Déclaration finale du congrès des jeunes Haratins de Dakar Tenu du 01 au 02.03 Mai 2015 à Dakar.

Lundi 11 mai 2015

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Au nom d’Allah le Miséricordieux,

Chers militants et militantes, Honorables invités, Paix et la miséricorde d’Allah soient sur vous ; tout d’abord laissez-nous au nom des conférenciers vous remerciez de votre présence à Dakar pour assister au premier congrès des Jeunes Haratins de Dakar. Nous remercions et exprimons aussi notre profonde gratitude au peuple sénégalais et son gouvernement qui reconnaissent la communauté Haratine comme une composante du peuple sénégalais jouissant de leurs droits entant que des citoyens à part entier. Ainsi, les sénégalais prouvent une fois de plus qu’ils sont pionniers en matière de démocratie et de liberté. Nous remercions également la communauté mauritanienne au Sénégal, les étudiants, les concierges, les bouchers et les commerçants pour leurs soutiens et participation au congrès ; sans oublier les honorables conférenciers.

Ce congrès révolutionnaire a connu la participation d’un nombre important de groupes de jeunes Haratins de tous les horizons mais aussi une participation responsable des jeunes Bidhanes, des jeunes Hal Pulars, Wolofs et soninkés ; il faut aussi noter la participation des Maalmines. Ce congrès révolutionnaire de la jeunesse Haratine est organisé dans des circonstances historiques déterminées par la souffrance d’une grande partie du peuple Mauritanien, les Haratines, de toutes sortes d’injustices, de mépris, de racismes et de marginalisations. Dans ce cadre, nous pouvons cités les formes d’injustices suivantes: – La marginalisation et l’appauvrissement systématique envers la communauté Haratine ; un système ancré dans le pays et renforcé par la force dominante Bidhane en omettant de fournir une éducation de qualité dans les zones où vivent les Haratines tels les bidonvilles, les villages habitaient par les Haratines et les Adawabas.

– L’exclusion délibérée de possibilités d’emploi et de travail décent pour les jeunes diplômés Haratins en faveur des jeunes Bidhanes sans expériences ni diplômes qui dominent le pouvoir et l’économie du pays sans partage. – La marginalisation dans les institutions de l’Etat (comme au sein de la fonction publique, l’armée et le système judiciaire ……) où l’état se contente des formalités de représentativité en retirant tous les pouvoirs réels aux titulaires aux postes issus de la composante Haratine. Les institutions économiques et commerciales et au sein des corps diplomatiques sont des lignes rouges les nominations sont réservées exclusivement aux fils de la communauté Bidhanes. – La dénationalisation d’une grande frange de la communauté Haratine d’obtenir des papiers d’état civil au profit des Berbères, des Azawadiens et des Sahraouis dans le but de leurrer l’opinion nationale et internationale sur le fait que les Bidhanes sont majoritaires en Mauritanie.

Les conférenciers de Dakar dans ce cas exigent :

– L’égalité entre les composantes du peuple mauritanien dans la répartition des richesses et des revenus du pays, et l’élimination de l’esclavage et de ses séquelles ;

– L’adoption d’un mécanisme de discrimination positive en faveur des personnes marginalisées et plus particulièrement la composante Haratine qui a souffert de l’injustice, de la marginalisation et de la privation des besoins les plus élémentaires d’une vie décente ; Compte tenu de l’importance de l’événement et des recommandations très importantes, et en raison de la large participation des différents acteurs Haratins ; Nous conférenciers, nous maintenons les recommandations essentielles de la Conférence jusqu’à l’horizon de la prochaine conférence.

Le comité de rédaction de la déclaration finale de la Conférence de Dakar des jeunes Haratins.

SoninkIdees-J’ose

De retour de visite à Biram, Brahim et Djibi

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J’ai rendu visite à deux reprises (Mercredis  15 et 29 avril 2015) aux prisonniers d’IRA incarcérés dans la prison d’Aleg, 250 Km au sud ouest de Nouakchott. Le 15 j’étais accompagné d’un groupe de militants d’IRA et le 29 de mon ami Ahmed Amou, arrivé de France 3 jours auparavant.

Les jours de visite sont les mercredis, samedis et lundis. Les formalités sont réduites: on doit attendre à 500 mètres avant d’arriver à la prison, sous un petit arbuste (voir photo), puis les gardes font entrer les visiteurs par groupe de 3 après avoir relevé les identités, procédé à une fouille avec palpation et confisqué téléphones, billets de banque … Ceux qui déclarent ne pas avoir de pièces d’identité communiquent leur nom et prénom et sont crus sur parole. Par contre, il vaut mieux déclarer ne pas avoir de pièces d’identité plutôt que d’avouer porter un passeport étranger, car dans ce cas on vous demandera de retourner à Nouakchott pour rapporter une autorisation spéciale. 

Le hall d’entrée de la prison est à 5 mètres du portail. Il donne accès à plusieurs ailes. A l’annonce du nom de Biram, le chef de poste me désigne un garde pour m’accompagner. Un long premier couloir distribue de lourdes portes de cellules vides… COO1, COO2…; visiblement les prisonniers d’IRA occupent, à eux deux, tout une aile. Un deuxième couloir puis on arrive devant une porte fermée par un cadenas accessible de l’extérieur. Le garde le manœuvre puis tire sur la porte qui s’ouvre dans une vacarme de grincement métallique. Le couloir est encombré de petites nattes, de chaises et de rangers…c’est l’entrée de la cellule de Biram et Brahim veillée par 5 à 6 gardes. 

Enjambant les effets des gardiens,  je me précipite dans les bras de Brahim et Biram et échange avec eux de chaudes accolades avant de répondre aux salutations des autres militants et militantes dont la courageuse Leyla Mint Ahmed, épouse du président d’IRA. On était au total une bonne petite dizaine. La salle est relativement grande avec un plafond particulièrement haut. Juste en dessous du plafond quelques lucarnes diffusent la lumière du jour. Au sol, 3 ou 4 petits matelas en mousse recouverts de tissu composent le mobilier avec une natte en plastique tressé et quelques oreillers  éventrés. Dans l’angle de la pièce, une lourde porte laisse entrevoir une chaise turque qu’un robinet humidifie continument d’un goutte-à-goutte sonore. Un petit ventilateur portatif s’époumone à brasser l’air chaud de la pièce, sans grand succès. Tout à l’heure, dans la voiture, le thermomètre affichait 44°C.

Depuis leur arrivée, le 15 janvier 2015, les deux dirigeants d’IRA n’ont jamais vu le soleil. Jamais non plus ils n’ont pu faire du sport. Interrogée à ce propos, l’administration pénitentiaire argue du fait que de telles revendications ont aussi été formulées par d’autres pensionnaires de la maison d’arrêt et que les satisfaire pour le groupe d’IRA instaurerait un précédent qui pourrait difficilement être contrôlé. Pourtant, ces deux points figuraient textuellement dans le protocole d’accord obtenu par les prisonniers d’IRA à la suite de la grève de la faim qu’ils avaient organisée au début de leur arrivée à Aleg.

L’intendance (repas, linge, eau, produits de toilette) est assurée par Leyla avec les militants d’IRA qui ont loué une maison dans la ville d’Aleg.

De façon générale, j’ai trouvé le moral des prisonniers, des militants et des familles, très bon.

Biram: je l’ai trouvé amaigri mais très combatif. En permanence, il essaye de tout mettre en perspective inscrivant chaque action dans le cadre, plus général, du combat antiesclavagiste.  Très informé de la situation à l’intérieur du pays grâce au poste de télévision auquel ils ont accès, Biram ne rate pas une occasion de s’informer sur les avancées de la cause à l’extérieur de la Mauritanie. Les actions d’IRA, hors de la Mauritanie, lui ont particulièrement fait chaud au cœur (Sud de la France, Paris, Bruxelles, Rome, Genève, Berlin, Washington, Chicago, New York…). Le simulacre de tribunal organisé par IRA-France, sa photo au marché de Fréjus, l’action conjointe des ONG françaises (ACAT, Amnesty, Agir ensemble…) lui ont bien fait plaisir. Biram est très soutenu, moralement, par Leyla, son épouse qui est une militante de la première heure d’IRA. C’est elle qui structure la résistance à Aleg. Les enfants sont restés à Maata Moulana (200 km en direction de Nouakchott) avec leur grand-mère. Leyla entame son huitième mois de grossesse et doit rentrer à Nouakchott pour accoucher. Elle a organisé son remplacement en faisant venir certaines de ses soeurs et des cousines de Biram pour l’occasion.

Brahim: Très combatif, ne tarissant pas sur les acquis déjà engrangés par le courant antiesclavagiste grâce à leur arrestation et à la politique de lutte pacifique qu’ils ont initiée, il est sûr de la justesse de la cause d’IRA. Très sensibles aux marques de solidarité que la classe politique et les ONG de la société civile ont manifesté envers IRA, Brahim est persuadé qu’il y aura un avant et un après Aleg.

La situation de Brahim est un peu plus compliquée que celle de Biram. C’est la première fois qu’il est incarcéré si longtemps. Son salaire de professeur de lycée a été suspendu, privant sa famille, restée à Nouakchott, de toute source de subsistance. Etant très présent et impliqué dans la gestion au quotidien de sa famille (trajets quotidiens, éducation…), son incarcération prolongée a désorganisé sa famille de 4 enfants dont une adolescente. Son épouse, Mariam, essaye de faire face avec l’aide de militant de la cause. 

Sow Djiby: j’ai rendu visite à Djiby le vendredi 24 avril 2014 à la prison centrale de Nouakchott. Sow fut transféré à Nouakchott après la grève de la faim organisée en janvier par lui, Biram et Brahim à Aleg. Il souffre de complication au niveau des reins et de problème cutané. A la prison de Nouakchott, la cellule qu’il occupe est plus petite mais fait partie d’une aile qu’il partage avec de gros bonnets de la finance en délicatesse avec la loi, tel le célèbre banquier Ould Mogueye. Je l’ai trouvé en compagnie de trois visiteurs. Très combatif, il inscrit sa lutte dans le cadre de la dénonciation du passif humanitaire en Mauritanie dont furent victimes les Noirs de notre pays. Aux dernières nouvelles, Sow attend toujours de pouvoir passer un scanner pour commencer son traitement médical.

Sur le procès en appel, il y a peu d’informations fiables. Les avocats ont introduit une demande de mise en liberté provisoire. Aucune réponse pour le moment. L’Opposition a placé la libération des prisonniers d’IRA en tête des conditions pour entamer un dialogue avec le pouvoir.

Aux dernières nouvelles, le procès en appel pourrait se tenir le 22 mai à Aleg.

Des pressions politiques et diplomatiques sont exercées par de nombreux pays, institutions et organisation internationales. Des fatwa ont été édictées pour condamner l’esclavage et un vif débat est en train de se mettre en place autour de cette question. IRA est, plus que jamais, au centre des préoccupations des Mauritaniens.

                                                                        Mohamed Baba

Source: IRA Mauritanie

SoninkIdees-J’ose

11-05-2015 07:00 – Préalables au Dialogue : Le camp du pouvoir rejette la libération des détenus d’opinion

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Nous apprenons des sources sûres que le camp du pouvoir a rejeté la libération des prisonniers d’opinion réclamée comme préalable à un dialogue inclusif par le Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU).

La délégation mandatée par le pouvoir a laissé entendre que le cas des détenus dont parle le FNDU est un cas qui relève de la compétence de la Justice.

Les détenus d’opinion dont le cas avait été soulevé dans la plateforme que le FNDU avait adressé au pouvoir le 18 avril passé sont Biram Dah Abeid ; Brahim Bilal Ramdhane ; Sow Djibi et le rappeur Hamada.

Selon des sources concordantes Sow Djibi actuellement incarcéré à la prison centrale de Nouakchott est gravement malade et laissé sans soins par ses geôliers.

SC

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