalise l’esclavage au plan formel, mais qui n’est jamais suivies d’actes concrets en raison de la connivence entre les tenants du pouvoir politique et les maîtres esclavagistes d’origine arabo-berbère. Raison pour laquelle le combat contre l’esclavage sera long est difficile face à un système raciste et esclavagiste qui ne cesse de mobiliser les moyens de répression pour pérenniser ses avantages.

Mais la vérité, c’est qu’en Mauritanie une minorité gouverne la majorité. Mais une telle domination n’a pas d’avenir, dans la mesure où le réveil populaire est une marche, vu la volonté des femmes et des hommes de mener, à l’instar de président Biram, la lutte pacifique dans le but de débarrasser la Mauritanie de ce système d’un autre temps.

Ainsi, notre liberté est indéniablement liée. Nous avons intérêt à vivre dignement dans le respect mutuel, sinon la Mauritanie court un risque d’effondrement. Comme le disait Nelson Mandela: «J’ai vu qu’il n’y avait pas que ma liberté à être réduite, il y avait aussi celle de tous ceux qui me ressemblaient. […]. C’est alors que ma faim de liberté personnelle est devenue faim de liberté pour mon peuple. C’est ce désir de liberté pour que mon people vive sa vie dans la dignité et la fierté qui a transformé un jeune effrayé en quelqu’un d’audacieux, qui a conduit cet avocat respectueux des lois à devenir un criminel, qui a transformé un mari aimant sa famille en errant, qui a obligé un homme amoureux de la vie à vivre en moine. […]. La liberté est indivisible, les chaînes que portait un de mes compatriotes, tous les portaient, les chaines que tous portaient, je les portais aussi ».

Conclusion

L’arrestation et l’emprisonnement arbitraire de Biram ne sont que des dissuasions de la part d’un système raciste pour inciter à abandonner le combat contre l’esclavage.

Mais dans la vie des grands hommes, rares sont ceux que la prison a détourné de la mission dont ils sont investis. Au contraire, Biram et ses codétenus souffrent certes d’une privation de liberté, mais ils sortiront renforcés, avec une parole à la dimension prophétique pour libérer l’opprimé et l’oppresseur en Mauritanie. Ainsi, Biram, un homme au destin exceptionnel par son courage, sa bravoure et son sens du sacrifice pour une Mauritanie juste, mérite sa place auprès des personnages mythiques tels que Nelson Mandela en Afrique du Sud, Martin Luther King aux Etats-Unis, Mahatma Gandhi en Inde et Thomas Sankara au Burkina Faso.

Ardo Dia

Auteur et chercheur du Groupe analyse politique et stratégique (GAPS)

Source crédit :cridem.org

SoninkIdees-J’ose

Charleston en Caroline du Sud, l’Homme Noir est fragile.

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Début avril 2015, qui se rappelle aujourd’hui quand un flic blanc vidait son arme de fonction sur Monsieur Walter Scott qui était de dos..???
Ce dernier, un père de famille avait été abattu par un policier de 33 ans, qui falsifia son rapport sur l’événement, mais une vidéo hasardeuse était apparue quelques jours après balayant la version officielle.

Ces derniers jours, dans la même ville de ce même État, un jeune blanc est parti abattre 9 fidèles NOIRS dans une église appelée NOIRE, et les médias ont traîné plusieurs heures en débat HYPOCRITE, pour savoir s’il était pertinent de qualifier la tuerie de terrorisme au pas. Chez le pays de l’oncle Sam, la technologie pointue leur permet de tuer via des drones à plusieurs milliers de kilomètres, mais on ne semble pas détecter et anticiper les criminels racialistes qui pilulent dans certains états anciennement confédérés. La confédération du Sud américain sécessionniste fut vaincue, il y’a plusieurs siècles, mais l’idéologie suprématiste qui anima les confédérés d’hier, est toujours vivante. Hier les confédérés du Caroline du Sud, étaient esclavagistes et ne supportaient pas qu’on puisse considérer les Noirs (esclaves) comme étant égaux aux blancs. Ces derniers jours, on semble découvrir que le jeune tueur blanc de l’église, venait du milieu suprématiste local et qu’il exprimait ses convictions sur différents supports. On voudrait savoir, quel statut ont les Noirs dans ces anciens terroirs confédérés, car ces blancs suprématistes qui les tuent, ne croient pas tuer des citoyens américains comme eux, encore moins des humains ayant une âme noble. Le choix de l’église Noire a du sens pour ces racialistes suprématistes desquels est issu le jeune blanc tueur. En effet, la religion peut être très importante chez les suprématistes, mais ils pensent que l’Homme NOIR est indigne et impur de s’approcher d’un Dieu. Leur idéologie nocive et racialiste n’admet pas que les Noirs importés comme du bétail pendant la traite nègrière, puissent aspirer à une Humanité pleine égale à la leur. Pour eux, plus il y a une promotion sociale et civique pour les Noirs autour d’eux, cela équivaudrait à un marqueur de déclin et de souillure de leur société blanche et idéalisée ayant une âme saine.

Peut-on revendiquer une solidarité Noire internationale… ???

L’homme Noir avait été disloqué par différents événements douloureux dans le passé. Et à travers le monde, certains de nôtres ont été conditionnés à admettre la normalité de notre condition peu enviable. Nous admettons facilement que l’Autre se doit d’être notre supérieur modèle sur lequel on se définit dans la forme comme dans le fond. Notre conscience collective semble trop docile à la domination de l’Autre, mais ceux d’entre Nous qui se faisaient accepter par stratégie passagère dans le giron du maître, essayeront de se soustraire pour de bon. Ceux-là sont les premiers à broyer du rouge, si on leur rappelait l’Afrique, notre gîte originel. Victimes des clous académiques dans les universités aux visées troublantes et orientées, certaines élites Noires sont une abomination pour la Cause Noire. Elles sont formées pour servir l’Autre et pour ce dernier, on est seulement bien formé que si les balises intellectuelles sont respectées selon ses envies égoïstes.
L’Afrique Noire de l’union africaine, comme toutes les institutions mondiales, croit l’Humanité harmonieuse par des procédés hypocrites qui faussent l’essentiel.

Les Noirs du monde entier doivent se méfier des convenances de façade, les victimes de l’église Noire à Charleston, le sont parce-que étant Noires seulement. Leur americanité et leur chrétienté ne participent en aucune manière au motif incitatif du crime. Il est urgent pour les officiels Noirs de par le monde et leurs petits peuples de manifester leur indignation saine face à la banalisation du Fait Noir.
Nos marcheurs Noirs de Paris venant de l’Afrique pour Charlie, ont aussi leur place auprès de la communauté Noire de Charleston. Pourtant Ils ont les moyens matériels d’y aller, mais le Mal Noir Rêveur et puéril face à la marche de l’humanité, pourrit leur Sens de priorité.

Tous les autres sont solidaires, et c’est presque le sens même de leur honneur, mais Nous, on nous a inculqué que c’est de l’extrémisme ou du radicalisme.
On se rappelle de quelques hommes politiques mauritaniens et arabophones qui étaient partis voir et soutenir Bachar le syrien honni par ses anciens parrains aujourd’hui, et ils s’y étaient en étant plus arabes que musulmans. D’autres exemples symboliques à travers le monde peuvent nous édifier.

Nous, on croit s’honorer par la lâcheté intellectuelle pour l’éloge du maître et la prostitution identitaire et d’identification.

NOIR A (À) MAL…!!!

SoninkIdees-J’ose

Quelques éléments biographiques du cheikh Muhammad Dramé décédé le 11/06/2015 à Luanda.

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Ce 11/06/2015, Mohamed Dramé d’origine malienne (Troungoumbé dans le Nioro) s’éteint à Luanda en Angola. La disparition du cheikh a suscité une grande émotion au sein de la communauté musulmane en Angola et parmi plusieurs musulmans soninké à travers le monde. Lors de ses funérailles à Luanda, le 12/06/2015, la foule immense et endeuillée quasi-incontrôlable qui l’a accompagné à sa dernière demeure, montre l’importance du rôle qu’il tenait parmi ses coreligionnaires. En effet, il était parmi les pionniers qui avaient participé à la propagation sage et patiente de l’islam dans le pays du défunt chef rebelle Jonas Savimbi.
Notre modeste blog Soninkideesjose.wordpress.com présente ses condoléances à toute sa famille et ses proches en Angola et ailleurs. Qu’Allah l’Accueille au paradis et Réconforte les musulmans d’Angola et d’ailleurs par la patience et la mesure dans le deuil. Inna lilahi wa Inna ileyi rajjihoun.

Courant 2011, nous avions eu l’occasion d’assister à l’une de ses conférences aminées en Ile-de-France. Par ses différentes conférences sur supports audiovisuels, nous témoignons du fond instructif pour les fidèles. D’ailleurs, c’est après son décès que nous avons eu accès à l’interview audio accordée au site http://www.kawande.com à Dakar le 06/12/12.
Pensant que le contenu de cet échange peut être utile et instructif pour les musulmans soninkés, notamment les étudiants en religion, nous avons sollicité l’accord du site http://www.kawande.com pour exploiter l’audio et transcrire certains éléments biographiques de l’imam de Luanda. L’autorisation écrite nous a été donnée via un contact Facebook du site, et nos vifs remerciements sont aux responsables du site de rappel qui contient plusieurs interventions de nos prêcheurs et prédicateurs attachés au Tawhid pur et à la Sunna authentique du prophète Muhammad (PSL) selon la compréhension des pieux prédécesseurs.

Plusieurs supports audiovisuels sont disponibles pour accéder aux contenus de leurs conférences et prêches dans différents pays (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Mali, Espagne, France et d’autres).

Les éléments transcrits sont les suivants :

Mohamed Dramé, né le 01/01/1962 à Kanangha dans le Kassai occidental en République démocratique du Congo.

Fils de Bakary Dramé et de Mariame Dramé (nom après conversion), une Kassai convertie à l’islam.

1967, il fréquente sa première Madrassa auprès de son premier maître Ali Kabongo, un swahili à Lubumbashi.

1971, sa famille a été expulsée du Zaïre lors des grandes rafles et rentre au Mali.

1971-1975, il fréquente la Madrassa de Cheikhna Yatabaré à Bamako.

1976, il est envoyé au village par son père afin d’améliorer son soninké et il y avait suivi des cours dans une cour d’études (mossi ngalé), notamment le livre de fiqh « Arssala ».

1977-1978, par décision de son père, il séjournait à Monrovia au Liberia auprès de son oncle Gandiangué Dramé. Il y fréquentait une Madrassa de Liberian Musilm Congress, et obtenait une bourse d’études pour l’Égypte. Le 24/04/1978, il arrivait en Égypte jusqu’en 1981, après l’obtention de son diplôme de Sanawiya, il introduisait une demande d’inscription en Arabie saoudite. Suivant les conseils passés de son père qui avait émis des réserves sur l’environnement extra-estudiantin en Égypte, il pensait quitter l’Égypte un jour pour la poursuite de ses études ailleurs.
Constatant, qu’une réponse tardant à sa demande, le 20/04/1981, il décidait un bref périple commençant par la Turquie, l’Iran et en fin la Syrie d’où il va rester pendant 10 ans, à la suite des conseils de son hôte (étudiant Burkinabé) à Qom en Iran.

1981-1991, pendant ces année syriennes, il pense humblement avoir acquis un certain niveau dans la connaissance de la religion d’Allah. Il avait fait plusieurs allers-retours pendant ses vacances, en visitant plusieurs endroits (Congo, Gabon, France et d’autres) auprès des amis commerçants et connaissances de son père.

1992-1994, il s’était installé à Brazzaville au Congo, en exerçant comme commerçant négociant et détaillant auprès des grands commerçants par exemple Boubou Sallou Kamara. Il était contraint de quitter ce pays qui sombrait dans une guerre civile où la sécurité faisait défaut.

En 1994, il mettait le cap vers l’Angola , où à Luanda, la capitale du pays il y trouvait d’autres soninkés attachés à la religion musulmane en faisant des efforts dans ce sens.
En parallèle de leurs activités profanes, ils s’étaient organisés pour prêcher la bonne parole par la prédication de l’islam largement méconnu des autochtones. Le Cheikh Adama Diakhité assurait la direction du rappel et la prédication. Le Cheikh Mohamed Dramé était le responsable des Imams à Luanda et de toute l’Angola. Dans l’interview, il a précisé qu’à son arrivée à Luanda, il n’y avait que 2 mosquées, et aujourd’hui (06/12/2012, date de l’interview) on y compte 27 mosquées et 82 mosquées dans toute l’Angola.

L’Islam commence à avoir une visibilité même auprès des autorités étatiques.

Une parole dans l’interview a retenu notre attention, parlant sur leur présence en Angola et la propagation de l’islam dans le pays, le Cheikh disait que: «… Toute entreprise dans la vie qui commence par Bismillahi (au Nom d’Allah) aura inévitablement comme finition Alhamdulilahi (louange à Allah)… »

Nous conseillons nos lecteurs soninkophones à l’écoute de cette interview très intéressante et pleine d’enseignements.

Source audio: http://kawande.com/images/stories/kawande%20transfere/interview/interview%20de%20Mouhamed%20Dram%C3%A9%20le%2006-12-2012.mp3

K.S
Pour
SoninkIdees-J’ose